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lundi 12 juillet 2021

LE M1A2SEP V3 SE RAPPROCHE DE LA POLOGNE ?

Confirmant des informations circulant depuis plusieurs semaines, plusieurs médias ont indiqué que la Pologne serait entrée en négociation pour l'achat de 250 chars Abrams M1A2 SepV3. Des sources polonaises indiquent que les détails du futur contrat seraient en cours de règlement, avec une possible signature du contrat à l'automne, même si il a été précisé que la décision finale n'a pas encore été prise. L'hypothèse la plus probable porterait sur l'achat de 250 chars qui permettraient d'équiper quatre bataillons et d'une douzaine d'engins supplémentaires destinés à l'entrainement des équipages. Ce contrat prévoirait en outre l'acquisition d'engins de dépannage M88 (peut être en version A3), de chars poseurs de pont M1074 ainsi que des engins de déminage M1150ABV, de simulateurs, de munitions et de l'environnement nécessaire au soutien des engins. La version retenue du M1A2 SepV3 serait celle intégrant le système de protection active Trophy en cours d'adoption par l'armée américaine. 

Le montant de ce contrat potentiel serait de 5 milliards de dollars et pourrait remettre en cause le programme Wilk de remplacement des T-72M1 et des PT-91 de l'armée polonaise. Lancé en 2017 ce projet prévoit une large participation de l'industrie polonaise par le biais d'une fabrication sous licence d'un certain nombre d'exemplaires du char sélectionné. Avec l'achat de 250 M1, l'objectif de ce programme serait réduit de 50% et il serait surprenant de voir l'armée polonaise acquérir 250 chars différents, qui devraient être utilisés aux côtés des Léopard 2PL et des 250 M1 A2 SepV3. Cet éventuel achat nécessiterait de la part de l'armée polonaise un effort logistique important dont l'ampleur serait certainement atténuée par le déploiement permanent d'une brigade américaine en Pologne, qui pourrait permettre une mutualisation des installations de soutien. L'urgence à remplacer les chars de l’ère soviétique ainsi que les difficultés de l'industrie polonaise à produire les Leo2PL pourraient inciter Varsovie à acquérir 250 chars sur étagères, rejoignant l'Australie comme client export du char américain. L'édition 2021 du salon MSPO, qui se tiendra du 7 au 10 septembre 2021 devrait donc être particulièrement intéressante dans le domaine des chars lourds avec de probables annonces qui permettront de connaitre avec exactitude la place du char américain dans les projets polonais de renouvellement de la flotte de chars. Quelque soit les décisions et annonces, une candidature de L'E-MBT devient de plus en plus difficile à envisager et à porter dans un environnement concurrentiel où s'affrontent un char pouvant compter sur "l'engagement" des États-Unis pour favoriser son adoption, la version spécifique d'un char de 3è génération, pour lequel Séoul recherche toujours un premier client export, sans oublier l'indéboulonnable Leopard 2 A.... qui continue de séduire de nombreux pays. 

Au-delà de ces considérations propres au marché polonais, ces informations ainsi que le récent choix australien consacrent le retour du M1 sur le marché des chars lourds que l'on croyait jusque là dominé par l'Allemagne et la Corée du Sud. Ce retour constitue une réelle opportunité pour les industriels américains impliqués dans la production du char. La production de M1 A2SePV3 supplémentaires permettrait de densifier un plan de charge presque exclusivement consacré à la seule production des 435 exemplaires commandés par l'armée américaine. Disposant de plus de 4000M1A1 en stock, l'armée américaine constitue le fournisseur idéal pour les industriels en charge de la fabrication du M1 A2 SePV3. Ces deux facteurs constituent une base particulièrement favorable pour la conquête de nouveaux marchés en dépit de l’ancienneté de conception initiale du char. Les conséquences d'un choix polonais en faveur du char américain obligerait les acquéreurs potentiels à considérer le M1A2 comme une option crédible, leur permettant d'acquérir un char éprouvé au prix d'un certain nombre de contraintes techniques comme les normes ITAR (International Traffic in Arms Regulations) voire d'une certaine perte d'indépendance stratégique. L'adoption du char américain par la Pologne symboliserait également le naufrage des industriels du Vieux Continent dans ce secteur. Navigant depuis 30 ans entre modernisations successives d'un char de 2è génération et abandon du seul char de 3è génération produit en Europe, nos industriels ont fait l'impasse sur le développement de toute nouvelle plateforme blindée, en espérant sortir de cette impasse grâce à un mariage forcé dont l'avenir semble chaque jour plus compromis.

5 commentaires:

  1. Cela ne serait pas les chars des Marines remit à neuf par hasard ?

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  2. 5 milliards de $ pour 250 chars plus les pieces et autres munitions, comment recréer une masse blindée avec de tel cout?
    une simple mine sous une chenille peut immobilisé le bijou a 15 / 20 million de $

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    1. Plus probablement avec la formation, et plusieurs années de MCO.

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    2. @ penandreff
      Facile, comme chez nous, il suffit de les laisser sous cocon dans des hangars.

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