VERS UNE CONFRONTATION MEDIATIQUE ?

Si le déploiement de chars T-55 et T-62 ces derniers jours a donné lieu à de nombreux commentaires sur les capacités supposées ou réelles de l'armée russe et par ricochet celles de l'industrie de défense, incapable de fournir des chars modernes pour les opérations en Ukraine. Cet aspect de la question a éludé le fait que ces engins, certes anciens pouvaient remplir le rôle de "gap-filler" en attendant l'arrivée de matériels de nouvelle génération issus de la plateforme Armata. Parmi ceux-ci, le plus connu est évidemment le T-14 dont la présence dans l'environnement immédiat de la zone des combats a fait l'objet, ces derniers jours de plusieurs posts et articles. 

VERS L'ENGAGEMENT EN UKRAINE D'ENGINS DE NOUVELLE GENERATION ?

Quelques jours après que le conflit russo-ukrainien soit entré dans sa seconde année, l'armée russe pourrait y engager des engins de nouvelle génération. Cette hypothèse est basée sur les images de plusieurs convois ferroviaires circulant en direction de l'ouest, dans des régions limitrophes de la frontière russo-ukrainienne. Le nombre d'engins présents sur ces images révèle que l'armée russe pourrait désormais posséder une quantité plus conséquente de ces engins, que les dernières informations ne le laissaient penser.

REVOILA LE T-14 !

Si certains ont pu se laisser aller à accuser Blablachars d'être un relais de la propagande pro-russe lors de la publication de son post du 25 décembre, il est peu probable qu'ils puissent utiliser les mêmes qualificatifs à propos du Ministère  de la Défense britannique et de son dernier point de situation sur le conflit en Ukraine. Dans ce document, les services de renseignement britanniques indiquent que la Russie serait susceptible de déployer un petit nombre de T-14 en Ukraine. A l'appui de cette information, le document indique que des images datées du 23 décembre montrent des T-14 dans une zone d’entraînement généralement utilisée pour les activités de pré déploiement des unités engagées en Ukraine. Cette annonce fait suite aux déclarations de plusieurs médias russes sur la préparation des T-14 en vue de leur engagement en Ukraine, même si aucun de ces engins n'a encore été vu sur le théâtre. Le site britannique après avoir évoqué les problèmes rencontrés par le T-14 au cours de son développement, les difficultés logistiques liées au possible déploiement de ce nouvel engin conclut que l'engagement de T-14 Armata serait avant tout une manœuvre de propagande en raison du faible nombre d'engins en service et de leur manque de fiabilité. On ne peut exclure que la diffusion de ces informations, à la veille de la réunion du Groupe de Ramstein puisse fournir une justification au transfert rapide des chars demandés par Kiev, comme viennent de le faire les Britanniques....

LE T-14 SE RAPPROCHERAIT DE L'UKRAINE

Le journaliste russe Vladimir Soloviev a diffusé des images de T-14 prises au cours d'une visite qu'il a effectué dans la zone de l'opération militaire spéciale. Selon les informations diffusées sur son compte Telegram par le journaliste, plusieurs exemplaires du dernier-né des chars russes seraient stationnés dans la zone arrière et se dirigeraient vers l'Ouest, sans autre précision quant à leur destination finale, qui pourrait être le Donbass. Pour le moment aucun de ces engins n'a été observé dans les zones de combat et cette information doit être confirmée, compte tenu des liens étroits entre le journaliste russe et le Kremlin. Ce déplacement pourrait être le signe annonciateur d'une nouvelle offensive russe, dans laquelle ces chars occuperaient une place majeure. Cette information reste sujette à caution car le T-14 ne faisait pas partie des matériels devant être livrés à l'armée russe en 2022, en raison du retard pris dans le développement du char, dont les premières livraisons n'étaient jusqu’à présent prévues qu'en 2024. L'absence de toute indication sur volume de chars vus par V. Soloviev durant sa visite rappelle que selon les dernières informations, l'armée russe ne possédait que 14 exemplaires de ces engins, utilisés à des fins de tests. Les prochains jours devraient permettre d'obtenir plus de précisions sur une éventuelle présence de T-14 dans la zone des combats et sur leur utilisation par l'armée russe. 

REVOILA LE T-14 !

Le T-14 qui avait disparu de la scéne médiatique depuis le dernier défilé de la Victoire à Moscou, au mois de mai dernier est réapparu aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Une courte vidéo d'un quarantaine de secondes permet de voir le char russe évoluer sur un terrain d'entrainement. Bien que brève, la séquence permet de voir un char à la mobilité plutôt moyenne et surtout l'absence de stabilisation du tube au cours du déplacement. Il est impossible de tirer des conclusions définitives sur les performances du char à la seule vision de ces images, qui nous indiquent que la mise au point du T-14 se poursuit, probablement dans le cadre des essais prévus jusqu'à la fin de l'année.

NOUVEAU RETARD POUR LE T-14

Selon plusieurs sources, la démarrage de la production en série du char T-14 pourrait de nouveau être retardé. Des informations provenant des milieux industriels indiquent que les livraisons des premiers exemplaires de série du char pourraient être repoussées à 2024 en raison de difficultés technologiques. Les derniers tests subis par le T-14 ont révélé plusieurs lacunes liées à la conduite de tir pour lesquelles des ajustements seront nécessaires avant de réaliser de nouveaux tests qui pourraient s'achever en 2022. Ce nouveau retard dans le développement du futur char russe vient contrarier l'optimisme affiché par les responsables russes au cours du Forum Army 2020, qui avaient envisagé une mise en service du char dès 2022, après que celle-ci ait même été envisagée dès 2021 par le CEO de Rostec au mois de décembre 2020.

Cela fait maintenant six ans que le T-14 est apparu en public pour la première fois,  à l'occasion du défilé de la Victoire en mai 2015. Ce nouveau décalage pourrait avoir plus de conséquences sur la potentielle carrière internationale du futur char russe qui doit être mis en service avant de pouvoir être exporté. En l'absence de modification des éléments actuels, le char russe ne devrait donc pas trouver de débouché international avant la moitié de cette décennie. Sur le plan intérieur, ce décalage n'a que peu de conséquences sur le potentiel blindé de l'armée russe qui peut continuer de compter sur le trio de char performants et modernisés que constituent le T-72B3, le T-80BVM et le T-90M.

LIVRAISONS DE CHARS A L'ARMEE RUSSE

Le ministère russe de la Défense a annoncé il y a quelques jours que l'armée russe recevrait d'ici la fin de l'année 240 nouveaux chars. Ces livraisons seront constituées de chars T-72B3, T-80BVM et de T-90M qui constituent l'équipement des unités blindées, en attendant le T-14 dont les premiers exemplaires ont été remis le mois dernier à l'armée russe pour des évaluations. Ces déclarations ont été publiées à l'occasion de la 75è édition de la journée du Tankiste et ont confirmé que pour les Russes, le char de bataille reste la principale "force de frappe" terrestre. Ces trois chars sont équipés du canon 2A46M de 125mm adapté aux engins sur lequel il est monté. Cette configuration permet à ces chars de tirer l'ensemble des munitions disponibles dont l'obus 3BM44 Lekalo dont une version améliorée a été  adoptée l'année dernière et les obus 3BM59 Svinets-1 et 3BM-60 Svinets-2. Grâce à l'utilisation de tungstène et d'uranium appauvri, ces munitions seraient capables de percer entre 650 et 750mm d'acier à une distance de 2000m et une incidence de 60°. Ce canon est également apte au tir des missiles antichars 9M112 Kobra (AT-8 Songster) et 9M119 Refleks (AT-11 Sniper) d'une portée allant de 4000 à 5000m. Le canon 2A82 1M du T-14 bénéficiera d'un missile spécialement développé, le 3UBK Sprinter dont la portée est estimée à 8000m.

LE T-15 POURSUIT SES ESSAIS

Déjà entrevu dans une vidéo récemment diffusée par la télévision russe Zvezda, le T-15, Véhicule de Combat d'Infanterie conçue à partir de la plateforme Armata, poursuit ses essais comme en attestent les clichés ci-dessous. Alors que sur les images précédentes la partie supérieure de l'engin apparaissait bâchée, les clichés diffusés ces derniers jours permettent d'apercevoir un équipement de nature indéfinie. Le T-15 est prévu recevoir le module de combat Kinzhal armé du canon BM57 de 57mm et de missiles antichars Ataka. Plusieurs exemplaires de l'engin équipé de ce module avaient défilé en 2020 sur la Place Rouge alors qu'aucun T-15 n'a participé à la dernière édition de la parade militaire du 9 mai. L'engin reste impressionnant par ses dimensions et celles de ses éléments de blindage, normalement complété par le système de protection active Afganit dont on peut apercevoir les lanceurs sur le côté du châssis. La date de mise en service du T-15 reste pour le moment inconnue, alors que les quatre premiers chars T-14 développés sur la même plateforme ont été remis à l'armée russe le mois dernier. 

UN MAT TELESCOPIQUE POUR LE T-90M

Le T-90M exposé présenté au Forum Army 2021 est équipé d'un mat télescopique situé sur la partie arrière de la tourelle. Cet équipement inédit sur un T-90 pourrait accueillir un dispositif de recherche de cibles (target tracker) Kalina également monté sur le T-14. A côté de cet équipement ce mat pourrait également être utilisé pour le guidage des missiles antichars 9M119 Refleks tirés depuis le canon de l'engin. Cet équipement remplace le drone de surveillance prévu pour équiper le T-90 M dans le cadre d'une future modernisation. Ce type de mat déjà fabriqué par certains industriels (COAPS d'Elbit Systems) n'est encore monté que sur de rares engins comme le M-60 TM turc. La décision néerlandaise d'équiper son futur CV90 revalorisé d'un tel système pourrait préfigurer la configuration des futures générations de véhicule avec ce type d'équipement. 

NOUVELLES DE RUSSIE - 1

Le forum "Army 2020" qui se déroule jusqu'au 28 aout dans les environs de Moscou, apporte chaque jour son lot d'informations sur les engins et véhicules de l'armée soviétique. Dans le domaine des chars, on a appris que l'armée russe est en train de recevoir un premier lot de chars T-14, dont les quatre premiers exemplaires ont déjà été livrés. Au nombre de 14, ces engins seraient employés pour une phase d'expérimentation avant la livraison des prochains engins. En mars dernier, le ministre de la défense Serguei Shoigu avait déclaré que les livraisons des engins développés à partir de la plateforme Armata ne seraient livrés à l'armée russe qu'à partir de 202. Cet escadron expérimental est donc certainement constitué de chars de présérie avant que ne soient livrés les chars de série. Un nouveau contretemps dans cette expérimentation pourrait provoquer un énième report du programme et repousser une nouvelle fois la date de mise en service et la disponibilité du char pour le marché export. 

LE T-14 SERA PRESENTE A IDEX MAIS PAS PRESENT !

Plusieurs médias russes ont confirmé la présentation du T-14 par la société d'état Rosoboronexport au salon IDEX 2021 qui doit ouvrir ses portes dans une semaine à Abu Dhabi. Cette présentation devrait cependant être réalisée sans la présence réelle du char T-14 et du VCI T-15, en raison de difficultés logistiques liées à la situation sanitaire. Cette première action de promotion du char sur un salon étranger,  fait suite à l'autorisation d'exportation accordée il y a quelques semaines. Le choix de la capitale émirienne et du salon IDEX illustre la volonté russe de promouvoir le char sur le marché asiatique et moyen-oriental pour peut être annoncer une première commande au cours du salon. L'armée russe devrait recevoir 132 exemplaires du T-14 et du T-15 dans le courant de l'année. Cette mise en service a été reportée à plusieurs reprises en raison des difficultés rencontrées dans le développement du char, depuis sa première apparition publique, le 9 mai 2015. En dépit de l'absence physique du char, l'annonce de cette présentation encore inédite sur un salon devrait attirer de nombreux visiteurs sur le stand russe. 

LE T-14 A IDEX ?

Après le blindé à roues Boomerang, c'est au tour du T-14 de recevoir sa licence d'exportation, ce qui devrait permettre sa présentation à l'étranger dans un proche avenir selon l'agence de presse russe RIA Novosti. Le PDG de la firme russe Rosoboronexport a annoncé la tenue de conversations avec des partenaires étrangers, sans confirmer la présence du char au salon IDEX qui se tiendra à Abu Dhabi du 21 au 25 février prochain. Maintenu malgré la crise sanitaire et en dépit du désistement de certains exposants, IDEX 2021 pourrait tout de même être un "grand salon" notamment avec la présence possible sur le stand russe de quelques engins de nouvelle génération encore jamais présentés à l'étranger, comme le T-14, le Boomerang, le T-15 ou les différentes versions du BMP et ses revalorisations. Les discussions menées par les Russes ont peut-être pour objectif de négocier une commande (même symbolique) qui pourrait être annoncée au cours du salon ? La délivrance de cette licence d'exportation confirme la livraison des premiers chars aux forces russes dans les prochains mois, conformément aux directives des autorités russes prévoyant la mise en service du char avant sa possible exportation. Rendez vous à Abu Dhabi pour en savoir plus !

LE T-14 PROCHE DE SA MISE EN SERVICE ?

Dans un entretien avec l'Agence Tass, le CEO de Rostec, Sergei Chemezov a annoncé que la mise en service au sein des forces russes, des premiers T-14 de série aurait lieu dans le courant de l'année 2021, avant que celui-ci devienne le matériel majeur des unités de char. Le CEO de l'entreprise d'état en charge du développement et de la production du char a déploré l'annulation des salons de défense, ayant empêché la présentation du T-14 à l'étranger et auprès des clients potentiels. La version téléopérée ne sera pas produite en série mais servira de "laboratoire" pour l'expérimentation des technologies des futurs robots terrestres. Le T-14 présenté pour la première fois en mai 2015, a connu une mise au point difficile dont les différentes péripéties ont alimenté de nombreuses rumeurs autour de ses performances et capacités. Cette annonce pourrait confirmer la fin de cette phase de développement et d'essais et le début de la production en série du T-14. rendez vous en mai sur la Place Rouge, sans oublier que sa mise en service au sein de l'armée russe constitue la condition préalable à toute exportation.

LES DESSOUS D'UNE STAR

Alors que sa mise en service est toujours attendue par l'armée russe, une série de clichés postés sur les réseaux sociaux permet de découvrir les dessous du T-14. Le char partage sa plateforme avec d'autres engins en service comme le T-15, Heavy Infantry Fighting Vehicle (HIFV) qui affiche cependant quelques différences avec le char T-14. Au vu de ces clichés on peut formuler quelques observations.

 

PRECISIONS RUSSES UN PEU FLOUES !

Selon l'agence de presse Interfax, la Fédération de Russie aurait apporté quelques précisions sur les futures exportations de ses matériels les plus récents. On apprend dans un communiqué que les livraisons à l'étranger d'un certain nombre d'équipements  ne pourraient intervenir que d'ici cinq à sept ans. Dans le domaine terrestre, selon Interfax les matériels concernés seraient "les développements et les produits des entreprises appartenant à Rostec : des véhicules blindés basés sur la plateforme Armata, assemblé dans les entreprises Uralvagonzavod UVZ". On pense bien sur au char T-14 qui n'a toujours pas été livré à l'armée russe en dépit de sa participation à plusieurs défilés et le déroulement d'essais en Syrie. Le doute reste donc permis quant à son éventuelle exportation, le char n'étant pas clairement mentionné dans le communiqué, à la différence d'autres matériels comme le SU-57E, le MI-28NE ou encore la version navalisée du KA-52K. La plateforme Armata évoquée dans le communiqué est actuellement la base du char T-14, du VCI lourd T-15, du VCI Kurganet 25 (qui n'est pas fabriqué par UVZ), de l'engin du génie T-16 Brem ou du véhicule d'appui lourd BMOP "Terminator 3". En outre, cette même plateforme est également la base d'un certain nombre de véhicules encore en projet comme un mortier automoteur basé sur le mortier de 120mm 2S12A, ou le porteur du système TOS-2 monté pour le moment sur un camion de Type Ural.

Plusieurs raisons peuvent motiver la rédaction de ce communiqué à la veille du vingtième anniversaire de la création de Rosoboronexport. Le délai de cinq ans est peut être nécessaire à la Russie pour conclure des accords de partenariat qui pourraient inclure la fabrication sous licence du char ou d'un des engins issus de la plateforme Armata. Ce communiqué pourrait également laisser penser à l'existence d'un retard important dans la livraison à l'armée russe du char T-14, Moscou ayant toujours affirmé que le char ne serait exporté qu'après sa mise en service dans les forces armées russes. Enfin cette décision ne concernerait pas le char T-14 qui pourrait trouver ses premiers clients avant cinq ans. Comme souvent, il est difficile de déchiffrer avec précision les intentions russes en la matière et de formuler un pronostic quant à l'arrivée du char dans les forces russes et son exportation. Mais une chose est sure, jusqu'à présent le T-14 a fait couler couler plus d'encre que de poudre !

LE T-90 SOUS LE FEU DES CRITIQUES INDIENNES !

Le char russe T-90 a été l'objet ces derniers jours de sévères critiques formulées par des militaires indiens. Ces derniers l'ont qualifié d'engin de combat terrible, techniquement défaillant, soulignant que son utilisation au combat pourrait s'avérer problématique. Selon le porte parole de l'armée indienne, le T-90 pourrait faire défaut au pire moment, celui où l'Inde aurait besoin de déployer de l’armement lourd dans la région de Ladakh et de la vallée de Galwan, ajoutant que l'Inde ne pourrait compter sur l'armement russe. 

On peut s'interroger sur le but réel de ces critiques émanant d'un des principaux utilisateurs du char, au moment où l'armée indienne est engagée dans le renforcement de ses moyens sur sa frontière avec la Chine. Si ces déclarations s'inscrivent dans une campagne visant à favoriser l'acquisition de T-14, il n'est pas certain que discréditer le T-90 soit le moyen idéal pour imposer son successeur.

T-14 REVALORISE

Alors que les rumeurs allaient bon train sur le successeur du T-14, qui n'est pas encore en service dans l'armée russe, l'Agence Tass a livré quelques indications sur le sujet. On apprend que le montage  d'un canon de 152mm est envisagé sur la future tourelle téléopérée. Cette arme serait capable de tirer des munitions antichars classiques, des munitions explosives de type "fuel air", des missiles antichars "tire et oublie", des loitering munitions ainsi que des drones de reconnaissance. La protection serait augmentée par l'amélioration des systèmes existants et l'adoption de nouvelles solutions de détection et de traitement des menaces. Dans le domaine de l'information et de sa gestion, les technologies embarquées seraient également améliorées notamment avec l'adjonction d'un système d'aide à la décision (Intelligence Artificielle ?) et d'identification automatique des objectifs jusqu'à une distance de six kilomètres. Enfin la mise en place d'un moteur de 1500cv est également envisagée, ce qui parait logique au vu des éléments énoncés précédemment. Cette revalorisation pourrait intervenir vers 2040, soit cinq ans après la première mise en service du MGCS telle que prévue aujourd'hui. Par ailleurs, on peut s'attendre dans un avenir assez proche à quelques révélations sur un char chinois de quatrième génération dont les études sont certainement déjà lancées. La compétition qui s'engage illustre bien la tendance au renforcement des moyens blindés mécanisés dans l'hypothèse d'un engagement conventionnel ou hybride. L'abandon par le Royaume Uni de ses capacités dans ce domaine serait bien une absurdité au regard des programmes en cours et à venir dans de nombreux pays.

 

FIN DES PROBLEMES ET DEBUT DE PRODUCTION POUR LE T-14

Le Ministre russe de l'Industrie et du Commerce  Denis Manturov a confirmé hier à l'agence Tass la production des véhicules de combat T-14 et T-15 basés sur la plateforme Armata. Le contrat de production de 132 engins T-14 et T-15 signé en 2018 prévoyait une mise en service des premiers véhicules en 2020. Le retard du programme pourrait être lié à des problèmes de motorisation et de caméra thermique rencontrés sur le T-14. Ces difficultés sont aujourd'hui solutionnées selon D. Manturov, la société russe Shvabe (anciennement NPK Optical Systems and Technologies) ayant développé un nouveau système d'imagerie thermique pour le char. Celui-ci devrait être la vedette de l'exposition Army 2020 au cours de laquelle les autorités russes espèrent enregistrer les premières commandes export.

LE T-14 EN PERSPECTIVE

Selon les données officielles le T-14 mesurerait 8,70m de long (canon compris) pour une longueur de train de roulement de 5,30m et un poids variant selon les estimations entre 49 et 55 tonnes, soit 10 à 20 tonnes de moins que les chars occidentaux modernisés de type M1A2SEPV3, Leopard A7+ et Challenger2. Le T-14 bénéficie d'APS hard et soft Kill, d'un blindage réactif et d'une tourelle entièrement téléopérée. Cette configuration de tourelle "citadelle" avec l'équipage en glacis ne se traduit pas au niveau de la silhouette générale de l'engin qui reste massive, comme le montrent les schémas ci-dessous dues à à Mike Mihajlovic (@MihajlovicMike). 

CLIENTS POTENTIELS POUR LE T-14

Selon plusieurs médias russes, citant des sources gouvernementales après le retour des T-14 de Syrie, la Russie serait prête à exporter ce char. Aucune autorisation officielle d'exportation n'a pour le moment été accordée, les services russes devant définir les technologies pouvant être exportées. Seule certitude, aucune exportation ne pourra avoir lieu avant la mise en service effective du char dans l'armée russe. Cinq pays pourraient être intéressés par ce char, certains d'entre eux ayant déjà manifesté leur intérêt pour le T-14. Celui-ci est considéré comme l'un des trois chars de quatrième génération actuellement en service ou en développement avec le K2 sud coréen et le Type 10 japonais.