Le blog Opex 360 relate aujourd'hui la formation pour expérimentation d'une nouvelle unité de "commandos", destinée à faciliter la manœuvre des chars Leclerc, selon les termes du mandat confié par le CFT (Commandement des Forces Terrestres) à la 7ème Brigade Blindée. Les Centaures ont expérimenté ce concept au cours de l'exercice Carspach qui s'est déroulé au mois de juin dernier. Après le GCP (Groupement de Commandos Parachutistes), le Groupement de commandos de montage et le GAE-A (Groupement d’Aide à l’Engagement Amphibie, c'est au tour du GAE-B (Groupement d'Aide à l'Engagement Blindé) de voir le jour. Cette entité aurait pour vocation d'agir en avant des lignes amies pour faciliter la manœuvre des Leclerc.
Alors que la haute intensité est devenue le mantra de l'armée de terre depuis quelques mois, les informations dont nous disposons suscitent quelques interrogations portant sur les raisons qui ont présidé à la création de cette unité et sur son emploi.
Pourquoi ce nouveau type de "commando"a-t-il créé alors que de nombreuses unités et moyens assurent déjà la collecte et la transmission des renseignements au profit des unités interarmes grâce à de nombreux capteurs humains et matériels (imagerie, électronique). Dans ces conditions la plus value apportée par une unité qui ne pourra compter ni sur sa furtivité ni sur sa puissance de feu pour réaliser ses missions en avant des lignes amies, reste assez limitée. La création de cette unité répond peut-être au besoin d'attirer de jeunes recrues dans la sphère blindée en leur proposant un métier plus "sexy" que celui de tireur ou de pilote d'engin, alors que ces métiers pourraient voir leur attractivité renforcée par de meilleures conditions d’exécution. Il serait intéressant et valorisant de redonner à chaque équipage son char, pour que les hommes retissent avec leurs engins les liens presque charnels qui unissent les hommes à leur char et qui font la force des unités blindées. On pourrait également envisager de faire réaliser à échéances régulières des parcours ou séquences de tirs avec des munitions réelles (OFL, OECC) afin que les membres d'équipages prennent conscience des caractéristiques et des spécificités de ces munitions et de leur mise en oeuvre. Enfin, redonner au char la place qui lui revient dans l'armée de terre et dans la manœuvre, celle du seul engin terrestre capable de combiner le feu, la mobilité et la protection pour dominer et détruire l'ennemi dans un combat de haute, moyenne ou basse intensité.
Sur le plan tactique, cette unité forte de 180 hommes devrait donc se retrouver en avant ou aux côtés des différentes entités agissant habituellement en avant des dispositifs tactiques comme les ERI (Escadron de Reconnaissance et d'Intervention employés au sein d'une Brigade ou d'un GTIA (Groupement Tactique Inter Armes) comme élément de renseignement et de manoeuvre ou de façon autonome en SGTIA-RI (Sous Groupement Tactique Inter Armes- Renseignement Investigation). Les SAED (Sections d'Appui à l'Engagement Débarqué) remplissent également des missions de combat et de renseignement au profit des GTIA à dominante Infanterie auxquels elles appartiennent. Plus en avant des unités plus spécialisées, dotées de moyens dédiés et agissant selon des modes d'action particuliers complètent le dispositif humain à disposition du chef interarmes. Sur le plan technique les différents capteurs tels que les drones, les moyens de guerre électronique, les radars des unités d'artillerie ou les moyens 3D permettent également d'acquérir et de transmettre des informations nécessaires à la prise de décision du chef interarmes. Enfin le type d'engagement privilégié pour exploiter les actions du GAE-B devrait logiquement être le raid blindé, mission qui peut être confiée à un SGTIA sur une profondeur maximale de 40km et de 60km pour un GTIA. Cette mission nécessite une préparation minutieuse et une coordination importante entre les différents moyens engagés ainsi que des équipages entrainés à la conduite de ce type de mission. En outre, l'absence de moyens de protection active et de détection des menaces sur les Leclerc (même revalorisés) rendent aléatoires la réussite de telles actions sur une profondeur de 40km.
Au moment où de nombreuses armées font le choix de faire accompagner leurs chars avec des unités blindées mécanisées capables de transporter sous blindage des fantassins et de combattre au rythme des chars, l'armée de terre envisage une solution laissant nos fantassins sans blindage contre les agressions potentiellement présentes dans la zone des 30km au sein de laquelle ils peuvent agir pendant 48 heures. Le choix de l'armée de terre pour ces GAE-B, entre unité de reconnaissance lourde et unité d'infiltration, ressemble à un choix par défaut pour faciliter l'engagement de chars dont la place dans l'armée de terre semble désormais se réduire à la conduite d'actions ponctuelles ou à des déploiements politiques.
Faut pas s'inquiéter c'est juste le général local qui a décidé de regrouper ERI et SAED sous une même appellation pour faire comme les copains
RépondreSupprimerQue des réflexions de bon aloi en effet.
RépondreSupprimerQuid d'un véritable escadron, de reconnaissance, dans chacun de nos régiments de chars, et évidement équipés de blindés, évidemment chenillés, et d'un certains "poids" avec une protection et un blindage adapté à la reconnaissance de haute intensité, et avec évidemment, encore tous les équipements, optronique, radar, etcetera, adapté à ce genre de mission (le sommet d'incongruité, et de ridicule, du "couple" Leclerc / VBL !!!).
Quant à l'appellation de commando, elle n'a de commando dans ces circonstances que le nom (voir définition.)
Quid également en effet de véritables régiments "ISTAR", dédiés, véritablement équipés, de matériels idoines : Au moins deux serait un minimum dans notre format d'armée actuel.
Pendant qu'on y est autant faire de ce chenillé un vrai char léger de montagne (un petit 90/105, 2 paseo, un missile NLOS dérivé du Polynege ou un mini-BONUS pour le canon et un droneport sur le toit) pour aller titiller l'intérêt des Indiens qui sont toujours à la recherche de leur char de montagne (avec une production sous licence à la clé). Même un 90/105 NLOS commun serait sympa étant donné que Polynege n'a jamais été produit.
SupprimerEn fait un AMX 10 PAC 90 / MARS 15 TML remit au goût du jour. On regrettera toujours d'avoir laisser CLI mourir, quoique ils auraient dû d'eux même arrêter de commercialiser l'AMX 13 et passer à une autre platforme dans les années 70 et pas 90 comme ils l'ont fait...
L'armée à surement besoin de commandos en plus , elle utilise les commandos montagne en afrique qui sont devenus experts en opérations héliportées.
RépondreSupprimerEn Afrique l'on ce tourne vers des actions commandos héliportés en laissant les forces locales occuper le terrain.
chaque brigade vas surement suivre, pour former autour des forces spéciales, un deuxième cercle