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dimanche 19 décembre 2021

TRANSPARENCE PARLEMENTAIRE POUR L'ALTAY

Le Ministre de la Défense turc qui s'adressait la semaine dernière aux parlementaires dans le cadre de négociations budgétaires, a indiqué à ses interlocuteurs que les problèmes de moteur et de transmission du char n'étaient pas résolus. Dans son intervention, M Hulusi Akar a rappelé qu'en 2017, la gestion du projet avait été retiré à une société privée pour être confié selon le souhait du Président turc à une firme dirigée par un homme d'affaires proche du pouvoir. Bien que non nommés, il est facile de reconnaitre dans le rôle de la société dépossédée la firme Otokar qui avait déjà réalisé un prototype et était quasiment prête à produire, dans celui de la firme qui récupère BMC et dans le rôle de l'homme d'affaires proche de Recep Tayep Erdogan, Ethem Sancak Es Mali Yatirim Danişmanlik.  

Le Ministre a également précisé les différentes solutions envisagées pour donner une motorisation à l'Altay. Les différentes pistes évoquées par le Hulusi Akar ont été explorées de façon simultanée par les responsables turcs qui ont tenté de convaincre Berlin de poursuivre sa coopération, négocié des solutions alternatives avec les firmes sud-coréennes tout en poursuivant le développement d'une solution nationale. En dépit d'une rencontre entre les ministres de la Défense des deux pays, la Turquie n'a pas obtenu la levée de l'embargo allemand décidé au lendemain de l'intervention turc en Syrie. Hulusi Akar a admis que ce refus constituait un obstacle majeur pour la suite du programme, reconnaissant que le char Altay état conçu autour de la motorisation allemande et que l'intégration d'un nouveau GMP (Groupe Moto Propulseur) nécessitait de revoir la conception du char.

Le Ministre a toutefois annoncé que BMC avait produit un prototype de l'Altay, information qui fut abondamment relayée par les médias pro-gouvernementaux, qui "oublièrent" de préciser que le prototype avait été réalisé avec des composants allemands livrés au début du programme et la mise en place de l'embargo. Otokar qui a initié le projet avant d'en être dépossédé par le Président Erdogan a également produit quatre prototypes, remis à l'armée turque pour évaluations. Le contrat notifié à BMC en 2018 prévoyait la sortie de chaine du premier exemplaire dans les 18 mois suivant la signature, et la production en série de 250 chars. Dès 2018, plusieurs groupes d'opposition avaient dénoncé l'attribution du projet à BMC, en raison des liens politiques entretenus par Ethem Sancak Es Mali Yatirim Danişmanlik avec le Président Erdogan en sa qualité de membre du conseil exécutif du parti présidentiel, l'AKP. Les liens familiaux entre les copropriétaires de la joint-venture et le Président turc ont également été relevés par l'opposition puisque les 50,1% de BMC n’appartenant pas au Qatar étant détenus par la famille Öztürk, apparentée au Président Erdogan. Ce dernier a annoncé à plusieurs reprises le lancement de la production en série du char, comme au cours de sa visite dans les locaux de BMC, le 2 juillet dernier, au cours de laquelle il a déclaré avoir reçu la promesse des ingénieurs informaticiens d'un démarrage de la production en 2023. Loin de ces annonces, les ingénieurs trucs poursuivent la mise au point du moteur local dont l'implantation à bord du char nécessitera beaucoup de temps. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, rien ne semble définitivement signé avec les firmes sud-coréennes. Les négociations entre le gouvernement turc et BMC d'une part et Hyundai Doosan Infracore et S&T Dynamics d'autre part pourraient déboucher sur des modifications de leur contribution au programme turc. La visite des représentants des deux sociétés sud-coréennes attendue en février prochain devrait permettre de préciser la nature de la coopération entre les deux pays.

Le programme Altay qui n'en finit plus de rencontrer des difficultés a pour la première fois fait l'objet d'une communication critique quant à sa gestion et aux raisons de son transfert d'Otokar à BMC. Cette "transparence" inédite semble avant tout destinée à sauver BMC d'un possible naufrage financier et à obtenir l'accord des parlementaires pour la poursuite des travaux sur le char en dépit des dérives et difficultés rencontrées par le programme depuis son lancement en 2007.

 

7 commentaires:

  1. Eh oui la maitrise de la conception d'un char lourd ne s'acquière pas aussi facilement, les indiens par exemple peuvent en témoigner également (depuis des décennies qu'ils tentent d'en mettre un en service). Alors que d'autres sont en train de vouloir renoncer et de saborder complètement ce précieux savoir-faire :
    Parfois, autant on peut avoir des réalisations géniales, quand on croit encore en nos propres capacités, autant d'autres fois on a vraiment l'impression de vivre dans le pays de Kafka !!!!
    On ne peut par ailleurs que saluer la performance une fois de plus des coréens à cet égard partis de rien il y a une vingtaine d'année, ils sont aujourd'hui un des deux seuls, producteurs principaux d'équipement militaires majeurs occidentaux.
    Certains avancent, ou cherchent à avancer, d'autres choisissent de reculer, malheureusement ; faute souvent la plupart du temps simplement de bonne gouvernance...

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  2. Vous n'en avez pas marre de pondre des pavés truffés de raccourcis, d'inexactitudes et d'approximations bancales sous chaque article ?

    - oui, la conception d'un char lourd est compliqué, de même que l'eau mouille.
    - vous sous entendez que la France sacrifie son savoir faire sauf que le Leclerc n'est pas un char lourd.
    - les coréens ont commencés la conception du K1 dans les années 70.
    - le K2 n'est pas un char lourd.
    - il y a plus que deux producteurs de chars lourds en occident (M1A2, Leopard 2, Type 10, Challenger 2, Merkava)

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    1. correction: le Type 10 n'est pas un char lourd.

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    2. Le Leclerc n'est pas un char lourd !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
      Vous par contre vous n'avez pas besoin de "pondre des pavés" pour nous sortir des âneries : une à chaque ligne !!
      Sinon vous me feriez mieux de passer votre aigreur ailleurs.

      PS : Tous les chars que vous citez, comme le Leclerc, et le K2, faisaient dans les 55 tonnes dans leurs premières versions. C'est ensuite que certains ont été alourdi suite à leurs mises à jour successives (ou pas.).
      Les nouveaux chars, lourds, K2, T14, sont plus légers, car leur blindages, cependant supérieur, sont plus légers.
      Le K1 a été très fortement aidé par les américains et est très fortement inspiré du M1.
      Par contre le K2 mis en service depuis 2014 est le premier char vraiment totalement coréen. C'est véritablement une prouesse, car justement il faut voir comment galère les autres en la matière (l'eau qui mouille, vous en faite de belle de l'eau qui mouille.).

      D'autre part mes commentaires sont parfois, un peu long, justement pour être le plus complet possible sur un sujet pour précisément ne pas laisser d'angle à des individu tel que vous ; et par soucis de ceux qui sont moins connaisseur en la matière (comme vous manifestement !!!).
      Enfin, n'hésitez surtout pas, de me faire remarquer mes inexactitudes cependant, on vous attend...

      Par contre, faites vous soigner, toutes ces aigreurs et toute cette bile, vous allez vous rendre malade à force.

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  3. La Turquie à Lancé des programmes d'armements pour tous les équipements militaires de son armé de Terre, Mer et Air, tout cela à un coût énorme et butte sur des problèmes technologiques et industriels.
    L'Ukraine à des moteurs qui pourrait aller ou voir même fournir des châssis tous prêts, Les Turques n'ayant plus qu'a installer leur tourelle, mais il est fort possible que L'Ukraine est reçu un veto US.
    les chars lourds sont des instruments de prestiges, en produire même s'ils ne seront pas utilisés flattera l'Ego Turque, qui est bien fort...

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  4. Que ferait vraiment la Turquie sans le soutien bienveillant des Etats-Unis ?
    https://www.meta-defense.fr/2021/11/10/la-turquie-craint-une-intervention-americaine-pour-stopper-lacquisition-de-moteurs-sud-coreens-pour-son-char-altay/

    https://www.meta-defense.fr/2021/12/09/la-turquie-senfonce-dans-le-deni-concernant-ses-programmes-de-defense/

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  5. Pour pasticher un nanard qui s'oublie facilement, l'InSultan vouloir des sous...
    https://orientxxi.info/magazine/la-turquie-se-racommode-avec-ses-anciens-ennemis-regionaux,5234

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