Pages

jeudi 16 décembre 2021

MGCS, ET SI ON REDONNAIT LA PAROLE AUX MILITAIRES ?

Les récentes déclarations de Mme Parly sur le MGCS ont remis ce programme sous les feux de l'actualité de défense. La ministre de la Défense a clairement désigné Rheinmetall comme l'empêcheur de tourner en rond après son arrivée en force au sein du programme, modifiant l'équilibre établi entre la France et l'Allemagne. Cette dernière déclaration démontre si besoin était, que depuis son lancement, le MGCS est dominé par des logiques industrielles et commerciales, au détriment d'une réelle coopération entre les deux armées sur la définition d'un char commun. La question de l'armement principal de ce "systèmes de systèmes" évoquée par Joël Barre (Délégué Général pour l'Armement) illustre parfaitement le choix d'un prisme industriel pour tenter de surmonter les difficultés rencontrées par le programme. Côté allemand, le remplacement des 2000 Leopard 2en service ou son évolution vers un  Leopard 3 semble guider le choix du canon de 130mm au détriment de la solution française Ascalon, véritable rupture technologique. Cette dernière constituant l'ADN de Nexter comme l'ont montré les solutions retenues pour le Leclerc, il y plus de trente ans.

Les militaires allemands pourraient avoir un avis différent de celui de Rheinmetall après que la Bundeswehr ai reconnu à demi-mots l'inefficacité de la munition antichar DM 63 contre le T-14. Certaines évaluations, bien que conditionnelles estiment en effet à 25% la probabilité de  percer le char russe à défilement avec une munition DM-63, ce qui équivaudrait à la nécessité de tirer quatre obus de ce type pour l'atteindre. Ces statistiques tiennent compte de la silhouette du char russe qui affiche une surface de tourelle réduite de 35% et une zone frontale 15% plus petite que celle d'un Leopard 2A6 ou d'un M1A2. A cette silhouette ramassée, s'ajoute l'utilisation du blindage réactif "Malachit" et du système de protection active "Afganit" contre les armes antichars.  L'armement principal du char russe, le canon 2A82-1M dont les principales données sont toujours classifiées lui permettrait d'atteindre des objectifs à une distance maximale estimée entre 5 et 7,5 km et une distance pratique de 3 à 4 km. De nouvelles munitions en développement comme le BPS-1 "Vacuum" doté d'une vitesse initiale voisine de 2000 m/s pourraient percer jusqu'à 950mm d'acier RHA avec un pénétrateur en tungstène ou en uranium appauvri d'une longueur estimée entre 930 et 960mm. A cela il convient d'ajouter la nouvelle munition HE-FRAG spécialement développée pour le T-14 incluant des éléments préformés et fragmentés qui augmentent l'efficacité de l’explosif utilisé dans cette munition.  Le missile 3UBK 21 Sprinter en cours de développement afficherait une portée supérieure à 10km pour une pénétration au mois égale à celle du missile 9M119M1 Refleks (AT-11 Sniper) entre 700 et 900 mm de blindage RHA. 

Bien que parcellaires, ces données (certainement connues des instances militaires) doivent guider les deux armées dans l'élaboration d'un véritable cahier des charges capable pour concevoir un char capable de vaincre le T-14 ou les futurs engins de cette génération en Europe ou sur des théâtres lointains. La parole des industriels ne peut être négligée mais elle ne doit pas freiner, comme elle le fait actuellement le développement d'un engin dont les premiers exemplaires devraient arriver en 2040. Le CEMAT a récemment évoqué l'hypothèse de conception d'un char français en cas d'échec du MGCS, avant cela il y a urgence à redonner la parole aux militaires des deux armées, car eux seuls peuvent encore sauver le programme MGCS et trouver une solution viable pour accélérer son arrivée avant les 40 ans du Leclerc 60 années du Leopard 2. Les deux armes blindées doivent se parler, se confronter et proposer des solutions militairement viables pour la suite du programme. Un char conçu autour des besoins opérationnels de deux armées comme l'armée française et l'armée allemande aurait certainement toutes les qualités pour séduire de futurs clients export, soucieux de se doter d'un char répondant réellement à leurs besoins. Mme Parly a bien sur raison quand elle affirme que " la balle est dans le camp des industriels allemands " mais elle devrait remettre les militaires au centre du jeu, en tant que futurs "end users" du système, ils ont peut-être leur mot à dire, loin des préoccupations industrialo-commerciales du moment. En cas d'échec de cette coopération militaire, il sera alors temps d'enterrer le MGCS et de se tourner vers des solutions différentes, déjà évoquées à plusieurs reprises.

35 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tres intéressant. En vrac, quelques interrogations induites et sans a priori: La destruction de ses congénères représente-t-elle la première fonction d un char de combat? En d'autres termes les caractéristiques de notre futur char de combat doivent-elles être déterminées par sa capacité à détruire ses adversaires les plus puissants ? Deuxième interrogation existe-t-il des armes alternatives AC présentant un meilleur rapport coût/efficacité qui justifierait en conséquence de drainer prioritairement nos crédits budgétaires?
      Pour faire court, nos rares crédit budgétaires doivent-ils être priorisés dans la conception/production de 200 chars, configurés pour détruire des T14 ?

      Supprimer
    2. Vaste sujet!
      https://www.meta-defense.fr/2020/12/18/peut-on-changer-les-paradigmes-du-char-de-combat-moderne/

      L'imagination n'est pas au pouvoir et l'audace dans l'arme blindée cavalerie est un mot-valise comme ailleurs: l'organisation des escadrons Jaguar est un copié-collé des escadron Lecler-VBL.

      Cela en dit long sur la sclérose de la pensée autant tactique, que stratégique.

      Supprimer
    3. On va réinventer l'eau tiède en payant au passage une société privée canadienne pour l'exercice Orion de haute intensité en 2023, puisque les états-majors ne sont pas foutus de les préparer eux-mêmes ces scénarios...
      https://mars-attaque.blogspot.com/2021/11/innovation-structures-forces-terrestres-rica-rbca-bfa-regiment.html

      http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/11/01/exercice-hemex-orion-le-groupe-canadien-calian-va-elaborer-l-22559.html

      Supprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  3. Autre commentaire : l 'Allemagne a elle besoin de la France pour financer, concevoir, produire et exporter un nouveau char de combat ? Répondre a cette question c'est mettre en lumière l’irréalisme du projet MGS

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En approche economique, des pans entiers seront allemands que l on soit en cooperation ou non.

      Par contre, le canon est il toujours l armement principal ou bien est il devenu l armement economique?

      Supprimer
    2. Ou alors on accepte la douche froide, on prend l'approche stratégique et on ré-apprend à faire un char "employable" et exportable de A à Z, en France ! Mais il faudrait se bouger pour de vrai, maintenant ! "Ne me dites pas que c'est impossible"...

      Bien sûr qu'on a toujours besoin de gros calibres pour du tir direct, en complément d'autres trucs (ex: artillerie sol-sol et AA, munrod grosses, moyennes, petites, balancées de derrière pour ne pas les citer...).

      On aura toujours besoin, in fine, d'être présent sur le terrain avec les hommes, le blindage nécessaire et l'armement qui va avec. Les armes indirectes sont là pour préparer cette phase incontournable.

      Supprimer
    3. Oui l'Allemagne a besoin de l'expérience du combat infocentré qui lui fait défaut
      Pour les chars ils ont fait la preuve de leurs compétences

      Supprimer
  4. la munition standard M829A3 tiré dans le canon L44 (US M1)est donnée pour une vitesse de 1550m/s et un pénétration de 800mm de RHA, la munition (nexter) tirée dans le char Leclerc (L52) sort à 1790m/s et doit donc avoir une pénétration bien supérieur , quand au canon Rheinmetall (L55) la munition doit pas être loin des 1900/2000ms
    le char Leclerc et le Léopard doivent donc perforer plus de 900mm de blindage RHA
    question faut il un nouveau canon ou cela est il du marketing?
    quand au blindage les dernières versions du Léopard / Leclerc sont identique au T14, avec du blindage multicouche associé à des briques réactives noyés dans le blindage.
    je crois que les T14 à les mêmes performances que le Léopard / Leclerc derniers versions sauf que nous avons encore une longueur d'avance sur la vison infra rouge / thermique , les calculateurs et les réseaux

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le tympan de tintin18 décembre 2021 à 15:08

      En théorie oui, mais en pratique les munitions Nexter sont généralement plus faibles dû à leurs alliage tungstène moins pur et surtout au barreau moins lourd, moins long et moins épais. Les munitions françaises ne perçent pas plus de 650-700mm

      Supprimer
  5. la question est qu'elle doit être le niveau d'emploi du char. Si le niveau est tactique, il faut qu'il excelle en particulier dans la protection et le feu car il doit prendre la supériorité sur ses paires. Si le niveau est opératif, il faut privilégier la mobilité car il s'agit ici d'avoir le dessus par la manœuvre du SGTIA ou du GTIA (souvenons nous des petits Panzer I et II nous mettant la misère grâce surtout au capacité interarmes de la panzer division). si l'échelons est stratégique, il faut privilégier la fiabilité car dans une manœuvre ou il y a de multiple pions, la logistique devient le plus contraignant (le M4 était projeté sur tous les type de théâtre d'opération par tout les moyens disponible à l'époque comme le LST construit pour lui ). vous avez ici la différence entre nos chars occidentaux (tactique) et la vision russe de la manœuvre qui se fait a l'échelon supérieur. pour la petite histoire, l'occident copie le choix allemand du panther et les russes celui du T34 et du M4... rappelons nous qui a gagner la guerre.
    Donc je trouve la remarque de Ulysse pertinente pose la question de qu'elle char on a besoin. vu les zones de projections de nos armées (Afrique, moyen orient, Europe de l'Est voir pacifique), je privilégie le robuste et le fiable, avec un gabarit et une masse compatible au théâtre (PB pont, transport par avion, qualité réseau ferroviaire ou routier). Avec une masse
    comprise entre 30 et 40 tonnes, l'engin pourrait être équipé d'un moteur de civil de camion très simple et fiable. l'armement prend en compte les munitions télescopiques mais a un calibre de 105 ou 120mm (ou pourrait imaginer des munitions de 600mm de long avec une chambre rotative permettant la grande cadence type CTA. l'électronique et la vétronique tirer du programme Jaguar et Scorpion. toutes ses technologies sont à la porté de Nexter et a un coup maitrisable. On peut imaginer des nouveaux mode d'attaque comme le tir au-dessus de la crête ou au de la de vue à l'image du mortier NEMO avec des munitions de type Polynège. Se système est compatible a la nouvelle doctrine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci d avoir développé mon propos... Je pensais très exactement aux chars Allemands et russes de la 2eme GM. Je pensais également aux nombres rôles d'un char de combat qui ne peut être circonscrit au combat char contre char. Une fonction non prééminente doit elle dicter les caractéristiques de notre futur char ou doit on les définir en fonction des emplois les plus courants ou les plus probables ? Le coût des armes occidentales est souvent grev par la satisfaction de performances marginales.

      Supprimer
    2. La différence actuellement et le choix est plus en effet celui du juste niveau technique (plus de considération de lourd ou de pas lourd, ou d'un tout petit peu moins lourd.).
      aujourd'hui nous sommes en effet tombé dans la croyance du tout technologique, à outrance, et au développement d'armée échantillonnaire, tout comme l'étaient tombé les allemands à la fin de la guerre mondiale seconde ; pire encore actuellement on est même tombé dans le dogme de la technique pour la technique, contrairement aux allemands qui en pleine guerre avaient encore en tête une certaine idée de l'efficacité globale.).
      C'est par exemple, le cas typique de la Jaguar, 300 exemplaires , au sommet, prétendument, de la technologie, et hors de tous coûts. Tout ça en plus pour une automitrailleuse, avec un blindage de seulement niveau (ou même seulement III+ ?!), avec un petit canon de seulement 40 mm, et quand même avec un poids de plus de 25 tonnes (avec son blindage cage, du pauvre, en plus.).

      PS : Pour le lourd, le sérieux, et le conséquent, il faut du maritime ; et de l'amphibie, à proprement parler (récemment).
      PS 2 : Par ce que vos blindés de quarante tonnes, vous n'allez pas non plus (pas plus (c'est à dire, zéro.)), en mettre beaucoup, dans un A400.

      Supprimer
  6. petit détail l'option quitte de blindage réactif complémentaire comme le Knife Ukrainien est une solution légère et efficace parfait pour cet engin. On y rajoute le blindage actif du projet scorpion Prometeus et on a une solution légère et crédible. Pour la cadence , je précise qu'il ne s'agit pas de 140 coup minute mais plus du 30 ou 60 coup minute maxi. cela permettrait un tir multiple sur le char ennemi avec le premier tir déclenchant l'APS, le second déstabilisant le blindage et le troisième le pénétrant.

    RépondreSupprimer
  7. un AMX 13 avec une tourelle de 105mm doit pouvoir tirer des munitions flèches à cadence rapide du fait du système d'alimentation automatique, il suffit de rajouter une conduite de tir moderne, safran à cela au catalogue.
    le remplaçant de l'AMX 13 était le MARS 15
    http://chars-francais.net/2015/index.php/10-archives/de-1990-nos-jours/1304-1990-mars-15
    vous remarquerez que le projet était modulaire comme le Boxer ou le Lynx

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le tympan de tintin18 décembre 2021 à 15:13

      En fait ce que vous chercher pour la tourelle c'est la FL20 et non la FL12/15 des AMX 13. Malheursement il n'y a que l'Allemagne qui fut interéssé par la tourelle pour l'export (et prendre la place des AMX 13 avec leur chassis Marder).

      Le MARS 15 avait déjà sa tourelle de 105, la TML comme pour le Vextra.

      Supprimer
  8. La définition d'un char de combat moderne, bien protégé, aeromobile, arme d'un105mm conduit a un char de moins de 28/ 30t... Soit un véhicule de la classe de poids du Jaguar...qui ressemble fort à une erreur de casting

    RépondreSupprimer
  9. 1 "La destruction de ses congénères représente-t-elle la première fonction d un char de combat?" :
    Réponse : OUI. C'est le première et la plus spécifique des caractéristiques des chars de combat, la lutte contre les chars adverses.
    Leur première fonction étant classiquement de percer les lignes.
    Fonction qui nécessite mobilité extrême et (vraiment) tous terrains, un armement capable de vaincre tout ce qu'il y a devant (c'est à dire les chars d'en face au maximum), et surtout un niveau de protection conséquent et maximum possible (ce qui fait toute la différence avec tous les autres types de systèmes d'armement.) :
    D'ailleurs à noter déjà et à rappeler, que cela ne peut ce faire sans tout un environnement, VCI lourds chenillés (évidemment pour suivre ces mêmes chars.), automoteurs d'artillerie à grande capacité, et système de frappes de saturation (!!!), système anti aériens, et C-RAM aujourd'hui, ou encore antimissiles de théâtre, logistique adaptée et autre soutiens et appuis encore, etcetera... [Sinon nous ne ferions que reproduire les mêmes erreurs qu'en 1940, encore !!]

    2 "existe-t-il des armes alternatives AC présentant un meilleur rapport coût/efficacité" ?
    Réponse : NON. C'est justement la spécificité ultime des chars. Les chars de combat, étaient, sont, et seront (plus que très probablement encore pour un certain temps) le meilleur système anti char.
    Les obus flèche qu'ils emploient sont les meilleurs pénétrateurs de blindage, non seulement par leur capacités propres, mais également, presque surtout, par leur vitesse et leur vélocité :
    Comme dit ci dessus, plus très loin des 2000 mètres par seconde. Soit 4000 mètres en deux secondes ; quand un missile de dernier génération, comme le MMP (au hasard mais puisque c'est français, quand même.) mettra presque 30 secondes (une éternité dans les conditions du combat moderne.). Soit plus de mach 6, soit ininterceptable par quoi que ce soit actuellement, même les systèmes de protection active (et à part un très bon blindage moderne actuel...).
    On estime que le 130 mm ferait augmenter ces caractéristiques, de percement et de vélocité de 15 % environ, et le 140 mm jusqu'à environ 40 %.
    Les missiles (dit, faussement) anti “char”, s'ils percent en effet et assez aisément plus de 1000 mm d'équivalent d'épaisseur d'acier, doivent cependant faire face à des blindages qui en matière de charge chimique (charge creuse) sont l'équivalent aujourd'hui de plus de 2000 mm d'équivalent d'épaisseur d'acier, contre ce genre de munitions. C'est toute la différence !!

    3 "nos rares crédit budgétaires doivent-ils être priorisés dans la conception/production de 200 chars, configurés pour détruire des T14 ?
    Réponse : OUI : Bien évidemment oui. En tous cas si on veut encore être capable d'un peu anticiper la défense de notre propre avenir dans ce pays !

    Néanmoins ce n'est pas deux cent chars isolés qu'il faut construire dans l'avenir, mais plus de mille (mille quatre cent environ, pour équiper convenablement au moins une division blindée française) de châssis lourds, modulable, caisse basse et caisse haute, et déclinable en autant de variantes que strictement nécessaires. Non seulement chars, avec tourelle à canon antichar de fort calibre, VCA d'accompagnement et d'appuis, système spécialisés de reconnaissance, antiaérien, C-RAM, antimissile, lance roquettes, automoteurs d'artillerie mobile blindée, ou encore du génie, de combat mais aussi pont, etcetera, mais aussi et encore (en version à caisse haute, style Namer/MerkavaIV), véhicule de combat d'infanterie, de commandement, de transmission de l'avant, de guerre électronique, de logistique de l'avant, de premier secours, etcetera, etcetera.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme les chars se font actuellement détruire par toute une kyrielle d'autres choses : rocket MLRS, obus bonus, missiles antichars lancés par avions,hélicoptères... infanterie, ou encore par des munitions rodeuses, cela enlève le prier justificatif.
      Quant au deuxième, il faut aller voir du côté du LOSAT ou du CKEM pour réaliser qu'il y a plus rapide qu'une flèche sans devoir emporter tout le MBT nécessaire pour le tirer.

      Supprimer
    2. @ BPCs : il faut aller voir du côté du LOSAT ou du CKEM, pouvez vous expliquer les termes SVP merci

      Supprimer
  10. D'ailleurs ce n'est pas dans vingt ans que l'on devrait commencer à s'inquiéter du futur de notre Leclerc national, mais dés aujourd'hui (ou dés l'année prochaine au moins mauvais possibles des cas), que l'on devrait commencer à construire ce nouveau châssis commun et notre prochain Leclerc2, et tous ces nouveaux systèmes de systèmes d'armements, pour être capable de les sortir dés avant 2030.


    Et rafler ainsi de très nombreux marchés de renouvellement aux allemands, avant leur Léopard3 ou même leur MGCS (là aussi ne nous leurrons pas, que vallons nous réellement, dans la vraie réalité, entre ces deux grandes sociétés privées de l'armement allemand, au Bundestag, et aux militaires allemands qui plus est (en dernière roue du machin.) ...),

    Et “accessoirement” faire ainsi et réellement renaitre de leurs cendre actuelles, nos industries terrestres majeures de défense ... Là aussi arrêtons de vouloir constamment jouer les seconds rôles, la France est et a été grande, il ne tiens qu'aux français qu'elle ne le redevienne pleinement.

    PS : Et si on redonnait la parole aux militaire, en effet.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bien dit pour les deux derniers postes de Ronin ! Vive la France ! (Et pas n'importe laquelle... :) )

      Supprimer
  11. Tres intéressant débat.
    je tiens a préciser plusieurs petit détail.
    la fonction principale du char c'est non pas de percé (c'est se que croyait nos généraux avec le B1 bis) mais d'assuré la mobilité de nos armées (le moteur combattant)
    la raison d'être de l'armement peut etre discuté. En 1944 le M4 Sherman n'était pas capable de percé le blindage frontale des chars allemands. Mais cela a-t 'il empêcher les armées américaines d'avancé et de gagné la guerre , non. Les armées alliées privilégièrent l'artillerie, l'aviation et la manœuvre pour défaire l'ennemi. C'est la leçon de 1944-45. je peut parler dans le désert ou dans les steppes l'efficacité des mines, des obstacles et des canons antichars.
    dans la guerre en Ukraine , on parle de 80% des forces détruites a longues distances avant contact, on voit bien l'importance des autres systèmes dans la lutte antichars. et je ne parle pas des nouvelles technologies (drones, missiles rodeurs, armes autonomes guerre électroniques etc) Il serait même a se poser la question de savoir si le canon lourd est l'arme la plus utile pour un char ou un canon mitrailleurs plus polyvalent (étude israélienne sur le Carmel)
    Allez, je dois avoué que 30 ou 40 tonnes est optimistes (possibles avec blindage réactif rapportable) mais se que je voulais surtout dire, il ne faut pas tomber dans le monstrueux inemployable.
    imaginons un char du futur équipé d'un 140 mm, il faut déjà que l'engin puisse supporté la puissance et le poids de l'arme. Après il faut ajouté un blindage qui résiste à sa munition (on parle de 1000mm minimum) ça fait vite un engin de plus de 60 tonnes mais je dirais plus 70. La dessus il faut ajouté qu'un char prend entre 15 et 20 tonnes dans a vie opérationnelle et on a un char a 85tonnes... A faire rouler... on pourra avec des moteurs hybrides peut-être ou un diesel classique on c'est faire. Mais se truc là il faut le soutenir, le rendre mobile sur les routes , les ponts (ponts flottant aussi) les voies ferrées etc... et la vous avez un Leclerc 2 , vitrine de technologie et … inemployable et naturellement très cher.
    avec deux cent chars dont on projette au mieux la moitié dont on perd 80% il reste 20 chars. souvenons nous qu'avec moins de 500 tigres II construit, jamais se char n'a fait basculé une quelconque bataille que se soit à l'Est ou à l'Ouest. Et la majorité des équipages allées ne se sont jamais affronté ni à se char ni au Tigre I.
    le choix d'un char abordable, plus polyvalent, plus fiable et rustique, léger aussi et facile à soutenir et produit en plus grand nombre nous serait à mon sens plus utile qu'une merveille de technologie. c'est a mon sens la leçon russe.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La nouvelle génération des chars actuels, K2 et T14 pour l'essentiel, font 55 tonnes (environ), le Léopard2 avec ses 68 tonnes de sa dernière version est en effet aujourd'hui, déjà, dépassé.

      C'est, justement, vers cela que devrait tendre, aujourd'hui même, un nouveau Leclerc2 : C'est à dire un nouveau châssis (caisse basse) d'environ 33-34 tonnes, reprenant les caractéristiques principale de l'actuel Leclerc, dans un premier, et décliné dans une version à caisse haute pour un VCI, et autres, d'une cinquantaine de tonnes, seulement.
      Les nouveaux blindages, évoluant constamment étant beaucoup plus léger à capacité égales que les anciens (on estime un doublement des performances de ces blindage actuellement tous les vingt cinq ans (vingt sous la guerre froide;), donc un poids deux fois inférieur à performances égales.).
      Par ailleurs les techniques en matières de munitions semblant plus marquer le pas, et un peu être en phase de ralentissement, d'où le passage au 130, ou 140 mm, de nouveau de plus en plus envisagé (ou ré- envisagée, c'était déjà le cas dans les dernières années de la guerre froide.) pour compenser aujourd'hui cette fois ci ces avancées actuelles différentiées.

      Supprimer
    2. "C'est à dire un nouveau châssis (caisse basse) d'environ 33-34 tonnes", et une tourelle reprenant les caractéristiques principales de celle de l'actuel Leclerc, "dans un premier" temps, ...

      ... "ces avancées actuelles différentiées" éternelles, entre l'épée et le bouclier...

      Supprimer
  12. C'est un point de vue très intéressant (attention à l'infinitif versus participe passé !) . Les exercices récents dans le nord de l'Europe auxquels les LECLERCS ont participé ont souligné l'importance du niveau des pertes et de la consommation des munitions ....qui épuiseraient nos capacités en un temps record. Le nombre reste un paramètre fondamental de la force des armées. Peut être ne faut-il pas trancher le débat et considérer la coexistence de eux formats de chars: Un char léger de la classe des 30T, aérotransportable (par A 400M ce qui est un facteur très limitant!) armé d'un 105 mm, voire d'un 76 mm + missiles (en cas de mauvaise rencontre) et en nombre plus limité un char lourd de type MERKAVA, armé d'un 120mm ou d'un 140 mm privilégiant la protection sur la mobilité opérative.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tout à fait, c'est exactement ce que font actuellement les russes et les américains, entre autres : un châssis lourd de 50 tonnes, et un de 30, plus "usuel", le tout complété par un médian à roue (d'une vingtaine de tonnes), pour la basse intensité.

      Supprimer
  13. A noter en matière de char léger le K21 -105 de Doosan, équipe d'une tourelle Cockerill, de 25t et amphibie...qui n'a pas eu de succès commercial jusqu'à présent. Il est protégé sur l'avant contre les 30mm perforants et contre les 14,5mm ailleurs. On peut sans doute faire mieux en la matière de nos jours.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Eh oui, ça flotte, jusqu'à 25 tonnes, voire un peu plus (AAV7 30 tonnes, mais c'est plus grand, et c'est vraiment limite (ça peut même couler en mer, dans un exercice.)).

      Supprimer
  14. pour le T14, je reste sur du 48 tonnes(la tourelle est moins protégé et plus petite donc moins lourde) et je sais 7 galets ne se justifie que si le char est plus lourd sauf que les russes aiment avoir une faible pression au sol ( en raison de la boue et de la neige ) et peut-être en prévision d'un alourdissement (vous savez mes 15 tonnes en plus en fin de vie) mais je sais qu'il y a débat

    je pense que se sont les composants qu'il faut généraliser. Avoir les mêmes optiques, moteurs, suspension, blindage, boitiers électroniques etc... le programme scorpion est une bonne base.
    maintenant pour réduire le poids garder la protection il faudra passer par la tourelle télé opéré (un T14 quoi) car je pense que les caméra optique moderne sont beaucoup plus performante. on sait fabriquer des radar AESA léger (comme le MURIN) avec un peu d'intelligence artificielle on peut imaginer un truc qui tienne la route a coût maitrisé.
    ok pour les nouveaux blindages mais je pense que c'est le cumule de protection passive active et réactive l'avenir.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour la masse du T-14, on serait aux alentours des 55 tonnes en se basant sur les dernières informations en date.

      Supprimer
  15. Sur le T14 voire l'article de Redsamovar sur le net
    Un char prend 10 a 15% de masse sur sa durée de service

    RépondreSupprimer
  16. La toute première chose que les militaires pourraient dire au sujet du futur char... c'est qu'il faut qu'il arrive en unité bien avant 2040 ! le planning qui sous-tend la conception du MGCS est totalement anachronique, basé sur de simple logiques industrielles de cycle de vie et de renouvellement de parc.

    Sauf que compte tenu de l'évolution de la situation stratégique, on aura pas le luxe d'attendre tranquillement les années 2035-2040 pour remplacer nos Leclercs. Il nous faut un nouveau char dans le courant de la décennie 2020, entre 2025 et 2030. Et tant pis si les premières séries n'embarquent pas la totalité des nouvelles fonctionnalités, il sera toujours temps de les rétrofitter par la suite. Cette stratégie est largement préférable et moins risquée, que d'attendre 2040 (dans 20 ans !!!) pour avoir un hypothétique char super-performant... qui risque bien d'arriver après la bataille.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un Leclerc2, d'ici 2030, c'est parfaitement possible ; il suffit juste qu'on, nos grands décideurs, le décide.

      Supprimer