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lundi 5 juillet 2021

QUELLE TOURELLE POUR LES BOXER SLOVENES ?

Le Ministre slovène de la Défense a profité de la visite de son homologue allemand la semaine dernière pour confirmer l'intérêt de son pays pour le Boxer. Cette annonce confirme la reprise du processus d'acquisition interrompu en 2019, tout comme l'adhésion de la Slovénie à l'OCCAR (Organisme Conjoint de Coopération en matière d'Armement). Si le choix de l'engin allemand semble acquis, celui de la tourelle pourrait se révéler plus complexe que prévu en raison des offres existantes mais aussi de la possible arrivée d'un équipement de conception locale.

Parmi les solutions envisagées figurent la tourelle Lance 2.0 similaire à la version australienne, la Samson Mk2 de Rafael identique au modèle monté sur les Boxer lituaniens, la tourelle téléopérée du Puma proposée par KMW et enfin la RT 60 de Kongsberg en version téléopérée. A cette liste d'équipements connus pourrait s'ajouter la tourelle Mangart 300 développée et produite en Slovénie par un consortium de 7 entreprises regroupées autour de la firme Valhalla. Selon plusieurs sources, une tourelle de pré série pourrait être présentée au cours du salon Eurosatory 2022. La Mangart 300 serait armée d'un canon Bushmaster XM 813 (dérivé du MK44) de 30X173mm avec 250 coups disponibles et d'une mitrailleuse de 7,62mm montée en coaxiale. L'intégration d'un lanceur missile antichar ne semble pas avoir été retenue pour le développement de cette tourelle, qui pourrait être adopté dans le cadre d'une future modernisation, comme l'indique la mise en place des équipements nécessaires à l'intégration d'un futur lanceur. 

Boxer australien équipé de la tourelle Lance
 
Boxer lituanien équipé de la tourelle Samson Mk2

VCI Puma allemand

Boxer équipé de la tourelle RT60 de Kongsberg

La Mangart 300 permet à l'industrie de défense slovène de participer à l'appel d'offres pour l'équipement des futurs Boxer slovènes. Cette participation qui ne doit pas être considérée comme simplement symbolique, illustre la volonté des états clients d'impliquer leur industrie dans une partie des programmes d'acquisition. Cette démarche slovène que l'on pourrait comparer à celle menée par en Espagne, par Escribano avec sa tourelle Guardian 30 choisie pour équiper le VCR Dragon. Les deux tourelles sont dépourvues de missiles antichar et leur équipement minimaliste leur permet d'afficher un prix et un poids très compétitifs. Les fabricants de tourelles engagés dans les différents appels d'offres ne peuvent ignorer cette tendance et engager dès le lancement du marché des coopérations avec les industriels locaux. 

Boxer équipé de la tourelle Mangart 300 (Valhalla)

10 commentaires:

  1. La tourelle Nexter avec le 40 CTA n est pour l instant jamais envisagée. Erreur de casting qui donnerait raison a Ronin?

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    1. En effet, une très grosse erreur de casting !
      Sans doute à cause du prix du "télescopé" (beaucoup plus cher), et du fait que (presque) tout le monde s'approvisionne en 30 mm, classique et courant (et pour beaucoup moins cher.).
      Une de plus.

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    2. Et c'était pas sorcier, à "prévoir" !!

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    3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    4. Quand est-ce que les commerciaux et "strategistes" de Nexter se font virer comme des malpropres et sans indemnité pour fautes graves? Vu toutes les mer...invendables et invendues, y a matière à monter un dossier béton !

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  2. Pourquoi la tourelle franco-britannique 40CTA n'est elle jamais proposée à l'export ?

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    1. Certainement une question de prix, de complexité et peut être d'une intégration délicate.

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    2. Bref, trop complexe, trop cher, trop coûteux, y compris en MCO, et globalement trop compliqué, à mettre en place et à gérer.
      Bref encore, la marque des "nouveaux" véhicules français, depuis une vingtaine d'années, et de plus en plus. En résumé, des équipements de luxe, que seuls les pays les plus argentés peuvent encore se payer.

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  3. Le problème de l approvisionnement en munitions doit également compter. Le CTA utilise des munitions telescopees.... Qui sont uniques sur le marché et dont les variantes sont réduites.

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  4. Concernant cet effet de mode des blindés qui comme le Boxer et ses jusqu'à 37 tonnes, et autres "VBCI-like", que ces véhicules, aux dimensions impressionnantes, n'apportent en réalité par grand chose de plus :
    Ils ne sont finalement guère plus blindés que des blindés de même type sur roue, niveau 4, et niveau 5 sur l'arc frontal, que ne le sont d'autres beaucoup plus légers, et même deux fois léger (encore une fois, techniquement on sait parfaitement faire des blindés sur roue de ce type, transportant huit combattants, de quinze tonnes et de blindage niveau 4).

    Ceci s'explique facilement simplement par les dimensions toujours plus extrêmes de ce genre de véhicule : 8 mètres de long, contre 6 pour un véhicule d'une quinzaine de tonnes, 3 mètres de large, contre 2,50, 2,10 -2,30 mètres de haut (pour la caisse), contre 1,6 mètres (non nos soldats n'ont pas pris subitement 50 cm, en étant assis, et en une génération.).
    Ce qui simplement au niveau surface à blinder et à protéger représente pas loin du double de surface exposée (au passage cela double également la surface de la cible, deux fois plus facile à toucher !).
    Rajoutez près de deux tonnes supplémentaires par essieux (plus leur encombrement !), idem pour le surpoids de la motorisation (qui augmentent également encore l'encombrement, le besoin de place et les dimensions, et le poids de l’ensemble, et ainsi de suite en une sorte de cercle bien vicieux), et vous obtenez des véhicules deux fois plus lourds, mais à blindage quasi équivalent (niveau 4).

    On pourrait néanmoins, et assez logiquement penser que le volume habitable est grandement amélioré, mais cela reste très relatif : 11-12 m3 de volume intérieur pour un VTT de 15 tonnes (12 pour le VAB mark 2 par exemple.), contre 13 m3 pour le VBCI, et 14 m3 pour le Boxer.
    Soit environ moins de 10 à 20 % d'espace en plus, pour un poids quand même doublé, ainsi que l’empreinte logistique (assez largement même à véhicule de génération différente.), et une protection identique, voir nettement moindre avec la surexposition.


    PS : Rappelons également au passage, que non, définitivement non, surtout avec ces poids, ils ne peuvent pas plus, être associés à des chars (chenillés) lourds ou moyens, en tout terrains (plus encore humide) même un simple champ fraichement labouré ferait la différence. VCI chenillés, de combat, par ailleurs beaucoup plus léger à blindage, et à motorisation, égales.

    Un bien curieux, et bien étrange, effet de mode (certes même si les allemands avaient déjà précédemment le Fuch, avec ses dimensions déjà "confortables", bien dans la culture allemande), celui où les constructeurs s'influencent les uns les autres, tout en étant de plus en plus coupés des vraies besoins et contingences des opérationnels et du terrain !
    Ce "phénomène" est malheureusement, devenu justement très partagé, dans les armées "occidentales" (essentiellement américaine et européennes, de l'ouest, à leur suite.), depuis ces vingt dernières années en particulier.

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