Au moment où le Général Commandant la 2ème Brigade blindée et les chefs de corps des trois régiments d'infanterie de la Brigade évoquent dans le dernier numéro de la revue Fantassins le risque de déclassement du segment terrestre mécanisé français, l'armée allemande souhaite se procurer des VCI Puma supplémentaires. Soumis à une véritable tempête médiatico-militaire et en butte à d'importantes difficultés techniques affectant sa disponibilité, le félin mécanisé de la Bundeswehr voyait même en 2022 son avenir compromis avec la possible annulation de la commande de 61 engins supplémentaires prévue dans le contrat initial.
Ce nombre devrait être inférieur à celui envisagé pour permettre la création de nouvelles unités blindées mécanisées illustrant la volonté de Berlin d'accroitre son potentiel militaire et son rôle au sein de l'OTAN. Les futurs engins devraient être acquis par le biais d'un contrat-cadre déjà existant dont le délai d'exécution devrait être prolongé pour permettre d'exercer les options contenues dans cet accord. Les discussions actuelles sur ce sujet entre PSM (Projekt System and Management GmbH) formée par KNDS Deutschland et Rheinmetall et les autorités allemandes devraient permettre d'éviter aux parties de renégocier un nouveau contrat. Le contrat-cadre initial d'un montant de 4.8 milliards d'euros prévoyait la commande de 229 engins au standard 1, dont seulement 50 exemplaires auraient été livrés. Les ressources nécessaires (1.5 milliards d'euros) à la livraison de 50 exemplaires au Standard 2 auraient été prélevées sur les actifs spéciaux de la Bundeswehr, ce qui devrait permettre de livrer ces véhicules d'ici 2027. La ligne de production qui devait être arrêtée cette même année pourrait connaitre un sursis pour la livraison d'engins supplémentaires en 2028 et 2029 en attendant le budget 2026 qui devrait permettre de financer le cas échéant l'acquisition d'engins supplémentaires ou d'équipements complémentaires en 2030. En dépit de la complexité du montage et des discussions en cours, la relance du programme d'acquisition du Puma montre que de l'autre côté du Rhin, l'existence d'une véritable composante blindée mécanisée n'est pas un sujet de discussion tout comme l'engagement des industriels nationaux sur ce segment. Une posture à méditer en attendant les décisions françaises sur un hypothétique "segment de rupture" et sur son financement !
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