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mardi 8 mars 2022

JOHN COCKERILL DEFENSE A L'OFFENSIVE AU WORLD DEFENSE SHOW

La première édition du salon saoudien de défense, World Defense Show a permis à John Cockerill Defense de présenter plusieurs de ses productions et de démontrer sa capacité d'innovation dans le domaine des véhicules de combat. Déjà présent dans le Royaume par le biais de sa filiale CMI Defense LLC. Celle-ci regroupe au sein d'une même entité les activités industrielles soutien des matériels livrés ainsi que la formation des utilisateurs saoudiens à la mise en oeuvre des différents systèmes d'armes. Les innovations présentées par le constructeur liégeois sur son stand ont suscité la curiosité des visiteurs présents au salon parmi lesquels le Prince Héritier Mohammed Bin Salmane.

La première de ces innovations a retenu l'attention des observateurs. Elle a pris la forme d'un engin baptisé i-X au look résolument futuriste et doté des dernières innovations technologiques. Ce nouveau venu n'est pas sans rappeler à certains le CRAB également armé d'une tourelle produite par la firme liégeoise. Présenté en 2011 et demeuré au stade expérimental, l'engin développé par Panhard et JCD reste encore pour de nombreux observateurs une référence dans le domaine des véhicules légers adaptés aux besoins des unités d'investigation en dépit d'un changement complet de la nature des engagements actuels et futurs. En présentant ce nouvel engin, la firme liégeoise démontre sa capacité à proposer un concurrent au Scarabée d'Arquus dans le cadre du programme VBAE, futur remplaçant du VBL. Pour soutenir la comparaison, JCD a doté l'i-X d'une propulsion hybride de 800 ch pouvant lui assurer 600 km d'autonomie dont 30 en mode électrique, d'un camouflage adaptatif, d'une tourelle téléopérée escamotable pouvant recevoir un armement de 25 ou 30mm ainsi que deux missiles antichars. Au-delà de ces caractéristiques l'inspiration de l'i-X, à savoir les véhicules de rallye raid reste quelque peu surprenante à l'heure où la vitesse et l'endurance cèdent le pas à la protection et à la robustesse. Le choix de doter le véhicule d'un module escamotable, favorise certainement la furtivité de l'engin au détriment 'une complexification peut être superflue et d'une augmentation de la masse du véhicule. Il s'agira de vérifier si ce module doit être en position haute pour permettre l'utilisation des optiques installées, car si tel était le cas, cette obligation pourrait s'avérer pénalisante pour la discrétion de l'engin et la fiabilité du système. L'i-X, démonstrateur technologique du savoir-faire des industriels concernés, doit désormais se frotter aux réalités du terrain pour valider l'intégration des solutions présentées, acquérir une  véritable légitimité indispensable pour pouvoir affronter les autres engins de cette catégorie.

L'i-X de John Cockerill Defense

La seconde innovation moins spectaculaire présente cependant un caractère innovant et porteur de potentiels développements. John Cockerill a placé cette nouveauté sous le signe de la coopération avec les industries locales au sein de la SAMI (Saudi Arabian Military Industries) en présentant la tourelle téléopérée Roaya dont la propriété intellectuelle est détenue à 100% par la SAMI. Cette première coopération s'inscrit dans le plan Vision 2030 lancé par le prince Héritier qui vise à doter le Royaume d'une industrie d'armement indépendante et capable de répondre aux besoins des forces armées saoudiennes. La Roaya peut recevoir une mitrailleuse de 12,7mm ou un lance grenades automatique de 40mm ainsi qu'une mitrailleuse de 7,62mm. 

La tourelle téléopérée ROAYA SAMI-CMI

Ces deux innovations sont complétées par la présentation de matériels plus connus dont un certain nombre de tourelles de moyen calibre de la série 3000 qui équipe déjà dans différentes versions des unités saoudiennes. La formation est également présente avec la mise en oeuvre par des formateurs de la société de simulateurs produits par Agueris, filiale de la firme belge. 

John Cockerill Defense qui n'a pas obtenu le contrat pour l'assemblage final des véhicules du programme CaMo cherche probablement à rebondir sur les marchés export et à se positionner comme un interlocuteur incontournable d'une future coopération franco-belge autour du futur VBAE. Après communication avec la firme belge, il a été précisé à Blablachars que l'i-X n'était en aucun cas destiné au programme VBAE. Dont acte !

MBS sur le stand de John Cockerill Defense

7 commentaires:

  1. 30mm et deux missiles AC ? mais c'est presque un Jaguar pour 1/4 du poids dis donc. Même la cinématique inutile du lanceur ils l'ont copié haha

    J'espère que Nexter va se réveiller (pour une fois) au niveau des tourelles, avoir un/deux missiles sur les ARX ça ne serait pas de refus pour le VBAE. Mais bon quand on met 20 ans de plus que ses concurrents pour stabiliser l'armement d'une tourelle de char, faut pas espérer grand chose non plus...

    Mais à ce demander si le VBR n'aurait pas été une bonne solution plutôt que de produire des VBL trop léger pour être amélioré mais quand même trop cher pour être "jetables"

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  2. Je partage (avec regret) ce constat… Il est vrai que nos industriels [durant la guerre froide] proposaient des systèmes d'armes qui aujourd'hui nous font défaut comme par exemple la tourelle Santal (6 missiles Mistral) accompagner d'une conduite de tir et d'un radar d'acquisition.
    Ou encore, mais plus récemment, la tourelle MPCV toujours au catalogue de l'industriel dont la dotation pourrait vite apporter des effets positifs associé au GM60 Thalès par exemple.
    En attendant de nouveaux produits adaptés aux évolutions (munitions rôdeuses, essaims de drônes / munitions rodeuses, ...)
    Je maintiens qu'un partenariat Nexter / Cockerill Defense pourrait avoir du bon pour les deux pays au travers de CAMO.
    En espérant qu'un tel partenariat sera plus productif que toutes les tentatives avortées (ou sur le point de l'être) avec nos voisins Allemands.

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    1. Le tympan de Giscard9 mars 2022 à 19:37

      La Santal avait un RA-20 dui fait acquisition et recherche, le système optique est là en cas de panne et est une réminiscence de la tourelle TA-20 à conduite optique (du monis la version pas cher) dont elle est une modification. On notera que Dassault (ESD) avait réussi à caser à la fois des MANPADS (2pods x 3 missiles, des Strela Egyptiens) et des canons (23mm) avec le radar (RA-20) et la conduite optique sur cette tourelle pour l'Egypte avec l'ESD Sinai-23. Qui avait été remodifié par la suite pour avoir les pods Mistrals, canons de 20mm francais, radar, et même des pots fumigènes, le tout sur un VAB.Un système gyroscopique/électrique permettait de stabiliser la tourelle dans les deux axes. On a préféré des gros camions avec un pauvre Mistral, sans radar, et tourné à l'huile de coude...


      Encore aurait-il fallu les acheter pour fair vivre nos entreprises et notre innovation...

      Le Leclerc fut le chant du cygne, un bel appareil, trop tard, trop cher, et aujourd'hui incapable d'évoluer du à l'inexistance de notre industrie chenillée, le peu restant étant inféodé aux Allemands qui bloqueront toute tentative de vrai modernisation. Au vu des efforts français (installer une nouvelle radio, est un nouveau standard en soi), ils ne doivent pas avoir beaucoup de travail...

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  3. la boule optronique reste visible sur le toit même quand la tourelle est ocultée. on le voit très bien sur la vidéo de you tube.

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  4. Cockerill i-X 4x4 combat vehicle with 25mm turret unveiled WDS 2022 World Defense Show Saudi Arabia

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  5. 800 ch , vitesse sur route , annoncée a 200 km/h . vu les fous du volant chez les militaires , va y avoir des morts , et pas du a l ennemi. ;-)

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  6. Pour quoi notre ministre de La Défense n acheté pas des tank dans les usines john cockril un sa ferait du travail et la maintenance serait assurée et de plus ça montrerait le savoir faire des belges on peut mieux faire que les autres

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