Si le déploiement de chars T-55 et T-62 ces derniers jours a donné lieu à de nombreux commentaires sur les capacités supposées ou réelles de l'armée russe et par ricochet celles de l'industrie de défense, incapable de fournir des chars modernes pour les opérations en Ukraine. Cet aspect de la question a éludé le fait que ces engins, certes anciens pouvaient remplir le rôle de "gap-filler" en attendant l'arrivée de matériels de nouvelle génération issus de la plateforme Armata. Parmi ceux-ci, le plus connu est évidemment le T-14 dont la présence dans l'environnement immédiat de la zone des combats a fait l'objet, ces derniers jours de plusieurs posts et articles.
Alors que les premières livraisons de chars occidentaux ont débuté avec l'arrivée des 14 Challenger 2 britanniques, de 18 Leopard 2 allemands et d'au moins 4 Leopard 2A4 polonais, il apparaît illusoire de penser que les engins fournis par les pays soutenant Kiev puisse changer le cours des opérations. Cette relative "inefficacité" qui peut s'expliquer par le nombre restreint d'engins livrés (aux alentours de 50 selon les sources) pourrait imposer à Kiev de limiter l'emploi de ces chars dans une action symbolique. La recherche de l'efficacité militaire ne serait pas exempte des préoccupations de l'état-major ukrainien chargé de planifier l'engagement de ces engins, qui pourrait partager cette recherche avec celle d'une efficacité médiatique. Engagés en nombre significatif sur une zone favorable et parfaitement délimitée, les chars occidentaux (probablement accompagnés de VCI américains ou allemands) réaliseraient une percée, démontrant aux yeux des sceptiques la pertinence des transferts de chars vers l'Ukraine. Absents des opérations depuis leur arrivée en Ukraine, les chars occidentaux se trouvent dans une situation assez similaire à celle du dernier-né russe, le T-14.
Plusieurs rapports et informations font en effet état de la présence du char russe dans la zone des opérations auxquelles il aurait participé en réalisant des tirs "indirects". L'arrivée du T-14 dans la zone des opérations évoquée dès le mois de décembre semble le résultat d'un processus au cours duquel le char russe aurait franchi plusieurs étapes. Absent des écrans et des observations pendant de long mois a fait une première réapparition en octobre dans un camp de manœuvre avant d'être signalé par le journaliste proche du Kremlin, Vladimir Soloviev dans la zone arrière de l'opération militaire spéciale. Quelques semaines après, les services britanniques émettaient l'hypothèse d'un possible engagement du T-14 dans le conflit. Ayant repéré plusieurs exemplaires du char russe dans une zone d’entraînement généralement utilisée par les unités avant leur déploiement en Ukraine. Pour Londres, l'engagement de T-14 restait risqué et serait certainement symbolique, compte tenu du nombre limité d’exemplaires en service et des difficultés rencontrées par le char russe dans son développement, débuté il y a 11 ans.
A l'heure où les premiers affrontements directs entre chars sont observés, les deux camps pourraient donc chercher à obtenir une victoire médiatique dans une opération en opposant leurs chars les plus emblématiques. Cet engagement pourrait avoir lieu dans le cadre de la contre-offensive ukrainienne évoquée depuis plusieurs semaines par les différents observateurs. La Russie donne l'impression de réserver le T-14 pour cette confrontation, son arrivée progressive dans la zone des combats semble traduire la volonté des autorités russes de lui assurer des conditions d'engagement optimales. Le succès médiatique obtenu dans cet affrontement par un des deux belligérants aurait un retentissement très important et des conséquences qui dépasseraient largement les limites du champ de bataille, le monde des blindés et marquerait durablement les esprits.
Fiabilité du T14 et de son moteur en X?
RépondreSupprimerOn ne va pas tarder à se faire une opinion sur la question !
Supprimer- Il n'y a pas de ligne de production de T14, toutes les unités produites sont des exemplaires de pré-série, avec tous les problèmes de fiabilité connus depuis longtemps
RépondreSupprimer-Les pertes de chars dues à d'autre chars sont infimes, proches de 1% à 10% des pertes totales de blindé, avec apparemment une bonne part dû à des tirs indirects
Le char en Ukraine s'en trouve réduit à celui des cuirassés de la seconde guerre mondiale occupés à se faire bombarder par toute une série de trucs volants, qu'ils étaient bien en mal de détruire malgré une DCA finalement pléthorique.
SupprimerBeaucoup de T55 et T62 sont endossés le long des trenchés Russe pour les Russes il s'agit de garder les territoires acquis, il n'y a plus de manœuvre
RépondreSupprimerPenandreff
Embosses et non endossés.
SupprimerLes Ukrainiens devront donc concentrer leurs efforts pour percer, ou contourner, ou s' infiltrer.
RépondreSupprimerLes médias, aujourd'hui comme hier, sont un moyen de propagande et de désinformation. Les techniques progressent et contribuent à l'avènement des champs immatérielles...
RépondreSupprimerPar contre l'information, quand elle passe, va rapidement nous informer de la réalité des combats et des destructions, Armata T-14, ou pas...
La communication afin de savoir quel MBT est le meilleur pour assurer des commandes à l'exportation est réelle mais secondaire.
RépondreSupprimerCela reste de la propagande surtout au regard des effectifs engagés surtout entre des MBT qui sont loins d'être de la même génération.
De plus, si les MBT servent d'artillerie mobile sans assaut ni concentration ni masse, il vaut mieux se payer de la vraie déesse de la guerre. Les russes ont foiré leur offensive blindée mécanisée, les ukrainiens ont réussi une percée à Koupiansk. On verra de la suite mais l'envoi des MBT sonnera peut-être la fin des offensives blindées mécanisées si le front n'est pas percé en raison du coût en matériel et humain perdu.