Le projet Hoefyster pour le développement du Badger le futur Véhicule de Combat d'Infanterie (VCI) représente la plus importante menace pour la stabilité financière de la firme Denel. La présidente du conseil d'administration de la société, Monhla Hlahla a souligné que la non résolution des difficultés techniques par les différentes entités concernées pourrait impacter le projet Hoefyster qui demeure a ce jour l'unique programme majeur conduit par Denel. Le retard pris par le projet depuis 2018 a conduit Armscor à envisager plusieurs options pour la suite du programme y compris son ajournement, soutenu par l'armée sud africaine et présenté au comité d'acquisition des armements Armaments Acquisition Council, AAC), autorité décisionnelle pour les programmes d'armement qui devra formuler les éléments relatifs à la poursuite du projet. Selon une déclaration de Denel au comité le 21 octobre dernier, le projet serait désormais techniquement conforme aux recommandations d'Armscor et aurait obtenu des retours positifs de l'armée sud-africaine après une série de tests positifs préliminaires. Un comité interministériel ad hoc placé sous la tutelle du vice ministre de la Défens est en charge de la résolution des difficultés du programme (production, budget, calendrier,...) pour lequel Denel a déjà reçu plus de 100 millions d'euros (1.935 milliards de Rands). Ce montant est supérieur à la trésorerie de Denel qui serait dans l'impossibilité de rembourser les sommes versées en cas d'annulation du programme Hoefyster, pour lequel les pénalités dues par Denel s’élèvent à 653 millions de Rands.
Le projet prévoit la production de 244 VCI Badgers pour un cout total avoisinant les 540 millions d'euros (10 milliards de rands). Les 223 véhicules de série seraient déclinés en cinq versions principales, à savoir : infanterie, missile, commandement, mortier et appui feu. Même si Denel semble avoir résolu les difficultés techniques dans le développement du canon de 30mm CamGun et du mortier de 60mm, la société reste confrontée à la complexité technique du programme, le manque de liquidités et à l'érosion de la base des fournisseurs. Le programme a aujourd’hui plusieurs années de retard et un cout total qui devrait être supérieur à 860 millions d'euros (16 milliards de rands) selon les estimations d'Armscor.
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