Pages

dimanche 25 décembre 2022

LE T-14 SE RAPPROCHERAIT DE L'UKRAINE

Le journaliste russe Vladimir Soloviev a diffusé des images de T-14 prises au cours d'une visite qu'il a effectué dans la zone de l'opération militaire spéciale. Selon les informations diffusées sur son compte Telegram par le journaliste, plusieurs exemplaires du dernier-né des chars russes seraient stationnés dans la zone arrière et se dirigeraient vers l'Ouest, sans autre précision quant à leur destination finale, qui pourrait être le Donbass. Pour le moment aucun de ces engins n'a été observé dans les zones de combat et cette information doit être confirmée, compte tenu des liens étroits entre le journaliste russe et le Kremlin. Ce déplacement pourrait être le signe annonciateur d'une nouvelle offensive russe, dans laquelle ces chars occuperaient une place majeure. Cette information reste sujette à caution car le T-14 ne faisait pas partie des matériels devant être livrés à l'armée russe en 2022, en raison du retard pris dans le développement du char, dont les premières livraisons n'étaient jusqu’à présent prévues qu'en 2024. L'absence de toute indication sur volume de chars vus par V. Soloviev durant sa visite rappelle que selon les dernières informations, l'armée russe ne possédait que 14 exemplaires de ces engins, utilisés à des fins de tests. Les prochains jours devraient permettre d'obtenir plus de précisions sur une éventuelle présence de T-14 dans la zone des combats et sur leur utilisation par l'armée russe. 



29 commentaires:

  1. Tester ces engins en situation réelle n'est pas forcément une mauvaise idée. Certes il y en a peu, mais si le T-14 s'avère peu performant, du moins pas plus que le reste de ses congénères, il ne sera pas forcément pertinent d'en posséder plus! Et c'est autant d'argent qui pourra servir à autre chose!

    RépondreSupprimer
  2. Le président Russe a signé un décret appelant à la concentration des moyens de productions autour de quelque modèles éprouvés, simples à construire et facile à mettre en œuvre.
    La Russie veut augmenter la taille de sont armée de terre de 50%, il faut donc des équipements en masse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je crois qu'ils ont encore pas mal d'équipements majeurs (10 000 chars, principalement des T72 et des T80, par exemple.) en réserve (mis sous "cocon".).
      C'est surtout les usines de production de munitions (obus, roquettes, missiles, etc.) qui doivent tourner à plein depuis maintenant dix mois.

      Supprimer
    2. La mise sous cocon russe est plutôt un laisser à l'abandon. Pour que ca vaille le coup de le produire, il faut que soit cela change quelque chose sur le terrain, soit il soit bcp plus simple et rapide à construire et voir moins onéreux. sinon, pas grand intéret...

      Supprimer
    3. Bien sur bien sur...

      Supprimer
  3. je ne pense pas que les Ukrainiens soient inquiets. avec plus de 1200 chars détruit depuis le début de la guerre.
    le T-14 va manger du javelin, mines anti-tank, obus de 155mm guidé
    et d'autre joyeuseté volante bayraktar, munition rôdeuse.
    et je vois des commentaires qui parlent de stock de 10 000 chars, mais qu'en est il des tankistes russes ?

    RépondreSupprimer
  4. Non mais les stocks de 10k de chars c'était avant la guerre. C'est terminé ça, et la moitié des stocks sont sans armure réactive et l'autre moitié a été canibalisé. On a vu l'état des stocks au début de l'été en voyant les T62 débarquer..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alors pour les T-62, oui et non. Ils ont été ramené en Ukraine car depuis 2015 , il y a des usines de réparation pour ces blindés qui étaient envoyés par la suite aux forces armées syriennes. Si le T-62 est apparu sur le front ukrainien (on parle tout de même d'une attrition de 80% des T-80 présent en dotation avant guerre), c'est parce que 1, les chars étaient disponibles rapidement, 2 la chaine logistique était déjà présente. On peut également penser que le T-62 permet aux unités de char qui ont perdu leurs blindés pour la modernisation en usine des T-72 et T-80 ne se retrouvent pas les mains vides (comme le dit l'adage, mieux vaut un vieux char que pas de char du tout).

      La perte des T-72 et T-80 en dotation oblige à recréer des usines de réparation pour ceux qui était stockés dans des conditions loin d'être optimales.

      Supprimer
    2. @ Passager,
      En considérant que les russes ont été capable de remettre en ordre de combat des T62 beaucoup plus anciens, il serait en effet intéressant de connaitre l'état réel des 7 000 T72 et des 3 000 T80.

      Supprimer
    3. ... des 7 000 T72 et des 3 000 T80 ; stockés, et déjà sans doute en partie déstockés pour combler les pertes.

      Supprimer
    4. Je vais essayer de rester nuancé en disant que comme pour beaucoup de pays, il y a les chiffres théoriques et le réel.

      Les 10000 chars en stocks du côté russe peuvent être classés en 3 grandes catégories: stockage optimal, stockage plein air, inutilisable.

      1.Le stockage optimal, c'est ce que les Russes ont envoyé en masse dans le Donbass entre mars et octobre pour compenser les pertes, ce sont les T-72B, T-80U et BV qu'on a vu. Depuis la fin de l'été c'est également eux qui doivent servir de base à la création d'un nouveau corps blindé moderne à base de T-80 BVM obr 2022 et T-72B3 obr 2022 (hypothèse: sans doute un changement de priorité en haut lieu qui expliquerait le passage de certains régiments du T-72 au T-62; miser sur la défense avec des vieux blindés et recréer des unités avec des blindés modernes en arrière).

      2. Le stockage extérieur implique que les blindés ont été laissés en extérieur en priant Allah, Bouddha, Jésus et autres que le châssis ne deviennent pas inutilisable avec le temps. Certains ont dû bien se conserver (ceux sans doute dans les espaces un peu plus sec), mais ont pû servir de réservoir de pièce détaché (comme les premiers d'ailleurs). Un passage en usine de réparation peuvent les remettre en service.

      3. Les irrécupérables, ce sont ceux trop atteint par la rouille ou ayant subi trop de cannibalisme et dont la remise à niveau coûte autant voir plus qu'un T-90M neuf. Ils peuvent avec de la chance être utilisé pour servir de pièces détachées ou de lingot d'acier, mais sans plus.

      Donc la Russie ne peut utiliser que les catégories 1 et 2. D'après certaines personnes qui ont analysé l'imagerie satellite, la catégorie 2 représente grosso modo entre 2000 et 3000 chars. Donc en prenant de grosse pincette, on arrive entre 2000 et 5000 chars possiblement mobilisable à court et moyen terme pour la Russie.

      Mais, c'est là où la question de l'économie de guerre peut poser problème en Russie, il faut réformer les usines de réparation de char en Russie, qui jusqu'alors servaient beaucoup de méthode détournée pour certains oligarques de se faire de l'argent sur les deniers de l'armée sans que rien ne sorte de ces dites usines. Ajoutons à ça que si la remise à niveau des chars au stockage non optimal doit passer par de nouvelles usines, on peut se poser des questions sur la faisabilité, la plupart des machines-outils sont Allemandes. Ajoutons à ça qu'il a fallu quelques années pour la remise à niveau des capacités de rénovation des T-62 (ils ont d'abord envoyé aux Syriens ceux qu'on pouvait faire fonctionner avec un peu de cannibalisme).

      De plus, la question des obus pourra se poser. Plus de T-64, T-72, T-80 et T-90, implique plus d'obus de 125mm. L'avantage que je n'avais pas souligné au T-62 c'est son calibre. On peut se dire que la contrainte logistique d'un nouveau calibre n'en vaut pas le coût, mais si on réfléchi en question de stock, ça peut faire sens. En effet, si on a 2000 chars de bataille qui consomme du 125mm et qu'on vit en partie sur le stock accumulé, retiré 500 à 1000 de ces chars avec 125mm et les remplacer par des chars utilisant du 115mm pour les fronts moins actifs permet d'utiliser un stock non utilisé. Cela peut permettre de gagner du temps sur l'attrition du stock de 125 voir le relancer à la hausse.

      Bon à partir du 6e paragraphe, ce sont mes hypothèses qui sont sujettes à caution, car je ne suis ni dans le secret des dieux, ni dans l'expertise fiable.

      Supprimer
    5. Si vous vous demandez, je suis autant étonné que vous de la taille de mon pavé.

      Supprimer
    6. Merci pour toutes ces précisions.
      Attention cependant à ne pas faire d'amalgame avec les dizaines de milliers de blindés littéralement abandonnés dans les années 90 ? Le paradoxe étant que les russes aient réussit à reconditionner de très anciens modèle de chars (T62), beaucoup plus anciens que les T72 et T80 restant ?

      Supprimer
    7. C'est pourquoi je fais 3 grandes catégories assez large dont celle des chars inutilisable. On peut y mettre tous les chars à l'abandon depuis les années 80 et 90.

      Le paradoxe vient de la guerre civile syrienne, il fallait fournir des chars dont on pouvait facilement niet la provenance. Le T-62 rentrait parfaitement dans cette catégorie, la Russie ayant retiré le char depuis longtemps. Le pouvoir russe pouvait nier de fournir des armes à un pays sous embargo (même si personne n'est dupe) vu qu'ils n'étaient plus dans l'ORBAT.

      Supprimer
    8. En fait beaucoup ne le savent pas, ils me croiront ou pas ça m'est égal, mais l'immense partie des chars russes qu'on pense être en "réserve" ont servis à un marché parallèle de soutien. En fait ça ne concerne pas que le chars au passage.

      Concrètement cela fait des années qu'en Russie on s'est servit des stocks de T-72 pour faire la maintenance des chars "actifs". Que ces T-72 en stock alimentaient également le marché export et qu'ils étaient même à disposition des industriels dans le cadre de modernisation/restauration. C'est ainsi que l'industrie russe de l'armement a presque été mise de côté pour la MCO des matériels, l'état ne lui passait pas commande de pièces, même pour l'export ça vendait le produit mais le soutien n'était pas au rendez-vous, la cannibalisation était massive et c'est ce qui a permis à la Russie et à d'autres pays de soutenir les produits d'origine soviétique à très faible prix.

      Les industriels produisent pour faire du neuf, mais soutiennent avec du vieux. La récupération et restauration de vieilles pièces prélevées sur de vieux matériels étaient acceptées et ça permettait aussi de détourner des fonds en faisant passer cela pour du neuf.
      Le problème c'est qu'en faisant cela, sur la durée, ben on produit beaucoup moins et qu'on a adapté la ligne de production à ce moins et qu'on ne va pas du jour au lendemain pouvoir faire beaucoup plus.

      Si le parc de T-72 semble le plus "massif" c'est aussi celui qui est le plus bouffé car que ce soit en Russie ou pour l'export, ses quantités en service font que le marché de l'occasion l'ont bien plus cannibalisé qu'un parc de T-80 qui une fois retiré du service en Russie n'a pas le même intérêt.
      Idem pour d'autres chars plus ancien, s'ils roulent encore ce n'est pas parce que les industriels sont toujours là à produire les pièces ou qu'ils n'y a pas de casses, c'est juste qu'il y a un tel volume de chars en stocks sur lesquels on prélève des pièces, qu'on peut les faire durer, mais forcément pas sur un rythme d'usage intensif.

      La Russie en ce moment va réparer et remettre en condition ses matériels sur le même principe et ils seront envoyés au front sur le même principe ou le char fonctionnera jusqu'à une panne avant d'être abandonné sur place ou dans une "réserve" à proximité du front dans lesquelles on cannibalisera. Il n'y a pas et il n'y aura pas un flux logistique de pièces qui entretient le matériel en opération, c'est une énorme différence par rapport à une armée occidentale qui va investir beaucoup dans la préservation des matériels engagés.

      Il faut revoir complètement notre approche vis à vis de la Russie, car elle a une toute autre "logique" d'utilisation de ses ressources qui dans un conflit comme celui en Ukraine ne lui est pas du tout avantageux. Cela la pousse à consommer énormément de matériels complets, à les abandonner pour parfois pas grand chose. Là ou chez nous on ferait participer l'industrie pour produire massivement des pièces de rechanges, en Russie on cannibalise massivement et on cherche à remettre en état des matériels qui dès qu'ils seront à nouveau dans le circuit fonctionneront jusqu'à la prochaine casse avant de retourner dans un processus de cannibalisation.

      Supprimer
    9. Les russes ont surtout abandonné des chars dans la phase offensive et dans les deux premiers mois, depuis je ne crois pas que ce soit encore le cas, ou beaucoup moins, ne serait ce par ce que le front est stable depuis plusieurs mois.
      Par ailleurs il serait étonnant qu'ils n'aient pas quelques usines de fabrication de pièces détachées pour ces chars (tournant désormais à plein depuis plusieurs mois ? !), vu leur nombre, et vu qu'ils continuent à en produire et à en exporter ?

      A noter que ce phénomène de "cannibalisation" n'est pas le propre des russes, mais des armées dites occidentales en général : Où croyez vous, cher Jacquièce, que sont passé par exemple plus de la moitié de nos 406 Leclerc fabriqués (dont certains n'ont quasiment servi qu'à cela ! ???). Bientôt d'ailleurs, on nous l'a déjà annoncé, il n'en restera plus que 120, en 2025 (même pas de quoi équiper deux régiments complets !) !!!!!

      Supprimer
    10. Alors pour rester dans la nuance, il existe bien des usines de réparation de char pour les T-72 et T-80 en Russie, mais elles ont surtout servi de moyen de détournement de l'argent publique par quelques oligarques russes (la preuve est double, le fait que les contrats rentrent pour ces usines mais que rien ne sorte de ces dernières, et l'ordre de les fermer dès que la demande en réparation est devenu une évidence en 2022). Après il existe aussi des usines de production de pièces détachées, mais elle reste sous capacitaire par rapport à la quantité demandé et le volume de chars cannibalisés.

      Enfin pour les Leclercs, c'est toujours 200 chars XLR en 2030, donc en 2025, nous aurons 90 XLR et 110 Leclercs en attentent de modernisation. Après si on retire ceux qui sont en maintenance et en modernisation, oui on peut descendre à 120 chars si on a une baisse drastique de la DTO (ne pas oublié que le programme de remise à niveau du XLR a eu la plupart de ces crédits absorbés par la remise en route d'une chaine industrielle de maintenance pour notre MBT).

      Bon ensuite, la série 1 a été en partie cannibalisée pour certaines pièces, sinon tout est repartie à la forge pour être refondu en lingot d'acier spéciaux jusqu'à la tranche 4. Oui parce que sur les 406 Leclercs français, 86 sont partis à la ferraille, après le niveau des chars disponibles à Saint Astier dépend du niveau de cannibalisation qu'on leur a fait subir.

      Supprimer
    11. Trois régiments de chars alors (!!!!).

      Plus ou moins cannibalisés eux aussi, et dés qu'on envoie un simple escadron de 13 chars en opération extérieure, au Liban, dans les pays baltes, ou actuellement en Roumanie.

      Supprimer
    12. Heureusement que l'on en a pas refilé aux ukrainiens, même en nombre très limité, aujourd'hui on aurait plus rien en terme de capacité opérationnelle !

      Supprimer
  5. L'armée russe ne vaut plus rien

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Encore un commentaire "tout en nuances" !!!
      Et très utile au niveau argumentaire encore...

      Supprimer
  6. historiquement parlant L'URSS c'est toujours appuyé sur des stocks énormes partant du principe qu'il est plus facile de changer d'équipements que de les réparer, la même chose s'appliquait , s'applique hélas aux soldats; oui mais la Russie n'est plus l'URSS.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On est en effet dans un rapport de un à dix, entre les armées de l'URSS, qui autrefois faisait jeu égal avec les américains en terme de budgets militaires, et l'actuelle armée russe (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne vaut plus rien. De nombreux retex, et leçons, seront à tirer de cette guerre, une fois celle ci terminée...).

      Supprimer
  7. Utiliser une prė-série de T-14 sans ses appuis et supports organiques homogènes serait une décision imprudente. L'Ukraine n'est pas un champs de manoeuvre, ni la Syrie...
    Là il faut du rustique, du fiable, du solide et de l'efficace. Est-ce que le T-14 et son environement sont arrivés à maturité pour avoir ses qualités? J'en doute... et quid de l'industrialisation de la "masse"?
    Par contre, en avoir une poignée "pour la photo" et la propagande reste possible. Même en deuxième ligne, le risque est grand.
    Mais avec la Russie il faut s'attendre à tout, y compris à une "opération spéciale"...

    RépondreSupprimer
  8. Il se peut que remettre à niveau des T62 doit plus facile que des T72 T80 pour des raisons de technologies. C'est comme les vieilles autos, il y a moins voire pas d'électronique qui est la première cause d'obsolescence. Les vieux composants électroniques sont quasi impossibles à réindustrialiser.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu qu'ils remettent en marche des T-62M et MV, c'est de la technologie des années 80 plutôt que des années 60. Donc à peu près la même technologie que les T-72 et T-80.

      Supprimer
    2. @ HighSpeedTrack,
      C'est en effet une des causes principales (avec l'usure généralisée : on répare une pièce et c'est une autre qui lâche..), de l'explosion des coûts de MCO pour tous les matériels militaires en particulier au bout d'une vingtaine d'années (pour les équipements terrestres notamment) (C'est un phénomène et une durée surtout, assez curieusement presque systématiquement observée sur tous les équipements militaires.) (et à moins de continuer la production de nouvelles plateformes (régulièrement modernisée et mise à jour (du moment !!) comme le font les américains eux mêmes dans le cas particulier de leurs productions aéronautiques (F15, F16, F18 ...) !)) :
      Plus de pièces détachées fabriquées (à moins d'avoir prévu des stocks conséquents ? !), ou de moins en moins, et qui plus est des pièces généralement obsolètes, et complétement dépassées vu l'avancée générale des techniques.

      Supprimer
  9. Vous parlez du T62, ce char est destiné à la milice du Dombas et non aux forces Russes.

    RépondreSupprimer