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mercredi 15 janvier 2025

2025 : UNE ANNEE CAPITALE !

Depuis sa création en 2020, Blablachars a évoqué à de nombreuses reprises le sort des chars français et des engins susceptibles de les accompagner. En février 2022, les blindés font un retour en force avec le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine. Face à cette résurgence de la guerre en Europe, de nombreux pays décident de se réarmer et de muscler leurs composantes blindées. Le soutien à l'Ukraine qui se manifeste par la fourniture d'engins de combat, offre à plusieurs pays l'occasion de se débarrasser de leurs chars et VCI les plus anciens, d'origine russo-soviétique, au profit d'engins modernes en provenance de pays comme l'Allemagne, la Suède, les États-Unis ou encore la Corée du Sud. Cette volonté de réarmement est également visible en France, comme l'a confirmée Sébastien Lecornu dans un entretien au JDD dimanche dernier. Mais on peut se demander quel peut être l'impact de ces paroles sur notre composante blindée, et quelles solutions sont envisageables pour tenter de combler le vide créé au sein de nos forces depuis plusieurs décennies. Des décisions doivent être prises dès cette année pour tenter de remédier à cette situation en dépit d'un contexte budgétaire extrêmement difficile, sous peine de déclassement et de rupture capacitaire. Blablachars a exploré quelques pistes de réflexion pour que 2025 soit l'année du rebond, aussi indispensable qu'espéré. 

A l'inverse de nombreux pays, la France a jusqu'à présent fait l'impasse sur la modernisation et la densification de sa composante blindée mécanisée, pourtant au coeur de nombreux RETEX, en provenance d'Ukraine ou du Moyen Orient. Les années d'ignorance (voire de mépris) pour cette composante nous ont placés dans une situation quasi intenable, dont la manifestation la plus évidente est la situation du parc Leclerc dont les futures performances dans un combat de haute intensité, sont chaque jour remises en cause par l'absence de décision sur son avenir. 

Les lecteurs de Blablachars connaissent la situation du Leclerc dont 160 exemplaires "scorpionisés" devraient être livrés d'ici 2030, les quarante autres devront attendre  2035 (si rien ne change) pour bénéficier de cette modernisation. Cette opération qui n'apporte qu'une solution très partielle aux problèmes rencontrés par le char depuis sa mise en service en 1994 ne garantit pas la survie du parc pour lequel on évoque désormais des mesures de pérennisation. Celles-ci devraient se traduire par l'intégration "au fil de l'eau" d'éléments visant à traiter les obsolescences les plus importantes comme les viseurs avec l'adoption du Paseo de Safran ou une éventuelle remotorisation (hybridation) en dépit des réticences de la DGA sur le sujet. C'est donc dans dix ans que la France devrait disposer de la totalité de son parc de chars rénovés après une opération qui aura nécessité plus de dix ans. La décision de maintien en l'état du char Leclerc annoncée par le CEMAT à l'occasion du salon Eurosatory a rajouté une dose importante d'incertitude, même si cette déclaration visait à (ré)affirmer la place du MGCS (Main Ground Combat System) comme remplaçant unique du Leclerc. Seul hic, ce "système de systèmes" selon la terminologie en vigueur ne devrait voir le jour qu'aux alentours de 2045, voire 2050, l'âge moyen de nos chars serait alors voisin de 50 ans ! Dans ces conditions, il est aussi inimaginable de conserver nos chars en l'état qu'urgent d'envisager des solutions viables pour fournir à nos équipages le char qu'ils méritent. Cette démarche exclut évidemment le maintien du char en l'état pour se  concentrer sur des solutions de remplacement du char dans un délai raisonnable. 

La première de ces hypothèses, aussi iconoclaste qu'elle puisse paraître pourrait apparaître comme être séduisante. Elle consisterait à acquérir sur étagère un char étranger qui ne pourrait être au regard du marché actuel, que le Leopard 2, le M1A2 Abrams ou le K2, ces trois chars se partageant dans leurs catégories la totalité des commandes annoncées. Pour les deux premiers, cette acquisition serait synonyme de régression en matière de performances mais aussi sur le plan des ressources humaines, ces deux engins étant servis par des équipages à quatre hommes. Le KF-51 n'entre pas dans notre propos en raison de l'ancienneté de son châssis et de sa jeunesse, tout comme l'Altay pour d'évidentes raisons politiques.

Concernant le char allemand, il est peu probable que nos voisins consentent à nous accorder des facilités en termes de délais et de prix. La récente commande suédoise de 44 chars devrait être honorée entre 2028 et 2030 à un prix particulièrement élevé ; le contrat prévoyant l'achat de 44 engins pour un montant de 1.7 milliards d'euros, soit un coût unitaire dépassant les 35 millions d'euros. Avec une cadence de production estimée à deux chars par mois, une éventuelle commande française ne pourrait être honorée dans les prochaines années, nous condamnant à attendre le prochaine décennie pour recevoir nos premiers chars.

L'acquisition de M1A2 Abrams reviendrait à acquérir un char reconstruit, GDLS (General Dynamics Lad Systems) ne produisant plus de chars neufs, mais honore les commandes actuelles à partir de châssis provenant des stocks de l'armée américaine. L'éventuelle rapidité de livraison ne suffirait pas à faire oublier qu'un tel achat nous placerait dans les "mains" des États-Unis, perspective peu réjouissante au vu de la future politique étrangère américaine. En adoptant le M1A2, l'armée de terre achèterait pour un prix unitaire de 25 millions d'euros un char lourd (au sens propre du terme), en fin de vie opérationnelle et peu comparable au Leclerc en termes de performances, sans parler des couts de fonctionnement et d'entretien du blindé américain. 

Une éventuelle acquisition du K2 constituerait l'achat le moins déraisonnable en raison de la forte proximité technique existant entre le Leclerc et le char sud-coréen. Le dynamisme de l'industrie de défense sud-coréenne et l'éventuel établissement d'une ligne de production en Europe pourraient permettre d'envisager des délais de livraison plus réduits que pour les engins précédents ainsi qu'une facture plus légère, le prix unitaire d'un K2 étant estimé aux alentours de 10 millions d'euros. Le char sud-coréen offrirait en outre l'avantage de ne pas bouleverser l'équilibre des ressources humaines de la Cavalerie blindée, étant servi par un équipage de trois hommes, comme son cousin français. Il est probable que les premiers chars acquis seraient des engins au standard sud-coréens, qui seraient prélevés sur les engins destinées à l'armée sud-coréenne.

Quels que soient les délais de livraison et les prix envisagés pour ces chars, il est important de signaler qu'une telle décision entraînerait l'adoption de nouveaux systèmes de formation, de maintenance, de maintien en condition ainsi que la mise en place de nouveaux outillages au sein des différents régiments, écoles et centres d'instruction. Bien que difficile à chiffrer, un tel changement serait extrêmement coûteux, nécessiterait une longue période de transition , synonyme d'une perte de compétences et donc d'efficacité opérationnelle. La "francisation" d'un de ces engins si elle était souhaitable resterait marginale et ne pourrait s'appliquer qu'à des composants secondaires et ne pourrait pas concerner les éléments majeurs du char que sont le groupe moto propulseur, le système d'armes ou encore le châssis. Une telle révolution serait quasiment insurmontable en termes de ressources humaines, de finances et in fine d'efficacité opérationnelle. Une autre perspective qui pourrait être envisagée, serait celle d'une fabrication sous licence de l'engin retenu, situation qui placerait ce qui nous reste d'industrie nationale sous la férule d'une BITD étrangère et ce faisant d'un pays étranger. Réduits au simple rôle d'assembleur, nos industriels verraient leurs compétences diminuer pour être pratiquement voisines de zéro en fin de production. Le transfert de technologies qui peut être envisagé au profit de pays possédant une industrie de défense en développement, ne peut concevoir pour un pays comme la France, possédant en propre les compétences nécessaires pour développer son propre engin. En outre, quelles technologies pourraient nous transférer des industries pour nous permettre de fabriquer des chars ayant plus de quarante ans, comme cela est le cas pour le Leopard 2 et le M1A2. Au final l'achat sur étagère d'un char étranger, aussi performant soit-il équivaudrait à un véritable suicide financier, humaine, industriel et militaire, faisant de cette option une hypothèse inenvisageable. 

L'achat sur étagère étant hors sujet, c'est donc une solution nationale qui doit être envisagée. Évidemment, une telle hypothèse ferait naturellement la part belle au Leclerc qui pourrait se succéder à lui même, succession que l'on peut envisager avec l'adoption du Leclerc Evo. L'engin présenté en juin dernier au salon Eurosatory a tout pour séduire ses futurs utilisateurs mais aussi les décideurs. Basé sur le châssis du Leclerc dont la production pourrait être maîtrisée à moindre coût par KNDS France, l'engin intègre tous les éléments d'un char modernes. Cependant l'intégration de certains d'entre eux imposeraient une accélération notable de leur développement, notamment celui du système de protection active et de la motorisation. La puissance de feu serait bien sur assurée par le canon Ascalon décliné en 120mm pour les premières tranches produites, avant d'être converti au calibre de 140mm dont on connait les avantages, pour les tranches suivantes. La présence d'un ARX 30 permettrait en outre au char de s'assurer une protection de bon niveau face aux menaces telles que les drones et le munitions téléopérées. La présence d'un quatrième poste d'équipage sur le prototype présenté ne serait pas une remise en cause de la composition des équipages actuels. Ce quatrième poste pourrait avoir plusieurs occupants. On peut envisager qu'à bord du char chef de peloton, cet opérateur soit un "correspondant" d'une autre arme (Génie, Artillerie, Infanterie) destiné aux actions de son arme dans le cadre du combat interarmes dans lequel l'action des blindés doit s'inscrire. Cet opérateur disposerait pour cela de tous les outils C2, comme Scorpion et Atlas. Dans les autres chars du peloton cet opérateur serait un cavalier porté chargé de la mise en œuvre des mesures et systèmes de protection des engins du peloton qui pourraient être constitués par l'ARX 30 des engins ou des contre mesures électroniques, destinées à brouiller les émissions émises par les systèmes adverses. La mise en production d'un tel engin pourrait être envisagée à un horizon de cinq ans, permettant d'envisager une mise en service des premiers engins en 2030, sous réserve de lancer le programme cette année. Enfin, ce choix permettrait de garantir la pérennité de l'outil industriel, après la fin du programme Scorpion. Un tel choix pourrait en outre être ouvert à d'autres pays, avec un regard particulier vers notre partenaire émirien engagé dans la modernisation de ses engins. Le châssis de ces derniers qui ne souffre pas des problèmes de motorisation connus sur le char EMAT pourrait constituer une base de construction intéressante. Le coût unitaire d'un char produit dans le cadre de ce programme reste difficile à estimer avec précision pour un profane n'étant pas dans le "secret des dieux" sur le sujet. Cependant on peut penser qu'il serait largement inférieur à celui d'un Leopard 2A8 ou d'un M1A2 et très compétitif avec celui d'un K2. En outre une telle hypothèse n’entraînerait que des modifications marginales dans les fonctions de formation, soutien et maintien en condition, en raison de la communauté existant entre le Leclerc Evo et le char actuel. 


La dernière solution qui serait celle du développement d'un char inédit reste sujette à de trop  nombreuses inconnues, faisant d'une éventuelle littérature sur le sujet, une compilation de solutions souhaitées par les uns et les autres. Les propos tenus ne reposeraient alors sur aucune information fiable sur l'existence d'un tel projet qui serait aussi enthousiasmant qu'intéressant. Comme le Leclerc Evo et sous réserve de répondre aux besoins du marché un tel engin si il était produit et mis en service pourrait connaître un réel succès sur les marchés export, dont la France est absente depuis de trop longues années. 

Pour le char français, 2025 sera donc bien une année capitale !

27 commentaires:

  1. Magnifique plan, mais quid de la motorisation, parce que l'Hyperbar on fait plus ...

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    1. Un sujet majeur effectivement pour lequel il existe des solutions qui devront obligatoiremznt intégrer une hybridation !

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    2. Quand on veut, on peut.

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    3. La transmission HSWL295 est aussi produite chez RENK France depuis l'année dernière pour le K2 vraisemblablement. C'est aussi la transmission du DCL, du LECLERC Tropicalisé, de l'EMBT et du LECLERC Evolution... Donc la problématique de maîtrise et de localisation du GMP se poserait à priori plutôt du côté du moteur.
      https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7186312474642554880

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    4. Bonne nouvelle pour la Renk HSWL295, c'est certes construit en France, mais la France n'en a pas la pleine maitrise, si Renk décide demain d'arrêter, ils arrêtent .... C'est mieux mais c'est pas encore la sécurité à 100 % .... Surtout quand on sait que nos "amis" d'outre-Rhin sont parfois retors dans le domaine des composants militaires ....
      Reste à trouver un moteur aussi au moins localisé en France et sortant 1500 à 1700 cv dans un encombrement compatible avec le Leclerc ...

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    5. est il vraiment utile d investir dans le char au prix ou cela coute et la facilité ou les drones voir essaims peuvent les neutraliser ???

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    6. Ok et vous faites comment pour lancer une offensive au milieu des champs de ruines ? Les chars ne sont pas des engins miracles, c'est sûr, mais pour l'instant on a pas trouvé mieux....

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    7. @Clairon16 janvier 2025 à 16:15,
      en effet si demain, "ils" décident de tout arrêter, ou de nous interdire certaines ventes ou même s'ils sont en désaccord avec certaines de nos interventions...
      ...On aura pas définitivement l'air fin en effet.

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  2. On peut noter tout d'abord que cette volonté chez nous, se manifeste en effet avant tout par de belles paroles.
    Pour le reste entre les déclarations régulières contradiction oscillant entre le MGCS de 2050 et le reste, c'est à dire pas grand chose, rien ne bouge en réalité.

    Pour ce qui est de la rupture capacitaire, en réalité là aussi elle est déjà là depuis dix ou vingt ans.
    Est on sortis des années de mépris, à en voir les déclarations et plus encore la considération réelle, surtout ce qui concerne le fait blindé mécanisé chez nous à l'heure actuelle, là aussi on peut encore fortement en douter. Mais les choses vont forcément commencé à bouger un jour ou l'autre vu tout ce qui est en train de se passer partout ailleurs.

    Malheureusement au vu de ces éléments il est fort à craindre que rien ne bouge encore cette année, pas plus que la précédente, et pas plus sans doute pour la suivante. Le seul espoir qui reste c'est que 2027, année d'élection importante, soit le théâtre d'un vrai changement politique, qui impulsera enfin les décisions nécessaires ; dont l'urgence est déjà largement dépassée depuis bien longtemps :
    Aujourd'hui, au delà du seul Leclerc, on ne compte le nombre d'équipement, quelque soit l'armée d'ailleurs, de terre, de l'air, ou de la marine, qui aurait dus être remplacés il y a quinze ans déjà dans toute gestion économique normale, ou carrément de plus en plus absents...

    La seule solution viable à long terme, y compris économiquement, et stratégiquement surtout (Si le seul choix qui nous reste est de nous placer dans les mains des Etats-Unis ou de l'Allemagne ; avec toutes les conséquences géopolitiques qui en découleraient ... !), étant la reprise en main de l'industrie de défense terrestre française par la création en premier d'une première plateforme commune. Qui en serait en quelques sortes le nouveau signal et geste refondateur.

    Ce qui est faisable, une plateforme commune, avec les quelques savoir-faire qui nous reste quand même, même en cinq ans environ ; si on y met réellement les moyens...
    Avec des première arrivées dans les unités vers 2032 ou 2033. Vu les retards accumulés, et vu l'inertie actuelle, le reste est purement utopique (A part peut être l'achat sec de quelques K2 (Très largement inspiré du Leclerc en effet ...), et tout ce qui va avec, en attendant très provisoirement, puis ensuite revendus ?).

    L'achat sur étagère in fine ne serait qu'un piteux, pour nous et notre passé en a matière, et très couteux, à tous points de vue et sur le moyen et long termes, pis aller provisoire, qui ne résoudrait rien sur le fond des choses. On aurait les mêmes quelques dizaines de chars isolés, mais cette fois ci sous dépendance étrangère, sans plus de tout ce qui avec dans les états d'esprit actuels de certains de nos plus responsables actuels (Eh oui, il a des responsables de tout ça.).
    Il n'y a pas d'autre choix possible que choisir français, si on veut voir perdurer la BITD terrestre française.

    Enfin, au delà du seul Leclerc et du seul remplaçant de Leclerc, et même avant, il reste aussi voire surtout tout le reste, VCI, antiaérien, génie, artillerie, etcetera, capable de l'accompagner et lui éviter de faire détruire ainsi isolé à la première confrontation réelle directe.
    Tout "ce reste" qui est encore plus dramatiquement absent et urgent puisqu'il a presque totalement disparu de nos armées depuis vingt ans.
    Pour la perte de compétence elle est également déjà là malheureusement dans ce cadre. Ou plus qu'une perte de connaissance il s'agit surtout d'un dogmatisme et d'une orientation toute particulière que l'on connait, que trop malheureusement depuis vingt ans.

    Tout est à reconstruire en effet.

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  3. Pour faire dans le, très, concret (Et possible.) : Elaboration et fabrication d'une nouvelle caisse polyvalente, avec motorisation à l'avant ("Le sujet majeur actuel en effet dans tout ça.), en version VCI en premier lieu, ce qui nous manque le plus aujourd'hui, une autre avec une tourelle antichar de 120 mm classique dans un premier temps (Pourquoi pas celle actuelle du Leclerc modernisée ?), puis voire concomitamment en allant au plus urgemment indispensable, une version spécialisée d'accompagnement antiaérien moderne (Vouloir tout regrouper sur une seule plateforme n'est peut être pas la solution la meilleure, surtout au niveau du cout unitaire de ces dernières.), puis génie, commandement, autres appuis et soutiens (Mortiers etcetera), et tout "le reste" ensuite.

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  4. le seul industriel capable de faire des blindés lourds est KNDS et si il y a une demande concernant un char médian entre autre en France , il suffit de ressortir les plans des tiroirs, du puma converti en char moyen comme le CV90120, à l'amx40 remotorisé avec une nouvelle tourelle ou même le léopard 1 qui semble donner satisfaction en Ukraine, la question est combien de char veut l'armée Française si elle en veut?
    penandreff

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  5. Je ne comprends pas. Toutes les études montrent que l'APFSDS 120mm rend hors de combat les chars adverses (idem pour le 125mm) lorsqu'ils sont atteints, quelque soit le blindage. Idem pour les ATGM actuels. Idem pour les drones. Et que le combat char contre char ne représente que quelque % des pertes. Donc le blindage ne sert que contre le 30mm ... etc. des IFV. Est-ce qu'on wargamé une plate forme < 30t, avec missiles, APS sur une bulle de 360°, qui peut être employée en nombre grace à un coût et une empreinte logistique très inférieur ?

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  6. Bien que n'étant pas spécialiste, je suis tout de même dubitatif sur l'avenir des chars.
    Je trouve en effet sur le site "Slate" une citation du blogueur militaire russe Vault 8, dans un long texte traduit et partagé sur les réseaux sociaux par l'analyste estonien WarTranslated.
    Elle fait suite à la montée en puissance des drones ukrainiens.
    Citation : (Nos chars) «n'atteignent tout simplement pas la ligne de lancement d'une attaque».
    Et aussi : «Nos chars ne peuvent opérer que depuis des positions couvertes».
    Quelqu'un peut-il m'éclairer ?

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    1. Face à un ennemi qui domine le champ de bataille dans le domaine de munitions télé-opérées (drones, FPV, ...), surtout si il en a "en masse", tous les véhicules et blindés se retrouvent littéralement pourchassés à quelques distances du front (entre 1 et 5 km environ), ajoutons à ça une artillerie bien informée (grace aux drones) et très mobile (à la Caesar) et ça peut faire très mal ... C'est pour cela que la maitrise de l'espace aérien à courte portée est essentiel (brouillage, systèmes anti-drone, camouflages optiques, ...), sinon unique alternative, l'offensive par petits groupes à pied beaucoup plus discrets pour grignoter les positions > tactique russe actuelle, qui semble marcher mais transforme l'armée russe en "hachoir à viande"...

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    2. Ne pas oublier l'emploi émergent de robots terrestres. Ils ne peuvent pas remplacer les chars mais doivent les précéder pour se prendre un maximum de ferraille à leur place.

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    3. De l'intérêt du retour rapide des véhicules antiaériens d'accompagnement type SPAAG modernes en effet, la fin de la parenthèse enchantée et la redécouverte de beaucoup de choses pour certains...

      PS : Pas pour tous manifestement, le réel n'a pas atteint tout le monde...

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  7. Petit hors sujet….quoique
    À l’approche du salon index à Abu Dhabi aux EAU, il semblerait que le stand Knds France assurerait le service minimum en s’appuyant sur le 5RC pour les matériels exposés( comme lors de la dernière édition d’ailleurs).
    À savoir un Leclerc, un Vbci, un Caesar …. Même pas le XLR qui portant, était présent durant le dernier trimestre 2024 pour des tests aux émirats. Pas de Embt, de Leclerc évolution. Quid du canon Ascalon 120 ou 140mm ? Et pas de caesar 8x8 ?🤷‍♂️
    Si c’est bien le cas, c’est extraordinaire de bêtise et à se demander s’ils ont vraiment la volonté de vendre du matériel.
    Ça me laisse pantois

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    1. J'ai été invité à l'IDEX d'ABU-DHABI en 2019, Nexter n'avait pas présenté de VBCI au salon.
      Seul un TITUS était à voir, le XL visible ne venait pas du 5RC, mais c'était un exemplaire des forces EAU.
      J'ai pas le souvenir non plus qu'un CAESAR était dans les rayons, alors que ces matériels majeur étaient à 60 km d'Abu-Dhabi.
      A noter qu'une connaissance chargée du contrôle en sortie de maintenance des VBCI et XL m'a fait part de la très faible disponibilité technique de ces blindés, et c'est devenu un problème récurrent.

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  8. J'ai apprécié le post d'Anonyme à 11:03. Cette défense du concret /possible , chère à M. Chassillan, est capitale compte-tenu de nos finances et de notre position géographique ( = nous ne sommes pas en 1° ligne). Le concept du moteur à l'avant est fondamental pour pouvoir dériver une famille de char moyen / VCI. Il existe une base de réflexion fabriquée par l'attelage industriel à 50% français: KNDS. Il s'agit du Boxer. Le Boxer est bien le VBM (véhicule blindé modulaire) que nous avions espéré au début des années 90 (j’ai fait partie de l’équipe des rédacteurs de la fiche de caractéristiques militaires). C’est un crève-coeur de comparer aujourd’hui notre VBCI non-modulaire du tout et ce Boxer composé d’une part d’un châssis et d’autre part d’une multitude de caisses absolument indépendantes aux fonctions variées qui viennent se « clipser » sur ce châssis. Lequel châssis vient, de plus, de prouver une modularité supplémentaire fondamentale avec une version …chenillée. Une version un peu dopée en puissance de ce Boxer chenillé avec une tourelle inhabité avec canon CN 120 - 26 constituerait un compromis intéressant. Et ... nous pouvons dériver une famille avec la modularité retrouvée : engin génie chenillé, système anti-drones, VCI, etc ...

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    1. Le concept du boxer est excellent... mais il est vraiment moche cet engin, à roues comme à chenilles !

      On s'en fout, c'est vrai. Je voulais juste le partager. Il faudrait que knds s'inspire un peu des cv90, lynx et autres ascod pour l'esthétique...

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    2. Ils peuvent aussi s'inspirer du Leclerc ! Son design ne vieillit pas, comme le cv90 !

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    3. Et pas forcément très mobile (Jusqu'à 40 tonnes, en version artillerie, sur seulement quatre essieux ça commence à faire très limite.), sorti des chemins tracés. Ni très protégé non plus (Niveau 4, 5 sur l'avant, vu ses dimensions évidemment.).

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  9. J'apprécie à sa juste valeur l'article de Blablachars et l'analyse produite me siet, tout en rappelant que toutes les années sont capitales avec des échéances plus ou moins importantes dans différents domaines et leurs contextes.
    Chacun peut y aller de son commentaire et sa solution parfaite avec le sentiment d'avoir raison, mais j'ai le sentiment que nous risquons de tourner en rond en répétant à l'infini des propos convenus ou partisans, parfois à l'excès.

    Il y a un fait saillant pour 2025 avec la politique américaine et, en particulier, la résolution envisagée du conflit de haute intensité en Europe et ses abords. Tout un programme dont nous dépendons qu'on le veuille ou pas !
    Qu'en sera-t-il avec les déclinaisons géopolitiques pour notre politique interne avec la Défense, son budget, ses industries et finalement l'évolution de nos moyens armés ?
    Dans ce cadre, il faut s'attendre à des longueurs décisionnelles et des politiques approximatives, hélas...
    Une clause de revoyure semble être inéluctable pour 2026 et les années suivantes, jusqu'à épuisement de l'actuelle LPM qui ne passionne pas les foules, ni le contribuable au demeurant.

    Tout au plus, nous pouvons espérer d'autres évolutions pour le Leclerc XLR, dans un premier temps et faute de mieux. Sa motorisation semble avoir trouvé solution fin 2024, sans en connaître tous les détails, même si le procédé hyperbar est une technique qui ne va pas se "génėraliser" sans un industriel intéressé. Dommage, mais il y a d'autres solutions techniques.

    Faudra-t-il attendre 2026 avec le Salon Eurosatory pour avoir des annonces de nouvelles neuves et quelques espérances ? Patience, le temps passe vite... ^^

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  10. Soit, pour revenir aux choses sérieuses ( ;) ), et très concrètes surtout, ce qui nous manque le plus immédiatement, c'est d'un VCI (Chenillé.) capable de survivre au moins un certain temps dans un environnement hostile de haute ou de moyenne intensité.
    Ceci abordé en tant que premier type de blindé d'une grande famille globale d'engins de combat, seule solution désormais économiquement viable pour une armée comme la notre.
    Grande famille de blindés qui sera ensuite déclinée en version à caisse plus basse et emportant une tourelle antichar (Pour quoi faire comme diraient certains !!...), pourquoi pas une sorte E-MBT français (N'en déplaise à un certain intervenant régulier ^^), mais avec un châssis, commun, français cette fois ci (Au lieu d'allemand : je sais cela va le décevoir d'autant plus !!).
    Cette dernière étant à envisager, et à prévoir, avec une version concomitante antiaérienne moderne d'accompagnement rapproché.
    Puis, "tout le reste" après : Génie (Quoique, là aussi...), reconnaissance, artillerie, soutien, logistique, mortiers, etcetera.

    Le tout le plus "employable" possible en effet.
    C'est à dire à coûts maitrisés = Aux justes niveaux techniques actuels tout simplement, comme ont su très bien le faire les sud coréens par exemple : Exemple à suivre et à se réinspirer (Pas que en ce qui concerne nos armée et notre défense d'ailleurs) !!!!!

    Mais ce n'est sans doute pas pour tout de suite, ni pour demain, vu les lourdeurs même simplement au niveau conceptuel actuelles ; mais après demain, inévitablement, quand il faudra tout reconstruire et rebâtir (Au train où cela va actuellement cela ne saurait pas trop tarder cependant.)...
    Pas 2025, ne rêvons pas, mais l'avenir à courts termes, sera capital en effet.

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  11. L'urgence, à mon huble avis, serait l'avènement d'un blindé agile et léger quelque soit le terrain, blindé qui puisse en zone de moyenne intensité, pouvoir débarrasser le ciel des drones kamikazes adverses lorsque ledit blindé s'approche de la zone de haute intensité i.e. le front chaud où la percée est sous-jacente, possible. On peut constater que c'est là que semble exister une poche d'action à haut impact, à haute valeur ajoutée dans le secteur de la guerre: en effet, on ne peut que faire le constat que les chars déjà existants, au global et quelque soit leurs options actuelles, sont tous dépréciés par l'existence des drones volants explosifs. Si ces drones averses sont dégageables, puis donc dégagés, alors beaucoup du reste du matériel roulant pourrait se voir "dégager" de son embourbement contraint, et ainsi faire repartir tout le reste d'une colonne dans son momentum, dans la dynamique de son sillage retrouvé. Là, existe un scénario loin de n'être qu'improbable à espérer, à mon humble opinion et ce, sans aucune statistique ’retex’ d'un affrontement type en ukraine. Bref, du pifométrique déduit de ma seule intuition.

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