OMFV ET FUTURS VEHICULES DE COMBAT

Avec la présentation par GDLS de nouvelles informations sur son projet de véhicule pour le programme Optionally Manned Fighting Vehicle (OMFV), il est désormais fortement possible que cet engin sera organisé autour du système Advanced Lethality and Accuracy System for Medium Caliber (ALAS-MC) intégrant le canon de 50mm XM913. La récente livraison à l'armée américaine de quatre exemplaires de ce canon semble confirmer cette option déjà entrevue lors de la visite du secrétaire d'état à l'armée chez GDLS en avril dernier. Les optiques et viseurs, MX-GCS Ground Control Sight de la future tourelle téléopérée devraient être fournis par L3 Wescam. Au regard de ces hypothèses on peut déduire quelques caractéristiques des futurs engins de combat. 

Si cet armement était retenu pour le successeur du Bradley, les capacités d'agression des unités blindées américaines pourraient se décliner dans les dix années qui viennent autour de trois calibres principaux : 30mm pour les Stryker revalorisés, 50mm pour les véhicules du programme OMFV et peut-être 130 mm pour un M1 revalorisé ou son successeur. A l'exception de cette dernière hypothèse, les deux premières solutions confirment la tendance à l'accroissement des calibres observée ces dernières années. Les Russes ont lancé cette nouvelle "course aux armements" avec l'intégration du module AU-220M sur les nouveaux engins de combat. Les Américains semblent décider à ne rien céder dans ce domaine avec la mise en service probable du canon de 50mm. Côté chinois on peut penser que les futurs VCI devaient intégrer une arme d'un calibre au moins équivalent. 

L'adoption de telles armes influe également sur la physionomie générale des engins et leur protection. Longtemps dévolu aux seuls blindages mécaniques, ce domaine connait une évolution importante avec l'amélioration presque continue des systèmes de protection active, basés sur des senseurs de plus en plus développés et capables de couvrir l'ensemble des menaces actuelles et futures. Les blindages réactifs les plus récents utilisent de plus en plus des matériaux composites, limitant les risques pour l'environnement du char. Leur montage sur les nouveaux engins est le plus souvent combiné à des blindages mécaniques classiques imposant aux engins un gabarit de plus en plus imposant.

Ces armes seront toute vraisemblance intégrées dans des modules de combat téléopérés. Ce choix est rendu possible par les progrès enregistrés dans le domaine de la vision à travers le blindage, la fusion des informations tactiques et visuelles et la restitution de ces images à travers des solutions de plus en plus élaborées. Les opérateurs tourelle sont installés dans un véritable cockpit depuis lequel ils peuvent contrôler le système d'armes. Les futurs engins de combat compteront peut être un membre d'équipage dédié à la gestion de l'armement et des systèmes à l'instar des Navigateurs Officier Système d'Armes sur certains aéronefs.

Le cout de l'intégration de ces technologies imposera le développement des futurs engins sur des plateformes partagées avec d'autres systèmes d'armes afin de réduire les coûts d'acquisition et de possession de ces engins. Cette mutualisation des plateformes permettant des économies dans le domaine de la formation par la mise en place de systèmes de simulation communs. Dans le domaine du soutien, les solutions de maintenance prédictive devraient permettre une réduction substantielle des couts de maintenance. 

Ces quelques caractéristiques devraient être communes aux futurs engins de combat, qui pour le moment repose tous sur l'utilisation de trains de roulement chenillés, gage de mobilité tactique améliorée mais aussi stratégique grâce aux progrès réalisés dans le domaine des chenilles composites. 

Toutes ces tendances sont visibles sur les différents stands du salon AUSA 2020, nous devrions les voir apparaitre sur les engins dans un avenir assez proche.