A PROPOS DU "MYSTERIEUX" CHAR CHINOIS !

Les images relayées par de nombreux internautes, d'un "mystérieux" prototype chinois de char semblent indiquer que la Chine, comme plusieurs autres pays, cherche à réduire le gabarit de ses futurs engins blindés et plus spécialement de son prochain char. Au-delà d'une simple réduction des dimensions, les modifications supposées s'accompagneraient aussi d'une augmentation de certaines performances du futur engin, qui pourrait être synonyme d'une modification de la doctrine de l'Armée Populaire de Libération (APL) dans le domaine. Depuis de longues années, les chars sont systématiquement employés au sein d'ensembles interarmes au sein desquels ils sont le plus souvent utilisés au profit des autres armes et très rarement comme une force de rupture autour de laquelle les autres composantes s'organisent. Cette relative stabilité doctrinale a connu peu d'évolutions, allant de pair avec l'introduction d'une nouvelle génération de chars. Le char mystère, probablement doté de technologies innovantes pourrait bouleverser cet équilibre et entrainer d'importantes modifications doctrinales au sein de l'APL.

IMBROGLIO MULTINATIONAL AUTOUR DES M1 AUSTRALIENS

Six mois après l'annonce de leur transfert vers l'Ukraine, les M1A1 australiens ne sont toujours pas arrivés à destination. Ce retard serait lié au retrait des unités logistiques américaines basées sur la plateforme de Rzeszow par laquelle les 49 chars australiens doivent transiter. Située à proximité de la frontière ukrainienne, la ville de Rzeszow abrite le POLLOG HUB créé au début du conflit en Ukraine par les Etats-Unis, la Pologne et plusieurs pays de l'Otan pour faciliter l'acheminement de l'aide militaire occidentale à destination de Kiev. Depuis sa création, POLLOG HUB a géré l'acheminement et le transfert de plus de 80% des matériels et des équipements occidentaux fournis à l'Ukraine. Les chars australiens qui devaient arriver sur le site sont pour le moment bloqués, en attente la reprise des activités logistiques de la plateforme. Selon le ministre polonais de la Défense, les opérations auraient repris après une interruption d'une semaine, même si certaines sources en Europe indiquent que le site, totalement dépendant des équipes américaines pour son fonctionnement, n'a pas retrouvé un fonctionnement normal. Les difficultés logistiques ne seraient cependant pas la seule raison du blocage des chars australiens, un responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat, aurait fait part des réserves américaines sur le don australien. Selon cette source, le gouvernement américain aurait déconseillé l'année dernière aux autorités australiennes de transférer ces chars en raison de leur ancienneté et des couts logistiques engendrés par l'opération et des difficultés de maintien en condition et de soutien. Au-delà des difficultés rencontrées par les chars australiens, la situation sur le POLLOG HUB soulève des questions plus larges sur l'avenir du site, largement dépendant de l'engagement américain pour son fonctionnement. Si la situation doit se prolonger, les pays européens devront peut-être s'organiser pour remédier au blocage, perspective plutôt compliquée au regard des intérêts nationaux et des budgets disponibles pour envisager une telle opération. Celle-ci contribuerait pourtant de façon concrète à l’amélioration de la mobilité stratégique des matériels militaires en Europe, au coeur des préoccupations actuelles.

DES M1A2 SEP v3 DANS LE DESERT SAOUDIEN

L'armée américaine a déployé la dernière évolution de son char à l'occasion de l'exercice "Friendship 25" qui s'est déroulé en Arabie Saoudite. Des parcours de tir de niveau équipage et peloton ont été réalisés par les M1A2SEPV3 du 278th Armored Cavalry Regiment appartenant à un des cinq ABCT (Armored Brigade Combat Team) de la garde nationale des États-Unis. Si cet exercice avait pour but avoué de renforcer la coopération entre l'armée américaine et les forces saoudiennes, on ne peut exclure la présence d'arrières pensées commerciales, le royaume wahhabite qui utilise actuellement des M1A2S, version spécialement développée pour Ryad à partir du M1A2 SEP v2 et du M1A1 AIM (Abrams Integrated Managment) et pourrait se montrer intéressé par la dernière version du char américain. L'Arabie saoudite possède actuellement la troisième plus grande flotte de M1A2 au monde, derrière les Etats-Unis et l’Égypte.  A noter qu'au moins deux des chars visibles sur le cliché ci-dessous sont équipés d'ARAT (Abrams Reactive Armor Tiles) que l'on a déjà vu en Irak et sur les M1A1 fournis à l'Ukraine en 2023. 

L'APS RUSSE, ARENA-M EN UKRAINE

Alors que l'armée de terre continue de développer un système de protection active dont la date de mise en service demeure aussi incertaine qu'inconnue, plusieurs armées ont adopté ce type de protection au cours d'opérations de modernisation ou par l'acquisition d'engins équipés. Ce qui semblait réservé aux armées occidentales est désormais en service dans l'armée russe comme le montre les images en provenance d'Ukraine sur lesquelles on peut voir un T-72B3M russe capturé par les forces armées ukrainiennes. l'engin visible est équipé d'un système de protection active Arena-M permettant de détecter et neutraliser les projectiles antichars. Les charges déployées sont optimisées pour lutter efficacement contre les missiles antichars tandis que le temps de réponse du système a été amélioré. Cette apparition sur le champ de bataille du système Arena-M fait suite à l'annonce le mois dernier de la firme russe Uralvagonzavod relative à l'intégration du système sur les T-90M et T-72B3M. Après les destructions subies dans les premiers jours du conflit, la Russie semble désireuse d'accroitre la survivabilité de ses chars face aux nombreux missiles antichars utilisés sur ces théâtre. Il reste maintenant à connaitre l'efficacité réelle de ce système contre les munitions antichars occidentales comme le Javelin ou le NLAW (Next generation Light Antitank Weapon), les précédentes tentatives russes dans le domaine ayant rencontré de nombreuses difficultés.

UN PROGRAMME TITAN 2.0 AVANT UN INDISPENSABLE AGGIORNAMENTO !

Les derniers développements du conflit ukrainien et de sa résolution alimentent  depuis plusieurs jours les rumeurs d'un possible sursaut budgétaire en faveur des forces armées. Ce rebond qui pourrait porter les dépenses de la France dans le domaine à 100 milliards d'euros par an, somme qui "constituerait le poids de forme idéal pour les armées françaises" selon Sébastien Lecornu, donnerait donc à nos armées un budget double de celui dont elles disposent aujourd'hui. L'atteinte de ce chiffre pourrait passer par l'attribution d'un budget de 68 milliards d'euros par an  à  l'horizon 2030, fin de l'actuelle Loi de Programmation Militaire (LPM). Même si l'on ne sait pas très bien comment une telle augmentation pourrait être financée au vu de l'état de nos finances publiques, une telle manne suscite déjà de nombreuses convoitises en interne et son attribution pourrait faire l'objet d'arbitrages dans lesquels les arguments de l'armée de terre pourraient se révéler insuffisants, en  dépit de son rôle essentiel dans les opérations, étant la seule armée capable de conquérir et de tenir le terrain.

UN NUMERO INTERESSANT !

Le numéro 107 du magazine TnT est paru et comme d'habitude il nous contient de nombreuses informations et analyses complétées par une iconographie de qualité. Le dossier central de ce numéro consacré  aux forces et faiblesses de l'armée de terre, dont l'actualité des prochains mois pourrait être celle d'un déploiement en Ukraine au sein d'un dispositif multinational. A côté de ce dossier, on peut également découvrir un bilan de l'engagement des chars occidentaux en Ukraine, des articles sur l'histoire des blindés et des engins qui l'ont écrite, sans oublier de nombreuses actualités et un focus sur deux véhicules qui ont marqué des générations de militaires français, le GBC 8KT et son fils naturel, le GBC 180. Un numéro passionnant, disponible dès maintenant dans les kiosques et sur le site des éditions Caraktère, sur lequel vous pouvez également trouver de nombreux magazines et ouvrages consacrés à la chose militaire. 

UN NOUVEL ACTIONNAIRE MAJORITAIRE POUR RENK

Si les discussions entre KNDS France et Texelis ont été relayées par de nombreux médias, le groupe a mené cette semaine une autre opération sur les marchés financiers. On appris que la firme franco-allemande était devenue le premier actionnaire du fabricant de transmissions RENK après avoir exercé une option d'achat d'une valeur de 18.3 millions d'euros. Avec cette acquisition réalisée auprès du groupe financier Triton, KNDS détient désormais 25.1% des parts de la société RENK et devient ainsi l'actionnaire majoritaire de cet acteur majeur de la mobilité, dont les transmissions équipent de nombreux engins de combat parmi lesquels le Leclerc, le Merkava IV, l'Altay ou encore l'Arjun. 

ET MAINTENANT LE LEOPARD 3 !

Les hasards du calendrier sont parfois surprenants comme en témoigne l'actualité blindée de ces derniers jours, au cours desquels deux nouvelles se sont télescopées. La première de ces informations nous parvient de Farnoborough où se tient l'édition 2025 de l'IAV (International Armoured Vehicle) Conference. C'est dans cette enceinte que le colonel Armin Dirks, chef des opérations de l'équipe de projet combiné MGCS au sein de l'Office fédéral de l'équipement de la Bundeswehr, des technologies de l'information et de l'appui en cours d'emploi (BAAINBw) a livré quelques informations sur le programme. Cette intervention a été "percutée" par l'annonce de la signature en présence des ministres français et allemands du pacte d'actionnaire de la MGCS project company réunissant KNDS France, Thales, KNDS Deutschland et Rheinmetall.  

DERNIERE MINUTE : DU LOURD A BAMAKO !

Un important de convoi de matériels de guerre russes a été observé dans la capitale malienne. Ce sont des images postées sur plusieurs réseaux sociaux qui ont permis de voir différents engins sur des porte chars dans les rues de Bamako. Parmi les matériels visibles, on note la présence de chars T-72B3M (une des dernières versions du char russe), des BMP-3, des BMD ainsi que des BTR 80A et 82, plusieurs camions Kamaz et véhicules blindés Tigre et même un bateau ! Les chars et VCI sont tous équipés de cope-cage contre les attaques de drones. Ces engins appartiendraient à un groupe "African Corps" et pourraient  provenir de Syrie (dont les troupes ont retiré de nombreux équipements), certains observateurs pensant que ces équipements arriveraient directement de Russie. Quelle que soit l'origine de ces engins, leur arrivée dans la capitale malienne témoigne d'un renforcement évident de la présence russe en Afrique de l'Ouest et d'une "montée en gamme" des arsenaux de la région, et de la prolifération des engins blindés lourds dans des conflits régionaux de "basse intensité". Ci dessous, une vidéo et des photos du convoi circulant hier dans Bamako. 

NOUVELLES LIVRAISONS RUSSES

Alors que le conflit entre l'Ukraine et la Russie s'apprête à entrer dan sa troisième année, l'industrie russe poursuit ses efforts pour fournir aux forces armées des matériels destinés à compenser les pertes subies par les Forces Armées Russes. Selon les estimations, celles-ci auraient perdu depuis le 24 février 3700 chars, soit une centaine de plus que le nombre de chars initialement engagés. C'est dans ce cadre que la firme Uralvagonzavod a livré la semaine dernière un nouveau lot de T-72N3M et de T-90M, intégrant plusieurs modifications. Parmi la centaine de changements apportés, on note la présence de filets destinés à contrer les drones FPV (First Person View) complétés par un système de guerre électronique et des protection additionnelles de l'arrière du véhicule et du compartiment moteur. Selon la firme russe, "un char produit en 2022 et un char produit fin 2024 sont deux véhicules différents" notamment dans le domaine de la protection, pour laquelle plusieurs ajouts ont été introduits en urgence. A côté de ces engins de nouvelle génération , l'industrie russe a également fourni aux unités blindées des chars de génération plus ancienne, T-62 et T-55 prélevés sur les stocks de l'armée russe. Ces différentes livraisons ne doivent pas faire oublier qu'au delà des défauts de conception et de protection, la principale cause de destruction des chars russes dans les premiers mois du conflit reste l'emploi de tactiques aberrantes et un soutien logistique inadapté. En dépit de son "inutilité" soulignée à plusieurs reprises par les commentateurs, le char reste au coeur des opérations, comme le montrent les livraisons de l'industrie russe et celles des pays occidentaux à l'Ukraine.

POUR BIEN COMMENCER L'ANNEE

Alors que les lumières du Nouvel An sont à peine éteintes que KNDS France nous gratifie d'une superbe vidéo. Les images publiées sur les réseaux sociaux permettent de découvrir d'une séquence de tir réalisée par l'Ascalon, que l'on avait pu découvrir au mois de juin dernier au salon Eurosatory. Au-delà de l'aspect spectaculaire des tirs et de l'impact des munitions utilisées, on assiste au changement de tube réalisé par les équipes de KNDS France en un temps record. Cette séquence devrait suffire convaincre les forces armées désireuses de doter leurs chars d'un armement puissant, novateur et offrant de nombreuses possibilités. Si le passage au calibre de 140mm favorise l'emport d'une charge utile plus importante, la faculté de passer rapidement d'un calibre de 120 à 140mm reste synonyme de gains importants en matière de formation, de maintenance et de performances. On notera en outre le faible recul de l'arme qui devrait faciliter son installation sur des engins de poids moyen. L'adoption de l'Ascalon en 120mm par l'armée de terre dans le cadre d'une réelle rénovation (Leclerc Evo) de son parc blindé, lui permettrait de préparer l'arrivée du MGCS ou de son remplaçant national dont elle posséderait déjà l'armement principal en 120 ou 140mm. Plus qu'une simple augmentation de calibre, l'avancée technologique représentée par l'Ascalon offre de nouvelles perspectives aux blindés qui en seraient équipés. On attend avec impatience les images des tirs sous tourelle qui pourraient avoir lieu cette année. Merci à KNDS France pour cette séquence et à tous ceux qui œuvrent autour de cette véritable révolution qui donne une nouvelle fois à la France une avance significative dans le domaine du combat blindé.

DES ARMES ANTICHARS ET DES BLINDES POUR LES REBELLES SYRIENS

Si la rapidité de l'offensive ayant conduit à chute du régime syrien a surpris les observateurs, cette action également permis aux "rebelles" de mettre la main sur un des plus importants arsenal de la région. Blablachars a tenté de dresser un inventaire le plus précis des matériels syriens ayant changé de main ces derniers jours, avec un intérêt particulier pour les armes antichars et bien sur les engins blindés les plus significatifs. Cette alternance de régime dont on a du mal à envisager toutes les conséquences, laisse dans les mains des nouveaux maitres de Damas un arsenal conséquent, dont l'essentiel a été livré au régime syrien dans les années où celui-ci était encore fréquentable. Ce scénario n'est pas sans rappeler les événements de Libye où la chute de Kadhafi avait permis aux milices de se réarmer ou encore ceux du Yémen où l'on a vu réapparaitre dans les rangs houthis des T-80 acquis par le gouvernement précédent. 

PREMIERES IMAGES DES K808 PERUVIENS

Les images de la célébration du bicentenaire de la Bataille d'Ayacucho (9 décembre 1824) qui est également le jour de l'armée péruvienne ont permis de voir les trois premiers exemplaires du nouveau transport de troupes K808 acquis par Lima. Ces engins font partie d'un contrat d'une valeur de 60 millions de dollars prévoyant la fourniture de 30 VCI (Véhicules de Combat d'Infanterie) 8x8 K808. La version vue au cours du défilé qui est armée d'une mitrailleuse de 12,7mm, devrait être complétée par des K808ex armés d'un canon de 30x173mm monté sur une tourelle présentant de fortes similitudes avec la ZSSW-30 polonaise. Ce contrat est la première illustration du MoU (Memorandum of Understanding) signé il y a quelques jours entre le Pérou et la Corée du Sud prévoyant le développement de véhicules de combat à roues et chenillés ainsi que la fourniture d'une centaine de chars K2. Celui-ci remporterait au Pérou un second succès à l'exportation, sur un continent jusque là à l'écart des efforts de réarmement et des ambitions de la BITD sud-coréenne. 

UN OUVRAGE INEDIT ET PASSIONNANT

Camille Vargas que l'on ne présente plus aux amateurs de la chose blindée et de son histoire vient de publier un ouvrage intitulé Un lieutenant avec les chars. Ce livre présente les carnets du lieutenant de réserve Claude Peignot du 5ème BCP (Bataillon de Chasseurs Portés) appartenant à la 1ère DCR (Division Cuirassée) au sein de laquelle il participe à la campagne de France. Les annotations de Camille Vargas Harlé permettent d'éclairer le témoignage inédit de l'officier et d'en faciliter la compréhension. Enrichi d'illustrations signées Kenneth Montagnier, l'ouvrage est publié par l'Escadron Les Editions, la maison d'édition créée en janvier 2024 par Camille Vargas Harlé  en vue de partager des témoignages, des archives et des travaux sur le fait guerrier. Avec la publication des carnets inédits du lieutenant Peignot, la nouvelle éditrice réalise un premier coup au but dont Blablachars vous recommande la lecture. Un cadeau à mettre sous les chenilles de tous les passionnés en attendant une séance de dédicace au Musée des Blindés !

UNE FOIS N'EST PAS COUTUME !

Une fois n'est pas coutume, Blablachars a eu envie d'évoquer le nouvel ennemi du char et autres blindés, le drone, ou plutôt les drones. C'est après la consultation de nombreuses sources d'informations et documents traitant du sujet que le blog complètement blindé a pu dégager quelques idées relatives aux différents types de drones et à leur emploi. Au-delà de ces considérations, il est apparu important de souligner que le drone est certes une arme redoutable mais aussi un outil de commandement dont l'utilisation a déjà commencé à modifier profondément le combat. Cette utilisation requiert bien évidemment un environnement adapté, tant en termes de sécurité que de communication, conditions essentielles à une utilisation optimale de ces nouveaux engins. 

REMONTEE EN PUISSANCE BLINDEE

La journée d'aujourd'hui a permis d'en savoir un peu plus sur le virage néerlandais en termes de blindés, qui a vu sa concrétisation, un peu plus de deux ans après la publication des premières informations sur le sujet. Les Pays-Bas devraient  donc acquérir 48 chars Leopard 2A8 avec une option pour 6 engins supplémentaires, chiffre largement supérieur aux 28 chars initialement pressentis. Le cout annuel de cette acquisition de 260 à 350 millions d'euros, somme incluant l'ensemble des couts liés à l'achat des chars, leur maintien en condition ainsi que les dépenses RH. La composante blindée mécanisée néerlandaise devrait donc connaitre une augmentation significative de ses capacités déjà sensiblement améliorées par la rénovation des 122 CV9035NL dont le premier exemplaire produit au Pays-Bas est sorti des usines Van Halteren Technologies en juin dernier. A noter que le VCI modernisé sera équipé du système de protection active Iron Fist d'Elbit Systems, tandis que le Leopard 2A8 est protégé par le système Trophy de Rafael. Une diversité de systèmes pas forcément facile à gérer. c'est également au mois de juin qu'Amsterdam a annoncé la commande de 15 CV90 armés du mortier double de 120mm Mjölner développé par BAE Systems Hagglünds. La seule inconnue de cette remontée en puissance du segment de décision néerlandais reste constitué par le choix de la future tourelle de moyen calibre devant équiper une partie des Boxer dont l'armée néerlandaise cherche depuis longtemps à augmenter la puissance de feu. Au-delà du tournant que représente l'acquisition des 48 Leopard 2A8, 13 ans après la disparition de leurs prédécesseur de l'ordre de bataille de l'armée néerlandaise, les dispositions prises par Amsterdam que les autorités politiques et militaires du pays ont pris la pleine mesure des enseignements tirés des conflits en cours.

LE LEOPARD 2A4 A LA SAUCE KF-51

Rheinmetall a profité de la tenue du salon de l'armement polonais MSPO à Kielce pour dévoiler sa dernière nouveauté, qui n'en n'est pas vraiment une, car résultant de l'assemblage de deux sous-ensembles déjà connus. On connaissait le KF-51 présenté au salon Eurosatory 2022, le KF-51 EVO dévoilé deux ans plus tard au même endroit, on a pu découvrir à MSPO le Leopard 2A4 modernisé à la sauce KF-51. La composition du nouveau venu comme les buts poursuivis par la firme de Düsseldorf est assez simple. L'assemblage est composé d'une tourelle de KF-51 armée du canon Rh-130 de 130mm et posée sur un châssis de Leopard 2A4 dont Rheinmetall détient la propriété intellectuelle, celle-ci revenant à KMW à partir de la version 2A5. En dévoilant cet engin à l'occasion du plus important salon d'armement d'Europe centrale, les équipes d'Armin Papperger proposent aux pays utilisateurs de du best-seller allemand une solution de modernisation "clés en main", pouvant constituer une alternative intéressante pour les armées concernées. Après le montage de la tourelle Skyranger 35, cette nouvelle itération sur base de Leopard 2A4 confirme la volonté de Rheinmetall de s'imposer sur le marché des chars lourds neufs avec le KF-51, ou modernisés avec ce Leopard 2A4-51 et d'augmenter le nombre d'utilisateurs de son canon de 130mm, argument qui pourrait se révéler précieux dans l'avenir....

LE CONFLIT UKRAINIEN S'INVITE A ARMY 2024

Les matériels présentés dans le cadre du Forum Army 2024 qui s'est tenu du 12 au 14 aout dernier dans la banlieue de Moscou ont clairement mis en lumière l'influence de l'engagement des forces russes en Ukraine dans la conception des véhicules de combat. Les silhouettes traditionnelles des  chars, VCI (Véhicules de Combat d'Infanterie) et autres engins de combat ont été profondément modifiées par l'adjonction de dispositifs de protection souvent volumineux destinés à augmenter les chances de survie des véhicules concernés face aux nouvelles menaces. Blablachars vous propose quelques vues illustrant ces mutations qui pourraient inspirer les concepteurs des futurs engins. 

RFI BRESILIENNE

Faisant suite aux récentes informations publiées par Blablachars, le Brésil a confirmé ses projets d'acquisition de chars et de VCI avec la publication ces derniers jours d'une RFI ou Request For Information. L'état-major général de l'armée brésilienne a annoncé la mise en place de la consultation publique N°02/2024, entre le1er août et le 1er novembre 2024, visant à étudier les marchés  nationaux et internationaux relatifs à l'acquisition de Véhicules de Combat Blindés pour l'infanterie et de chars. Cette démarche qui s'inscrit dans le cadre du Programme Stratégique pour les Forces blindées comprend également un aspect financier, la RFI devant permettre d'effectuer des recherches de prix pour les différents matériels. Selon les résultats obtenus d'ici le 1er novembre, cette RFI pourrait être suivie d'une RFP qui permettrait aux candidats potentiels de présenter leur offre. Cette démarche illustre le retour du blindé sur les différents continents, y compris ceux pour lesquels la démarche semblait moins probable. En Amérique du Sud, plusieurs pays se sont déjà engagés dans cette voie, en envisageant l'acquisition de véhicules neuf ou par la modernisation de leur flotte. La généralisation des engins blindés modernes, chars et VCI  rend de plus en plus hypothétique toute intervention co,duite par un pays dépourvu de capacités au moins équivalentes. A méditer...

CONSULTATION BRESILIENNE

Le Brésil poursuit la modernisation de ses forces terrestres, concrétisée par l'acquisition de 98 Centauro II décidée en novembre 2022 et plus récemment par la sélection de l'obusier israélien ATMOS dont 36 exemplaires devraient équiper les unités d'artillerie d'ici 2030. C'est désormais au tour des chars et VCI (Véhicule de Combat d'Infanterie) d'être au centre des préoccupations de l'état-major brésilien avec l'annonce de l'organisation de consultations publiques. Celles-ci se tiendront entre le 1er août et le 1er novembre 2024 et auront pour but de définir les contours des futurs chars et VCI destinés à remplacer les engins actuellement en service. Le nombre d'engins à acquérir pourrait être de 65 chars modernes et de 78 VCI. Les candidats potentiels pourraient être la firme chinoise NORINCO qui pourrait proposer le VT-4 qu'une délégation brésilienne a pu découvrir en mai 2023 au cours d'une visite en Chine et un VCI qui pourrait être le VN-17, le VN-20 ou le plus lourd VN-50. BAE Systems pourrait proposer le CV90 déclinable en version VCI et char léger avec le CV90120, l'engin suédois a été présenté en août dernier à l'armée brésilienne. Fort du succès de l'ATMOS, Elbit Systems associé à un constructeur (GDELS) pourrait également proposer sa tourelle Sabrah déjà choisie par les Philippines pour l'armement de son char léger et des Pandur 8x8. La firme italienne Leonardo pourrait proposer un engin basé sur sa tourelle HitFact MkII (identique à celle du Centauro II) que l'on a pu découvrir installée sur le Lynx de Rheinmetall au cours du dernier salon Eurosatory. Le récent rapprochement entre la firme de Düsseldorf et Leonardo pourrait favoriser la candidature d'un engin germano-italien déclinable en version VCI et char léger. Enfin, la Turquie a l'offensive en Amérique du Sud pourrait également être consultée avec le char léger Kaplan basé sur une châssis FNSS et une tourelle 3105 de John Cockerill ou le Tulpar d'Otokar que l'on a pu voir au World Defense Show équipé d'une tourelle HitFact MkII de Leonardo. La consultation publique pourrait déboucher sur un appel d'offres qui permettra d'identifier de façon plus précise les candidats et les solutions proposées à l'armée brésilienne.