LES FUTURS LEOPARD 2A8 TCHEQUES CONFRONTES AUX DIFFICULTES BUDGETAIRES

Le ministère de la défense tchèque étudierait la possibilité de retarder l'acquisition des Leopard 2A8 commandés en 2023. Ce report serait provoqué par des contraintes budgétaires amplifiées par des revenus moins élevés qu'attendus et une réduction du budget consacré à la Défense. Selon les médias locaux, le chef d'état major des armées tchèque aurait recommandé dès le mois de novembre de retarder le programme d'acquiisition des Leopard 2 A8 en dépit de son approbation par le gouvernement tchèque et sa nature stratégique. Le projet initial d'un montant de 2,06 milliards d'euros prévoit l'acquisition de 77 engins dont 58 chars (44 fermes plus 14 en option) et de 19 véhicules de soutien. L'accord soigneusement étudié entre les deux gouvernements prévoit également la fourniture de Leopard 2A4 dont Prague a reçu en décembre dernier un troisième lot de 14 chars, permettant à l'armée tchèque de disposer de 42 chars Leopard 2A4 en 2026. Le budget initial de Défense atteignant pour la première fois depuis 20 ans 2% du PIB, a permis au ministère de la défense de recevoir en 2024, 6,89 milliards d'euros, devrait s'établir pour l'année à venir aux alentours de 6,6 milliards d'euros, alors que ce budget prévoyait une augmentation à 6,98 milliards d'euros.

PREMIERES INFOS BUDGETAIRES POUR L'ARMEE AMERCAINE

Comme chaque année à pareille époque, les premières informations relatives au contenu du prochain NDAA (National Defense Authorization Act) publié par le Comité qui donne au gouvernement fédéral le droit d'établir le budget et de fixer les dépenses du Département de la Défense, permettent d'entrevoir le budget dévolu pour la prochaine année fiscale ainsi que le financement accordé à quelques programmes clés. D'un montant global de 874.2 milliards de dollars, soit 32 milliards au-dessus des souhaits exprimés par le Président Biden, le NDAA fixe les effectifs de l'armée de terre à 452000 hommes auxquels s'ajoutent 325000 personnels pour la composante terrestre de la Garde Nationale et 174800 réservistes. Concernant les programmes, la modernisation du M1A2 bénéficierait d'un budget de 1,2 milliards, supérieur aux 698 millions demandés. Une partie de cette somme devrait être allouée à l'amélioration des capacités des chars en service, même si le document envisage l'abandon du développement de la version SEPV4 au profit du programme M1E3. Le déroulement du programme OMFV (Optionally Manned Fighting Vehicle) est maintenu avec l'utilisation de prototypes virtuels qui doivent permettre de réduire les couts et les délais d'évaluation et d'intégration des nouvelles technologies. Ce programme devant se poursuivre parallèlement à la modernisation des Bradley en service. La modernisation du M109, le programme PIM (Paladin Integrated Management) le NDAA autorise l'armée américaine à dépenser 604 millions de dollars pour l'acquisition de nouveaux systèmes, soit 205 millions de plus que la demande initiale. Ce document devrait donner à l'armée américaine les moyens de maintenir sa capacité opérationnelle, sans négliger les adaptations requises pour permettre aux différents systèmes d'armes de demeurer efficaces et de pouvoir les adapter aux menaces actuelles et futures.

DES CHIFFRES ET DES CHENILLES

Outre Atlantique, de récentes publications officielles ont permis de découvrir l'importance des sommes engagées dans la défense américaine. La composante blindée n'échappe pas à cette tendance, avec la communication par le Government Acountant Office (GAO) du cout unitaire d'un M1A2C (ou SEPV3) évalué à 12.5 millions de $, pour 768 chars en cours d'acquisition par l'armée américaine. Autre chiffres communiqués par le Congressional Budget Office pour les véhicules de combat terrestre.  Se basant sur les plans élaborés par l'armée américaine, cet organisme a estimé que d'ici 2050, le cout moyen d'acquisition des véhicules de combat terrestre sera de 5 milliards de $ par an, soit 4,5 milliards de $ pour l'achat et 0,5 milliards de $ pour la Recherche et Développement. Plus de 40% des sommes prévues seront affectés au char M1, pour l'acquisition de la version A2C et le développement de la prochaine  évolution du char. Outre cet engin, les couts mentionnés incluent l'acquisition du remplaçant du Bradley par le Optionally Manned Fighting Vehicle, du M113 par le Armored Multi Purpose Vehicle et celle du Mobile Protected Fire en cours de test au sein de la 82è Airborne. Enfin, l'armée américaine envisage le développement d'une plateforme téléopérée (Unmanned Decisive Lethality Platform) qui pourrait éventuellement remplacer le M1, et dont aucun cout n'est encore connu. Ces projections réalisées par des offices gouvernementaux restent soumises aux aléas budgétaires, même si l'administration Biden a d'ores et déjà exprimé son souhait de voir budget du Pentagone atteindre 715 milliards de $ pour l'année fiscale 2022.