En l'absence de présentation d'un projet de MGCS comme l'avait affirmé Boris Pistorius en fin d'année dernière, le mois de janvier qui s'achève a néanmoins permis d'en apprendre un peu plus sur la vision allemande sur le sujet par la voix du colonel Armin Dirks, chef des opérations de l'équipe de projet combiné MGCS au
sein de l'Office fédéral de l'équipement de la Bundeswehr, des
technologies de l'information et de l'appui en cours d'emploi (BAAINBw). L'officier allemand qui intervenait dans le cadre de l'International Armoured Vehicle a présenté les évolutions de notre partenaire sur la conception du MGCS.
On a ainsi pu apprendre que l'Allemagne était désormais partisane d'une solution multi-plateformes en lieu et place d'un engin unique, vision résumée par le colonel Dirks pour qui " le temps d'une plate-forme unique est désormais révolu." Enfonçant le clou, le colonel a poursuivi son intervention en citant le Général Marlow vice chef de l'armée allemande qui avait souligné que le futur char devrait fournir plus de capacités qu'aujourd'hui et que l'intégration de ces futures capacités dans une plateforme unique aboutirait à concevoir un engin encore plus imposant que les engins actuels. Ce résultat serait contraire à l'exigence formulée par le chef d'état-major de l'armée allemande et résumée par une formule plutôt explicite : " 50 tonnes et pas une goutte de plus !"
Au delà de son caractère plutôt inédit, l'évolution allemande constitue un alignement de la position officielle sur celle défendue par Rheinmetall et illustrée par le KF-51, présenté en juin 2022. Bien que le poids du démonstrateur soit supérieur à la limite de 50 tonnes, il permet de voir que la firme de Düsseldorf privilégie le déport des effecteurs destinés à traiter les différentes menaces, pour conserver au char une masse acceptable et des capacités cohérentes. Autre élément évoqué par le colonel Dirks et emprunté à Rheinmetall, la réduction du nombre de munitions embarquées. Le KF-51 équipé d'un chargeur modulaire peut voir sa dotation en obus de 130mm réduite de 50% au profit de munitions téléopérées. Le chargement automatique pouvant accueillir 20 projectiles en deux caissons séparés.
Le colonel Dirks a justifié la démarche en expliquant que la réflexion allemande avait abandonné l'analyse capacitaire d'une plateforme unique pour évoluer vers une analyse globale de l'ensemble des exigences du futur système, pour aboutir au concept de plateformes multiples. A l'appui de ses propos, le colonel Dirks a présenté une image conceptuelle des futurs engins qui pourraient composer le MGCS, sur laquelle on devine un engin canon et un engin lance missile qui seraient tous deux téléopérés et un engin habité destiné à commander l'ensemble. Cette conception place le chef dans un engin dépourvu d'armement lourd, le rendant donc inapte au combat, hors autodéfense et imposant au chef concerné de commander depuis un engin blindé. Les enseignements du conflit ukrainien montrent qu'une telle configuration est peu efficace pour commander un dispositif complexe et réactif dans lequel s’intègrent de multiples objets tels que des drones terrestres et aériens. En dehors de ces considérations technico-tactiques, le colonel Dirks a également précisé que les trois engins présentés devraient partager un châssis commun afin de minimiser leur empreinte logistique et recourir de façon importante à l'automatisation de plusieurs fonctions en vue de réduire la charge de travail des membres d'équipages et d'améliorer les performances de l'engin dans le domaine de l'agression. Poursuivant sa description des futurs engins, l'officier allemand a ajouté au traditionnel "triangle de fer" représenté par la mobilité, la protection et la puissance de feu, trois capacités clés : SDRI (Surveillance, Détection, Reconnaissance, Identification) d'une portée supérieure à celle de l'armement principal, le C4I (Command, Control, Communications, Computers, and Intelligence) et durabilité avec un recours à la maintenance préventive. Concernant la mobilité, l'adoption d'une solution de type hybride, combinant une génération électrique avec un moteur thermique serait favorisée pour l'ensemble des véhicules composant le MGCS, solution à laquelle "nous devons ouvrir la porte" selon l'officier allemand.
Ce dernier a conclu son intervention en rappelant que "Nous avons
besoin d’un changement de jeu – pas d’une extrapolation linéaire de ce
que nous avons en ce moment, mais seulement d’une amélioration ; ce dont
nous avons besoin, c’est de redémarrer parce que le Leopard 2 mérite sa
retraite dans quelques années et nous avons besoin de quelque chose de
nouveau, avec lequel nous pouvons recommencer, d’une taille inférieure,
d’un poids inférieur et ensuite d’avoir la capacité de croissance pour
l’avenir" C'est donc depuis Londres que nous avons appris que le MGCS à la sauce allemande sera vraisemblablement un système composé d'engins d'un poids voisin de 50 tonnes (limite actuelle d'utilisation des chenilles composites) dont les capacités (canon, missiles et commandement) seront complémentaires et amplifiées par les nouvelles technologies dans le domaine de la SDRI, du C4I et de la durabilité. Ces engins seront bien évidemment motorisés par une propulsion hybride et conçus selon une approche incrémentale qui permettra d'intégrer les technologies existantes ou à venir, mais aussi de proposer aux clients potentiels des solutions commercialement attrayantes . Tous ces éléments montrent que les Allemands sont en train de réorienter leur réflexion dans de nombreux domaines comme celui du poids sur lequel ils rejoignent l'approche américaine illustrée par l'Abrams X et le M1E3, mais aussi sur les capacités d'agression avec le recours à des armements différents du canon traditionnel, au profit de nouvelles solutions comme les munitions téléopérées ou les missiles.
Les propos du colonel Dirks confirment la tendance évoquée par Blablachars depuis plusieurs mois, à savoir une solution privilégiant un char moyen basé sur une plateforme universelle de combat, mue par une motorisation hybride et capable d'évoluer au gré de l'apparition des technologies. Le déport des différents systèmes sur des effecteurs dédiés apparait de plus en plus comme la solution la plus efficace pour répondre aux menaces actuelles et futures, que l'on peut imaginer variées et nombreuses. Sur le plan de la forme, on apprécie que ces informations qui concernent (un peu) notre pays aient été rendues publiques depuis Londres au cours d'un événement international. Cette communication démontre de façon concrète l'attention que nous porte notre "partenaire" allemand dans ce programme en réservant la primeur de ces évolutions à un public majoritairement anglo-saxon et donc acquis à la cause allemande.
On attend désormais avec impatience une indispensable prise de parole française sur le sujet, qu'elle soit politique ou industrielle qui permettrait de présenter notre vision du futur engin et de réaffirmer l'existence d'une version française du MGCS. Rester silencieux sur un sujet aussi sensible serait malvenu et incompréhensible et pourrait laisser penser que le programme MGCS est effectivement dirigé par Berlin en réponse aux seuls besoins allemands.
Ce discours semble surtout s’aligner sur la France.
RépondreSupprimerLe KF51 regroupe tout sur une unique plateforme canon et missiles. Le dessin montre 2 plateforme distinctes.
Le billet est complètement injustifié.
SupprimerLa présentation est un copier coller du site Web du Mindef sur le MGCS à part un chiffre : 50 tonnes.
Comme on est traditionnellement les plus léger...
Non le KF-51 déporté toutes les fonctions de défense sur d'autres plateformes ! Pour l'approche française pour le moment elle est assez confuse !
SupprimerSur le kf51, il n'y a rien parceque presque rien c'est cher et trois fois rien hors de prix. Or c'est auto financé donc à l'économie.
SupprimerEnsuite, on présente cela comme un geste de 'design fort'. Cela habille l'objet d'un peu de magie.
Je ne dénigre pas leur travail, c'est la seule façon de le faire pour une entreprise sur un marché concurrentiel.
En tout cas sur ces planches, le Tube n'a plus un bonhomme dedans. Ni dans la tourelle, ni dans la caisse.
Alors pourquoi mettre un blindage à N millions pour encadrer le volume d'un humain quand il y a du silicium bien plus compact dedans?
Y a t'il un si grand intérêt que la plate-forme soit commune entre la partie habitée et la partie dronisée.
Est ce vraiment nécessaire d avoir un moteur diesel dans les drones si ils ont une nounou?
Les russes font des cages à oiseaux dans tout les sens. N'y a t'il vraiment aucune leçon à retenir?
ASCALON et 120mm FER chenillés (+ génie).
RépondreSupprimerLMP et 40mm CTA sur VBCI, ainsi que sur des équivalents des Type-X de MILREM ROBOTICS (+génie).
---> Protection active "DIAMANT" sur nos blindés. Bulle SATCP mobile (LMP, MISTRAL 3, RAPIDFire, ARX30, E-TRAP, HELMA-P, etc ...).
OPTIO X20, Themis, ULTRO, NERVAL LG, etc ... pour l'infanterie.
J'ai omis de mettre des points d'interrogation partout.
SupprimerPS : Sans oublier "l'option VEXTRA NG" avec protection active "DIAMANT" (<32 tonnes) ! :)
PPS : "ET POURQUOI PAS LE VBCI ?"
https://blablachars.blogspot.com/2020/05/et-pourquoi-pas-le-vbci.html
Fragmenter les fonctions c'est repenser l'organisation des forces blindées. Quel est le bon niveau d'association, des chars principaux de combat ( EPC) armés d'un canon a fort calibre, des chars LAD/AA et des chars d'appui ( artillerie, missiles, drones)? Sans doute un des défis du MGCS est de définir une nouvelle articulation des forces qui favorise les synergies, en raccourcissant notamment les circuits de décision, sans nuire à l'action collective.
RépondreSupprimerEt des VCI ...
SupprimerEt des VCI et du Génie, bien entendu.
SupprimerEt a la plasticité des forces.
RépondreSupprimerIntéressant ! Vous étiez à cette conférence ? Vous avez pu échanger avec ce fameux colonel Dirks ?
RépondreSupprimerHélas non ! L'année prochaine peut être !
SupprimerJ"espère pour vous !!
SupprimerDonc vos sources viennent de ce lien ?
https://euro-sd.com/2024/01/major-news/36084/german-concept-for-mgcs/
Si oui il y a quelques erreurs dans votre billet !!
Enfin pour la position française elle est disponible depuis début octobre 2023 sur le site du MINARM...https://www.defense.gouv.fr/actualites/3-choses-savoir-mgcs-char-du-futur-franco-allemand#:~:text=Qu'est%2Dce%20que%20le,int%C3%A9grant%20les%20derni%C3%A8res%20avanc%C3%A9es%20technologiques
Placer le commandement des chars dronises dans un véhicule facilement identifiable c'est le designer comme cible prioritaire. Pas très convaincant !
RépondreSupprimerQuel est l' intérêt d'utiliser une plateforme de char lourd pour lancer des missiles dont la portée permet un emploi
RépondreSupprimerà l'arrière de la ligne de contact ? Des véhicules protégés plus légers et plus mobiles semblent plus adaptés.
Sans trop réfléchir, je dirais qu'aujourd'hui il n'y a pas besoin d'être sur la ligne de contact pour se faire menacer, et détruire...
SupprimerPar contre s'il n'y a personne dedans ça ne sert pas à grand chose...
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCe colonel Dirks est un sculpteur de fumée du genre inventeur de la machine à courber les bananes, comme j'en ai connu pas mal en 40 ans de carrière.
RépondreSupprimerEffectivement pourquoi 50 tonnes pour protéger un engin n'ayant aucun homme à bord, stop aux inepties, nous voyons bien ce qui se passe en Ukraine, faisons simple et surtout en nombre, facile à remettre en état et à construire en grande série, et arrêtons les délires technologiques hors de prix, sans oublier de former correctement les équipages, la réserve humaine de relève, et les stocks de munitions nécessaires.
L'Ukraine avec quelques M1, Léo 2, Challenger 2 n'arrive à rien, alors sachons en tirer les leçons.
Bernard
"inventeur de la machine à courber les bananes" 😅😅😅😅
SupprimerAnnoncer d'emblée un poids, de cinquante tonnes (Et "pas une goutte de plus" !!), à ne pas dépasser, est en effet assez idiot.
RépondreSupprimerSurtout quand on envisage en même temps de passer au 130 mm :
Le bouclier doit s'adapter à la force du glaive ; sinon il ne sert plus à grand chose.
Quoiqu'avec de nouvelles chenilles composites (4 - 5 tonnes de gagné sur un blindé de 55 tonnes.) et plus encore avec les dernières générations de blindages modernes (40 % plus légers, à performances égales, soit environ 10 - 12 tonnes sur un char de 55 - 60 tonnes, rien que sur ces trente dernières années (1994 !). Cf le K2 et ses seulement 55 tonnes par exemple.), on puisse sans doute y être pas très loin.
La motorisation hybride, paradoxalement plus compacte, peut également faire gagner en poids.
Par contre, même les allemands y arrivent au concept de famille de blindés ; suite à leur toute particulièrement large déclinaison de leur Boxer également.
Par contre, vouloir mettre en priorité des lanceurs de roquettes ou de missiles, sur des plateforme lourde ? !! : Tant il y a bien d'autres choses, bien plus utiles, à faire, avant.
Bref un bien bel démonstrateur technologique, payé en grande partie par les autres (Et par les autres couillons en particulier...), pour préparer leurs futures productions, à eux, il fallait le tenter !! Et le pire c'est que cela pourrait encore marcher !
PS : Les chars télécommandés, cela existe depuis la seconde guerre mondiale, et cela n'a jamais fait un particulier tabac depuis : Là aussi attention à la perte de réalisme due au manque d'aguerrissement...
Enfin, attention au "changement de jeu" voulu trop radical ; on risque surtout de tout perdre, à ce jeu là.
On vous a dit que les allemands eux aussi, étaient de plus en plus sous la coupe et sous l'emprise (La grande maladie actuelle des armées "occidentales".) de leurs propres lobbies industriels également ? ...
Et enfin de fin, on ne peut néanmoins raisonnablement souhaiter qu'une seule chose :
"Souhaitons que les vieilles lunes de la coopération franco-allemande autour d'un futur, hypothétique et potentiel char commun laissent la place à un véritable successeur du Leclerc qui réponde aux besoins de notre armée et pas forcément aux exigences commerciales d'outre-Rhin. Le développement d'un tel engin reste à la portée de notre industrie et de notre pays, y compris par le biais d'alliances ciblées et pragmatiques."
On attend en effet la "réponse" française...
Je pense que le poids est déterminé par les infrastructures et par des considérations logistiques, sinon on aurait eu un Type10 japonais à 80 tonnes ce qui est pour le coup absurde. L’exemple du char Japonais qui a réduit son poids est applicable à l’Europe.
Supprimer@Anonyme26 janvier 2024 à 09:49
SupprimerPlus ou moins en effet. Par rapport aux ponts notamment.
On a aujourd'hui des chars de 70 tonnes et plus.
Ce qui est d'ailleurs une constante maximum récurrente historiquement.
2040/45 c'est encore loin et proche pour les programmes longs.
RépondreSupprimerVouloir définir un moyen réparti, un "char" ne pouvant pas tout faire, sans en connaître l'emploi ni les techniques utilisables d'une manière opėrationnelle n'est pas un exercice facile.
Donner des masses et architectures est aléatoire, surtout sans connaître la fonction de l'équipage lorsque le moyens en est doté (?). L'E-MBT et le KF-51 sont au niveau des 60 T.
Quelle sera la menace, dans quel contexte dans 20 ans et au-delà ? Où mettre les tankistonautes, la source d'énergie, l'éventuelle tourelle, son armement et de quels types ? Est-ce qu'un "multimoyen" ou une base commune technique pour un même ou plusieurs châssis sont réalisables ?
Bref, nous sommes au début d'un concept qui devra être partagé militairement, techniquement, industriellement, politiquement avec Blablachars et nos commentaires autorisés (Ouf et LOL...!). À ce titre, j'en profite pour glisser un élément de réflexion, sans préjuger de sa teneur ni de la conclusion. Il y a de quoi débattre !
https://theatrum-belli.com/impact-de-la-vision-francaise-de-ses-alliances-sur-son-industrie-de-defense/
Bon, mettre un drone ou V1, un gross kannon, des missiles et un opérateur-machin sur un Tigre II, le tout avec une protection infaillible, me semble illusoire, même avec une cage à fauves. L'évolution du glaive et du bouclier ne devrait pas s'arrêter de si tôt, sans oublier le principal: le guerrier qui va bien avec !
Des solutions technico-conceptuelles existent déjà pour une mobilité/énergie moderne, un effecteur principal puissant et une protection efficiente. Reste à relier cette "merveille d'équilibre" à un ensemble intermoyens inhabités et interarmes, voire interarmées. "Fastoche" pour les progressites débridés et une hantise existentielle pour les conservateurs relous !... :)
Un grand programme d'armement structurant impose une grande réflexion méthodique lorsqu'il repose sur autant d'inconnus et d'enjeux.
Quant au "char" et ses annexes qui en résulteront, seul l'avenir nous dira à quelle Ste Chenille (?) se vouer. Génération spontanée ou évolution par incréments ? La deuxième solution me paraît plus crédible.
En attendant, "il faut" regonfler nos Leclerc, nos Armées et envisager quelques plan "B", voire "C" en fonction des aléas de notre devenir. L'interval entre le présent et l'équipement total de nos forces avec le MGCS offre "quelques" espaces de décisions, en principe.
La difficulté a envisager l'avenir a échéance de 20 ans dans un contexte d'évolution technologique foisonnante et accélérée devrait conduire a changer de méthode programmatique au profit d'une approche par cycles courts adossés a une politique de démonstrateurs. Le risque du programme MGCS est qu'il soit dépassé ou hors propos quand il sera abouti.
SupprimerD'où un process par incréments, qu'il conviendrait de commencer dès maintenant par des prototypes et autres expérimentateurs. Le e-développement permet de progresser avec les cycles courts.
SupprimerLe E-MBT relève plus de l'opportunité industrielle, mais pourrait être le début pour rendre mature certains choix, y compris techniques. À voir en 2025 (?), sachant que l'Allemagne n'a pas le même tempo que nous avec la "profondeur" de son calendrier... Aurons-nous le temps "d'attendre"?
"Autres expérimentateurs" non, Il faut lire: autres démonstrateurs. LOL !
Supprimer@ULYSSE25 janvier 2024 à 17:57
SupprimerC'est en effet ce qui arrive, de plus en plus.
Mais on continu, on accélère même.
"Errare... Comme dirait l'autre.
Plus près de nous pour se soigner des systèmes GNSS et en "s'offrant" des armements adaptés.
RépondreSupprimerImportant : Ces lectures ne sont pas conseillées aux âmes conservatrices sensibles. :)
https://www.opex360.com/2024/01/24/artillerie-helsing-ia-va-rendre-le-caesar-encore-plus-efficace-grace-a-lintelligence-artificielle/
https://www.forcesoperations.com/des-evolutions-de-lakeron-mp-engagees-en-franco-suedois/
Quel rapport avec le MGCS ? Directement aucun de prime abord, si ce n'est l'usage de techniques modernes, qu'un armement n'a pas toujours une vie "linéaire"; il peut être contré ou contourné, parfois avec des méthodes simples, tout en étant paradoxalement améliorable.
Cela ne nous dédouane pas de réfléchir sur la faiblesse actuelle de nos moyens de GE terrestres, la précarité du segment spatial, ni d'avoir une réflexion sur la résilience de nos systèmes et armes en général.
Il n'y a pas pire que les certitudes ou sous-estimer un adversaire.
Non non, aucun, on vous le confirme.
SupprimerCe qui est toujours interloquant c'est des allemands donnant une stratégie d'utilisation de chars alors qu'ils n'ont pas participé a un conflit armé depuis la 2nde guerre. Certes ils ont vendus 8000 Léopards suite à un planning favorable par rapport à notre Leclerc.. Mais l'expérience/aguerrissement française reste toujours (de mon point de vue surement perfectible) préférable à la doctrine purement économique et opportuniste sous parapluies américain de nos chères "partenaires". La preuve étant qu'ils en parlent à Londres pour séduire et gagner en influence. Après ma naïveté pourrais me faire croire à une concertation franco-allemande avant tout acte de communication...
RépondreSupprimerActuellement ce sont les Ukrainiens et russes qui ont le plus d'expérience dans l'usage des blindés... (Boutade ?).
SupprimerEffectivement les Allemands commencent à s'agiter, y compris pour le recrutement des ressources humaines nécessaires.
Être crédible ne se fait pas sur injonction. Certes, la France à quelques prérequis militaires mais,
en matière de communication et de moyens à mettre en oeuvre nous avons beaucoup à faire... :)
Notre problème est encore plus grave que celui des allemands, car en plus de notre manque d'aguerrissement à la haute intensité, nous souffrons également de notre tropisme fortement déformant africain qui nous sert de seule référence.
SupprimerLe billet est rédigé à partir de sources fiables et ouvertes et il a déjà servi d'inspiration à fautrrs publications. Ensuite je suis navré que vous soyez déçu par le contenu de ce billet, dont le contenu ne semble donc pas à la hauteur de vos attentes, mais sachez que je n'ai jamais fait dans le forcement plaisant, j'essaye juste d'être factuel ! Désolé de vous déplaire !
RépondreSupprimerIl faut "déplaire", de temps en temps, ça ravigote les esprits. :)
SupprimerLe compte rendu suivant https://euro-sd.com/2024/01/major-news/36084/german-concept-for-mgcs/ est différent. La citation précise clairement que le concept multiplateforme est présent depuis le départ.
SupprimerLa caractérisation des plateformes habitées ou non est également opposée, les plateformes a l'avant sont habitées et la plateforme de soutien a l'arrière ne l'est pas.
Je confirme pour le concept "multiplateforme" natif.
SupprimerSinon, pour le positionnement je préférerai l'inverse en considérant les taux d'attrition et la transparence totale du champs de bataille. Je dis ça pour pinailler et faire un caprice !... :)
Moi je trouve le billet tout de même intéressant car même si la représentation allemande est proche de la représentation française que nous connaissions, c'est la représentation allemande. Savoir que l'on converge est une information (que l'on soit d'accord ou non sur les choix). Savoir que les allemands veulent rester en dessous de 50T me semble aussi être une information.
RépondreSupprimerLe style des bouzins allemands (Merkava light ?) date depuis un moment, mais il est toujours bon de remettre le couvert.
Supprimer50 T, si ça se vérifie, serait une sacrée évolution pour un engin portant un canon de 130 ou 140 mm...! Pour les autres, en fonction de leur mission (?), la masse reste acceptable au regard de la protection nécessaire.
Toutefois, la configuration avec ce trio n'est pas définitive, des engins "non-pilotés" de moindre taille pourraient survenir.
C'est surtout nous, qui "convergeons"...
SupprimerMa compréhension du combat moderne est limitée mais il me semble qu’un véhicule blindé sans tourelle, celui du commandant de l’escouade, serait facile à repérer et donc, constituerait une cible de choix.
RépondreSupprimerMême si le champs de bataille devient de plus en plus transparent et les moyens d'identification plus performants, votre propos est un bon sujet.
SupprimerLes cibles de choix seront nombreuses et pas forcément celles que l'on pourrait croire avec l'accès dans la profondeur.
Toutefois, empêcher ou retarder cette identification n'est pas un luxe pour éviter la discrimination comme sur le VBCI-PC et autres engins remarquables...
Beaucoup de solutions existent, du natif à la tromperie.
Reste, aussi, à connaître le nombre, le niveau et la place dans l'unité et la "phalange" d'un engin de commandement au sein du MGCS (?).
La fusion des données, les IA, la connectivité, etc... peuvent diminuer et dispercer les décideurs et volumes nécessaires (spéculation).
Une chose est certaine, un PC en Ukraine est déplacé toutes les 6 heures pour assurer sa survie. Cela laisse à réfléchir.
Vous avez tout à fait raison, Pascal.
SupprimerD'évidence un char PC identifiable ( aspect, rayonnement électronique ..) va concentrer les attaques.
SupprimerOui, mais il y s des évidences qui échappent à certains, qui ne veulent surtout pas les voir ni en entendre parler.
SupprimerEt pourtant, elle existent, et ont même ont toujours existées ; depuis que les premiers véhicules blindés existent, et même depuis l'antiquité voire avant encore, on sait que neutraliser le chef adversaire ou ses moyens de commandements, peuvent déterminer à eux seul grandement l'issue d'une bataille (Certains devraient relire leur Sun-tzu illustré, et sortir un peu de leurs lubies technicistes, carrément aveuglantes !!)..
Quand on voit l'évolution exponentielle des capacités des drones et de l'IA, il faut se dire qu'un gros engin comme le MGCS est déjà obsolète au moment de sa conception. Le cycle industriel et l'entropie du système font que le zinzin est opérationnel au mieux une dizaine d'années après les premiers designs. Donc il est urgent de ne rien faire. que cherchons nous, arrêter Poutine ? Alors on tape dans du réaliste combat proven : artillerie longue portée, Himars, bombes sous munition, mines, une foultitude de mini drones autonomisés UAV et UGV. .. Un drone c'est 4 jours de durée de vie, donc vous êtes toujours dans la course. Au pire, pour les chars on conserve une réinterprétation moderne du Hetzer, un char embuscade presque consommable. En tout cas, il faut être agile et léger pour avoir le nombre et saturer le champ de bataille d'obstacles contre les "gros" : mines, obus, roquettes, munitions rôdeuses.
RépondreSupprimerLa guerre d'Ukraine devient une "impasse technique" avec les moyens disponibles d'aujourd'hui, même si la technique permet de maintenir un équilibre avec la masse. Une "rupture" est hautement souhaitée de part et d'autre avec ces moyens respectifs.
SupprimerLa formulation est relativement simple à comprendre mais terrible à vivre sur le terrain !...
Mener une guerre par procuration possède sont lot de contraintes et d'aliénations par ceux qui la font et de cynisme par ceux qui l'organisent.
C'est certain, le MGCS est bien loin de cette guerre et de son contexte. Quant au matériel qui serait nécessaire d'avoir pour contribuer utilement, nous ne l'avons pas ou en nombre suffisant. Le panel est grand avec, par exemple, pour les chars les "E-5 au E-100"... (boutade)
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Entwicklungsserie
Sinon, la faire nous-mêmes présente des risques entre pays "dotés" et ce n'est pas dans le programme de nos politiques, ni dans les préoccupations de nos concitoyens, pour le moment.
Nous verrons bien en 2045 avec le MGCS "E-Série", si elle doit perdurer (?).
La guerre en Ukraine est aujourd'hui une guerre d'attrition (En défaveur des ukrainiens.) par manque d'armes lourdes en nombre significatif du coté de l'Ukraine.
SupprimerLes mêmes armes lourdes, chars, VCI, artillerie, classique, LRU-Himars, missiles tactiques, antiaérienne, et leurs munitions en nombre suffisant également, moyens lourds du génie, que réclament les ukrainiens, depuis le début...
C'est à dire, depuis deux ans maintenant, et de plus en plus en vain apparemment et malheureusement pour eux.
Ce n'est pas l'emploi et l'utilité du char qui sont remis en cause en Ukraine, c'est même tout le contraire : Son manque d'un coté d'un parti est encore plus criant, et encore plus dramatique pour ces derniers.
Il faudrait vous renvoyer à il y a un an seulement, où on avait fait croire aux ukrainiens à l'arrivée massive de chars occidentaux. On sait malheureusement comme cela s'est finit, par manque de moyens au niveau suffisant.
Ce n'est d'une centaine de chars lourds occidentaux dont avaient besoin les ukrainiens pour avoir une chance de percer les lignes fortifiées russes, mais d'un milliers ; et de tout ce qui va avec évidemment.
Apparemment la "défense de nos valeurs" à des limites, financières, très facilement et rapidement atteintes ...
Il n'y a pas que les nôtres et pour des raisons différentes comme la politique intérieure, le manque de moyen qui se révèle, l'inertie industriel
SupprimerZut j'ai appuyé, ci-dessus, sur le mauvais bouton....!
Supprimer..., les lâchetés politiques et le nombrilisme des Nations.
Effectivement les Ukrainiens ont des soucis à se faire dans la mesure où les "supporters", voire les arbitres, découvrent les leurs.
Vous voulez des chars, ben il n'y en a plus en stock et nous manquons d'argent pour entrenir nos maigres dons. À voir dans quelques temps pour reprendre les affaires commerciales... :(
Attention tout de même a prendre en compte les aspects particuliers de la guerre en Ukraine qui ne doivent pas faire règle. La stabilisation du front est une conséquence des trous capacitaires de l'armée ukrainienne. D'autres scénarios sont possibles, voire probables, qui n'emportent pas les mêmes conséquences en matière d'équipements et d'organisation des forces . Le défi est d'avoir une armée capable de s'adapter efficacement à tous les scénarios probables.
RépondreSupprimerCe que confirme la guerre en Ukraine est la montée en puissance des drones et missiles, et d'une façon plus générale des vecteurs non pilotés. Cette guerre met également en exergue la transparence du champ de bataille, mais en la matière il faut être plus prudent, en raison de l'insuffisance de part et d'autre des moyens de frappe dans la profondeur .
RépondreSupprimerOui, se préparer à tous les formes de conflit, contre qui et avec qui, est nécessaire. C'est bien là toute la problématique de nos forces et de son usage par nos politiques.
RépondreSupprimerCelui de l'Ukraine qui pourrait être autre (?), n'est pas terminé et pas forcément représentatif, mais assez éclairant sur les évolutions des armements et de l'emploi.
La "profondeur" est un vaste domaine que nous pensions gérable par l'aérien et ses effecteurs, hors déni d'accès. Celui des "-40 km" est atteignable par l'artillerie "canon" et drones, au-delà cela va jusqu'à 500 km dans un premier temps. Là, même avec les moyens futurs (26 !?), il sera difficilement complet et suffisant pour l'AT.
Pour le moment, nous ne dépassons pas les 70 km avec 6 ou 7 LRU réellement opérationnels.
Les missiles balistiques (Pas forcément nucléaires , c'est même plutôt l'exception.) vont très très largement au delà des 500 km.
SupprimerLà aussi cela fait assez longtemps que cela existe (Faudrait mettre vos logiciels à jour !!). ;)
PS : Pas sûr qu'on est les munitions pour nos six - sept LRU seulement (100 fois fois moins que la petite armée polonaise : CENT !!!), actuellement.
Plus des "LU" en quelque sorte.
Pour abonder le "logiciel", Il n'y a pas que les missiles "balistiques" qui vont à plus de 500 km. Une simple trapanelle avec un moteur de tondeuse à gazon peut le faire. C'est à la mode !
SupprimerIl y a aussi les missiles de croisière et autres vecteurs hypervéloces avec ou sans charge nucléaire. Pour le savoir, "il faut attendre l'explosion", faute de l'intercepter et d'investiguer les débris (boutade ?).
Je n'aborde pas d'autres usages atypiques comme les super-torpilles, conteneurs ou bombe en kit pour spetsnaz et illuminés atomiques... Dès fois, les choses simples ont des effets surprenants.
Même si je ne suis pas Polonais et sans surenchérir sur les propos aigres et défaitistes de mon camarade de jeu "l'inconnu de Mourmelon"..., force est de constater que nous n'avons pas de moyens "terrestres" pour porter des coups dans la vaste profondeur, ni ceux suffisants pour nous en protéger. La Marine Nationale et l'Armee de l'Air et de l'Espace pourront-elles tout faire et dans quel contexte ? Elles pensent la même chose de l'Armée de Terre... Cette question pourrait être existentielle en interarmées.
Nos LRU sont une "anecdote" et un échantillon attendu par les Ukrainiens. Quid des 26 "systèmes" qui devront les remplacer ? Je suis favorable à un net renforcement de l'artillerie en général et la création de moyens de longue portée en particulier. De même, une "bulle de protection" multicouches ad hoc reste nécessaire. Des sous, en commençant par les développements nécessaires, sauf à acheter sur étagère !... :)
Le réarmement ne concerne pas que la démographie et l'industrie, il y a l'esprit et l'intention de la Nation.
La LPM a, donc, fort à faire dans son domaine. C'est à lire :
https://theatrum-belli.com/lpm-et-esprit-de-defense/
Chacun y trouvera ce qu'il veut bien y trouver, même le sommeil ou pas... :)
Le CEMAT parle de "convergences encourageantes" à ce sujet ...
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