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mardi 22 décembre 2020

MOTEURS EN DEVELOPPEMENT !

La recherche d'une motorisation pour le char Altay semble être au centre des préoccupations des industriels de défense turcs qui explorent plusieurs solutions étrangères mais aussi nationales. Dans ce dernier domaine, deux projets de développement menés par BMC semblent en cours pour équiper les engins turcs. Le premier serait un moteur V8 turbo diesel développant entre 900 et 1000cv refroidi par eau et associé à une transmission intégrant les fonctions de direction et de freinage. Ce moteur serait destiné à des engins blindés d'un poids maximum de 40 tonnes. Le second qui serait plus particulièrement destiné au char Altay serait un V12 turbo diesel développant 1500 cv associé à une transmission automatique intégrant les fonctions de direction de freinage. Pour le premier le couple annoncé serait de 2700Nm et pour le second de 4500Nm. A titre de comparaison, le moteur MTU développe 1500cv pour un couple de 4700Nm, le Leclerc développant également 1500cv pour un couple de 4850Nm. Les tests et opérations de recette de ces moteurs seront effectués au sein d'une infrastructure dédiée qui serait ensuite transférée à la Présidence des industries de défense turques, ou SSB à l'issue de ce projet. Le développement de ces projets correspond aux propos du président du SSB, Prof. Dr. Ismail Demir qui déclarait en mai 2020, disposer d'un plan B et même d'un plan C pour la motorisation du char et confirmait que le but était de disposer d'une solution nationale, pour laquelle des études étaient en cours, les projets de moteurs étant en train de "sortir doucement" des différents motoristes. On peut imaginer que le plan B était une coopération sud-coréenne et que le plan C était constitué par le développement d'un moteur "made in Turkey". Le premier moteur évoqué pourrait être utilisé pour la motorisation du Tulpar, actuellement motorisé par un moteur Scania, marque du groupe allemand Volkswagen, que le Berlin a certainement inclus dans la liste de composants non exportables. 

Les mois qui viennent devraient permettre d'affiner l'information relative à la motorisation du char Altay, dont la production en série se heurte toujours à l'absence de composants critiques. Cette impossibilité vient contrarier le désir d'autonomie de l'industrie de défense turque, partie intégrante de la politique nationaliste en vigueur. Sur un plan purement technique, la possible relance de la fabrication du char Altay permettrait au moins d'envisager une date pour sa mise en service, ce qui n'est toujours pas défini aujourd'hui.

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