Alors que dans le monde, de nombreuses interrogations se font jour sur le devenir des budgets et des industries de défense, on assiste à un redémarrage des grands exercices. La Russie avec des manœuvres impliquant 150.000 hommes, la poursuite de l'exercice Defender Europe 2020, Taïwan s'entrainant face à une attaque chinoise et les manœuvres indiennes et chinoises sont les principaux indicateurs de ce redémarrage des exercices majeurs.
Ces déploiements dans des zones de tension permettent aux états de réaffirmer leurs positions et de montrer leur détermination en dépit de la pandémie et de ses conséquences. Ces exercices servent également à démontrer la capacité de résilience et la détermination des pays concernés en dépit du choc économique lié au CoViD 19. En outre ces exercices permettent de souligner la pertinence des investissements dans le secteur de la défense et l'importance de ce dernier dans la survie du pays. Cela pourrait atténuer les conséquences budgétaires et économiques de la pandémie et permettre à l'industrie de défense d'être moins exposée que d'autres secteurs. Si ces exercices n'étaient que des réaffirmations plus ou moins musclées de volontés nationales ou de mesures économiques, le sujet resterait anodin. Le risque d'escalade liée au déroulement de ces exercices est important. L'Ukraine craint que cet exercice ne serve de répétition aux troupes russes pour la préparation et le déroulement d'une invasion du pays au cours des prochaines manœuvres Kavkaz-2020 (Caucase-2020) prévues en septembre. Sur la frontière sino-indochinoise, chaque exercice permet de renforcer son propre dispositif et de tester celui de l'adversaire en attendant l'étincelle qui pourrait mettre le feu aux poudres une fois les dispositifs prêts. Chacun s'attend à ce que l'autre démarre son action une fois les moyens réunis. Le renforcement chinois a été rapide grâce à de très bonnes infrastructures, les Indiens ont du déployer de grands moyens pour combler leur retard mais semblent avoir réussi à revenir au niveau de leur adversaire.
Au delà de ces considérations, il est important de noter que toutes ces crises, mettent en présence des forces blindées mécanisées pouvant être engagées dans un conflit de haute intensité. Dans ces opérations terrestres et en dépit des assertions proférées après la destruction de blindés par des drones turcs en Syrie, le coeur de la manoeuvre reste constitué par les blindés. Seuls capables d'encaisser des chocs et de conduire des actions offensives grâce à la combinaison des fonctions Protection - Puissance de feu et Mobilité. Les deux premières fonctions connaissent déjà des évolutions spectaculaires (Protection active, augmentation de calibre) ouvrant la voie à une nouvelle catégorie d'engins de combat, peut être téléopérés mais certainement surarmés et surprotégés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire