OU L'ON REPARLE DE LA MOBILITE MILITAIRE

Après des années d’atermoiements et d'escamotage des budgets prévus, la Commission Européenne remet à l'ordre du jour le sujet de la mobilité militaire pour lequel elle souhaite présenter à la mi-novembre un "paquet" contenant de plusieurs dispositions. Le but serait de simplifier les procédures et de faciliter les mouvements dans l'ensemble de l'UE. La France qui a connu par le passé des revers dans le domaine, demande à la Commission d'identifier rapidement des corridors de mobilité et de mettre en place une autorité de coordination qui garantirait la rapidité de déplacement vers l'est, des troupes et de leurs équipements. 
 
Cette entité ne pourrait qu'améliorer la situation actuelle, dans laquelle dix jours sont nécessaires aux autorités françaises pour se voir attribuer les autorisations nécessaires aux mouvements prévus, ce délai pouvant être réduit par l'existence d'accords bilatéraux avec certains pays. Les discussion estivales entre les États membres, les représentants de l'OTAN et les commissaires européens en charge de la Défense et des transports, ont permis de définir quatre corridors et d'identifier 500 projets prioritaires allant du renforcement des ponts à l’élargissement des tunnels ou la construction d'embranchements ferroviaires. La création d'une autorité de coordination permettrait également de limiter au maximum la discontinuité dans les mouvements et d'assurer la cohérence entre les différents pays. La réalisation de ces projets nécessiterait un investissement initial de 70 milliards d'euros qui permettrait d'adapter en urgence les corridors ferroviaires, routiers, maritimes et aériens. Ces bonnes résolutions apparaissent huit ans après la publication du rapport de l'OTAN sur le sujet et cinq après la décision de l'UE de sacrifier la politique relative à la mobilité militaire et réaffecter les 6,5 milliards initialement prévus pour ce dossier, en dépit de la demande du SEAE (Service Européen de l'Action Extérieure) de créer un Schengen militaire avant 2027 ! Une cacophonie et un tour de passe passe budgétaire qui traduisaient le peu d'intérêt des autorités européennes et des états membres pour cette question qui nous a placés dans une situation devenue critique. Le théâtre centre Europe longtemps négligé se rappelle cruellement à notre bon souvenir ! 

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