La Norvège engagée dans le remplacement de ses chars Leopard 2A4 NO a évalué au début de cette année les deux engins retenus pour ce programme, à savoir le Leopard 2A7 et le K2. Le choix du gouvernement norvégien pour l'attribution du contrat d'un montant de 1,8 milliard d'euros devait être rendu public à la fin du mois de novembre, les premiers exemplaires des 82 chars devant être livrés à partir de 2025. Ce calendrier a depuis connu quelques bouleversements et pourrait subir de nouveaux aménagements en raison des réticences exprimées par plusieurs responsables et experts sur la pertinence d'un tel investissement.
La première salve est venue du CEMA norvégien, le Général Eirik Kristoffersen qui dès le mois de novembre a indiqué au ministre de la Défense que la Norvège devrait abandonner l'acquisition de nouveaux chars, soulignant que cet achat reviendrait à consacrer beaucoup d'argent dans une optique défensive au lieu de privilégier des programmes axés sur la puissance de feu et la mobilité comme des hélicoptères et de l'artillerie à longue portée. Le Général Kristoffersen n'a pas commenté sa déclaration, se contentant de préciser qu'il en débattrait avec le gouvernement norvégien. Le CEMA norvégien avait été précédé dans son opposition au programme de nouveaux chars par son prédécesseur, aujourd'hui chercheur au sein de l'Institut de Recherche de Défense norvégien, qui a déclaré dès 2021 " à long terme, le coût de ce refus de regarder la réalité en face sera supporté par le contribuable norvégien, pour soutenir un concept opérationnel inadapté depuis le début." Professeur à l'Institut d’Études de la Défense et membre de la commission de défense, Oystein Tunsio a joint sa voix à celle du CEMA tout en s'étonnant du timing choisi par le général pour s'exprimer. Selon lui, recommander un abandon du projet à ce stade reste discutable, compte tenu de l'état d'avancement du programme parvenu à son stade final. Le 8 décembre dernier la Norwegian Defence Materiel Agency en charge du projet a transmis ses recommandations à l'état-major norvégien pour le futur char. Le ministre de la Défense norvégien a de son côté réaffirmé que le processus d'acquisition des futurs chars se poursuivra conformément au plan défini et engagerait un dialogue avec le CEMA à propos de ses commentaires sur le projet. Ce dernier rencontre également l'opposition des nombreux observateurs et analystes convaincus, par l'observation des dégâts infligés aux chars russes par les missiles antichars et autres munitions rôdeuses de la fin prochaine du char. Au sein de l'état-major norvégien, les partisans du char réaffirment la nécessité pour l'armée norvégienne de posséder une composante blindée mécanisée organisée autour d'un char moderne. Au-delà l'aspect opérationnel et des implications financières, la décision norvégienne devra également tenir compte de la situation de la Norvège au sein de l'OTAN et de la future admission de la Finlande et de la Suède au sein de l'Alliance. Quelque soit son résultat, ce débat a d'ores et déjà retardé la décision de l'armée norvégienne pour laquelle aucune date n'a été communiquée.
"Ce dernier rencontre également l'opposition des nombreux observateurs et "analystes"" (si c'est les mêmes que beaucoup de par chez nous ... !!!)
RépondreSupprimerabusés, par le storytelling
"des dégâts infligés aux chars russes par les missiles antichars et autres munitions rôdeuses"
de la fausse fin prochaine du char.
En attendant, les américains ne cessent d'en profiter en plaçant leurs Abrams ! ! ! ...
O tempora o mores, mais toujours la même politique de l'Europe vis à vis de sa défense avec l'OTAN...
RépondreSupprimerLe char et plus généralement les blindés sont une composante des forces armées, mais elle n'est pas la seule.
Tout comme ses avions de chasse, et ses hélicoptères, les USA avec son "marché captif" est en position de force pour proposer des matériels performants et aux coûts "ajustés" en fonction de l'acheteur. La concurrence avec le blindé "Européen" (comprendre l'Allemagne) actuel et futur va être rude, d'autant que d'autres entrants se manifestent.
Ceux qui prendront du M1ou K2 ne vont pas s'excuser...
Pendant ce temps, la vision étriquée du "je veux tout produire chez moi" pour avoir une industrie forte qui pèse politiquement en Europe mène à la sclérose, y compris politique.
Au contraire ce n'est pas du tout ce qui est pratiqué, ou de moins en moins, on est plutôt dans le "pourquoi faire simple quand on peut faire très compliqués", et plus cher, à 27.
SupprimerLa voila la vraie "vision étriquée" comme vous dites, idéologique même, quand on peut faire simple, et produire dans son pays, pour avoir à nouveau une industrie forte, en effet !!!! ...
Par contre on la voie bien, la sclérose, venir ; continuons comme ça...
l'entré de la Finlande et de la Suède dans l'Otan change complètement les données géostratégiques dans la région La Norvège à maintenant La Finlande et la Suède entre elle et la Russie, la voie par le grand nord étant facilement verrouillable.
RépondreSupprimerPar contre la protection des ses plateformes pétrolières qui font sa richesse est un vrais problème.
1.8 milliard cela permettrait d'acheter des bateaux des avions des hélicoptères.
La Marine nationale avec d'autres pays de l'Otan ont envoyé des patrouilleurs dans la région
La mer Baltique devient de facto un lac de l'OTAN.
Supprimerhttps://www.chroniquesdugrandjeu.com/2022/08/et-la-baltique-devint-un-lac-de-l-otan.html
J'aime bien "l'arme blindé" ayant fait mon sapin à Carpiagne entre autres, mais à l'idée qu'un quidam , planqué jusqu'à 5 km puisse me pulvériser avec une arme portative , fait assez froid dans le dos, pour cette arme...
RépondreSupprimerBlindée (sorry)
SupprimerEnvisager la disparition des chars parce qu'il existe des armes puissantes pour le combattre, n'est pas réaliste. Si on le voit ainsi, autant supprimer tous les véhicules blindés de première ligne au sein des armées, et les combattant n'auront plus que leur peau pour les protéger en marchant au combat uniquement à pied...C'est un peu comme on a dit naguère que la guerre était devenue impossible à cause de l'apparition de l'arme nucléaire. Les blindés, dont les chars, restent et vont rester un élément très important du combat terrestre. Mais leurs moyens de défense vont s'adapter. Eternel course entre le glaive et la cuirasse. Les chars de demain devront sans doute disposer de leur propre bulle apte à détecter l'approche d'une menace "volante", y compris par le haut (façon petits drones et munitions rôdeuses) et ensuite apte à la traiter par le feu instantanément. Que ce soit par des projectiles de protection active ou par une arme automatique extrêmement rapide en réaction , et très précise, et activée automatiquement . Les chars doivent désormais renforcer aussi leur protection vers le haut ainsi que minimiser à l'extrême leur empreinte thermique, qui attire les senseurs; On doit aussi revenir aux engins les plus discret possibles sur le terrain, quitte à remplacer une partie des équipages par de l'intelligence artificielle. Les blindés qui sont appelés à intervenir en première ligne doivent être très compacts et agiles. Ces énormes "taxis blindés" de presque 4 mètres de haut que l'on connait (ne citons pas de nom..), sont peut être utiles dans des conflits asymétriques où foisonnent les IED, mais ce sont des mammouth vulnérables s'il vont en première ligne dans n conflit de haute intensité ! Une chose qu'il faudrait aussi admettre, c'est que même un transporteur de troupe n'emporte plus qu'un effectif dédié à débarquer, plus réduit. Probablement de 4 ou 5 fantassins. Plus un équipage de 2 à 3 restant à bord pour le soutien et la protection (y compris vers le haut) . Donc des véhicules plus petits et plus nombreux mais bien protégés. et très mobiles . Moins de pertes humaines aussi dès lors que le véhicule est touché.
RépondreSupprimerEvidemment.
RépondreSupprimerD'autant que les chars ne sont pas destinés à évoluer seul, encore une fois.
Même pas... (utile dans des conflits asymétriques : elles se feront descendre au premier RPG7 des plus communs, vu leurs dimensions "immanquables".
Les équipements militaires compacts était autrefois la marque de fabrique et des savoir-faire français ; cela semble tellement loin à la vue de certaines de nos dernières "productions".
Cependant concernant les VCI, un groupe de combat de huit combattants est un seuil optimal auquel il serait dangereux de vouloir toucher.
Donc des véhicules moins couteux (moins sophistiqués inutilement.), en nombre enfin à nouveau suffisant, car au juste niveau technique du moment (moins chers.), mais bien protégés : La protection est redevenue la valeur numéro un, de toutes armées modernes "d'aujourd'hui".
Sinon, pour des véhicules beaucoup plus réduits, il y a ce genre de procédé (de l'avenir.) :
https://www.diva-portal.org/smash/get/diva2:1031583/FULLTEXT01.pdf
Voir schéma page 13 en particulier, une disposition qui permet de gagner près de 50 % de volume intérieur en plus (à dimensions identiques.) dans la partie centrale, par rapport à la disposition classique (page 15).
Avec les avantages de la motorisation hybride en plus.
merci pour le pdf, les suédois avaient en protoype de char articulé il y a 40 ans?, les belges si si avaient électrifié un M113 dans les mèmes époques.
Supprimerl'arrivé des propulsions électriques pour les poids lourds doit permettre de repenser la chaine de propulsion des engins blindés adieu boites de transferts, ponts.