Alors que le choix par les autorités argentines du véhicule retenu pour le programme VBCR (Vehiculo de Combate Blindado a Ruedas), visant à équiper les unités mécanisées ainsi que celles de l'infanterie de marine. Il semblait acquis que ce choix se ferait parmi les trois véhicules proposés, à savoir le VCBR Guarani 6x6 produit par Iveco au Brésil, le Stryker M1126 de General Dynamics Land Systems et enfin le VN-1 (ou ZBD-09) proposé par la firme chinoise Norinco, dont l'offre a été profondément remanié avant sa remise officielle aux autorités argentines. Les trois proposés doivent néanmoins compter avec un nouveau concurrent proposé par la Russie, à savoir le BTR-82A, version améliorée du BTR-80A armée d'un canon de 30mm 2A42.
Ce nouveau concurrent fait peser de nombreuses incertitudes sur le choix des autorités argentines tant par les performances de l'engin que par les éléments entourant la proposition russe.
Sur le plan des performances techniques le BTR-82A est un véhicule 8x8, configuration favorite des décideurs argentins, capable de se déplacer sur l'eau, il est en outre "combat proven" et capable de combattre dans des environnements variés. Le cout d'acquisition unitaire du BTR-82A avoisinent le million de dollars, tarif comparable à celui du VN-1 chinois mais largement inférieur à celui du Guarani et du Stryker. La proposition russe s'accompagne de conditions intéressantes pour l'industrie d'armement locale qui reste en attente d'un programme majeur depuis celui du char moyen TAM et des véhicules de combat dérivés. Ce programme avait permis à l'Argentine de devenir le seul pays d'Amérique latine capable de concevoir et produire ses propres véhicules de combat chenillés. Fort de ce constat, la Russie propose également une assistance technique pour la mise en place une ligne d'assemblage de BTR-82A qui pourrait produire 30 exemplaires par an. Dernier argument plaidant en faveur des Russes, l'absence de risque d'embargo alors que celui-ci reste présent pour le Stryker et dans une moindre mesure pour le Guarani.
Au delà des simples exigences techniques, ce programme qui porte sur l'acquisition d'un volume de véhicules compris entre 650 et 900 exemplaires doit permettre à l'Argentine de signer un accord équilibré sur le plan financier et industriel. Cet objectif est à la fois économique mais surtout politique, en d'obtenir une adhésion maximale à ce projet.
Une fois encore, les compensations attendues par l'état acheteur sont au-delà des simples offsets et transferts de technologies avec des transferts de savoir faire et une fabrication locale. Ce dernier point étant favorisé par l'existence d'une industrie de défense argentine performante à l'instar de sociétés comme INVAP capable de concevoir des équipements électroniques variés, FM qui a déjà établi des Joint Ventures avec Rafael et Roketsan et pourrait fabriquer sous licence les munitions des futurs engins, CITEDEF qui pourrait concevoir et fabriquer des simulateurs ou encore la PME Fixview spécialisée dans les systèmes optroniques gyrostabilisés.
Le résultat de l'appel d'offres argentin permettra de connaitre le degré d'influence des pays fournisseurs dans la région ainsi que leurs ambitions dans cette zone géographique, où les besoins en équipements modernes risquent de devenir de plus en plus nombreux.
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