
Et voilà ! Après quelques hésitations et interrogations, le ministre tchèque de la Défense a approuvé aujourd'hui l'accord-cadre pour l'acquisition de Leopard 2A8. Selon les autorités tchèques, le projet prévoit l'adhésion "contraignante" de la République Tchèque à l'accord cadre existant déjà entre KNDS Deutschland et le ministère de la Défense allemand. L'accord-cadre qui autorise Prague à acquérir jusqu'à 58 chars devrait permettre d'acquérir 44 chars de combat Leopard 2A8 ainsi que leur environnement logistique et de formation pour la somme de 1,34 milliards d'euros soit un coût unitaire voisin de 30 millions d'euros ! Le ministère de la Défense tchèque prévoit en outre, d'acquérir 19 autres engins déclinés en différentes versions, tout en précisant que l'achat des 14 chars "restants" du contrat-cadre sera décidé en fonction des possibilités financières. Les chars tchèques seront acquis dans les mêmes conditions et dans la même configuration que les engins destinés à la Bundeswehr, ce qui représente une belle économie de configuration pour le fabricant, même si un certain nombre d'éléments comme les systèmes de C4I feront l'objet d'une adaptation particulière, objet d'un contrat distinct entre Prague et KNDS Deutschland qui comprendra également la fourniture de munitions d'entrainement. L'appui du gouvernement allemand a probablement été décisif dans cette opération, avec l'ouverture de l'accord-cadre aux pays alliés leur permettant d'acquérir des chars à des conditions plus favorables que celles d'un achat isolé. Il est en outre probable que Berlin a su activer ses relais européens pour que la question du financement de ces engins ne soit pas un obstacle sans que l'on sache pour le moment si cette acquisition a été réalisée par le biais du projet SAFE. La place accordée à la BITD tchèque dans ce contrat reste floue, avec des compensations qui pourraient se situer entre 50 et 270 millions d'euros, avec dans ce dernier cas une éventuelle participation des industries locales à la production de chars destinés à l'export, comme cela avait été évoqué l'année dernière. Quoiqu'il en soit, le constructeur allemand qui bénéficie d'un soutien politique fort et concret peut envisager avec sérénité le développement de ses futurs engins sans trop se soucier de l'exportation de son best-seller, pour lequel la promotion est assurée par la Chancellerie. Encore un sujet de méditation estivale pour certains de ce côté du Rhin !