Les activités de Risk Mitigation Activity de la phase 3 du programme Land 400 vont voir s'affronter dans une longue série de tests les deux meilleurs Véhicules de Combats d'Infanterie au monde. La décision qui sera rendue à l'issue du duel annoncé entre le Lynx KF 41 de l'allemand Rheinmetall et l'AS 21 Redback du coréen Hanwha, aura également un impact économique important pour un des états australiens.
En effet pour ses différents programmes d'acquisition dont le programme Land 400, le gouvernement australien a souhaité que les industries locales et les états retirent les bénéfices de ces projets. Pour la phase 3, les industriels ont été invités à présenter leurs compétences au cours de l'Industry Capability Roadshow, tandis que les seconds assuraient le volet politique avec des accords entre Rheinmetall et l'état du Queensland au nord ainsi qu'entre Hanwha et l'état de Victoria au sud de l'île continent. Les gouvernements de ces états ont consenti des investissements pour favoriser l'installation et le développement des infrastructures des deux sociétés comme le Military Vehicles Center Of Excellence de Rheinmetall situé à Redbank ou l'usine Hanwha dans la banlieue de Melbourne. Les engagements des deux industriels se sont déjà concrétisés avec la production en Australie des Boxer CRV de la phase 2 et des 17 premières tourelles de Lynx pour la Hongrie. De son côté Hanwha produira et assemblera en Australie les obusiers K9 et les véhicules ravitailleurs K10 destinés à l'armée australienne. En termes de retombées Hanwha évoque le chiffre de 5,7 milliards de dollars australiens (soit un peu plus de 3.5 milliards d'euros). Rheinmetall affirme que l'implantation de son centre permettra de générer plus d'1 milliards de dollars de bénéfices pour l'état du Queensland. L'influence de ces états sur le gouvernement australien, leur poids économique et la volonté des autorités de Canberra de répartir les bénéfices du programme Land 400 dont le cout de la phase 3 est estimé entre 15 et 18 milliards de dollars australiens (entre 9,5 et 11,5 milliards d'euros), seront certainement aussi déterminants pour le choix du véhicule que les performances de l'engin choisi, surtout en cas "d'égalité".
Cette vision régionale d'un programme d'armement majeur, totalement inconnue sous nos latitudes souligne l'importance des retombées économiques pouvant être générées par l'achat d'un matériel étranger "sur étagère". De nombreux états obtiennent aujourd'hui des compensations industrielles importantes pour la commande d'un matériel, permettant d'acquérir les meilleurs équipements sans sacrifier le tissu industriel national.
Nouveaux VCI, à roue, et, chenillés, fortement blindés et protégés, nouveaux chars (récemment remplacés par des M1A2 SEP V3.), nouveaux automoteurs d'artillerie, nouvel armement globalement, sans parler plus encore de la marine australienne (qui passe pour ne prendre qu'un exemple de 6 sous-marins de 3000 tonnes à 12 de de 5400 tonnes, équivalents classiques de nos Barracuda (nous, nous n'en n'aurons que six, "au mieux", "pas de soucis on ne change rien"...), le reste frégates et destroyers australiens (avec un PIB deux fois inférieur au notre.) étant déjà équivalent à la marine nationale française, mais il est également en forte progression à venir.), sans reparler de la Corée du sud par exemple, dont la base technologique et industrielle de défense est en plein développement (alors que la notre ne fait que périclitée et est en grave danger d'éclatement et de dispersion européiste !!!), que ce soit au niveau terrestre, au niveau naval (avec le passage également de 24 bâtiments de 1er rang (frégates et "destroyers") à 32 bâtiments de 1er rang par exemple encore, qu'au niveau aérien même, sans parler non plus de la Chine (qui suit les mêmes progressions accélérées) et presque toutes les autres forces armées du secteur, force est que l'Asie-Pacifique est en plein développement, comme une grande partie du reste du monde.
RépondreSupprimerAlors que l'Europe occidentale, que ce soit au niveau de sa propre défense ou du reste, ne fait que péricliter. Il serait temps de se ressaisir, et d'abandonner certains schémas de pensée et certains dogmes, qui ne font que nous précipiter toujours plus vers le stagnation et finalement notre déclassement mondial.
Ronin.
Au Tchad, notons la remise de 9 ERC-90 avec la formation de 12 équipages par la France ce samedi 23 janvier 2021
RépondreSupprimerHourrah !
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