Le NEZAJA M60 dont plusieurs images étaient apparues sur le net en mars dernier a refait son apparition la semaine dernière à l'occasion de son transport sur un camion, vers une destination inconnue. Cet engin présente de nombreuses originalités même s'il reste difficile d'obtenir des informations détaillées sur les caractéristiques et les performances réelles de ce char. L'armée iranienne a acquis 450 M-60 sous le règne du Shah d'Iran et en a utilisé plusieurs au cours de la guerre Iran Irak. L'embargo mis en place en 1995 a privé Téhéran des ressources nécessaires à l'entretien et à à la modernisation de ses équipements militaires, parmi lesquels les chars et véhicule blindés. Face à cette situation, l'Iran qui possède encore aujourd'hui 150 exemplaires du M-60 a entrepris de moderniser ces chars par l'adoption de solutions nationales.
Si la silhouette du char iranien rappelle celle des M-60 Sabrah de l'armée israélienne, c'est la tourelle de cet engin qui retient l'attention. Son design ne permet pas de savoir s'il s'agit d'une tourelle 100% nouvelle ou simplement la tourelle d'origine modifiée par l'adjonction d'éléments de blindage. On note l'intégration du canon dans un carénage dont la fonction pourrait être celle d'un manchon anti arcure destiné à protéger le tube des effets de la chaleur. Cet équipement alimente les spéculations sur un possible changement de canon. Celui-ci qui est un M68 de 105mm sur les engins d'origine pourrait avoir laissé place sur ce nouveau char à un tube de 125mm, qui pourrait le 2A46 russe déjà utilisé sur le Zulfikar 3. Cette possibilité constituerait une nouvelle preuve de l'étroitesse des relations entre Téhéran et Moscou dans de multiples domaines dont celui de l'armement. La tourelle de ce nouvel engin reçoit comme sur de nombreux chars modernes une RWS (Remote Weapon Station) placée sur l'arrière de la tourelle et dont l'armement est probablement une mitrailleuse de moyen calibre ou un lance-grenades. Ce nouvel équipement remplace la mitrailleuse servie manuellement, montée sur les versions d'origine du char. Le châssis reprend les éléments du M60 tels que le train de roulement, protégé sur ce nouvel engin par des jupes au dessin modernisé ainsi que les imposantes grilles de ventilation situées à l'arrière du char.
Depuis cette dernière apparition le NEZAJA M60A1 modernisé n'a pas été revu en exercice ou dans un défilé, alimentant les rumeurs sur le contenu exact de cette modernisation, esthétiquement plutôt réussie.
Même si le maintien en condition des équipements hérités de la période du Shah reste problématique, comme pourrait en témoigner l'accident d'hélicoptère (un Bell 212) ayant causé la mort du Président Ebrahim Raisi. Cette modernisation témoigne également de la volonté de Téhéran de poursuivre le développement d'armements nationaux, déjà illustrée dans le domaine des chars par le Karrar. On attend avec impatience la prochaine apparition du char iranien modifié pour essayer d'en savoir plus sur les modifications apportées à ce char.
vu la forme de la tourelle l'on peut penser que les obus sont stockés dans la nuque de la tourelle, ce qui n'est pas trop compatible avec les obus de 125mm qui sont en deux parties?
RépondreSupprimerCe qui démontre une fois de plus, s'il en était encore besoin (Manifestement chez certains, malheureusement.), l'indispensabilité, stratégique, opérationnelle, tactique, politique même, des chars ; même moyens, même très anciens.
RépondreSupprimerEn plus de leurs 500 (!!!) T72 et de leur centaine de nouveau char de production nationale "Karrar" (Jusqu'à 800 sont programmés.) et autres 200 "Zulfiqar" (400 prévus.). Les deux de construction nationale, pour remplacer à terme tous les autres modèles.
Tiens, ils sont même passés, eux aussi, aux armements téléopérés !
[Quand on sait que chez nous il a fallu attendre les années 2000 ; et encore quand ils n'en oublient pas la moitié en route (Plus de sous tout est passé dans la connectivite, aigue.), comme sur nos tout nouveau "Griffon".]