On l'attendait depuis longtemps après plusieurs maquettes entrevues et des annonces d'essais imminents, la DRDO (Defense Research and Development Organisation) indienne a enfin dévoilé aujourd'hui le premier exemplaire du char moyen Zorawar au cours d'une cérémonie à laquelle les médias et de nombreuses autorités ont assisté. L'engin qui doit entrer en service en 2027, selon le calendrier rappelé par le directeur de la DRDO est le fruit de la collaboration entre cette dernière et la firme Larsen & Toubro. Les images diffusées à cette occasion permettent de découvrir les différents éléments de ce nouveau char qui incorpore quelques innovations intéressantes, tout en conservant un poids contenu.
La tourelle 3105 de John Cockerill retenue pour cet assemblage semble avoir subi plusieurs modifications lui donnant un aspect assez éloigné du modèle d'origine. Sur le côté droit un lanceur double permet la mise en œuvre de deux missiles antichars de facture locale NAG, dont le développement a débuté en 1988 et pour lesquels la DRDO attend toujours une décision de l'armée indienne. L'armement principal, est composé d'un canon lisse de 105mm ou de 120mm qui permettrait le tir de missiles antichars. Il est complété par une RWS (Remote Weapon Station) installée sur le côté droit du toit de tourelle. Le côté gauche de la tourelle pourrait recevoir des éléments de protection comme un système de protection active, dont le modèle est inconnu, ou un système de lutte antidrones. Le châssis qui serait inédit semble fortement inspiré de celui du K9 Vajra-T dont l'armée indienne dispose de plusieurs dizaines exemplaires. Ce châssis est doté de blindages latéraux réactifs ainsi que de blindages composites multicouches. L'engin qui revendique un poids de 25 tonnes disposerait d'un rapport poids puissance de 30 ch/t, largement supérieur à la majorité des chars en service lui garantissant une très bonne mobilité, en dépit de l'embargo allemand sur les moteurs. Confirmant une tendance de plus en plus répandue, le Zorawar repose sur des chenilles composites, contribuant de façon significative à la réduction du poids de l'engin.
L'armée indienne a commandé une première tranche de 59 chars et prévoit d'en acquérir un total de 354, destinés à rééquilibrer le rapport de forces existant dans la région du Ladakh où l'armée chinoise dispose déjà du Type 15 particulièrement adapté à l'environnement montagneux de la région. Selon les propos du directeur de la DRDO, le Zorawar a été conçu pour être léger, aérotransportable, facilement déployable tout en offrant une puissance de feu et des systèmes performants. Après le Type 15 chinois, le M10 Booker américain, le Zorawar confirme l'émergence d'une nouvelle génération de chars, plus légers, plus mobiles, et plus facilement déployables mais toujours à chenilles !
Même classe de masse que le jaguar, mais tellement mieux adapté pour la montagne... et mieux armé aussi... nos alpins ne refuseraient pas un petit troc...
RépondreSupprimerWhy not. Quel rapport avec le Jaguar?
SupprimerLe canon est du 105 rayé et non lisse
RépondreSupprimerIl est anniversaire lisse et le calibre n'est pas certain !
SupprimerC’est du 105 OTAN.
SupprimerLa question du calibre était ouverte jusqu’à l’attribution du programme.
optique du chef de char est de chez safran? comme pour le M10!
RépondreSupprimerOui la la tourelle 3105 est équipée de viseurs Paseo de Safran
SupprimerEt avec un peu de chance, le canon de 105 est un Cockerill made in Distroff (France) ! 😏
SupprimerBelle bête...les Indiens assurent tout de même...le calibre me semble léger mais vu l'environnement où il doit évoluer, au dessus le poids aurait été plus délicat à gérer...
RépondreSupprimerLe calibre de 105 mm sur ce type d'engin est parfaitement adapté aux chars moyens alignés en face (Type 15, de 36 tonnes.), eux même également équipés de 105 mm d'ailleurs.
SupprimerIl est même très largement suffisant : Du 90 ou même du 76 mm à munitions modernes actuelles le sont certainement tout autant ; en étant plus légers, avec plus de munitions embarquées, et d'autonomie donc, une capacité de tirs rapides en rafale pour le second en particulier, etc. Le 105 offre cependant des portées théoriques d'engagement un peu supérieures (Pour les engagements entre chars ; soi-disant disparus. Là aussi, les journalistes en quête de faux scoop....).
Par contre, face à un char lourd de combat principal terrestre ("MGCS" en anglais !!), oubliez tout de suite...
Un char, très léger pour le coup, pour équiper des unités légères spécialisées : 59 -354 à coté de 1700 T90 et quelques "Arjun", char lourd indien de 60 -68 tonnes, qui peine tant (ca dure depuis des décennies.) à voir le jour (Comme quoi le savoir-faire des chars est une capacité qui n'est pas donnée à tout le monde, très peu en possède réellement la maitrise, et qu'on devrait surtout bien entretenir : Malheureusement... Au lieu de la laisser si piteusement en plus, dépérir...), et autres 2400 T72 moyens.
RépondreSupprimer"très peu en possède réellement la maitrise" : Sept à huit (7-8) nations dans le monde en réalité actuellement.
SupprimerC'est à dire, moins que de nations possédant l'arme nucléaire ! C'est dire l'importance réellement stratégique de ce savoir-faire, et de cette armé (Et de tout ce qui va avec, cela va sans presque le dire.).
Une nouvelle occasion de rappeler que c'est un savoir-faire séculaire crucial pour nos armées et notre défense, si galvaudé, chez nous actuellement encore une fois ; en train de véritablement disparaitre si on ne fait rien ou pas plus qu'au jour d'aujourd'hui.
Une sorte d'AMX10RC (moderne.) ou de Centauro sur roues finalement, très peu blindé et protégé (Contre seulement les armes légères., niveau 4 OTAN ?).
RépondreSupprimerCe qui amène à une autre question, après le phénomène de mode des engins sur roues chers aux opérations de maintien de la paix de ces quelques vingt dernières années, ne serions nous pas en train d'assister au retour, en force, de la chenille ; dont est d'ailleurs symptomatique cette résurgence de cette ancienne catégorie au demeurant, dite des "chars légers" ?
"Une sorte d'AMX10RC (moderne.) ou de Centauro sur" chenilles ... Au temps...
SupprimerChez les indiens et leur voisins de Chine c'est des chars pour haut montagne donc des vehicules de niche ...
SupprimerJustement il n'y a pas que les indiens et les chinois, le phénomène est plus général, et plus large que la simple adaptation à la montagne, le M10 Booker comme rappeler ci dessus, ou un "certain" retour des chars légers -moyens, assez largement oubliés depuis trente voire quarante ans même, jusqu'à maintenant ; et de la chenille sur ce genre de plateforme ; qui avait tendance à être réservée à la roue ces dernières décennies (La vogue de ces vingt dernières années des "assaut gun" en tout genre équipés de 105 ou de 120 mm).
SupprimerLà aussi, encore un des premiers retours concrets de la guerre en Ukraine (En tous terrains par forcément favorables.) et dans un conflit aux forces relativement équilibrées, et non complètement dissymétriques.
Comme le retour d'un éventuel passage à du 130 mm par exemple ou à la toute priorité mise désormais sur a protection des forces tout azimut actuelle ; comme le grand retour de l'artillerie (Une véritable découverte pour certains.), de l'antiaériens, plus encore ; ou de la gestion des munitions par exemple encore et autres stocks et réserves nécessaires (Pour combler ne serait ce qu'un peu les "éventuelles" pertes.... Dans une guerre...).
Bref presque un changement complet de paradigme en fait ; ou un retour, éternel, à certains fondamentaux de toutes guerres, récemment oubliés après une interruption très momentanée, de deux dernières décennies.
Une caisse très décevante, très large dont on attend les résultats.
RépondreSupprimerUn lanceur anti-char en hauteur et un armement téléopéré sur le toit. Rien de mieux pour se retourner sur l’eau.
Les chinois doivent être impressionnés.
La largeur est due aux caissons latéraux, de protection, constitués de blindages réactifs, ainsi que des blindages composites multicouches ; qui renforce voire permette la flottabilité justement.
SupprimerCette largeur apparait un peu disproportion au regard de la hauteur de caisse (Là aussi basse = survivabilité...).
Pour le reste, hormis ces renforts latéraux, ce char léger semble dans les normes habituelles pour ce genre de blindés. (Avec plus de deux tonnes et demie gagnées par ses chenilles souples ; et près de cinq (tonnes.) sur un blindé équivalent sur roues.).
Ce qui en fait plutôt un char léger, rapidement déployable, en nombre, ou pour des milieux spécifiques, comme les zones montagneuses, voire forestières denses, plutôt convenable et réussi surtout pour une première production de la BITD terrestre naissante indienne...
En tous cas, on voit bien la compétitivité avec la Chine. Certains feraient bien de se réveiller ; plus qu'ils ne le font actuellement, sinon demain (Y compris en matière de marchés et de ventes.)...
Angle de fuite et bourrage des chenilles.
Supprimer@Anonyme8 juillet 2024 à 19:05
SupprimerCommentaire très constructif, et très argumenté encore une fois.
Continuez donc comme ça puisque ça vous amuse, à venir pourrir ce blog, et toute réflexion un peu intelligente, qui vous dépasse complètement manifestement (Mais quand on se contente de troller en même temps...).
Cette tourelle 3105, si elle peut effectivement gérer du 120 donnerait une option intéressante à un char léger/moyen en cas de rencontre impromptue avec un MBT.
RépondreSupprimerA fortiori si le 120 en question est un Ascalon (qui en 120 doit être plus léger qu'un actuel 120 d'ailleurs).
On voit avec l'Ukraine que ces duel de char sont devenus rares et qu'en plus d'autres éléments vont s'imposer dans la protection du char : ERA Composite plus léger et APS.
A priori, il n'est pas fait pour affronter ce genre de chars lourds (Evoluant rarement seul, en principe.).
SupprimerIl vaut mieux fortement éviter d'ailleurs : Le premier résisterait, très possiblement avec de nouveaux blindages modernes actuels (Sur les chars anciens rétrofités de 65, ou les entièrement nouveau de 55 (tonnes.), et sur l'arc avant évidemment.), à un tir, de 120 mm, alors que ce genre de char, léger, serait complètement détruit au moindre tir au but.
Là aussi, la rappel de quelques fondamentaux intemporels : Char lourd contre char léger...
Eventuellement comme chasseur de char embusqué, en défensive, mais ce serait complètement gâcher à la fois sa mobilité et ses capacités propres.
Un simple canon antichar ferait la même chose, pour beaucoup moins cher, dans ce genre de configuration spécifique uniquement défensive encore une fois.
D'où les missiles anti-chars sur le flanc de la tourelle...
SupprimerPas signé, dsl...
RépondreSupprimerMerci pour la vidéo. Pas tant large que ça finalement.
RépondreSupprimerIls auraient pu nous mettre du tout terrain, ou de l'amphibie pour le coup.
Sur le lien Wikipédia, il est intéressant de noter les participants de la catégorie "Concurrents contemporains" ; c'est à dire les constructeurs dynamiques, "volontaires" (Qui en ont la volonté...), qui ont le vent en poupe actuellement.
Quant au missile antichar vu ses caractéristiques et dimensions -poids c'est sans doute un vrai missile véritablement antichar ("Tir et oublie") pour véhicule blindé de ce type.
Une portée supérieure cependant lui aurait permis, comme le Hellfire par exemple ou le Spike-ER, de tirer en étant à l'abri d'un char adverse (Missiles lourds très longue portée, qui sont également des armements très utiles monté sur des hélicoptères...).
Tirer loin demande une reconnaissance et un ciblage déportés ou des systèmes autonomes avec AD ou capteurs performants.
SupprimerConsidérant la portée du déni d'accès et du manque de supériorité aérienne, l'usage de l'hélicoptère et ses missiles est remis en question pour cette fonction. Nous verrons bien les évolutions à venir (?).
Une chose est certaine, la SEAD/DEAD va devenir incontournable.
L'hélicoptère dit de combat a besoin d'armement le mettant relativement, à distance de sécurité pour tirer ses missiles antichar, ou ses roquettes, de préférence guidées (peu couteux.) au dessus et à l'arrière des lignes amies (A 7 à 10 km.) :
SupprimerLà aussi le grand retour de certains fondamentaux, et le début (On en est qu'au début.) de la grande démystification de certaines erreurs de doctrine, de certaines "errances", et impasses stratégiques et impensés plus ou moins volontaires, de ces dernières décennies "de la fin de l'histoire", et des "dividendes" "de la paix".