Pages

lundi 30 octobre 2023

TARALLAH CONTRE TROPHY

Selon plusieurs médias arabophones, le Hezbollah aurait trouvé une solution pour augmenter les probabilités de destruction des chars israéliens dotés du système de protection active Trophy. Ne comptant pas sur d'éventuels dysfonctionnements du système qui seraient peut être à l'origine des destructions constatées le 7 octobre dernier, le Hezbollah met en œuvre le système Tarallah destiné à saturer le système israélien par le tir consécutif de deux missiles antichars Kornet M. Ce dernier permet d'équiper un seul véhicule d'un poste de tir double pouvant engager deux objectifs différents ou un seul. Dans ce dernier cas, les deux projectiles sont tirés successivement à une seconde d'intervalle, le premier missile est détruit par la charge du Trophy, laissant le champ libre au second pour atteindre le char et le détruire. Si l'efficacité de cette tactique reste certainement réelle, son adoption nécessite de disposer de postes de tir adaptés et d'une quantité de missiles disponibles relativement importante pour obtenir un taux de destruction significatif. Si la mise en œuvre du système Tarallah par le Hezbollah semble avérée, il n'est pas certain que cela soit le cas pour le Hamas. En dépit de ses points faibles, cette tactique déjà ancienne et probablement déjà utilisée en Ukraine semble être en passe de se généraliser, constituant une nouvelle étape de la lutte entre la lance et la cuirasse, en attendant l’adaptation des systèmes de protection active à cette nouvelle menace.  

9 commentaires:

  1. Il semble également que les systèmes de défense active aient un nombre de charges relativement limité (Une dizaine ?) ; voire même relativement unidirectionnelle (?).
    Donc un peu de saturation même, quelques tirs, simultanés ou pas, suffirait.

    RépondreSupprimer

  2. "Ne comptant pas sur d'éventuels dysfonctionnements du système qui seraient peut être à l'origine des destructions constatées le 7 octobre dernier"
    ---> "RedEffect" a ses idées sur la question :
    "Is Merkava a Failure? Merkava Tanks Analysis"
    https://www.youtube.com/watch?v=Phra2R7KodQ
    Il montre que la protection active a aussi fonctionné.
    (malheureusement, la vidéo est "limitée" depuis que je l'ai visionné)

    RépondreSupprimer
  3. Je radote : "le glaive et le bouclier".

    Les "antichars" à trajectoires complexes ou effets différés sont en devenir, en complément des charges "tandem" classiques.

    Les effecteurs des APS sont un élément du problème, la détection et le traitement de la menace sont à prendre en compte avec les radars (effet Doppler et basse vitesse ?) et capteurs optiques. La "primo explosion" doit "polluer" ou brouiller par saturation la détection. Il existerait aussi semble-t-il, une "fenêtre" de vulnérabilité avec le concept et la réactivité du système, même avec les APS "volumétriques".
    Des dysfonctionnements matériels sont possibles d'autant que l'environnement n'est pas neutre.

    Les LRAC RPG 30/32 sont des précurseurs, même si des armes rustiques (106 SR, Carl Gustav...) utilisent une technique similaire pour la visée.

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/RPG-30

    De même, un boulet ou barreau d'une charge CGN arrivant à très haute vitesse (2000 m/s) ou un obus de 155 mm seront très difficilement "arrêtables" ou détournables par une grenade éjectée ou la présence d'un "cope cage"...
    De plus, je reste dubitatif sur la vulnérabilité d'un OFL moderne, même "intercepté" : il y aura quand même des effets arrières.

    Le Merkava IV, même sans APS, est un char bien conçu et robuste, nonobstant une protection de toit inférieure aux autres faces, ce qui est logique.
    Pour autant, les APS sont une couche supplémentaire de la protection qu'il faut évaluer en fonction de ses caractéristiques : coût, masse, efficacité et emploi.

    En complément :

    https://www.saba.ye/fr/news3257367.htm

    https://uprootedpalestinians.wordpress.com/2023/08/26/can-hezbollahs-tharallah-atgm-defeat-israeli-merkava-4-trophy-aps/https://uprootedpalestinians.wordpress.com/2023/08/26/can-hezbollahs-tharallah-atgm-defeat-israeli-merkava-4-trophy-aps/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En complément :

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Charge_g%C3%A9n%C3%A9ratrice_de_noyau

      Supprimer
    2. Oui, là aussi il suffit principalement sur le principe de faire dévier la charge :
      Ce que font très bien les blindages multicouches modernes, fait de différents matériaux et matières souvent les plus modernes également, résultant des toutes nouvelles découvertes généralement (De ce fait les techniques des blindages ne cessent d'évoluer, constamment...).
      Cela depuis leur invention - révolution qui date quand même des années 60 (Premiers blindage Chobham.) (: Elle est là, la véritable création des chars, et des blindés, de deuxième génération.)

      Depuis quelques décennies, ces assez nombreuses techniques des blindages évoluent même beaucoup plus rapidement que celles liées aux munitions. D'où la récente remise en question du 120 mm, trônant depuis quarante ans quand même, et le début de réexamen d'un changement de calibre anti chars (lourds) ; seule solution à priori pour l'instant pour combler l'écart qui est en train de ce creuser peu à peu entre "le bouclier et le glaive".

      Supprimer
    3. Oui, il est toujours possible de détruire, dévier ou faire exploser prématurément un projectile sur sa trajectoire, en amont, en fonction de sa nature, sa vitesse et sa masse.
      Le cope cage ou les blindages statistiques sont les moyens les plus simples et légers.
      Une explosion externe entre la tourelle et la caisse peut avoir des effets mecaniques sur le fonctionnement de cette dernière, sans percement. C'est une vieille tactique de combat rapproché et imbriqué...
      Les rajouts observés en Ukraine pour éviter les shoot trap et les angles très fermés sont notables. Les éviter totalement est difficile, en fonction de la position de la tourelle.

      Dès le contact et la pénétration dans le blindage, différentes techniques passives et réactives permettent de séparer le "flux", le dévier et l'absorber. Là, "rien ne disparaît, tout se transforme" prend tout son sens avec l'usage de matériaux différents et la mise en mouvement de plaques à la cinématique diverse (*).
      La libération de l'énergie cinétique et du blast qui s'en suivent, sans percer, ont quand même des effets mécaniques qu'il faut contrer.
      Autant le dire: la masse de la cible, sa nature et ses amortissements auront un effet de protection sur le matériel et les hommes. Le "lourd" a des vertus intrinsèques, nonobstant son employabilité par la mobilité qui est aussi une protection. Certains diront, à juste titre, que la meilleure protection est de ne pas être ciblé et touché avec la mobilité, la discrétion et le soft kill.

      Autre technique : une détonique adaptée pourrait faire un contre-blast, y compris pour les effets des mines. C'est encore à l'étude (?).

      Agression et protection évolueront de paire avec des techniques, dès plus simples aux plus complexes.
      Avoir un système hard kill à 1M$ et pesant une tonne pour finir avec un cope cage interpelle, pour le moins (!?).
      Par contre, la résilience des hommes a ses limites, nonobstant les progrès de l'ergonomie et du médical.

      (*) les différents articles de M Chassillian sont passionnants.

      Supprimer
  4. Ce n'est en effet pas du tout la même menace, et les mêmes modes d'interception :
    Missiles -roquettes "antichar" : vitesse 150 - 300 m/s.
    Même manœuvrable et à "trajectoires complexes", ils sont relativement facilement interceptable. On n'est pas obligé d'attendre les derniers mètres pour le faire non plus comme avec les systèmes de protection active.
    Qui plus est à charge creuse chimique, deux fois moins efficace sur des blindages modernes :
    Un char moderne actuel est donné pour avoir un blindage de 1000 mm d'équivalent d'acier RHA, et par contre de 2000 mm d'équivalence, contre des charges creuses (Missiles, roquettes, "antichar" (moyens. Les fameux chars léger de certains, sont par contre vulnérables à ce genre de missiles-roquettes.).
    Rappelons que les Merkava ont reçu plus de dix impacts, en moyenne, de systèmes antichars parfois de dernière génération au Liban en 2006, contre le Hezbollah. Rappelons encore, qu'aucun Markava4 n'a été percé par ce genre de charge (Contrairement aux chars moyens russes, de quarante tonnes, en 2022 par exemple.). Un Merkava3 et un seul Markava2 ont été effectivement percés.

    Obus flèche moderne actuel : 2000 m/s (C'est un facteur dix par rapport à un missile antichar.).
    Pour l'instant arrêter un telle munition, ce qui nécessiterait des systèmes vingt fois plus réactifs, à chaque phase de l'interception (Détection, localisation, identification, déclanchement, intervention, destruction, ou simple déviation (Pas forcément concluante à 100 %).), reste de la pure conjecture (Les technologies sont loin d'être matures actuellement. Par simple physique même.).

    Obus classique type Bonus, attaquant par me toit mais à trajectoire fixe : 900 - 1000 m/s environ, suivant conditions.

    Drones (Pour mémoire !!) : 50 - 100 m/s (...).

    Par contre, combien de charges sur ces systèmes de protection active ?
    Par contre cela a un certain prix (Près d'un million d'euros pour un système complet : Etonnez vous après de l'inflation du moindre blindé !!) ; et un certain poids (Deux tonnes. Sur un véhicule léger ou même médian... Idem...).

    Tout cela d'autant plus par rapport au prix limité (Un million d'euros environ sur un char lourd. Moins en proportion sur un blindé un peu plus léger, et donc beaucoup moins protégé : Voir ci avant.) d'un blindage moderne actuel courant...
    Qui arrête en même temps, les charges de ces missiles, mêmes les plus modernes (A condition d'avoir les blindage "du jour"... Et pour les chars suffisamment lourds, et blindé... Evidemment.) et, les obus flèche des chars adverses (Deux en un en quelque sorte. Et à prix modique.).

    RépondreSupprimer
  5. Les chars d'origines soviétiques ou russes ont des briques ou caissons "bimodes" à coût modique. Très "efficaces" apparemment... mais même un blindage "moderne" ne protège pas de tout et partout, Il n'est qu'une couche de la protection, avec souvent des lacunes.

    La "famille Armata" est en attente de "réglages" et surtout d'une industrialisation aboutie.
    À moins d'être confronté à un Merkava (?) ou des chars "occidentaux" les plus modernes avec APS, la menace reste au niveau du T-90 ou du VT4 pour ce qui concerne les chars. Les réalisations Chinoises futures seront intéressantes à analyser. Néanmoins un T-62 "rénové" et bien conduit peut être redoutable, y compris face à un Leclerc ou Leo 2 ! Le principal danger est de sous-estimer l'adversaire.
    Quant aux autres effecteurs, le panel est large et les moyens de s'en protéger tout autant. La suite est une question d'intention et de tactique.

    La difficulté est d'anticiper contre qui et quoi nous devrons nous défendre. Le monde évolue et "les règles de la guerre", ses formes, ne sont pas les mêmes pour tous. Nos concepts occidentaux devront s'adapter, l'emploi et nos matériels avec. Le plus critique étant la motivation et la volonté d'en découdre en nombre, même sur notre sol, si nécessaire.
    Là, j'ai de gros doutes, notre société n'y est pas préparée.

    RépondreSupprimer
  6. Les chars d'origines soviétiques ou russes ont des briques ou caissons "bimodes" à coût modique. Très "efficaces" apparemment... mais même un blindage "moderne" ne protège pas de tout et partout, Il n'est qu'une couche de la protection, avec souvent des lacunes.

    La "famille Armata" est en attente de "réglages" et surtout d'une industrialisation aboutie.
    À moins d'être confronté à un Merkava (?) ou des chars "occidentaux" les plus modernes avec APS, la menace reste au niveau du T-90 ou du VT4 pour ce qui concerne les chars. Les réalisations Chinoises futures seront intéressantes à analyser. Néanmoins un T-62 "rénové" et bien conduit peut être redoutable, y compris face à un Leclerc ou Leo 2 ! Le principal danger est de sous-estimer l'adversaire.
    Quant aux autres effecteurs, le panel est large et les moyens de s'en protéger tout autant. La suite est une question d'intention et de tactique.

    La difficulté est d'anticiper contre qui et quoi nous devrons nous défendre. Le monde évolue et "les règles de la guerre", ses formes, ne sont pas les mêmes pour tous. Nos concepts occidentaux devront s'adapter, l'emploi et nos matériels avec. Le plus critique étant la motivation et la volonté d'en découdre en nombre, même sur notre sol, si nécessaire.
    Là, j'ai de gros doutes, notre société n'y est pas préparée.

    RépondreSupprimer