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mercredi 15 mai 2024

LES CHIFFRES DU BUSINESS DU DEPARTEMENT D'ETAT

Tous ceux qui doutent de l'existence d'un marché pour les chars de combat, pourraient être surpris par les chiffres publiés par le Département d’État et synthétisés ci-dessous. Le mécanisme piloté par le Département d’État américain semble particulièrement efficace en matière d'armement terrestre ; il démontre en outre, toute la pertinence du soutien politique en matière d'exportation d'armement. Les tableaux présentés ci-dessous permettent de constater qu'en dépit de la prééminence du char américain dans les ventes réalisées, ce sont quasiment toutes les firmes de la BITD américaine qui sont bénéficient de ce dispositif. 

Les chiffres présentés dans le premier tableau ci-dessous illustrent la prééminence du M1 Abrams (toutes version confondues) dans les ventes réalisées avec 1535 chars vendus dans huit pays. On notera que les acquisitions du char américain sont toutes accompagnées par la cession d'engins de dépannage M88 dans des proportions variables. A côté de cet arbre blindé, la forêt des ventes recèle également d'autres espèces comme des Bradley vendus à la seule Croatie ainsi que des Stryker vendus à plus de 340 exemplaires. La majeure partie des matériels évoqués dans ce tableau sont des équipements de seconde main, modernisés ou vendus en l'état. Les transferts de matériels à l'Ukraine dans le cadre de l'aide militaire américaine ne sont pas comptabilisés dans ce tableau où seuls 33 chars Abrams figurent. Ce chiffre est différent de celui évoqué par Kiev et Washington lors du transfert de ces chars à l'automne dernier.

Les chiffres liés aux ventes potentielles permettent de découvrir le statut des différents pays dans lesquelles ces différentes opérations pourraient être réalisées. Dans ce "palmarès" l’Égypte allié traditionnel figure en bonne position avec les programmes relatifs à la modernisation des M1 détenus par le Caire. Les autres pays présentant un potentiel élevé le sont pour des réalisations plus diversifiées impliquant des véhicules variés comme le Stryker et le Bradley. En revanche, un autre allié traditionnel semble moins prometteur, puisque les ventes à l'Arabie saoudite, principalement orientées autour de l'obusier M109 et de son véhicule de ravitaillement semblent peu certaines. A noter que ce pays pourrait également acquérir des AMPV en cours de livraison à l'armée américaine. La composante artillerie est également prédominante dans les ventes potentielles à Taïwan qui sont classées comme moyenne en dépit de l'acuité de la menace chinoise sur l'ile et de l'engagement américain dans la zone.

 

Enfin le dernier tableau présente les chiffres relatifs aux actions de soutien et de modification d'engins avec la présence des 222 chars Abrams marocains modernisés ou la conversion des 900 M1A1 égyptiens effectuée dans le pays.

Ces différents chiffres permettent d'avoir une vision exhaustive de l'action du département d’État en matière de soutien aux exportations de matériels militaires. Cette action s'appuie sur l'existence de stocks importants permettant une mise à disposition rapide des équipements mais aussi la modernisation, réalisée par l'industrie américaine, grande bénéficiaire de ces ventes et des "dons" de l'Oncle Sam. Un exemple à méditer, tant en matière de constitution de stocks utiles, mais d'engagement politique en faveur de nos industries de défense. 

8 commentaires:

  1. War is a racket.
    https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/02/25/63-sur-100-24451.html

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  2. Une très bonne affaire finalement, que cette "guerre en Ukraine", pour "les affaires".
    Trente-et-un petits Abrams, qui auront au moins eu un rendement (Financier. A défaut de militaire...) presque inespéré !!
    Y compris d'ailleurs plus globalement des ré augmentations des ventes et des exportations d'armement US qui dépassent très largement les petites aides finalement accordées aux ukrainiens (Si petites et si tardives, "trop peu trop tard", "aides"...).

    Par ailleurs un marché mondial du char qui se concentre désormais que sur quelques intervenants "survivants" :
    Quatre coté occidental : Américains, allemands, japonais, et dorénavant avec l'arrivée tonitruante des petits derniers sud coréens.
    Et deux autres, également en voie de développement question chars réellement lourds, de l'autre : Russes, et dorénavant chinois.

    Ces derniers prenant la place traditionnelle d'autres malheureusement ; la nature ayant horreur du vide dit-on...
    Certains émergent, d'autres sont en voie de disparition, malheureusement (Uniquement par faute, ou du fait (!!!...), de volonté politique en plus ! ...
    Et sans doute demain on verra émerger turcs, indiens, iraniens, ... ?
    Contre jusqu'à six précédemment : US, allemands, britanniques, français ((!!)), italiens, et japonais...

    Certains arrivent et se font une place au soleil, d'autres disparaissent ; par pur idéologisme, ou naïveté, en plus... :
    Il ne serait peut être pas un peu temps d'arrêter ces profondes âneries ; tant qu'on le peut encore ; et de reprendre les rênes de notre destin en mains... (?)

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    1. Ce qui est encore plus révélateur, c'est que l'on est passé de quatre (Voire presque cinq avec la Suède pendant un moment.) producteurs, historiques en plus, européens de chars (Lourds, principaux.) a un seul pour l'instant.
      Ce qui plus qu'un long discours, en dit long sur le recul, ou le surplace (Pour certains optimistes aveuglés.) de l'Europe actuellement, alors que d'autres sont en passe de devenir les producteurs de chars du futur ; ou en tous cas font tout, eux, pour le devenir , et que d'autres reprennent "des parts de marché" (Alors que d'autres s'en foutent manifestement !!).

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    2. Ou de quatre pays ouest européens sur les sept constructeurs historiques initiaux d'engins principaux de combat terrestre, les chars (GB, France, Allemagne, Russie, USA, Italie, Japon.).
      A seulement un (L'Allemagne.) toujours sur sept.
      La Chine, la Corée du sud, et Israël, ayant remplacer "les autres".

      Dans un marché pourtant désormais en pleine explosion qui ne se limite plus à la seule Europe, mais également à l'Asie en passant par l'Amérique latine et jusqu'à l'Afrique dorénavant.
      Nous pendant ce temps là, c'est le moment qu'on choisit pour sortir (De ce marché en pleine expansion.)...
      Comprenne qui pourra en effet...

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  3. Et vive les chars, lourds...
    Et vivement le Leclerc 2 surtout.

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  4. En gros des Leopard 1 ou T55 modernise avec des gadgets électroniques hors de prix mais sans APS ... Mort de rire

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    1. Vous vous êtes manifestement trompé de sujet, avec le précédent...
      En effet, et même en caricaturant à peine.

      Avec APS, cela en fait partie (Qui ne sont aucunement en capacité d'arrêter le moindre obus cinétique arrivant jusqu'à 2 000 m/s aujourd'hui ; et pas seulement quelques centaines de m/s comme les missiles antichar auxquels ils sont seulement destinés ; et en petit nombre, rapidement saturé en plus...).

      D'où l'intérêt renouvelé, et jamais démenti, d'avoir son propre producteur national (Independence stratégique, surtout.) de chars, lourds et de haut niveau, principal effecteur terrestre de niveau stratégique (Cf Ukraine par exemple encore une fois.).

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  5. On peut voir la liste des dons français à l'Ukraine depuis peu:
    https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/06/07/le-point-sur-les-livraisons-de-materiels-francais-a-l-ukraine.html

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