LE CV 90 EN ROUTE VERS UN MARCHE COMPLIQUE

Selon des informations publiées par BAE Systems, un exemplaire du VCI CV90 serait en cours d'acheminement vers la République tchèque en vue d'effectuer une présentation aux autorités de ce pays. Initié en 2016, ce programme pour lequel sept industriels furent sollicités pour la fourniture de 200 engins, fut profondément remanié en 2019, pour aboutir à la présélection de trois engins : le CV90 de BAE Systems, le Lynx KF41 de Rheinmetall et l'Ascod 2 de GDELS. 

La situation sanitaire n'est cependant pas le seule cause de modification du calendrier de ce marché qui a connu la semaine dernière de nouveaux rebondissements avec les déclarations du Ministre tchèque de l'Industrie. Celui-ci a estimé que la participation de l'industrie locale à ce programme, fixée à 40% depuis la mise en place du marché était insuffisante. Cette déclaration intervient un mois après la présentation par le Ministre de la Défense aux députés du calendrier final du projet, relatif aux modalités d'acquisition des véhicules et de remise des offres par les sociétés en lice. A cette occasion, le Ministre de la Défense a publiquement admis que le résultat de cette compétition pourrait n'être connu qu'après les élections prévues en octobre prochain. Celles-ci devant entrainer la formation d'un nouveau gouvernement, le comité parlementaire chargé de l'examen du projet a exclu la possibilité de voir la notification de ce projet effectuée par un ministre en charge des affaires courantes en attendant sa démission pour cause de scrutin. Les conséquences calendaires de ces considérations électorales pourraient être aggravées par les dissensions entre les deux ministères au sujet de la participation des industries locales dans le projet. Le CV90 pourrait être le premier des trois engins en lice à être évalué par les autorités tchèques, après le décalage des évaluations prévues se dérouler entre la fin du mois d'avril et le mois de juin. Cette phase devrait être suivie de la remise des offres par les industriels concernés, qui déjà annoncé leur intention d'offrir plus de 40% de participation aux industriels locaux. Les réactions des ministères concernés à ces engagements conditionneront la suite du projet et sa gestion par le gouvernement. Ces nouvelles contraintes font peser un risque important sur le projet et sur la date de mise en service des premiers engins, aujourd'hui prévue au 1er janvier 2026.