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lundi 2 mars 2020

C'EST LA CHENILLE QUI REDEMARRE ...

La vidéo des essais de mobilité du VCI Hanwha RedBack (short listé avec le Boxer pour la phase 3 du programme australien Land 400) nous donne l'occasion d'évoquer un équipement qui nous est cher, à savoir les chenilles. Quasiment absente de notre armée, le petit monde de la chenille continue de tourner ailleurs....


Bien que totalement délaissée par l'armée de terre pour ses véhicules actuels et futurs, la chenille a continué son évolution, avec l'introduction sur des engins militaires de chenilles en caoutchouc normalement dévolues au secteur civil. Dès 1989, le SISU Auto NA 140 devient le premier engin militaire équipé, suivi en 1993 par le M113 de BAE, puis le Bradley l'année suivante. En 1995 et 1998, ce sont deux engins de plus petite taille qui sont équipés, le Bronco de Singapore Technologies Kinetics et le BV 206 de BAE. En 2003 le CV 90 adopte à son tour ces chenilles. Aujourd'hui les deux VCI engagés dans la phase 3 du programme australien Land 400, le KF 41 Lynx de RheinMetall et le Red Back d'Hanwha sont tous les deux proposés avec des chenilles caoutchouc en dépit de poids supérieurs à 40 tonnes en ordre de combat. 
La vidéo nous montre le VCI sud coréen au cours d'essais de roulage, de suspension, de freinage et de franchissement d'obstacles classiques. Comme on peut le constater sur les images, la mobilité affichée est très éloignée de celle d'un engin chenillé "classique" à chenilles acier. 
Le Red Back  roule vite -les chenilles sont plus légères de 50% que des chenilles acier- il freine bien - la distance d'arrêt est réduite de 30%- le bruit est atténué et la consommation réduite de 30%. Les obstacles classiques sont franchis avec la même agilité que par un véhicule équipé de chenilles métalliques. Un point important qui n'apparait pas sur la vidéo est l'amélioration du confort de roulement avec un impact direct sur la capacité de tir en marche du véhicule, en réduisant les phénomènes vibratoires et en améliorant la stabilisation de l'armement. Dans ce domaine, la chenille caoutchouc amène une évolution semblable à celle de l'introduction d'une suspension oléopneumatique  sur un char en lieu et place des barres de torsion. Enfin pour les aficionados de l'empreinte logistique, il convient de préciser que la chenille caoutchouc ne requiert aucun entretien !
Ce type de chenille comble le fossé séparant la roue de la chenille en autorisant  une mobilité stratégique proche de la roue combinée à une mobilité tactique équivalente à celle de la chenille. De nombreuses armées font désormais le choix d'équiper leurs VCI neufs de ce type de chenilles ou de les adopter dans le cadre de rétrofit.
En refusant la mise en service de véhicule chenillé pour les années à venir, l'armée de terre s'est  privée d'une composante réellement lourde mais aussi agile grâce à des solutions innovantes et adaptées comme la chenille souple.



3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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    1. Absolument ! Dans ce domaine les chenilles souples n'ont plus rien à envier aux roues.

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  2. Bonsoir
    Rajoutons que le coût d’acquisition d’une chenille souple est 40% supérieur à celles métalliques mais dont le coût total sur son cycle de vie est 50% inférieur.

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