LA MODERNISATION DU LEOPARD 1A5 SELON EODH

La société grecque EODH SA a dévoilé il y a quelques jours son projet de modernisation des chars Leopard 1A5 en service dans l'armée grecque. Alors que les précédents projets présentés par des sociétés étrangères ne n'envisageaient que la modernisation de certains composants comme la tourelle, EODH a choisi de privilégier une approche globale pour la modernisation des 190 Leopard 1A5 en service dans l'armée grecque. Celle-ci permettrait selon ses promoteurs d'augmenter de façon significative les capacités opérationnelles du char plutôt que de se concentrer sur la restauration des fonctions défaillantes. Le projet de la société grecque pourrait en outre bénéficier du soutien de KMW dont elle est le partenaire industriel, qui pourrait garantir les opérations de modernisation des chars concernés en tant qu'OEM (Original Equipment Manufacturer) du char Leopard. 

DES LEOPARD 1A5 POUR L'UKRAINE

Rheinmetall a annoncé aujourd'hui sur son site la signature d'un contrat avec l'Ukraine pour la fourniture de chars Leopard 1. Selon la firme allemande cet accord d'une valeur supérieure à dix millions d'euros selon Rheinmetall et financé par le gouvernement allemand prévoit la livraison de 25 chars Leopard 1A5, de cinq engins Bergepanzer 2 et de deux chars d'apprentissage à la conduite. Les engins concernés sont actuellement en cours de préparation sur les sites d'Unterlüß et de Kassel avant leur livraison prévue en 2024. Ce nouveau contrat qui prévoit également un volet logistique avec la fourniture de pièces de rechange, inclut également des activités de formation. Sur ce dernier point, la firme allemande ne fournit aucune indication particulière, mais on se souvient que Rheinmetall avait été chargée par le gouvernement allemand d'assurer la formation tactique des unités jordaniennes à l'occasion du transfert de 75 Marder au royaume hachémite. Le renouvellement de ce type d'opération au profit des forces armées ukrainiennes ne serait pas sans conséquence, à l'heure où certaines voix fustigent l'action des pays partenaires engagés dans ces activités de formation.

DES SOUCIS DE MAINTIEN EN CONDITION POUR LES LEOPARD 1A5 UKRAINIENS

Selon le magazine allemand Der Spiegel, la livraison à l'Ukraine des Leopard 1A5 fournis par le Danemark, les Pays-Bas et l'Allemagne rencontrerait de sérieux problème. Selon Der Spiegel, l'Ukraine aurait refusé il y a quelques jours la livraison d'un lot de 10 chars en raison de leur mauvais état et de défectuosités. Selon l'enquête diligentée par le ministère de la Défense allemand, les dégâts qui auraient du être réparés, auraient pour origine l'utilisation des engins incriminés pour la formation des équipages ukrainiens sur le camp de Klietz. Dix autres engins livrés au mois de juillet auraient également rencontré des difficultés similaires, dont les causes seraient également identiques. Ces deux informations (re) soulignent la nécessité absolue de disposer d'un soutien technique efficace, condition indispensable à l'engagement d'engins tels que les chars de combat. La pénurie de pièces de rechange combinée à une absence quasi-totale de maintenanciers formés conduit inévitablement à ce type de situation et à l'indisponibilité de la totalité des Leopard 1A5 livrés à l'Ukraine depuis le début de l'été, soit 20 chars. Ces nouvelles péripéties interviennent quelques mois après l'annonce en juillet d'un premier retard de livraison. La problématique du transfert de chars à l'Ukraine ne se limite pas à leur utilisation, formation et soutien étant les deux piliers incontournables de leurs éventuels succès. Il convient de ne pas l'oublier !

OMBRE ET LUMIERE SUR LES LEOPARDS 1A5 DE RUAG

Les 96 (ou 95 selon les sources) Leopard 1A5 propriété de la société RUAG, dont le transfert vers l'Ukraine est bloqué depuis le mois de juin dernier par le gouvernement suisse, pourraient finalement prendre le chemin de la Grèce. Cette possibilité est au coeur d'un accord en cours de finalisation entre les différents acteurs de ce transfert. Cet accord permettrait le transfert vers la Grèce des chars Leopard 15 bloqués en Italie depuis leur rachat par la firme suisse. Ces chars remplaceraient les Leopard 15 GR encore détenus par Athènes, qui prendraient la route de l'Ukraine après une cure de jouvence dans les ateliers de Rheinmetall en Allemagne. 

DU RETARD DANS LE TRANSFERT DES LEOPARD 1 A L'UKRAINE

Des difficultés techniques sont à l'origine du retard pris dans le transfert à l'Ukraine de chars Leopard 1 organisé par le Danemark, les Pays-Bas et l'Allemagne. Le calendrier initial qui prévoyait la livraison des premiers engins au printemps et le début des formations au mois d'avril a du être décalé de plusieurs semaines en raison de problèmes rencontrés dans la livraison des tourelles rénovées devant équiper ces chars. Afin de diminuer les conséquences de ce retard, les autorités allemandes ont sélectionné pour le prochain module de formation, un nombre minimal de chars parmi un pool d'engins disponibles. La livraison à l'Ukraine des premiers chars est désormais attendue dans le courant du mois de juillet.

LA SUISSE DEFEND SA NEUTRALITE

Le Conseil Fédéral suisse a rejeté hier une demande de la société RUAG portant sur le transfert de 96 chars Leopard 1A5 à destination de l'Ukraine. Cette demande a été jugé incompatible avec les lois en vigueur dans la Confédération, destinées à favoriser et protéger la neutralité du pays. Les 96 chars, objets de la demande de la société RUAG qui sont actuellement stockés en Italie depuis leur retrait du service, auraient du être rapatriés en Allemagne en vue de leur remise en condition avant leur transfert à Kiev. Cette préservation de la neutralité du pays a conduit le ministère suisse de l'économie à entreprendre des investigations à l'encontre du directeur d'une société allemande, soupçonné d'avoir enfreint les règles de réexportation des matériels militaires et de la neutralité de la Suisse. La découverte sur des images en provenance d'Ukraine de 11 véhicules Mowag Eagle a motivé l'ouverture de ces investigations qui ont permis de découvrir l'origine de ces véhicules. Ces engins faisaient partie d'un lot de 36 vendus au Danemark dans les années 90. En 2013, les autorités suisses donnèrent leur accord pour la réexportation vers l'Allemagne de 27 de ces véhicules, cédés en 218 à la firme objet des investigations des services suisses. A la suite de cette transaction, le ministère allemand de la Défense approuva la réexportation de ces véhicules vers l'Ukraine, après le démontage des éléments de blindage. En dépit des modifications apportées aux véhicules, les autorités suisses ont considéré que la compagnie allemande avait enfreint les loi suisses qui prévoient que les exportations de matériel de guerre suisses vers cette société ne peuvent pas être approuvées en raison de la forte probabilité de voir ces matériels transférés à un utilisateur final non souhaité.