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lundi 10 mars 2025

UN PROGRAMME TITAN 2.0 AVANT UN INDISPENSABLE AGGIORNAMENTO !

Les derniers développements du conflit ukrainien et de sa résolution alimentent  depuis plusieurs jours les rumeurs d'un possible sursaut budgétaire en faveur des forces armées. Ce rebond qui pourrait porter les dépenses de la France dans le domaine à 100 milliards d'euros par an, somme qui "constituerait le poids de forme idéal pour les armées françaises" selon Sébastien Lecornu, donnerait donc à nos armées un budget double de celui dont elles disposent aujourd'hui. L'atteinte de ce chiffre pourrait passer par l'attribution d'un budget de 68 milliards d'euros par an  à  l'horizon 2030, fin de l'actuelle Loi de Programmation Militaire (LPM). Même si l'on ne sait pas très bien comment une telle augmentation pourrait être financée au vu de l'état de nos finances publiques, une telle manne suscite déjà de nombreuses convoitises en interne et son attribution pourrait faire l'objet d'arbitrages dans lesquels les arguments de l'armée de terre pourraient se révéler insuffisants, en  dépit de son rôle essentiel dans les opérations, étant la seule armée capable de conquérir et de tenir le terrain.

Sans attendre les annonces officielles, plusieurs lobbies se sont donc mis en ordre de bataille pour tenter de faire attribuer à leur "sponsors", une  part du gâteau plus importante que celle du voisin, instillant pour ce faire des notions visant à renforcer l'image de telle ou telle entité sur un futur champ de bataille. Face à cette manoeuvre, l'armée de terre ne semble disposer que de peu d'arguments en termes de projet et de programme, susceptibles de faire pencher la balance en sa faveur, surtout quand ses challengers se nomment Porte-Avions Nouvelle Génération (PANG) ou Rafale. Cette relative pauvreté argumentaire semble condamner toute tentative de lobbying en faveur de l'armée de terre, et ce  au moment où la majeure partie du conflit ukrainien et de sa résolution se joue sur terre. Face à ce "vide" l'armée de terre ne manque portant pas d'atouts pour faire valoir sa spécificité et son importance, mais pour cela elle doit aussi procéder à un véritable aggiornamento de sa pensée en vue de la réorienter concrètement vers le théâtre Centre-Europe et l'engagement en haute intensité. 


En 2030, année à laquelle la LPM actuelle devrait se terminer, l'armée de terre devrait avoir reçu 160 Leclerc rénovés, 1437 Griffon, 238 Jaguar et 530 Serval. Des engins de nouvelle génération dont la conception reste cependant marquée par la logique interventionniste en vigueur dans l'armée de terre depuis la chute du mur de Berlin. Si le programme Scorpion reste un incontournable pour l'équipement de l'armée de terre, une accélération du programme Titan dédié au renouvellement du segment de décision doit être envisagée dès aujourd'hui. Comme Blablachars l'a déjà écrit, l'année 2025 est capitale pour cette partie de nos forces, qui souffre depuis trop longtemps d'une désaffection dont les conséquences commencent à inquiéter certains. Ce programme Titan 2.0 permettrait à l'armée de terre d'envisager (enfin) la création d'une véritable force blindée mécanisée dont les engins n'auraient pas pour seul atout leur capacité à embarquer à bord d'un A 400M. En l'absence  de productions nationales, l'équipement de cette force Titan pourrait se faire par le biais d'achats sur étagère effectués dans un cadre européen. Ces acquisitions pourraient être réalisées par la publication d'appels d'offres, de mise en concurrence des offres, d'évaluation des engins retenus avant une décision finale dans laquelle les couts de possession et de maintien en condition seraient prise en compte ab initio. Loin d'ébranler la souveraineté nationale, déjà largement mise à mal dans de nombreux domaines, ce processus pourrait parfaitement profiter aux industries nationales, par le biais d'une francisation des matériels choisis ou l'établissement d'accords de production. L'objectif de ce programme pourrait être la création d'une première brigade lourde à l'horizon 2030, avant celle d'une véritable division blindée à l'horizon 2035, ces deux unités étant évidemment interopérables avec les unités alliées. Ce calendrier serait compatible avec les projets de nos alliés (Allemagne, Italie), son étalement pluriannuel pourrait se traduire par la signature de contrats cadres permettant de commander les matériels concernés à un rythme cohérent et dans une enveloppe financière définie, ce dernier point pouvant limiter les éventuels dérapages budgétaires, trop souvent constatés dans les programmes d'armement. 

Sur le plan politique, le lancement d'un programme Titan 2.0 associé à la création d'un véritable segment de décision permettrait d'accroitre notre crédibilité dans le cadre d'un hypothétique engagement en coalition, auxquels beaucoup se raccrochent aujourd'hui pour justifier l'absence de moyens lourds et les choix de l'armée de terre en matière d'équipements. Les récents refus polonais, allemand et italien de s'engager en Ukraine en l'état actuel des choses, ainsi que les difficultés britanniques, qui ne disposeraient actuellement que de 20 à 25 chars Challengers disponibles, doivent donc nous inciter à revoir notre place dans une coalition multinationale, dont la mise sur pied serait évidemment liée à des aléas politiques. Cette réflexion doit nous conduire à renforcer de façon concrète et effective notre composante blindée mécanisée, qui doit être considérée comme un outil indispensable pour garantir notre crédibilité et asseoir nos ambitions en matière de commandement. La dissuasion nucléaire, que certains aimeraient voir partagée avec les pays européens alors considérés comme des "intérêts vitaux", ne peut se concevoir sans l'existence d'une force conventionnelle puissante. Les années d'intervention nous ont tenu éloignés du fait nucléaire et de cette évidence, qui revient aujourd'hui en force avec le retour des empires et la multiplication des puissances nucléaires hostiles comme le Pakistan, la Corée du Nord ou demain l'Iran. 


Une telle force conventionnelle serait donc composée de véhicules blindés chenillés dont certains pourraient être acquis sur étagère selon le processus évoqué plus haut. Ce pourrait être le cas pour l'acquisition d'un véritable Véhicule de Combat d'Infanterie (VCI) chenillé, déclinable en plusieurs versions, pour des capacités de feux dans la profondeur, roquette et canon dont le remplaçant de l'AUF1, des engins du Génie pour succéder à l'EBG (en lieu et place de l'Auroch) des engins de franchissement ou encore des engins de défense sol-air sans oublier l'incontournable volet logistique. Dans ce dernier domaine, les vecteurs nécessaires doivent être équipés de cabines blindées et de systèmes d'auto-défense afin de permettre leur engagement dans des opérations de haute intensité. Enfin, le char autour duquel cette force serait articulée pourrait être le Leclerc Evo doté de technologies matures comme l'Ascalon, la capacité de mise en oeuvre de drones aériens et terrestres, ou encore une motorisation hybride. L'ensemble des engins cités (à l'exception des vecteurs logistiques) seraient des engins chenillés modernes, dont la mobilité stratégique pourrait être améliorée par la mise en service de moyens dédiés et suffisants et dont la mobilité tactique contribuerait encore plus au renforcement de leur survivabilité et à l'accroissement de leur létalité sur un champ de bataille saturé par les menaces tridimensionnelles et omnidirectionnelles. Certains considéreront ces suggestions comme une sorte de lettre au père Noël, dont la réalisation ne sera jamais effective. Pourtant un tel programme, véritablement fédérateur pour  l'armée de terre ne nous renverrait pas dans le passé mais au contraire nous ferait entrer de plein pied dans la guerre de haute intensité. Il est nécessaire que l'armée de terre procède dès maintenant à un véritable aggiornamento de sa doctrine, pour se doter d'un véritable segment de décision, force conventionnelle puissante dont l'engagement ne relèverait plus que de la gesticulation politique, mais serait le véritable symbole de la détermination de notre pays. Sans  attendre "ces lendemains qui chantent"  budgétaires, l'armée de terre peut dès aujourd'hui témoigner de sa volonté de faire son segment de décision une véritable priorité. 


Elle doit pour cela redonner aux équipages, les moyens de s'entrainer et de servir leur engin en toutes circonstances. Il faut redonner du potentiel à nos chars, ce qui passe certainement par une renégociation des contrats de soutiens et l'abandon définitif de la funeste Politique d'Emploi et de Gestion des Parcs (PEGP) qui a coupé le lien entre les équipages et leur engin. Ce potentiel doit se traduire par une augmentation du temps passé par les équipages à bord de leur engin, des heures indispensables à l'acquisition et au renforcement des savoir faire techniques et tactiques. Dans le domaine du tir, une augmentation sensible et surtout réelle des allocations annuelles doit permettre à tous les membres d'équipages d'engins blindés de mettre en oeuvre l'armement de façon régulière dans des cadres tactiques adaptés. Il serait peut être temps de reprendre ou poursuivre le développement d'un Obus Flèche d'exercice (OFLEX) un temps envisagé mais jamais adopté, comme la munition polyvalente dont l'utilité ne semble plus à démontrer, comme on peut le voir en Ukraine ou en Israël. En prenant dès aujourd'hui ces mesures, l'armée de terre démontrerait ainsi sa détermination à s'engager résolument dans le mouvement initié par le conflit ukrainien auquel elle doit participer, sous peine de se trouver en difficulté dans les années à venir. 

Nous vivons un basculement stratégique au moins équivalent à celui provoqué par la chute du Mur de Berlin, qui avait conduit à la constitution d'une armée expéditionnaire et à la destruction de notre composante blindée mécanisée. Il nous faut désormais la reconstruire en commençant dès maintenant ! 2025 est bien un année capitale

27 commentaires:

  1. C'est la menace russe qui explique la volonté de renforcer notre Défense. Or la première intervention de S Lecornu fut de considérer qu'il fallait étoffer le nombre de nos frégates et celui des Rafale. Il est indéniable certes que leur nombre est insuffisant, mais aucun propos sur la faiblesse de notre défense AA ou de l'absence de LAD performante, dont la nécessité absolue a été mise en valeur par le conflit ukrainien . La France est hors de portée d'une menace terrestre mais pas hors de portée de missiles balistiques, de croisière ou de drones. Aucun mot sur la nécessité absolue de créer une force blindée puissante et cohérente si nous voulons soutenir les pays Baltes, la Moldavie, la Géorgie, la Roumanie...ou dissuader Poutine d'y tenter un coup de force. C'est la-bas que la menace s'affirme, pas dans la zone indo pacifique, chasse gardee des US, qui alimente les phantasmes de quelques amiraux bien en cour, et leur rêve de disposer d'un unique porte avions quasiment aussi gros que les 14 porte avions US.

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    1. nb: pour une raison que ma raison ignore, je suis _techniquement_ incapable de poster ailleurs qu'en réponse à un post\commentaire déjà existant en première intention; donc, je poste là, où je peux: en réponse à ce commentaire mais ça n'en est pas une (réponse).


      Juste un apparté concernant le contexte budgétaire de l'AdT: l'U.E. dit que 800 milliards vont pouvoir être investis dans les armées européenne pour se garantir d'un retrait américain et\ou d'une velléité russe contre la Roumanie ou les pays Baltes etc: c'est bien , mais pour autant que je sache, il faut malheureusement beaucoup relativiser en tant que français:
      - d'abord, ce sont 800 milliards à prélever sur les marchés internationaux de la finance pendant tout le temps de la gouvernance de Mme Ursula VdL, donc 800 milliards pendant 4 ans; soit 200 milliards par an;
      - concernant les 200 milliards par an donc, 150 milliards pourront être prélevés par les Etats membres à leur prorata respectif attribué, en utilisant la signature de l'U.E. qui est meilleure que celle de la France. C'est une bonne nouvelle pour les pays sur-endettés comme la France à priori donc, mais... en réalité, la France est engluée dans son débat budgétaire: elle doit maintenant travailler pendant un à trois mois chaque début d'année pour rembourser son coupon échu du montant d'un ministère régalien pour pouvoir continuer à faire fonctionner les neuf autres ministères les neuf mois suivants. Utiliser la signature de l'U.E. ou pas pour s'endetter encore plus, reste de l'endettement en sus de celui déjà presque insoutenable... et nécessiterait donc de nouveaux arbitrages budgétaires donc. Et connaissant la composition actuelle de l'Assemblée Nationale, E. Macron n'a - en l'état actuel du jeu politique - aucun degré de liberté, tout chef de l'Etat et des Armées qu'il soit (à part prier Sainte Rita);
      - est-ce que les 150 milliards dérogeables la première année sont là pour commencer ou est-e un début c'est-à-dire qu'il y aura 150 milliards dérogeableschaque année et ce, pendant 4 ans? Ca n'a pas été dit;
      - comme ça n'a pas été dit, le chiffre est gros mais sa façon de l'obtenir reste, disons semi-"frugal": au final, il est probable que les 800 milliards seront levés de façon semi-frugale si Mr Trump & Musk se concentrent plutôt sur l'amélioration du sort de leurs concitoyens américains et sur l'amélioration de la relation sino-américaine. Ou alors, les dits 800 milliards seront levés de façon "semi-vorace" si les mêmes protagonistes déjà précedemment mentionnés continuent leur "OTAN + Europe bashing" forcené; Mais, peu de scénarios apparaissent qui puissent libérer des degrés de liberté à l'AdTfrançaise (d'autant que des sénateurs et députés ont dit qu'ils fallait essayer de prioriser un second porte-avio: c'est ce qui aurait le plus gros impact en terme de "diplomatie" (ce qui produirait le plus d'effet à priori sur les autres en tenant compte de la dimension "outre marine");
      - allez, après les mauvaises nouvelles, la bonne! Il existe un degré de liberté pour les Armées fançaises. Il consisterait à créer un nouveau livret d'épargne orienté défense et correctement rémunéré. D'autant que les français ont notoirement des "bas de laine" profonds;

      Bref, 800 néo-milliards ou pas, je pense que l'AdT française et ses chars gagnerait pour elle-même, en ne s'exemptant pas d'être toujours plus ingénieuse, démerde, débrouillarde et adaptative ***avec ce qu'elle a déjà***, AMHO et pour autant que je sache, sous le soleil de l'immuable impermanence de ce monde;

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    2. les déclarations du ministre ne doivent, me semble-t'il pas être prises au pied de la lettre. il a focalisé son discours sur les éléments les plus visibles d'un éventuel plan de réarmement. certes on peut regretter le déficit de visibilité dans le domaine terrestre. mais dans l'imagerie populaire , commander 3 frégates et 30 chasseurs de plus, cela marque davantage les esprits que de parler de LAD ou de DSA, pourtant essentielles.

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  2. Erratum : 11 PAN et 11 porte hélicoptères d'assaut.

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  3. La France est suspectée de vouloir profiter de la crise actuelle, pour promouvoir coûte que coute son industrie. Il serait effectivement souhaitable de se doter de VCI allemands ou suédois. Cela permettrait tout à la fois de renforcer nos forces terrestres dans les meilleurs délais, de crédibiliser notre discours en faveur d'une défense européenne et de promouvoir nos armes dans nos domaines d'excellence, comme nos missiles AA ( Samba, Mistral)

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  4. ce qui étonne tout le Monde c'est le silence de notre armée concernant l'arme blindée, Lecornu qui écoute ses officiers? parle de 3 nouvelles frégates, 20 Rafales en + , des missiles antiaériens, de l'artillerie en + et refaire les stocks.
    c'est comme si le combat de rupture , la raison de l'arme blindé n'existait plus pour notre armée; l'armée de terre Française voit elle la guerre de façon uniquement défensive?, une armée territoriale européenne? qui garde uniquement des moyens légers de projections : Para légion troupes de montagne?
    penandreff

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    1. C'est tout à fait ça qu'ils ont dans l'esprit, depuis vingt ans, malheureusement.
      Est ce que cela va changer dés demain matin, malheureusement là aussi, quand on voit "en effet" les déclarations, on ne peut que plus qu'en douter.

      PS : Mais bon si permet déjà de remonter un peu de quelques dizaines (!!) le nombre de nos Rafale et de quelques unités nos navires de deuxième rang, c'est déjà ça...
      Pour le reste et el "segment" de nos forces de projection terrestres il va falloir un sacré changement de mentalité, et de politique.

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  5. Nos politicards qui parlent de portes avions, de frégates, d'avions, de missiles AA oublient que ce qui tien, qui occupe le terrain ce sont les unités de l'Armée de terre (Infanterie, Arme blindée, Génie, Artillerie et leurs soutiens), les avions, hélicoptères, drones et autres objets volant non identifiés ne font que passer et bien souvent très rapidement.
    Pour une grande partie de nos chefs militaires, ils n'arrivent pas à ce dire "Que le temps béni des colonies" est définitivement fini, et qu'est de retour le temps de l'engagement lourd face à l'Est.
    Bernard, tankiste à la retraite, et guide au musée des blindés à Saumur.

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  6. Je lis toujours avec intérêt le pladoyer de blablachar pour la chenille dans une armée française, qui repose quasiment exclusivement sur la roue.
    Pour autant, je ne pense pas qu'il soit pertinent de recréer le projet d'AuF-2 à chenille abandonné dans les années 1990 au profit du CAESAR sur roue. En effet, les automoteurs à chenilles ne brillent pas dans la guerre en ukraine, y compris ceux avec un canon de 52 calibres.
    Ainsi, l'AHS Krab subie 30 pertes sur 108 (25% de perte) au lieu de 7 sur 80 pour le CAESAR (moins de 10% de pertes). L'absence d'avantage de la chenille sur la roue dans le domaine de l'artillerie (en tout cas en ukraine au vu des pertes) ne semble pas justifier le cout d'entretient de deux flottes différentes.

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    1. Plutôt d'accord. Je pense que le caesar à roues reste un bon choix pour le 155mm. En revanche, dans cette brigade Titan, je verrais bien des MO120 sur le même châssis chenillé que les vci (intégrés au sein des compagnies appui des régiments mélée).

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    2. Faux.

      Là aussi le rapport des pertes est peu être plus à voir avec le nombre de munitions des uns et des autres, ou son très faible nombre...

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    3. "des MO120 sur le même châssis chenillé" !
      Dans une brigade "titan" sur roues ?

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    4. On parle d'une brigade Titan sur chenilles dans l'article, et c'est logique pour le segment de décision.

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    5. Pour l'instant le programme Titan, c'est ça :
      https://meta-defense.fr/wp-content/uploads/2020/12/TITAN-AT-e1607089099418.jpg.avif
      Qui hormis les trois déclinaisons du MGCS dans la partie supérieur de l'image, exclut tout autre véhicule à chenille ; à tel point que même les engins du génie sont tous prévus sur roues.

      Un nouveau programme "Titan" "2" modifié qui serait sur chenilles (Il faudrait même lui donné un nouveau nom pour éviter toute confusion. Ne serait ce pour marquer un début de rupture.) ou qui intégrerait simplement quelques véhicules de combat chenillés autres que le MGCS, dans l'état actuel des choses, difficile d'y croire malheureusement.
      On n'en voit nulle déclaration, ou soupçon d'un début de déclaration même (Quand on nous ressort pas très officiellement presque les "tanks à pneus"...).

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    6. Oui, c'est exactement pour cela que l'article est écrit !!

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    7. Je ne comprends pas comment le taux de perte de Krab par rapport au CAESAR pourrait s'expliquer par le fait qu'il soit dote de chenilles et le Caesar de roues . Le lien de causalité est a démontrer, ce qui paraît difficile. Sans doute d'autres caractéristiques et des conditions d'emploi différentes expliquent cet écart de vulnérabilité.

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    8. Toutes choses égales par ailleurs , la chenille permet d'accéder a des terrains interdits aux roues. La protection est également un sujet. L'ensemble est à jauger par rapport au coût de chaque solution, et c'est sans doute a ce niveau et en terme de mobilité operatique, que le CAESAR présente un avantage ( cf le coût exorbitant du PzH 2000)

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    9. Mon cher ULYSSE certains vont s'empresser à vous expliquer que c'est "par ce que il est plus mobile, sur roues, évidemment"...

      Non seulement la protection, mais plus encore quand du fait du manque d'automaticité et que ses servants soient obligés de s'exposer très fortement les temps de mise et de retrait en batterie sont beaucoup plus importants (Jusque pratiquement le double.) l'exposition aux tirs de contre-batterie en est d'autant plus important.

      Peut être faut-il voir du coté des évaluateurs, différents ? Et des sources également !!

      Ou d'emploi effectivement, plus fréquent d'un coté, car plus mobile, sur chenilles, et adapté finalement au terrain ukrainien ?? !

      "( cf le coût exorbitant du PzH 2000)" : Pas tant que ça si on se rapporte à ses capacités rapidité de tirs, et d'emport de coup ; et de protection -survie...
      Le Caesar est surtout un équipement médian (Evidemment, c'est l'armée de terre française "moderne" actuelle.) plus fait pour les conflits de faible ou de "moyenne intensité" (?!), et pour tirer quelques coups d'opportunité et s'en aller.

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    10. @Marsouin11 mars 2025 à 15:57,
      Oui, c'est la reprise de l'appellation "titan" "2.0" (Sur le coup j'ai crus que c'était encore une trouvaille de leurs communicants ; ils en sont bien capables ces temps ci...) qui m'a mis un peu dedans.

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  7. Si tout cela, ce prochain doublement budgétaire putatif (En effet avec quel argent magique encore ?) a le même effet, et la même efficacité, que le doublement des dix dernière années, c'est à dire aucune remontées capacitaires, ça promet.
    D'autant plus si cela se traduit (C'est probablement ce qu'ils ont encore dans la tète malheureusement.) par plus de SCAF (Vive la fin du Rafale et vive le prochains Eurofighter, de si triste mémoire, mais puissance dix cette fois ci.), par le MGCS et par le super porte-avions unique, le tout de dans vingt ans encore...
    Ca promet...

    Eh oui, "la ronde" des lobbies, en embuscade, autour de tout cela n'augure rien de bon, faute de pilote dans l'avion (Qu'est ce qu'il y connait Sébastien Lecornu aux armées lui qui ignorait tout des armées il y a seulement deux ans ? Vu ses déclarations...).

    Si c'est pour nous faire du Titan 2, point zéro (Excusez du peu, ça fait si cool en plus !), et continuer encore plus profondément dans leur délire tout roue, tout médian (Essayez de les mettre réellement dans un A400m, vos (griffons" et autre "jaguars"...). C'est à dire, des véhicules sur roues, encore et toujours, accompagnés ("Pour faire bien ? !!) de quelques alésiennes MGCS allemandes, isolées évidemment encore, et cette fois ci jusqu'aux moindres équipements du génie (L'absurdité poussée jusqu'au bout, jusqu'à l'extrême...).
    Non merci, il faudrait mieux encore utiliser cet argent pour des choses utiles.

    Pour le reste, si la seule solution qui nous reste (Vu les états d'esprit en plus...), est d'acheter du Léopard2 ici et maintenant, entérinant ainsi définitivement la fin de notre industrie de production nationale autonome (Devenir sous traitant des allemands, quel rêve. Quelle "capitulation" même !!!)...

    Bien au contraire c'est le moment ou jamais, cela ne se relèvera pas du jour au lendemain de toute façon, de réinvestir positivement dans nos propres industries et dans nos propres savoir-faire spécifiques.
    C'est en effet un peu maintenant, ou dans deux ans, ou jamais. L'heure est en effet crucialle : Signe t-on l'arrêt de mort de notre BITD terrestre (Dans un premier temps.), ou réagissons nous réellement et réinvestissons nous vraiment sur notre avenir ?

    Pour 2030, de toute façon c'est râpé. Par contre 2035, si on se décide rapidement, tout est possible encore.

    Plus que l'aspect politique et décisionnel, le fait d'avoir une industrie de défense autonome et indépendante (On le voit particulièrement aujourd'hui) est crucial et premier même :
    Sans moyens ou avec des moyens dépendants du bon vouloir des uns ou des autres (Pièces détachées des allemands par exemple. sans parler de l'aspect économique et exportation par exemple encore, qui serait passé par pertes également !), pas de politique indépendante.

    Commençons par refabriquer un nouveau châssis (Comme les italiens !!...) au Leclerc ; "si possible" moderne actuel. C'est à dire avec une conception nouvelle avec un (des) moteur(s) à l'avant, pour en faire très rapidement également une version VCI ; puis tout le reste à la suite.
    Ce serait déjà un bon début, rationnel.

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    1. Le développement d'un châssis de 45/50 t polyvalent avec moteur a l'avant est bien entendu la solution optimale, mais elle se heurte a des problèmes de calendrier et a la volonté de promouvoir une défense véritablement européenne qui suppose un partage des commandes selon le principe du "meilleur athlète" au moment T. Rien n'interdit en revanche a plus lointaine échéance de s'y consacrer dans le cadre d'une coopération européenne.

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    2. Cette affaire de meilleur athlète relève d'un monde idéal fictif. Pour que l'on s'en sorte, il faudrait que knds fr prenne l'initiative (et surtout le risque) de développer cette plateforme chenillée 45-50T moteur à l'avant afin de re-créer le besoin dans la tête des décideurs militaires et politiques. En sortant d'un coup une version vci, char léger et génie, cela ferait le buzz. Ne pas hésiter à s'inspirer du cv90, en particulier pour proposer une tourelle vci qui tient la route.

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    3. 50-55T (Modernes.), SVP, si vous voulez que nos blindés résistent un peu, et ne se fassent pas démanteler comme ceux des russes de 45T en 2022... SVP.
      Voir les premiers vrais retex d'ailleurs (Dans l'excellent magazine TNT ;) ) à ce sujet.

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  8. Bonjour,
    Il est vrai que l'AAE manque de rafales et de certains type de munitions, ainsi que de stocks.
    Il est vrai que la MN manque de frégates, qu'elles ne sont pas suffisamment armées, de patrouilleurs, et de stocks.
    Il est vrai que la defense AA Française est faible en dotation.
    Néanmoins, la Pologne semble être le seul pays Européen à prendre vraiment conscience du danger qui leur est voisin. Si une attaque contre ce pays survient (je ne le souhaite pas), la France et l'Allemagne resteront elles les bras croisés ? Ce n'est pas parce que la Pologne a compris le danger qu'il faut laisser l'armée de terre Polonaise sans soutien. Il est du devoir de l'Europe, et notamment de ces deux pays, de pouvoir venir en aide aux pays de l'est Européen, en cas de besoin.
    L'AdT est objectivement sous dimensionnée pour un conflit européen.
    Il faut augmenter les effectifs, revaloriser les soldes pour rendre le métier attractif, informer les jeunes générations sur l'intérêt de la défense de la France et de l'Europe. Il faut renouveller le matériel, recréer les unités, permettre un entraînement de qualité.
    Il me semble raisonnable de monter la dotation en chars de combat à +/- 500 unités neuves accompagnees de VBI chenillés, de fournir dans le même temps les Leclerc à l'Ukraine, d'augmenter le nombre de pièces d'artillerie de 155mm à 500 unités, de reconstituer les stocks, de développer des drones....bref, d'être prêts à défendre notre pays et participer à la défense de l Europe.

    X

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    1. Cela en fait des il est vrai, mais ce n'est pas faux, du tout malheureusement.
      Il serait temps de se réveiller, et de prendre sérieusement cette fois ci, pas comme depuis ces vingt-cinq dernières années de dividendes de la paix (Mais en est-on réellement sortis ? Espérons que cela ne se traduise pas par plus de gaspillages encore et de très grands n'importe quoi ???) , les cornes du taureau en main à nouveau.

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  9. @x.globalement d'accord avec une réserve sur la fourniture de Leclerc a l'Ukraine, qui ne sera pas en mesure d'assurer leur MCO . En toutes hypothèses, l'emploi des Leclerc serait d'une utilité marginale. la configuration actuelle du conflit nécessite essentiellement de l'artillerie, des munitions, des missiles AA.

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    1. Et des chars, lourds ; dans l'hypothèse qu'on ne contenterait pas uniquement de vouloir subir, mais d'avoir la possibilité réelle de reconquérir enfin les territoires volés (Mais même pour cela il est sans doute aussi un peu trop tard vu l'état d'épuisement de l'armée ukrainienne ?)

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