Global Force 2023 (28-30 mars 2023) organisé par l'AUSA (Association of the United States Army) sous forme de symposium et d'expositions se déroule en ce moment à Huntsville en Alabama, après plusieurs années d'interruption liée à la pandémie de COVID. Moins médiatisé que le Salon AUSA qui s'est tenu en octobre dernier à Washington, Global Force 2023 permet néanmoins aux militaires de faire le point sur les sujets du moment et aux industriels de présenter de nouveaux équipements ou de nouvelles évolutions d'équipements existants. Le thème de cette édition est "Designing and Sustaining the Army of 2040"
Parmi ceux-ci figure l'engin téléopéré médian TRX développé par GDLS (General Dynamics Land Systems) équipé de plateforme RIwP (Reconfigurable Integrated-weapons Platform) en configuration SHORAD (Short Range Air Defense). La RIwP développée par la firme MOOG déjà adoptée sur le Stryker SHORAD est présentée à Huntsville dépourvue de son lanceur M229 prévu pour le tir de deux missiles Hellfire Longbow. Conservant son canon Bushmaster XM914 de 30mm et la mitrailleuse M240 de 7,65mm la RIwP reçoit deux lanceurs Raytheon contenant chacun quatre missiles Stinger. Le TRX d'un poids total de 10 tonnes devrait figurer parmi les concurrents du projet RCV-Medium (Robotic Combat Vehicles) pour lequel l'armée américaine souhaite lancer dès 2024 une compétition entre les différents prototypes et qui pourrait être dotée d'un budget de 142 millions de Dollars. Au moment où le concept de plateformes multiples reste envisagé pour les futurs engins de combat, le TRX en version SHORAD pourrait constituer un outil précieux pour la défense des unités blindées en mouvement.
Le TRX de GDLS équipé de la RIwP de MOOG.
Northrop Grumman présente à Huntsville la prochaine génération de ses canons à chaine Bushmaster annoncé par ses concepteurs comme plus léger, plus stable et doté d'un recul moins important. A côté des canons de différents calibres (dont le XM913 de 50mm destiné au programme OMFV) Northrop Grumman expose également de nouvelles munitions conçues pour l'engagement de la prochaine génération de menaces aériennes. Northrop Grumman est le premier fournisseur mondial de munitions réelles et d'entrainement avec plus de 5 millions de munitions produites ces cinq dernières années. Environ 20000 canons Bushmaster sont actuellement en service dans le monde.
Canons Bushmaster et munitions (Au premier plan le XM 913 de 50mm) |
On n'arrête pas le progrès...
RépondreSupprimerLa tendance est à "droniser" tout ce qui peut l'être pour éviter d'avoir des hommes sur le terrain et au feu. De nombreuses interrogations demeurent sur l'emploi, y compris avec les IA et les difficultés techniques comme les transmissions et le traitement des données.
L'interarmes n'est déjà pas simple, alors "l'intermoyens" téléopérés ou automnes dans la manoeuvre ne va pas simplifier les choses.
J'imagine qu'au-delà de la simulation, les expérimentations tactiques nous en apprendrons plus, y compris sur la résilience et le MCO de ces matériels.
Je ne retrouve plus le lien, mais j'avais lu une analyse qui montrait qu'il fallait plus d'humains pour s'occuper d'un système "dronisé" qu'un système standard. Et que finalement le seul vrai avantage était de ne pas exposer les personnels aux feux de l'ennemi.
SupprimerEh oui, mon cher kamelot, la sur-sophistication, qui pose plus de questions qu'elle résout réellement de problème (elle a même plutôt tendance à en créer de nouveau (hors cas très spécifique.).), après les armées "échantillonnaires" (de démonstration, commerciale) va finir par nous faire aboutir à des armées bonzaï, la prochaine étape sans doute ; si on suit le rythme actuel...
SupprimerNous sommes entièrement d'accord, sur ce point 😮 !
On peut rajouter des moyens automatisés (généralement excessivement couteux par rapport à ce qu'ils apportent réellement, sur le terrain !!!), pouvant facilement être leurrer et contournés par la créativité humaine en général :
Rajouter donc un défaut assez récurant actuel de négliger l'intelligence de l'adversaire, qui fait régulièrement perdre ses guerres même à la première armée du monde ; très loin devant toutes les autres, et pourtant...
Toute chose, qui devrait au moins nous amener à nous interroger sur le modèle suivi actuellement encore une fois...
"Et oui", nos moyens sont la conséquence de notre histoire récente et prévisible, en fonction de nos "facilités" financières et l'adhésion de la Nation.
SupprimerLa politique politicienne et industrielle sont aussi des facteurs importants. La professionnalisation des armées est une amélioration qualitative et politique pour l'emploi des forces. La "masse" réclame une autre approche dont la conscription ou une formule similaire. Ce n'est pas gagné, surtout avec une fausse bonne idée, comme par exemple:
https://www.lopinion.fr/politique/lelysee-renonce-a-rendre-le-snu-obligatoire
La guerre en Ukraine que nous faisons économiquement ne préfigure pas forcément les prochaines. Bien d'autres menaces symétriques, asymétriques et hybrides voire atypiques, avec ou sans chars (téléopérés ?), sont à nos portes et au-delà, bien au-delà...
Les Poutine, Xi Jinping, Kim Jong-un et autres "fous de dieux" ont quelques idées sur le sujet... et nos "amis" ne sont pas en reste.
C'est tout le dilemme des choix à faire pour notre défense et, si possible, maintenir nos existences actuelles.
Maintenant il est toujours possible d'envisager une autre manière "rustique" de se défendre des hordes barbares qui "viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes"...en dotant chaque citoyen(ne) d'un lance-roqette AC, d'une ceinture explosive (pour un effort ultime) et en minant nos centrales nucléaires (!).
Certains idéologues y ont réfléchi depuis longtemps. :)
Ceci dit, il faudra bien songer au remplacement, à terme, de nos Leclerc et ses nombreux moyens associés.
Un autre dilemme en perspective avec possiblement des choix douloureux.
@Stick,
SupprimerEn effet les premières études sérieuses, montrent déjà que les systèmes robotisés réclament un environnement et une assistance considérables.
La moindre mule, sans parler de son coût (ses coûts : MCO et autre.), si elle n'est pas arrêter par le premier obstacle naturel (branche d'arbre au sol, fossé, muret, etc.) devra être accompagné de toute une logistique propre (voire d'autres mules "d'assistance" !)..
Cette fuite en avant technologique est un non sens. Le serpent n'en finit pas de se mordre toujours plus la queue, le système de tourner en rond, dans un très beau cercle vicieux ; et nos adversaires (talibans, contrebandiers sahéliens, etc.) de rigoler.
20000 canons bushmaster dans le monde... Même si c'est sur plusieurs calibre, c'est pas demain la veille qu'on arrivera à placer le 40 mm CTA comme calibre OTAN. Surtout avec l'arrivée du 50 mm et l'existence du 40 mm classique, 35 mm et 30 mm, ...
RépondreSupprimerCe sont les USA qui déterminent souvent les calibres, normes et moyens de l'OTAN...
SupprimerLa France est une "exception" avec l'AUF1, l'AMX-10 RC... et le CTA-40. Donc, rien de neuf et l'interopérabilité ne veut pas dire soumission. Bien sûr, cela a un prix...
L'AuF1 c'est du 155 mm, l'AMX10RC c'est du 105 mm, calibres définis par les européens (non anglosaxons) et repris ensuite par les américains ; comme la plupart des grands systèmes d'armes.
SupprimerCes derniers n'ont rien inventer en matière militaire en fait, mais c'était il y a longtemps.
Aujourd'hui c'est en effet "l'OTAN" (ça sert précisément à cela et presque uniquement à ça.), qui défini ce qu'on doit acheter.
PS : Le 40 mm CTA, c'est juste pour faire du fric et pour raquetter encore plus les gogos politiciens inavertis.
Très vieux calibre antiaérien classique également cependant.
L'étui combustible de l'Au-F1 et le 105 de l'AMX-10RC ne sont pas aux normes OTAN.
SupprimerLes industriels qui ne font pas de bénéfices disparaissent, subsistent sous perfusion étatique ou sont phagocytés par d'autres groupes, y compris étrangers...
Sinon, il faut acheter sur étagère et ailleurs en renonçant.
C'est un choix...
Bien d'accord sur l'une des fonctions de l'OTAN avec ses normes sous influences.
Ou produire du matériel militaire utile, et “utilisable”, et pas des jouets de luxe, précisément et justement subventionnés comme vous dites (ça ressemble de plus en plus à ça : “Du maintien”, hors sol, sous perfusion.), pour émirs richissimes ; ou vaches à lait à dividendes...
SupprimerCela fait penser un peu au crédit recherche, que les entreprises sont obligé de dépenser, souvent dans du grand n'importe quoi, pour qu'il soit renouvelé d'une année sur l'autre :
Je ne sais pas où on va comme ça en matière de défense, et autres, mais on y va bel et bien, malheureusement.