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dimanche 15 décembre 2024

SYRIE : LES UNS PARTENT, LES AUTRES ARRIVENT.

Pendant que les nouveaux maitres de Damas s'installent au pouvoir et que les troupes russes quittent le pays, le territoire syrien est déjà marqué par l'entrée d'autres forces armées provenant de pays voisins. Ainsi on a appris en début de semaine que des unités de l'armée turque équipées de véhicules Kirpi de BMC avaient franchi la frontière séparant les deux pays dans la région de Jarablous au nord du pays. La ville qui avaient déjà été le théâtre de combats entre les chars turcs et le forces kurdes est une étape importante pour les forces turques engagées en direction d'Alep afin de soutenir le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et son allié, l'Armée Nationale Syrienne. 

Le soutien turc a été réaffirmé aujourd'hui par la voix du Ministre de la Défense Yaser Guler. Répondant à une question sur l'éventualité d'une coopération militaire avec le nouveau gouvernement syrien, le Ministre a indiqué qu'Ankara était déjà engagé dans de nombreuses actions de formation et de coopération avec plusieurs pays et que la Turquie était prête à fournir une assistance militaire si Damas le demandait. Les différentes minorités présentes en Syrie auraient tout à craindre d'une éventuelle coopération dans le domaine sécuritaire entre Damas et Ankara dont elles pourraient être les premières victimes. 

KIRPI turcs en Syrie

La 210ème Division territoriale de Tsahal en charge de la région du Golan a déployé durant la semaine passée des unités dans la zone tampon située à l'intérieur du territoire syrien. Présentée comme une mesure défensive et temporaire par Tsahal, cette opération a vu l'engagement de quatre brigades et d'un certain nombre d'unités blindées qui pourraient demeurer sur zone si la situation sécuritaire l'exige dans les prochaines semaines. Parmi les unités blindées engagées, le 77ème Bataillon "Oz" qui opère sur Merkava IVM a atteint la localité de d'Umm Butana située à 12 km de la ville de Kuneitra sur la frontière israélo-syrienne. 

Au cours de cette opération, la 474ème Brigade territoriale "Golan" a mis la mains sur plusieurs postes de l'armée syriennes et s'est emparée des chars présents dans ces postes. Selon plusieurs observateurs les engins n'avaient pas été utilisés récemment. plusieurs chars israéliens ont été observés à moins de 20 kilomètres de la capitale syrienne.

A cette liste, il convient de rajouter le retour des troupes américaines à Kobane dans le Nord de la Syrie. Ce retour intervient moins de dix ans après leur départ de la localité syrienne à la suite de la première élection du Président Trump en 2016. On ignore le but exact de ce (re)déploiement américain dans la ville qui fut le théâtre d'une bataille entre les forces kurdes et le milices islamistes. Un convoi de plusieurs JLTV (Joint Light Tactical Vehicle) accompagnés de véhicules 4x4 a été vu hier  entrant dans la localité syrienne. 

Le Pentagone a profité de l'occasion pour diffuser des images de la compagnie de Bradley M2A3 appartenant à la Combined Joint Task Force -Operation Inherent Resolve (CJTF-OIR) déployés dans la région depuis l'automne 2020. Les engins américains (par ailleurs très appréciés des Ukrainiens) utilisés jusqu'à présent dans la lutte contre les groupes armés islamistes, restent selon le Pentagone un des moyens les plus puissants de la coalition face à d'éventuelles menaces. Ces images et leur commentaire ressemblent à un message destiné à tempérer les ardeurs de ceux qui voudraient s'en prendre aux troupes américaines, en attendant le 20 janvier...

T-55 syrien capturé par Tsahal(Photo Tsahal)

Hier, la 210e division régionale « Bashan » de Tsahal, chargée de la région du plateau du Golan, a commencé à déployer des forces dans la zone tampon à l'intérieur du territoire syrien, y compris au sommet du côté syrien du mont Hermon. L'armée israélienne a souligné que son déploiement dans la zone tampon est une mesure défensive et temporaire au milieu du chaos qui règne dans le pays après la chute du régime Assad, mais qu'elle pourrait finir par y rester longtemps en fonction de l'évolution de la situation. Les parachutistes et d'autres forces mènent des opérations défensives « pour prévenir toute menace », indique l'armée. Selon l'armée israélienne, des troupes sont déployées à des positions stratégiques spécifiques dans la zone tampon pour empêcher la présence d'hommes armés non identifiés dans la zone.//x.com/manniefabian/status/1866090517722767728

https://x.com/BabakTaghvaee1/status/1866488082624655864https://x.com/BabakTaghvaee1/status/1866488082624655864

Merkava du 7ème Bataillon blindé en Syrie

JLTV américains dans la ville de Kobane

Bradley M2A3 en Syrie (Photo Raymond Bovington)

8 commentaires:

  1. Les russes ne partent pas.

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    1. Oui vous avez mais ils replient leur dispositif !

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    2. Oui.
      Ils se replient sur deux bases.
      De même, la recomposition des alliances sera intéressante à suivre.
      Le Hezbollah gardera-t-il sa ligne d’approvisionnement avec l’Iran ?
      Des bruits indiquent que des druzes demandent leur rattachement au Golan sous protection israélienne.
      À voir

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    3. Il s'agit d'un seul village druze qui ayant fait le choix du régime Assad avait contribué à sa politique de terreur. Craignant un retour de bâton, il tente le parapluie israélien.

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  2. Les turcs sont la base arrière des djihadistes, sans laquelle rien de cela n'aurait été possible ; comme ils l'avaient initialement et pendant longtemps été avec daesh (Ils ont juste changé le nom de la franchise.) (Pour ceux qui ont la mémoire très courte. Bien que l'on en est pas trop parlé là non plus, "bizarrement".).

    Par contre pour les kurdes c'est un nouveau chapitre d'une nouvelle période difficile qui vient de s'ouvrir... ...Si certains s'interrogeaient encore réellement (?!), sur le sort réservé aux minorités.

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    1. HTS n'est pas djihadiste, en tout cas ne l'est plus. Issue en effet de Al Qaïda, l'organisation a choisi de combattre uniquement sur le plan syrien et a largement contribué à restreindre le champ de manoeuvre de Daesh (qui était de toute façon déjà en conflit avec Al Qaïda) en Syrie. D'après certaines sources, c'est HTS qui a communiqué aux Américains les coordonnées de Abou Bakr al-Baghdadi liquidé en 2019.

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    2. Bien sûr bien sûr.
      Compte là dessus et boit de l'eau, comme on dit chez moi.

      Et un concurrent de moins au passage.

      Il y a aussi des enquêtes qui démontrent que la positon actuelle "lissée", à destination de nos médias, des gentils libérateurs, comme ils disent dans beaucoup de nos médias, de la Syrie (Quid des kurdes encore une fois, et des autres minorités, et autre sort des femmes encore (Ou homosexuels d'ailleurs.)...) est une tactique assumée, conçue pour cela et même parfaitement élaborée en tant que telle (Je crois qu'ils ont même donné un nom à cela d'ailleurs, à cette stratégie : la "taqiyya".), l'approche "directe" ayant échouée.

      Ah la naïveté... Ils en viennent même à croire et à faire confiance à d'anciens terroriste reconnus !!! Et ça marche en plus !

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  3. Difficile dans cette région d'avoir une analyse durable. Entre le retour des empires et les royautés de potentats richissimes, les peuples devront choisir, si possible, et assumer.
    Les russes ont embarqué des moyens sensibles et coûteux en attendant. Apparemment, ils n'abandonnent pas pour autant leurs bases. Des "négociations" sont sûrement en train de se faire.

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