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dimanche 20 juin 2021

TOIT, TOIT, MON TOIT,.....

L'apparition ces derniers jours de clichés montrant des T-72B3 russes dotés d'un toit au dessus de la tourelle, a provoqué de nombreuses réactions internautes et a suscité de nombreuses hypothèses et interprétations quant à la finalité de cet équipement. Beaucoup ont pensé que la Russie avait pris en compte la menace représentée par les missiles attaquant par le toit ainsi que celle des munitions rôdeuses, ciblant également le toit des engins.Il semblerait que la vérité soit nettement plus prosaïque en dépit de l'affirmation des autorités militaires russes de l'équipement dans un avenir proche du reste des T-72B3 avec ce dispositif. 

L'hypothèse de la mise en place d'une telle protection capable de désorganiser une charge creuse semble peu probable au regard de l'aspect "provisoire" de cet équipement et de son assemblage. La protection supplémentaire offerte par ce montage reposerait sur l'emploi d'une toile assez forte pour résister à l'impact d'une munition antichar volant à une vitesse de plusieurs centaines de mètres par seconde. En outre la distance séparant la toile du toit de la tourelle ne semble guère suffisante pour garantir la neutralisation de la charge creuse. Cet objectif pourrait être envisagé avec la mise en place d'un blindage de type "slat armor" que l'on a récemment vu sur les flancs du Jaguar. Enfin, il parait plus réaliste d'adapter les systèmes de protection active, soft et hard kill pour réorienter leur action vers le haut, avec la mise en place de senseurs capables de surveiller cet partie du char et des munitions lancées vers le haut. Cette hypothèse semble donc assez peu probable et laisse la place à une autre solution beaucoup plus pragmatique. 

Cette seconde hypothèse nettement moins ambitieuse, consiste à ne voir dans ces accessoires que des écrans de protection solaire ! Les images diffusées par la télévision russe montrent une séance de tir se déroulant sur le terrain militaire de Kadamovsky dans la région de Rostov sur le Don non loin de la mer d'Azov. Cette séance de tir était destinée à entrainer (évaluer) un certain nombre d'officiers supérieurs des unités blindées. En vue de protéger ces augustes membres d'équipage d'un jour, l'armée russe a eu recours à des ombrières mobiles, similaires dans leur finalité aux équipements déjà observés sur certains chars occidentaux comme sur les Leopards 2A6 canadiens en complément du système Barracuda de Saab qui permet de diminuer de 50% les effets du soleil sur le char et son équipage. 

Leopard 2 A6 canadien avec système Barracuda, slat armor et parasol

Nos ingénieurs peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles, l'armée russe n'a pas inventé le système de protection du toit de tourelle de ses chars. La protection de cette partie d'un blindé peut être améliorée par le recours à des systèmes de protection active mais aussi par le développement de tourelle téléopérées. Avec un équipage embarqué dans le châssis de l'engin, ces équipements permettent de supprimer les ouvertures sur le toit du char et donc de réduire les zones vulnérables et de mettre en place un véritable protection du toit de tourelle, à l'instar de ce qui est pratiqué pour le ventre des engins face aux IEDs lourds.




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