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vendredi 30 juillet 2021

GENERAL DYNAMICS : UNE CANDIDATURE 100% AMERICAINE !

C'est au mois d'avril dernier que General Dynamics a confirmé sa candidature pour la seconde édition du programme OMFV. Alors que de nombreuses information avaient accompagné sa première tentative, la seconde proposition de la firme de Reston n'a fait l'objet d'aucune communication. Le directeur des programmes justifie ce choix en considérant comme prématuré la publication d'images qui pourrait aller à l'encontre des souhaits de l'armée américaine. Cette discrétion renforce la singularité de la candidature de GDLS, seule société avec Point Blank parmi les cinq retenues, à mener son projet de façon autonome et en dehors de toute alliance ou partenariat. 

Après avoir été la seule société à livrer un prototype avant l'annulation du programme, General Dynamics semble décidé à repartir d'une page blanche pour cette nouvelle tentative, afin d'offrir à l'armée américaine une "approche compréhensive"  dans le développement de son projet et l'utilisation des technologies. Partir d'une page blanche n'implique cependant pas de se priver des enseignements tirés d'autres programmes menés par GD comme l'Ajax, l'Ascod et des travaux menés sur le prototype précédent. En dépit de ces références, la société semble actuellement engagée dans la recherche d'une solution pouvant répondre aux exigences présentes et futures de l'armée américaine plutôt que dans la conception d'une plateforme. Ce fait est d'ailleurs confirmé par le directeur des programmes, qui reconnaissait en avril dernier que GD ne possédait pas à ce jour de plateforme pouvant servir de base au projet de la société. Cette relative discrétion au sujet des travaux pour le projet OMFV n'a pas toujours été la règle puisqu'en 2020 la société avait laissé filtrer quelques informations et clichés pris le 23 avril au cours d'une visite du secrétaire d'état à l'armée. Les images de cette visite avaient permis de découvrir une tourelle inédite armée du canon XM 913 de 50mm développé dans le cadre du programme ALAS-MC (Advanced Lethality and Accuracy System -Medium Caliber) pour répondre aux exigences de puissance de feu formulées par l'armée américaine. GD Mission Systems est d'ailleurs impliqué dans ce projet en participant au développement du logiciel de comparaison des images recueillies par les différents senseurs comme le viseur MX-GCS (Ground Control Sight) développé par L3 Wescam aux scénarios d'engagement contenus dans le système. 


Si aucune image ne permettait de confirmer ou infirmer la présence d'un ou plusieurs systèmes de protection, on peut penser que dans ce domaine GDLS pourrait s'appuyer sur l'expérience de Leonardo DRS dans l'installation du système Trophy sur le M1 Abrams. L'engin pourrait être mis en œuvre par un équipage de deux hommes et embarquer six combattants équipés à bord d'un châssis sur lequel peu d'informations ont été diffusées à l'exception des clichés pris au cours de la visite du 23 avril 2020. 

Une des caractéristiques du futur engin pourrait être le recours à un équipier virtuel dont le rôle serait tenu par une intelligence artificielle, permettant de limiter l'équipage à un opérateur et un pilote. Le premier des deux serait en charge de la gestion des différents senseurs, du service de l'arme et assumerait probablement le commandement de l'engin, à moins que celui-ci ne soit confié au chef de l'élément embarqué ou à l'équipier virtuel. Dans la conception de GD, l'OMFV serait un système de systèmes et à ce titre, il est probable que l'intelligence artificielle aurait plutôt à gérer les différents systèmes rattachés à l'engin comme les drones terrestres et aériens, les différents senseurs et armements ainsi que la gestion des systèmes de protection. Depuis sa première candidature pour le programme OMFV, GDLS a inscrit sa candidature dans la doctrine des opérations multi-domaines de l'armée américaine pour laquelle la société est capable de fournir de nombreux engins et systèmes.


L'engin qui figure sur cette illustration reprend tous les critères des VCI modernes. L'impression de masse est renforcée par la présence d'une arme d'un calibre que l'on devine supérieur à 30mm et par la silhouette générale de l'engin caractérisée par un glacis avant de grandes dimensions, une tourelle compacte et des blindages fortement dimensionnés. Bien à l'abri derrière sa discrétion, il est probable que GDLS a déjà mis en action ses équipes pour tirer le meilleur parti de sa précédente candidature pour obtenir une longueur d'avance sur ses concurrents. Omniprésent dans le paysage militaro-industriel américain, GDLS est également le seul fabricant américain d'engins de combat retenu pour la phase II du programme OMFV. La firme de Reston par ses compétences et son expérience est certainement un des candidats les plus sérieux à l'obtention de ce marché. A ces qualités pourrait s'ajouter un statut de "champion" portant les couleurs de l'industrie américaine  pour un marché dans lequel trois compétiteurs sur cinq ne sont pas américains.

6 commentaires:

  1. Sur la photo, le train de roulement du tracteur robot 10 ton TRX fait furieusement penser à celui du PzKfz IV !

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  2. "En dépit de ces références, la société semble actuellement engagée dans la recherche d'une solution pouvant répondre aux exigences présentes et futures de l'armée américaine plutôt que dans la conception d'une plateforme." :

    Tiens !
    Tout le contraire de ce que l'on fait en France (et un peu ailleurs) actuellement et depuis vingt ans.
    "On" fait des plateformes, et ensuite, les opérationnels cherchent, tant bien que mal, et essayent, de leur trouver une utilisation pratique, et pas trop dangereuse (pour nos propres soldats !!!!), sur le terrain.

    PS : Et en plus, en matière de "références", on a à faire, nous, à un constructeur de camions, et d'autobus...
    Ce qui explique, en grande partie, nos errements insensés actuels :
    Construire des véhicule blindés de combat, performants, cela ne s'improvise pas.

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    1. ""On" fait des plateformes, et ensuite, les opérationnels cherchent, tant bien que mal, et essayent, de leur trouver une utilisation pratique, et pas trop dangereuse (pour nos propres soldats !!!!), sur le terrain."
      Tous les véhicules en service au sein des armées, exceptés ceux achetés sur étagère, sont issus d'une fiche technique détaillée de la DGA qui renvoie aux demandes des militaires...

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    2. Mais tout les matériels récemment "choisis" sont issus des plateformes "proposées" (pour le pas dire imposées) par les, très puissants, et surtout très écoutées, et suivis, lobbies industriels de l'armement.
      Alors vos "fiches", vous savez sans doute déjà où vous pouvez les mettre.

      PS : A l'exemple du VBMR et des besoins clairement exprimés des opérationnels à l'époque .
      C'est à dire, pour un véritable, remplaçant du VAB (en beaucoup mieux blindé cependant, et en plus moderne, au niveau de ce que permettent les techniques actuelles, à coûts maitrisé !), qui serait comme ce dernier, une véritable mule "bonne à tout faire" des armées françaises. C'est à dire, rustique, d'un coût parfaitement maitrisé (moins d'un million d'euros tout compris : ça aussi c'était pourtant clairement défini et écrit, et demandé par les opérationnels !!!), destiné à être produit en assez grandes quantités, et d'un emploi commun facile, et peu couteux (MCO, empreinte logistique, poids, etcetera, et même blindage, tout ça "maitrisé").

      Mais c'était, il y a plus de dix ans, avant que "non" industriels, incontrôlés, et si "influent" désormais, ne s'emparent du "dossier". On sait ce qu'il en est devenu depuis, fiches de la DGA ou pas !!!!!
      PS : Arrêtez d'être si naïf et revenez un peu dans le vrai monde réel, "Anonyme".

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    3. Vous savez à quoi ressemblait la proposition de Nexter et Arquus avant que les militaires ne rajoutent leur grain de sel?
      http://www.opex360.com/2011/11/09/une-offre-commune-de-nexter-et-renault-trucks-defense-pour-le-vehicule-blinde-multi-roles/
      Pour un fana du SEP je vous trouve un peu dur avec nos industriels...

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