Le ministère tchèque de la Défense a annoncé aujourd'hui qu'aucun des trois engins proposés pour le remplacement des BVP ne répondait aux exigences fixées pour cet appel d'offres mettant au fin au processus d'acquisition en cours. Les autorités tchèques ont précisé que cette décision a été prise à l'issue des travaux du comité de 15 experts qui a procédé à l'étude des offres reçues pour ce marché. Selon ce comité, les offres présentées par Rheinmetall, GDELS et BAE Systems ne peuvent être évaluées en raison d'inexactitudes et de manques constatés dans les données techniques fournies, ainsi que des informations incomplètes à propos de la coopération avec l'industrie tchèque. Les sociétés concernées ont été informées ce jour de l'arrêt des évaluations.
Ce marché pour lequel le Lynx KF41, l'Ascod 2 et le CV90 MkIV étaient en compétition prévoyait la fourniture de 210 VCI chenillés pour un montant de 2 milliards de dollars, dont 40% devaient être investis dans la BITD tchèque. Les livraisons des premiers engins initialement prévues en 2022 avaient été reportées à 2026 suite à plusieurs retards dans le déroulement du projet. Débuté en 2016, en vue d'équiper la 7ème Brigade blindée, afin de constituer la brigade lourde
recommandée par l'Otan, ce programme avait permis de présélectionner en 2017 quatre engins, à savoir le Puma et les trois concurrents actuels. En 2019, les exigences techniques furent totalement remaniées par les autorités tchèques, entrainant le retrait du Puma de la compétition. En dépit des déclarations du ministre tchèque de l'industrie, les trois engins restants ont été évalués à partir du mois de mai, avant le lancement formel de l'appel d'offres et la remise des propositions par les trois sociétés en lice. En raison des dissensions existantes entre le ministère de l'industrie et celui de la défense au sujet de
la participation des industries locales dans le projet, la décision d'attribution du marché avait été reportée après les élections législatives d'octobre. Les soumissionnaires désireux de répondre aux préoccupations du ministre de l'industrie avaient réaffirmé leur volonté de porter le niveau de participation de l'industrie tchèque au-delà des 40% initialement requis. . Les autorités tchèques n'ont fourni aucune précision sur les conséquences et les suites de cette décision, qui met hors-jeu les trois meilleurs VCI européens du moment. La décision tchèque pourrait également avoir des
conséquence sur le choix du voisin slovaque engagé dans une procédure
similaire mettant aux prises les mêmes engins. Cette annulation un peu soudaine de la procédure en cours pourrait être la première conséquence de la défaite électorale en octobre dernier du Premier Ministre Andrej Babis qui a entrainé la formation d'un nouveau gouvernement. Une exclusion définitive de ces trois VCI d'un futur marché, obligerait les autorités tchèques à se tourner vers des solutions plus exotiques, comme l'AS-21 sud-coréen, le Hunter singapourien ou des engins de seconde main comme le Bradley américain, financièrement plus abordable grâce au mécanismes des FMS (Foreign Military Sales), à moins qu'un accord de gré à gré entre le gouvernement tchèque et un de ses homologues européens ne soit trouvé pour le remplacement des BVP2, devenus obsolètes.
2 milliard de dollar pour 210 VCI cela fait 9.5 million de $ pièce, il y a quelque chose qui ne vas plus, un VCI doit être abordable pour pouvoir être disponible en grande quantité.
RépondreSupprimerune simple mine à 200$ peut détruire un équipement de 9 millions!!!
la demande de 40% de sous-traitance locale est énorme vu que les parties les plus chères sont des équipements qui sont difficile à sous-traiter: canon, conduite de tir moteur suspension etc
2 millard de $ diviser par le prix d'un 4 X 4 blindé type forteress de arquus, cela fait 4000 forterss......
Soit 8,2 millions d'euros, sachant que ce genre de contrat comprend généralement le MCO pour plusieurs années, les pièces détachées, voire une partie de la formation et autres encore. Il faudrait connaitre le coût réel de fabrication "sortie d'usine" ; ici probablement dans les 6 millions d'euros, dont une bonne moitié pour l'électronique, le reste pour l'armement, la caisse, la motorisation, et le blindage ne coutant pas si cher en eux même : Le Namer, de 60 tonnes, surblindé au niveau des meilleurs chars lourds actuel, ne coute par exemple qu'environ 2,5 millions d'euros (chez eux la protection de leurs soldats n'est pas un vain mot !!).
SupprimerPS : si ce coût vous étonne, attendez de voir au final celui de notre automitrailleuse "Jaguar", vous n'aller pas être déçu ...
Il y a le Namer israélien ... Peu probable certes, mais moins cher, et mieux protégé que ses concurrents occidentaux. Combat proven avec des résultats remarquables. Ce serait un sacré pied de nez a certains industriels bien assis dans leurs certitudes.
RépondreSupprimerRah mince ! Ça aurait été intéressant de voir le vainqueur de ces trois VCI lourds... Tant pis...
RépondreSupprimerPour un peu on aurait pu avoir la Puma, le KF31, et le KF41 !!
Supprimer"Bizarrement" les allemands multiplient les VCI moyens-lourds (ils ont sans doute compris les demandes futures majeures (Europe, US, et autres.) des marchés de l'armement.), alors que nous multiplions les gammes de véhicules médians à roue !!!! Comme une sorte de, très mauvaise, répartition des rôles, non dite (plus subie que planifiée, et plus encore que réfléchie, chez nous...) (ils font aussi toute la gamme étendue, dans le 8 x 8 supérieur, du Boxer, cependant.).
le KF31 et le KF41 sont le même produit le Lynx de Rheinmetall avec des blindages différents.
RépondreSupprimerLe Puma est un produit Krauss Maffei (KNDS) avec une tourelle Rheinmetall.
Nexter (KNDS) peut donc proposer à l'armée de terre Française Un Puma équipé d'une tourelle de 40mm CTA ou d'une tourelle de 25mm Nexter (ou autre).
quand au BOXER il s'agit d'un produit fait entre Krauss Maffei et Rheinmetall, KNDS peut proposer un BOXER avec une tourelle Nexter.
le BOXER qui est en production en UK , voit sa caisse produite par le groupe WFEL bien connu dans le monde des ponts militaires, WFEL appartient à 100% à KNDS.....
KNDS peut donc proposer aussi des ponts à nos armées....
la notion de BITD par nationalité ne veut plus rien dire, il faut accepter que toutes les grandes entreprises de défense ont des intérêts qui dépasse nos frontières et que ce n'est pas nos petits budgets qui les fonts travailler.
il est fort à craindre que ces entreprises soient hors contrôles, quand l'on voit le prix des équipements qu'ils proposent l'on comprend que leurs intérêts est avant tout de faire des bénéfice; toujours plus chères toujours plus compliqués pour que le MCO rapporte le plus sachant que les services de maintenances des armées sont dépassées et qu'ils auront des contrats de maintenances et cela sans concurrences
Oui enfin ce serait quand même bien qu'un Français sache refaire des trains chenillés, car knds c'est bien beau mais ça sent quand même un peu l'arnaque pour nous dans la durée...
Supprimer@ penandreff, tout à fait d'accord sur votre dernier paragraphe, le Politique, comme dans d'autres domaine, a actuellement totalement lâché les rênes (quoi qu'ils essaient encore d'en dire.) en matière de politique d'équipement militaire, éminemment stratégique et même géopolitique, et d'intérêt général (national évidemment, sinon quoi d'autre, en matière d'intérêts généraux ?).
SupprimerPar contre, justement, il faut justement revenir à la notion de BITD nationale, en France, comme ce qui se fait, néanmoins, partout ailleurs :
Vous croyez peut être que les allemands, les américains, ou les autres, n'en sont pas parfaitement conscient ?
Qu'ils ne cherchent pas à privilégier leurs industries nationale (même en faisant de l'export, quitte même à construire en partie à l'étranger.) ?
Là aussi, il faudrait sortir de notre angélisme "européiste", germanophile, en réalité, et de notre grande naïveté actuelle...
Sinon en effet à force que notre BITD nationale terrestre française n'en finissent pas de se faire tailler des croupières.
Non, le fait, que nous soyons actuellement totalement sorti du segment lourd, prépondérant, de haute et de moyenne intensité, n'est pas inéluctable :
Cela dépend justement et précisément de Volonté Politique ; et de reprise en main Politique de ce sujet, éminemment régalien évidemment.
C'en est même le cœur même, l'ultime noyau agrégateur, du régalien, que l'on est ainsi en train, malgré tous les discours politiciens, de façade (voire même de "distraction"!!), d'abandonné, de brader, et de laisser partir.
PS : Certes on peut vous concéder que le "climat" actuel n'est pas à cette reprise en main, indispensable : Bien au contraire ; c'est même exactement tout le contraire, actuellement ; jusqu'à encore la prochaine crise sérieuse...