Au moment ou le vocable de haute intensité figure en bonne place dans les écrits et propos des amateurs et penseurs de la chose militaire, blablachars a voulu revenir sur l'emploi du char dans notre armée depuis son premier engagement en avril 1917. La France, à qui le monde des blindés doit de nombreuses innovations, se retrouve aujourd'hui dans ce domaine, dans une situation comparable à celle qui était la sienne au sortir de la Grande Guerre. Le Leclerc comme le FT17 ont bouleversé leurs époques respectives en introduisant des innovations techniques majeures dont la prise en compte n'a été que partielle dans la doctrine d'emploi et l'organisation tactique des forces. Depuis leur premier engagement, les chars ont été le plus souvent cantonnés dans des rôles auxiliaires, au sein d'entités tactiques ne leur permettant pas d'exploiter toutes leurs capacités en matière de puissance de feu et mobilité. A l'exception des années de Guerre Froide dominées par l'hypothèse d'un engagement en centre Europe, l'armée française n'a jamais favorisé l'emploi des chars au sein de formations dédiées regroupant des moyens interarmes compatibles.
L'emploi du char commencé dans les tranchées, est exclusivement lié à celui de l'infanterie jusqu'à la deuxième Guerre Mondiale. Ces années de guerre constituent une sorte de parenthèse dans l'emploi des blindés par l'armée française marquée par l'héroïsme des combattants blindés de 1940 et la bravoure des équipages engagés dans la Campagne de France menée selon la doctrine américaine. Après la Libération, les conflits liés à la décolonisation mobilisent les blindés dans des missions que les chars mènent à bien grâce à la pugnacité et aux capacités d'adaptation des équipages. L'âge d'or du combat blindé est celui de l'affrontement "virtuel " avec le Pacte de Varsovie et ses 42.500 chars. Lui succède la période des dividendes de la paix au cours de laquelle se forge une doctrine basée sur une notion de corps expéditionnaire au sein il n'y a pas de place pour une composante blindée mécanisée. Le programme Scorpion et le renouvellement du segment médian des véhicules de combat de l'armée de terre confirment le tropisme de notre armée pour la roue et l'intervention avec le développement d'engins technologiquement très évolués mais dont les capacités à évoluer au rythme du Leclerc restent limitées.
Ces quelques lignes visent simplement à nourrir un débat qui n'a plus lieu dans l'armée de terre depuis plusieurs décennies, celui de la création d'une composante blindée mécanisée puissante pour mener un combat de haute intensité, ou effectuer une entrée en premier face à un adversaire équivalent. La coopération interarmes reste le ciment du combat moderne, elle permet d'unir les différentes composantes de nos forces autour d'une mission commune conduite sous le commandement d'un chef unique. Il ne s'agit pas de souhaiter le retour des guerres du passé mais de constater que la liste des armées se dotant de moyens de combat blindés mécanisés s'allonge de jour en jour. Même si les techniques innovantes envisagées pour la conception du MGCS devraient en faire un système de systèmes très efficace, il devra être employé au sein de formations dédiées pour utiliser la totalité de ses capacités. Quelque soit le sort de ce projet, le cout de développement de ce programme ou de son remplaçant impose de donner au futur engin une place autre que celle de simple engin d'appoint et ainsi le condamner à de longues années de non emploi.
AU RYTHME DE L'INFANTERIE.
Introduits contre l'avis de certains généraux français dont le Général Nivelle, commandant en chef depuis décembre 1916, les chars français ont connu un premier engagement dramatique le 16 avril 1917. Sur les 132 engins engagés en soutien de l'infanterie, plus de 70 ne reviendront pas. Un mois plus tard, toujours dans son rôle de support-feu pour l'infanterie, 48 chars (32 Schneider et 16 Saint-Chamond) permettent à la 3ème Division d'infanterie de reprendre le plateau de Laffaux.Le char demeure avec l'avion et d'autres équipements, le symbole du changement de visage de la guerre et des nouvelles avancées technologiques mises en service par les belligérants. Après cette Der des Ders, la France conserve pour ses chars la doctrine d'emploi issue du conflit, ils sont exclusivement dédié à l'appui des formations d'infanterie. Les enseignements tirés des premiers combats par le Centre d’Études des Chars de Combat recommandent " d'assurer au combat la subordination de toute unité de char au commandant de l'infanterie". Au Royaume Uni, l'approche est différente avec une amorce de véritable doctrine blindée sous l'impulsion de John Frederick Charles Fuller, dont les travaux influenceront Guderian en Allemagne, Chaffee et Patton aux États-Unis, Hobart au Royaume-Uni, Toukhatchevski en Russie et De Gaulle en France. Car en France ces doctrines ne sont absolument pas prises en considération, ce qui a des conséquences sur l'organisation des unités blindées et donc sur leur efficacité. Jusqu'à la mobilisation les blindés français sont éparpillés en soutien des différentes grandes unités d'infanterie et il n'existe pas d'unité organisée autour des capacités des chars pour mener des missions au rythme de ces derniers. Cette stricte subordination est pourtant quelque peur adaptée sur les théâtres extérieurs. Au Maroc, engagés sur des terrains difficiles les chars modifient leur rythme et même leur organisation tactique pour s'adapter au rythme des troupes appuyées, à savoir des fantassins. En Syrie les chars FT17 du 502ème Régiment de Chars de Combat, véritables précurseurs du combat en zone urbaine, mènent des actions décisives dans les villes comme à Hama ou dans le quartier du Meidan à Damas. Cependant ces innovations tactiques demeurent inexploitées et ne provoquent aucune évolution doctrinale favorisant l'emploi des chars au sein de grandes unités blindées capables d'affronter des formations identiques. Créées en 1940 les Divisions Cuirassées de Réserve, premières véritables formations blindées ne parviendront pas à inverser le cours de l'histoire en dépit de la bravoure des équipages qui se battront jusqu'à l'épuisement ou la mort pour ralentir la progression des unités allemandes. Dans le domaine de l'armement, la France a développé dans l'entre deux guerres des engins mobiles, faiblement blindés et essentiellement équipés d'armes anti personnel. Le S35, commandé à 430 exemplaires par l’armée française est armé d'un canon de 47mm. Le FCM 36 (Forges et Chantiers de la Méditerranée) armé d’un canon de 37mm (modèle 1918) disposait d’un inédit blindage mécano soudé pour un poids de douze tonnes ; le Hotchkiss H 35 qui donnera naissance au H38 et H39 était armé du même canon de 37mm dans une tourelle monoplace, et pesait un peu plus de douze tonnes ; le dernier de cette série, le Renault R35 fortement blindé pesait environ douze tonnes et était armé du même canon de 37mm. Il est à noter que les canons de 37mm équipant ces trois engins provenaient de prélèvements effectués sur les FT17 laissant ceux-ci désarmés ! Cette arme qui convenait bien à un combat contre les unités d’infanterie se révéla insuffisante contre les blindés ennemis, majoritairement armés de canons de 75mm. En dépit de leur héroïsme les tankistes français "sont submergés par la force mécanique, terrestre [...]de l'ennemi" selon le Général de Gaulle, reconnaissant dans l'appel du 18 juin le rôle prépondérant des chars dans la défaite française. Le char symbole de victoire en 1918, devient symbole de défaite en 1940.
AU RYTHME DES CONFLITS COLONIAUX.
Les guerres d'Indochine et d'Algérie dans lesquelles la France s'engage dès 1945 dans la péninsule indochinoise. Assez légers la Libération vont évidemment impliquer des unités blindées. Sortant d'une campagne de mouvement et d'actions antichar les équipages français vont découvrir un nouveau terrain, un nouvel ennemi et de nouvelles missions. A l'image de ses anciens projetés dans les années 20 au Levant et au Maghreb, la toute jeune Arme Blindée va démontrer toutes ses facultés d'adaptation pour combattre au rythme des corps expéditionnaires dans lesquels elle sert.En Indochine .
Sur le plan matériel, ce sont pas que des engins américains qui débarquent dès 1945 dans la péninsule indochinoise; en effet en raison d'un manque évident de moyens les troupes françaises récupérèrent des chars japonais, des chenillettes Renault, des automitrailleuses Panhard ainsi que des chars H39. Hétéroclite et majoritairement composé d'engins légers, le parc se densifie au fil des années en dépit de l'éloignement de la métropole et du manque de moyens. A partir de 1950 le parc blindé des Forces Terrestres d’Extrême Orient (FTEO) fut renforcé par la métropole d'une part avec des matériels jugés peu adaptés à un affrontement avec les troupes soviétiques en Europe, et d'autre part des ShermanM4, des Tank DestroyerM36 ou des M24 Chaffee. Ces derniers possédant des chenilles plus larges offraient une meilleure mobilité permettant leur utilisation en toute saison. Ces moyens furent dépêchés par la France face à la menace d'une intervention chinoise dans le conflit et la possible victoire du Vietminh.
Ce dernier est d'un type nouveau pour les équipages de chars dont la majorité a connu les combats de la campagne de France. Loin des combats frontaux, les chars doivent traquer un ennemi insaisissable et mettant en œuvre des modes d'action inédits. Ne pouvant affronter les chars par manque d'armes antichar, à l'exception de quelques bazookas, l'ennemi cherche à gêner les déplacements des blindés en multipliant les obstacles, les pièges et les mines de circonstance. Ces "ancêtres" des IED sont à l'origine de plus de 80% des destructions de chars, soit 331 chars sur 395 blindés endommagés ou perdus en Indochine.
Les missions évoluent très rapidement après le début du conflit. Les premières furent l’exécution de raids en Cochinchine à partir de Saïgon. Le but de ces opérations était de dégager les axes, rétablir la circulation, reprendre contact avec les populations, impressionner les autochtones et le Vietminh en montrant la puissance de l’armée française. Ces missions menées selon les principes doctrinaux "européens", sont rapidement abandonnées toute comme la doctrine "Europe". Les moyens disponibles sont "éparpillés" au sein de détachements de taille et de composition variables et mènent des missions d'escorte de convoi, d'ouverture de route, d'appui aux opérations de nettoyage, ou d'intervention au profit d'un poste. L'omniprésence de l'eau dans le paysage impose aux cavaliers de nouveaux modes d'actions et de nouvelles montures. Les jonques puis plus tard les vedettes remplacent les chars pour les opérations de surveillance. C'est ainsi que le 4e RDP, le RICM, le 1er REC et le 1er RCC se voient équiper de vedettes armées. Ce mode d'action culmine en 1950 avec la création du 1er escadron fluvial des Forces Terrestres du VietNam (FTVN). Deuxième monture de circonstance enfourchée par les cavaliers en Indochine, les cargo-carriers M29C, communément appelés « crabes ». Ces engins redonne de la mobilité aux unités d'infanterie en leur permettant de pouvoir poursuivre l'ennemi en dépit des nombreuses coupures humides gênant la progression des fantassins. A partir de 1950, les "crabes" sont remplacés par les LVT4 "alligators".
Sur le plan de l'organisation l'Arme Blindée s'adapte également avec la mise sur pied de deux sous-groupements blindés et trois sous-groupements mixtes. Véritables précurseurs des Sous Groupements Tactiques Inter Armes (SGTIA), ces entités comprennent généralement un escadron blindé, une ou deux sections d'infanterie, un peloton de reconnaissance sur automitrailleuse ainsi qu'une section de génie et du matériel. Ces deux organisations renouaient avec l'organisation plus classique de l'Arme Blindée pour un éventuel combat contre les forces chinoises équipées de blindés. Enfin comment ne pas mentionner les dix M24 Chaffee aérotransportés dans la cuvette de Dien Bien Phu dès les premiers jours de réoccupation de la cuvette. Aux ordres du Capitaine Hervouêt, cette unité composée de deux pelotons du 1er Régiment de Chasseurs et d'un peloton du RICM, fournira jusqu'à la fin des feux directs aux défenseurs de la position.
Le théâtre d'opérations indochinois a permis à la toute jeune Arme Blindée de démontrer toute ses capacités d'adaptation en menant à bien les missions confiées dans un environnement pourtant peu propice à l'emploi des blindés.
En Algérie
Les équipages retrouvent en Algérie un terrain plus favorable à leur action même si le type d'opérations menées implique principalement des moyens légers du type automitrailleuses AMM8. Quelque soit la monture servie, les cavaliers font une nouvelle fois preuve de remarquables qualités d'adaptation. Les chars sont engagés au sein d'opérations menées dans le cadre de la "bataille des frontières". Nous avons décrit dans un article précédent(1) les conditions d'emploi et les succès des blindés dans ces opérations. Comme en Indochine, l'ennemi n'est ni blindé, ni mécanisé, le conflit est asymétrique et pourtant les équipages une nouvelle fois s'adaptent à la mission et au terrain. Adaptation d'autant plus spectaculaire que certains des équipages engagés sont passés en une dizaine d'années du combat blindé de haute intensité à la lutte contre insurrectionnelle dans un milieu géographique difficile et sont maintenant engagés dans la poursuite de combattants infiltrés et la disruption des flux
logistiques du FLN.
Cette adaptation se fait à travers de nouveaux modes d'actions et de nouvelles coopérations, comme avec l'Aviation Légère de l'Armée de Terre qui déploie des moyens sur tout le territoire pour aider à l'intervention des unités contre les troupes rebelles. Les unités blindées sont intégrées à des dispositifs combinant le plus souvent des moyens terrestres et aériens. Dans ces opérations, le blindé s’affranchit du terrain, offre sa mobilité et sa capacité de renseigner ainsi que sa puissance de feu contre un ennemi pourtant fugace. A côté de la bataille des frontières, plus de quarante régiments sont déployés sur le territoire algérien, endivisionnés, ou appartenant aux réserves générales remplissent des missions de surveillance, d’escorte. Les changements tactiques ne sont pas les seuls auxquels l'Arme Blindée doit s'adapter puisque c'est durant ce conflit que les engins américains commencent à être remplacés par des engins "Made in France". A partir de 1958, les M24 Chaffee cohabitent avec les premiers AMX 13 avant que ces derniers ne les remplacent avec 114 exemplaires déployés en mars de cette année.
Les deux conflits qui viennent de se dérouler on montré que l'Arme Blindée et le char était des outils réversibles et polyvalents capables de s'adapter rapidement et efficacement à de nouvelles conditions d'engagement. Elle a toujours cherché à mener un combat mobile pour délivrer ses feux dans les meilleures conditions. A la fin de la Guerre d’Algérie, comme toute l’armée française, les unités blindées rentrent en métropole, dont les yeux vont être entièrement tournés vers l’Est de l’Europe et ses menaces. C'est au rythme de la guerre froide que va se dérouler la quatrième période de l'histoire des chars dans l'armée française commence.
Les deux conflits qui viennent de se dérouler on montré que l'Arme Blindée et le char était des outils réversibles et polyvalents capables de s'adapter rapidement et efficacement à de nouvelles conditions d'engagement. Elle a toujours cherché à mener un combat mobile pour délivrer ses feux dans les meilleures conditions. A la fin de la Guerre d’Algérie, comme toute l’armée française, les unités blindées rentrent en métropole, dont les yeux vont être entièrement tournés vers l’Est de l’Europe et ses menaces. C'est au rythme de la guerre froide que va se dérouler la quatrième période de l'histoire des chars dans l'armée française commence.
FACE AU PACTE DE VARSOVIE
La France a entamé depuis le début des années 50 la constitution d'unités blindées capables de s'opposer aux divisions du Pacte de Varsovie. Ainsi , sur le des trois divisions blindées créées en 1943(1°, 2° et 5° DB) l'armée française met sur pied après la Libération cinq nouvelles grandes unités blindées du même type, la 3°, la 6°, la 7°, la 8° et la 10° Division Blindée. Le modèle américain va perdurer dans l'organisation des divisions blindées en métropole jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie. A partir de 1962, la France qui n'a plus de conflits à mener alimente ces grandes unités avec les moyens rentrant d'Algérie. C'est également à partir de cette date que le modèle américain est progressivement abandonné pour des structures plus adaptées aux nouvelles menaces, aux nouveaux matériels et aux nouvelles conditions d'emploi, notamment l'utilisation possible de l'arme nucléaire. A partir des son retour d'Algérie, la 7ème Division Blindée est à partir de son retour d'Algérie en charge d'expérimenter l'organisation et les tactiques du champ de bataille nucléaire ainsi que les matériels nouveaux comme l'EBR et l'AMX 13. La nouvelle organisation de ces divisions est centrée autour de deux régiments de chars associés à deux régiments d'infanterie mécanisée. A l'exception de la Seconde Guerre Mondiale, ces divisions sont organisées autour du char. Tous les moyens de combat de la grande unité sont "calibrés" pour agir à son rythme et à son profit. Il s'agit d'amener les tubes de la Division dans les meilleures conditions pour mener le combat retardateur jusqu'à l'éventuel emploi de l'arme nucléaire tactique, auquel les équipages se préparent. Même si il n'est pas encore question d'emploi en milieu particulier, c'est la chenille qui s'impose pour ce type de combat. Il s'agit pour les engins d'être capables de s'affranchir au maximum des contraintes liées au terrain et de ne pas se laisser arrêté par d'éventuels obstacles.
Les chars et blindés de la famille AMX 13 symbolisent cette organisation avec des engins présents dans tous les régiments de mêlée et d'appui d'une division sans oublier les AMX 13 du Service de Santé.
L'AMX 30 qui entre en service à partir de 1966 amène une évolution permettant de tirer le meilleur parti des capacités du nouveau char et de donner encore plus de puissance aux unités. Les divisions "modèle 67" intègrent trois brigades au sein desquelles on trouve un régiment de chars de bataille AMX 30 et deux régiments mécanisés. Ces derniers sont en structure quaternaire et interarmes étant composés de deux escadrons d'AMX 13 canons et deux compagnies d'infanterie sur VTT AMX13. Ce modèle d'organisation perdure jusqu'en 1977, date à laquelle l'armée de terre réorganise ses grandes unités pour s'adapter à l'arrivée de l'AMX 30B², de l'AMX 10P.
La Division " Type 77" ne possède plus de brigades, mais conserve certaines caractéristiques du modèle précédent. Les deux régiments de chars et les deux régiments d'infanterie mécanisée sont en structure quaternaire, et conservent composition "hybride" dont le caractère interarmes a été gommé. Les régiments de chars sont composés de trois escadrons et d'une unité de cavaliers portés sur AMX 10P, tandis que les régiments d'infanterie à trois compagnies d'infanterie accueillent une compagnie d'AMX30. Cette réforme a pour but de créer des divisions plus souples et plus légères dotés de matériels de combat et d'appui majoritairement issus de la famille AMX30. Cette réorganisation se concrétise par la par la création entre 1977 et 1979 de huit "nouvelles" divisions organisées sur ce modèle (4°, 6°, 7° et 10°DB en 1977 ; 1°, 3° et 5°DB en 1978 et 2°DB en 1979.)
Division Blindée Type 84 |
Ce modèle de division perdure jusqu'en 1984, date à laquelle le nombre de divisions blindées passe de huit à six, afin de permettre la création de la Force d'Action Rapide à partir des 4ème et 6ème Divisions Blindées. Les régiments appartenant à ces deux divisions restent dans le Corps Blindé Mécanisé pour renforcer les divisions blindées existantes qui accueillent un troisième régiment de chars et un troisième régiment d'infanterie sur VAB. La division blindée type 84 compte environ 10.000 hommes et un peu plus de 2800 véhicules. L'armée française compte 1124 chars, en majorité des AMX 30B, qui représentent encore 70% des chars français en 1989. La décennie qui se termine est marquée par la dislocation du bloc soviétique et la chute du Mur de Berlin ouvrant une ére que certains considèrent déjà comme celle de la paix perpétuelle. C'est du Moyen Orient que viendra le premier avertissement.
DES DIVIDENDES DE LA PAIX A LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
La quatrième période de notre histoire commence loin de la Métropole et nécessite un petit retour en arrière, en 1984 précisément, année de création de la Force d'Action Rapide (FAR). En cas d'offensive du pacte de Varsovie, la mission de la FAR consiste à engager le plus vite possible et le plus en avant, des unités françaises en Allemagne, en privilégiant la mobilité plutôt que la puissance. Cette mission éminemment politique, devait fournir la preuve de la volonté française de s'engager en Europe aux côtés des Alliés sans que la FAR ne soit sous commandement OTAN. Ce nouveau corps expéditionnaire composé de soldats professionnels ou le devenant comme le 1er Régiment de Spahis à l'occasion de son transfert des FFA à la 6ème Division Légère Blindée. En outre, privilégiant la mobilité à la puissance cette grande unité n'intègre aucun élément blindé mécanisé, la composante blindée de la FAR étant composée de 72 AMX-10RC, 72 ERC-90 et 72 AML-90. L'exercice Moineau Hardi qui se déroule en 1987 valide le concept d'emploi de la FAR qui devient alors l'outil privilégié de l'armée de terre pour la projection de forces. En 1990, la Division Daguet est constituée selon ce concept auquel est rajouté en "catastrophe" un régiment de chars. Face à une possible résistance blindée irakienne, le 4ème Régiment de Dragons est désigné le 10 décembre 1990 pour renforcer la 6ème Division Légère Blindée. Dans cette offensive majeure, la France n’engage donc que 40 chars lourds alors que pèse une grosse incertitude sur l’issue du combat terrestre. Le concept de corps expéditionnaire mobile plutôt que puissant se concrétise également dans l'idée de manoeuvre initiale de la Division. Elle est de faire foncer les chars « bille en tête » pour ouvrir la route au reste de la Division. Le chef de corps du Régiment envisage quant à lui une manœuvre visant à « combiner trois de nos forces : le choc, le feu, la manœuvre – en faisant largement appel à nos qualités intrinsèques, la mobilité, la rapidité d’exécution et la maîtrise de notre machine de guerre ». La suite lui donnera raison, mais peu d’observateurs ne voudront voir la pertinence de la manœuvre des chars. Les enseignements de cette opération serviront à confirmer la pertinence du concept de force d’action rapide et la supériorité stratégique et tactique de la roue sur la chenille pour les futures opérations de l’armée française. A l'issue de cette opération, le char redevient accessoire, en 1995 le Batchars sur AMX 30B2 est mis en alerte pour une possible intervention en Bosnie-Herzégovine au sein de la Force de Réaction Rapide, il restera à Canjuers avant de regagner sa garnison de Mourmelon. L'arrivée du Leclerc ne changera rien à la donne, en dépit de deux opérations déjà évoquées dans de précédents articles, le Kosovo en 1999 et le Liban en 2007. Les années 2000 sont marquées par l'engagement de l'armée française en Afghanistan dans des combats dont l'intensité ne cessera de croitre tout au long des années de présence française dans le pays. Certains pays engagés dans ce conflit engagent des moyens blindés offrant mobilité, protection et puissance de feu, avec des CV90 déployés par la Norvège, le Danemark et la Suède et des Leopards 2 utilisés par le Canada et le Danemark et les M1 du Corps des Marines déployés à partir de 2010. Ces moyens blindés sont présents sur le théâtre afghan en complément des moyens à roues possédés par ces armées comme le Piranha, ou LAV. Le dispositif français s'appuie sur le VAB jusqu'à l'arrivée du VBCI en 2010. Deux ans avant cinq AMX 10RC ont été projetés dans le pays, pour renforcer le contingent français. Le projet initial qui prévoyait l'envoi de trois pelotons fut refusé pour adopter un dispositif plus léger basé sur trois engins employés, et de deux autres pour en assurer la disponibilité.
AMX 10 RC en Afghanistan
L'engagement dans la BSS verra rejouer le même scénario avec un nouveau déploiement des AMX10RC et les mêmes arguments pour justifier la non utilisation de moyens plus lourds : empreinte logistique, terrain inadapté, basse intensité, ennemi fugace,....Sur ce même théâtre ou au sein d'autres opérations ces mêmes critères permettent de justifier du déploiement de moyens blindés mécanisés, chars et VCI.
AU RYTHME DE SCORPION
Depuis maintenant plus de cinq ans, l'armée de terre est engagée dans le programme Scorpion dont les principes visent à " Optimiser les capacités médianes de combat des GTIA [...], renouveler les plateformes de combat majeures des GTIA, mettre en cohérence les capacités du GTIA [...] et garantir un système de soutien optimisé...". Ces principes se traduisent par le renouvellement des capacités du combat de contact autour des deux véhicules emblématiques du programme, le Griffon et le Jaguar. Ces deux engins ont été développés autour de leur capacité à mener un combat numérisé et collaboratif dans lequel l'information et sa circulation constituent le coeur du système. Les deux engins ont le mérite immédiat de remplacer des engins quadragénaires et dépassés tant en termes de performances que de cout et de maintenance. L'organisation retenue pour l'emploi de ces nouveaux engins reste fondamentalement identique à celle qui prévaut depuis quelques années avec la reconstitution du niveau divisionnaire, après l'épisode des États-Majors de Force. Aujourd'hui la Force Interarmes Scorpion s'appuie sur deux divisions comprenant chacune une Brigade blindée formée de trois régiments d'infanterie sur VBCI, de deux régiments de chars et de deux régiments d'appui, génie et artillerie. A l'exception des Leclerc et de quelques Engins Blindés du Génie, aucun des moyens disponibles n'est apte à évoluer sur tous les terrains et à combattre au rythme des chars. Une fois encore, c'est l'engin le plus performant qui doit sacrifier ses capacités pour ne pas hypothéquer la cohérence tactique de l'ensemble. Le détachement Lynx en cours d'acheminement vers l'Estonie représente en format réduit cette organisation avec la projection de 12 Leclerc et de 2 EBG au sein d'un ensemble par ailleurs composé moyens à roues, VAB et VBCI. Ce détachement qui sera inévitablement confronté aux rigueurs hivernales, devra-t-il une nouvelle fois se passer de ses VAB et de ses VBCI, incapables de progresser dans un terrain soumis aux mêmes rigueurs. Si cette hypothèse venait à se réaliser, les Leclerc se retrouveraient seuls ou peut être accompagnés de Véhicules Haute Mobilité appelés en renfort !La logique de corps expéditionnaire et la volonté de certains de renoncer à l'emploi de moyens chenillés condamnent le char à mener un combat en mode dégradé. Cette situation est préjudiciable à la Cavalerie Blindée mais aussi pour l'armée de terre qui par dogmatisme se prive de son moyen de combat terrestre le plus puissant, tout en continuant de disserter sur la haute intensité sans en avoir les moyens. Le non définitif de l’État-Major des Armées à un éventuel déploiement de Leclerc au sein de l'opération Barkhane démontre la persistance du syndrome du corps expéditionnaire érigeant la mobilité stratégique en priorité absolue, à rebours des solutions adoptées par bon nombre d'armées modernes. Certaines comme l'armée américaine, ont choisi de donner à leurs troupes d'intervention des capacités de combat leur permettant d'envisager une confrontation avec un adversaire équivalent. Le Mobile Protected Fire, engin chenillé armé d'un canon de 105mm est actuellement en cours d'évaluation au sein de la 82ème Airborne !
D'autres ont choisi de doter leur infanterie de VCI puissants capables de délivrer des feux et de combattre au rythme des chars. Cette solution choisie par l'armée australienne n'exclue pas une projection de ces moyens sur un théâtre distant tout en assurant une protection accrue aux fantassins et une collaboration interarmes effective même dans les milieux les plus exigeants comme les zones urbanisées.
Les années qui nous séparent du premier engagement de chars français ont été marquées par un emploi du char dans notre armée au sein de dispositifs souvent inadaptés à ses caractéristiques. Aujourd'hui, le Leclerc est le seul engin de sa catégorie et à ce titre apparait comme isolé au sein d'une armée de terre qui ne dispose d'aucun moyen capable de combattre à son rythme ni d'aucune organisation tactique permettant d'en utiliser toutes les capacités. Ni le (trop) timide toilettage Scorpion du char, ni le déploiement du Griffon, du Jaguar et du Serval ne devraient améliorer les possibilités d'emploi du char par notre armée. Ces perspectives doivent nous amener à nous interroger sur la nécessité et la pertinence de conduire un programme aussi ambitieux, contesté et couteux que le MGCS pour ne jamais l'employer et n'en faire qu'un objet de catalogue.
La diminution drastique du nombre de chars de combat au sein de l’AT se justifie, au-delà des considérations budgétaires souvent décisives, par l’évolution des menaces. La France n’a plus d’ennemis à ses frontières. L’emploi le plus probable des chars de combat doit se concevoir en conséquence, comme l’illustre votre propos, dans le cadre d’OPEX. Ces OPEX sont le plus souvent caractérisées par des combats du fort au faible et les moyens mis en œuvre sont conditionnés par le rapport entre leur empreinte logistique et nos capacités de projections…qui sont faibles. Dans ce contexte le format de 200 chars ne manque pas de pertinence. En revanche ce contexte ne justifie pas l’absence de VCI lourd chenillé qui devrait accompagner ces 200 chars et le développement de toute une famille de véhicules blindés d'accompagnement autour d’une même plateforme.
RépondreSupprimerSurtout ce contexte imposerait comme vous le soulignez le développement d’un char moyen de combat, aérotransportable par A 400 M, donc de la classe des 25/30 T, armé d’un 105 mm. A la place nous avons fait le choix hautement contestable du JAGUAR qui présente entre autres lacunes, outre les limitations de sa mobilité sur des terrains meubles, celle de ne pouvoir assurer un appui feu indirect.
Pour accompagner le Leclerc, ou son successeur, il faut en effet tout un environnement similaire : c'est à dire, fortement blindé, et chenillé évidemment. Non seulement des VCI lourd, mais également des automoteurs d'artillerie à grande capacité et à haute cadence, antiaérien, voire C-RAM, du génie, mais aussi de logistique et d'accompagnement divers.
RépondreSupprimerTous blindés qui pourraient être fabriqués en série à partir d'un châssis, lourd, commun. Ce qui permettrait de réduire considérablement les coûts.
Ronin.
En la matière cela pourrait se faire, en innovant vraiment, et en concevant, non pas un char isolé (encore !), mais dés le départ un famille complète de blindés lourds :
RépondreSupprimerCelle ci comprenant non seulement un char d'assaut, mais également un VCI chenillé lourd, un véhicule d'accompagnement (à la fois des chars et des VCI) d'appuis, ou armé d'un canon de moyen calibre (de 75 mm) polyvalent et à tir rapide), un véhicule de commandement, et autres véhicules nécessaires, du génie (d'ouverture d'itinéraire.), de guerre électronique, d'observation d'artillerie, voire de reconnaissance offensive ou de logistique de l'avant par exemple encore.
C'est ainsi non pas 200 ou 400 chars, mais plus de 1 000 châssis lourds, de 50 tonnes pour les VCI à 55-60 tonnes pour les chars de combat, construits en série, et à la juste suffisante technique actuelle (pas celle de dans vingt ans.), et donc en relatif moindre coût, et surtout en nombre suffisant pour équiper enfin notre armée, celle de la cinquième ou sixième puissance militaire mondiale, à un niveau convenable, crédible, et digne, en matière de toujours possibles conflits de haute intensité.
Celle ci serait complétée d'un famille de blindés médians- moyens, de 15-20 tonnes avec un blindage de base de niveau IV systématiquement, et jusqu'à 25-30 tonnes avec sur-blindage rapporté et autres armements et autres (automoteurs d'artillerie, anti aérien, LRU, par exemple.). Le tout décliné en deux versions principales, 8 x 8 sur roue, et chenillée, et autant de modules que nécessaire.
Cette dernière étant également compléter par une autre famille de blindés légers, de moins de 10 tonnes, 4 X 4 sur roue, et très utilement, pour nos missions dites d'ouverture de théâtre (amphibie et aéroporté.) d'une famille de blindés ultra légers (aérotransportables en nombre.), de moins de 5 tonnes, chenillés (inspirés du Wiesel I et II modernisés.).
Soit une couverture totale du spectre de nos possibles interventions, de la très haute intensité, à la moyenne intensité courante (Syrie, Irak, Libye, etc.) actuelle, aux interventions de maintien de la paix, de contre insurrection, aux opérations d'urgence aéroportées ou amphibie (dites "d'entrée en premier".).
Nos entreprises sont parfaitement capable encore, de produire ces équipements indispensables en matière de défense, chez nous, et avec les retombées nombreuses économiques qui vont avec cette vraie réindustrialisation.
Ronin.
@Ronin. Il me semble nécessaire d’ajouter à l’écosystème articulé autour du char de combat que vous décrivez, un char d’accompagnement armé d’un canon laser, apte à protéger le char de combat des menaces diffuses comme les drones kamikaze ou ISR, les véhicules légers ou les fantassins armés de missiles anti-char…le laser est à mon sens le prochain « game changer », après l’éclosion et la multiplication prochaine des drones armés, notamment des drones rodeurs capables d’agir en essaim.
SupprimerJe vous rejoins sur l’utilité d’un chenillé ultra léger aisément aérotransportable. Mais il me semble que le meilleur rapport possible entre protection/puissance de feu et mobilité, serait atteint par un véhicule de la classe de 8 T (trois par A 400M) plutôt que par un véhicule de la classe de 3/5T de type Wiesel.
L'avantage d'un blindé chenillé (sur chenilles souples.) limité à 5 tonnes (possiblement de niveau III de blindage avec l'état de l'art actuel.) est que l'on pourrait en aérotransporter jusqu'à deux véhicules dans un hélicoptère lourd (type CH53 ou CH47), ou dans un avion de transport d'assaut tactique (du type remplaçant du Transall, ou encore du type C27J Spartan, par exemple, et jusqu'à 6 ou 8 dans un appareil du type A400m, voire beaucoup plus, dans un véritable avion militaire de transport stratégique (jusqu'à une vingtaine dans un AN124, une compagnie entière.).
SupprimerRonin.
Article dénué de toute connaissance qui fait pitié.
RépondreSupprimerDésolant!
Merci ! Des arguments pour étayer votre jugement plein de nuance ?
SupprimerVous par contre vous en savez tellement sur le sujet que votre réponse est vide de sens... lamentable
SupprimerBLD c'est vous qui êtes désolant! Cet article est au contraire particulièrement intéressant et très bien documenté.
SupprimerMa réponse était à destination de Mister BLD.
RépondreSupprimerOk merci ! Ce commentaire m'afflige un peu dans la forme et le fond !
SupprimerC'est la rançon du succès, la venue des haters...
SupprimerCe blog est un succès et vos articles toujours intéressants.
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SupprimerNe soyez pas affligé par autant d'inconsistance. Meric pour votre site et la qualité des informations qu'il contient.
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SupprimerPas mieux. Merci pour votre investissement. En espérant que votre nouvelle vie dans le sud-ouest se passe pour le mieux
SupprimerJe vous remercie pour ces mots, mon investissement est à la hauteur de ma passion et de l'intérêt suscité par le blog ! Le sud-ouest est très agréable et les choses se déroulent plutôt bien jusqu'à présent.
Supprimerbonjour ,
RépondreSupprimertout d'abord je me joins aux autre correspondant pour vous remercier pour ce blog très intéressant .
par contre je ne suis pas tout a fait d'accord avec ce que vous écrivez :
- pour le leclerc au sahel : je pense qu'ils ont raison , il n'a rien a y apporter car la triptyque reaper/M2000/ commando héliporté y fait des merveilles ; le ne sais même pas comment on pourrait l'acheminer la bas ; par voie maritime ? Dakar ou Douala et ensuite plusieurs milliers de km de brousse avec un camion de 100t ? vous connaissez les pistes africaines ? par voie aérienne ? je ne suis même pas sur qu'il puisse être transporté par un AN124 ( a cause de la tenue des planchers et poutre de plancher ( masse concentrée))
- ensuite sur la nécessite d'avoir des blindés lourds : vous avez vu ce qui s'est passé entre l'azerbaijan et l'armenie ? ou les M1 à bagdad ? oui il faut de la protection pour les hommes mais de machins de 60t je n'en suis pas sur ....nous sommes dans une période de profond changement technologique et je ne suis pas certain que les solutions du passé soient pertinentes . enfin bon , je ne suis qu'un observateur ....
Merci de ces commentaires qui montrent que le débat existe sur le sujet et que notre armée devrait le faire sien !
RépondreSupprimerVous connaissez le surnom de notre armee : la grande muette
SupprimerLe debat doit y etre present vous ne croyez pas?
J'en suis convaincu !
SupprimerBonjour.
RépondreSupprimerUn détail les DCR n'avaient rien de rapides mais étaient ce que l'on appelle Division Cuirassée de Réserve.
Cordialement.
Merci coquille de ma part ! Désolé
SupprimerBonjour , je n 'ai pas l' habitude de commenter sur votre site ,mais il fait parti des sites de défense parmi les plus agréable à consulter ,surtout sur ce sujet particulier ,j 'attends de voir celui de BLD ,surement exceptionnel !
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SupprimerMerci pour votre commentaire !
SupprimerBonjour, tout d'abord je tenais à vous remercier pour la qualité de votre blog, mais je voudrais signaler quelques erreurs.
RépondreSupprimerLa première lorsque vous dites qu'il n'y a pas de grande unité blindée jusqu'à la mobilisation, en effet la France a crée les Divisions légères mécaniques en 1935 (1e DLM). Ces DLM sont équipées de char Somua S35 et Hotchkiss H35 et d'automitrailleuses chenillées et elles sont dotées d'unités de cavaliers portés sur les premiers VTT de l'histoire militaire, les Lorraine 38L.
La deuxième concerne le nom des divisions cuirassées, le R ne signifie pas de réserve, il est juste présent pour marquer la différence avec les DC classiques (division de cavalerie - ayant la particularité d'être dotées d'unités à cheval et d'unités montées sur véhicule - les divisions pétrole-picotin) et d'éviter donc des confusions.
Enfin lorsque vous dites que la majorité des chars allemands sont équipés de canons de 75 mm lors de la campagne de France. Frieser indique que l'Allemagne aligne 523 panzer I - armement : mitrailleuses 7.92mm, 955 pz II - arm. : canon de 2 cm, 349 pz III - arm. : canon de 3.7 cm, 278 pz IV - arm : canon court 75 mm, 106 pz 35(t) - arm. : canon de 37.2 mm et 228 pz 38(t) arm. : canon de 37.2 mm. Donc sur un total de 2439 chars seulement 278 sont équipés d'un canon de 75 mm. Canon qui au demeurant n'avait que de faibles capacités contre les blindés ennemis, puisque fait à l'origine pour traiter l'infanterie et les abris de mitrailleuse. De plus les pz I, II et III (pour les premières versions) sont des chars très faiblement protégés (pz I : 13 mm au maximum, pz II : 17mm au maximum et pz III : 15 mm pour les premières versions qui représentent la majorité des engins alignés, pz 3), ce qui signifie que même l'ancien canon de 37 mm francais mdle 1916 est capable de les traiter.
Pour conclure dire que qu'il n'y a pas eu d'évolution doctrinale me parait exagéré (voir Dutailly et Chaix), je pense que c'est le contraire et que le problème réside dans l'incapacité de l'EMA à prendre des décisions fermes. On discute pendant quatre ans de la création des DCr, on décide de la création des unités et rien n'est fait. Mais de nouveau il ne faut pas ignorer la création des DLM qui sont même si elles appartiennent à la cavalerie sont bien des divisions blindées interarmes.