DES ARMES ANTICHARS ET DES BLINDES POUR LES REBELLES SYRIENS

Si la rapidité de l'offensive ayant conduit à chute du régime syrien a surpris les observateurs, cette action également permis aux "rebelles" de mettre la main sur un des plus importants arsenal de la région. Blablachars a tenté de dresser un inventaire le plus précis des matériels syriens ayant changé de main ces derniers jours, avec un intérêt particulier pour les armes antichars et bien sur les engins blindés les plus significatifs. Cette alternance de régime dont on a du mal à envisager toutes les conséquences, laisse dans les mains des nouveaux maitres de Damas un arsenal conséquent, dont l'essentiel a été livré au régime syrien dans les années où celui-ci était encore fréquentable. Ce scénario n'est pas sans rappeler les événements de Libye où la chute de Kadhafi avait permis aux milices de se réarmer ou encore ceux du Yémen où l'on a vu réapparaitre dans les rangs houthis des T-80 acquis par le gouvernement précédent. 

UNE REAPPARITION INTERESSANTE !

Si la présence des chars dans les opérations conduites par l'armée israélienne dans la bande Gaza a fait l'objet de nombreuses communications, le conflit au Moyen-Orient permet de (re)découvrir un autre char. C'est de l'autre bout de la Péninsule arabique que nous sont parvenues des images (soigneusement mises en scène) de T-80BV disparus depuis de longues années. C'est à l'occasion de l'exercice "The Battle of Promised Conquest and Holy Jihad" mené par les forces houties que l'on a pu apercevoir un des T-80BV achetés par le Yémen en 2010. 

TOURELLE RUSSE SUR CHASSIS JAPONAIS AU YEMEN

Les rebelles houtis en guerre depuis 2015 contre le gouvernement yéménite et ses alliés arabes ont démontré à plusieurs reprises leurs capacités à concevoir et utiliser des matériels plutôt originaux. Le dernier en date est basé sur un châssis blindé de Toyota Land Cruiser modèle 79 (version pick-up double cabine de la série 70), véritable must have de tout combattant irrégulier ou irrégulier en environnement désertique. Dans la configuration choisie par les Houtis, le châssis Toyota accueille la tourelle russe BPPU qui équipe le BTR-80A. Cette version améliorée du BTR80 est armée d'un canon de 2A72 de 30x165mm approvisionné à 300 coups et dispose d'optiques jour/nuit. Les tourelles utilisées pour ce montage proviennent probablement d'un lot de BTR-80A livrés au Yémen, il y a quelques années, tandis que les châssis blindés de Toyota auraient été produits en Jordanie par le KADDB (King Abdullah II Design and Development Bureau) récemment rebaptisé JODDB (JOrdan Design and Development Bureau). 

PRODUCTIONS IRANIENNES

En raison des sanctions imposées au pays, les industries iraniennes de défense s'emploient à développer des armements largement inspirés de modèles existants dans d'autres pays. Dans le domaine des missiles antichars, le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique a dévoilé récemment un missile baptisé Almas (Diamant) fortement inspiré du Spike israélien. Autre modèle qui a inspiré les ingénieurs iraniens, le Kornet dont le dérivé iranien baptisé Dehlaviye-2 dont la portée pourrait atteindre 8 km. On ignore si ce missile a été copié ou fabriqué sous licence après accord de la Russie. Dernier exemple de cette créativité, la version iranienne du Hellfire américain connu sous le nom de Ghaem114 et qui arme les hélicoptères d'attaque AH-1J Cobra des Gardiens de la Révolution. Les productions iraniennes vient s'ajouter à la longue listes des armements antichars en service dans le monde, et plus particulièrement sur les théâtres d'opérations au Moyen Orient, en Syrie au sein de l'armée nationale syrienne, au Yémen aux mains des rebelles Houtis et au Liban où le Hezbollah possède de nombreux exemplaires de ces armes. Au sud, le Hamas possède également des missiles Kornet ainsi que des systèmes 9M113 Konkurs. La présence de ces armements au sein des arsenaux des différentes factions terroristes de la région rend indispensable l'équipement des chars israéliens avec des systèmes de protection active performants.

DERNIER COMBAT D'UN VETERAN

Soixante-quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, on peut toujours voir des T-34 en action. Cela se passe au Yémen dans la province de Ed Dali où les combattants utilisent encore ce char. Le combat filmé se déroule dans une région montagneuse du pays où s'affrontent les rebelles houthis et les forces gouvernementales soutenues par une coalition arabe. Entré en service en 1940 au sein de l'Armée Rouge, le T-34 a été produit à 60.000 exemplaires durant les années de guerre, et adopté par de nombreuses armées dans le monde. Il a également employé par de nombreux groupes et factions engagés dans des conflits "insurrectionnels" démontrant ainsi sa grande simplicité et sa facilité d'emploi. Dans la vidéo, le T-34 est visible à partir de 2'40''.

UNE VIDEO ETONNANTE !

Une vidéo assez étonnante a été relayée ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Filmées au Yémen par des miliciens pro-Houtis, les images montrent un char M1 saoudien atteint par un missile antichar. L’impact semble avoir lieu sur la partie arrière de la tourelle, provoquant l'explosion d'une partie du blindé. L'image la plus insolite de cette courte vidéo est le départ d'un coup de canon au moment de l'impact du missile. L'origine de ce phénomène demeure inconnue, le tireur a-t-il été surpris par la déflagration, celle-ci a-t-elle pu provoquer ce coup de canon ? Toutes les hypothèses sont possibles, une chose est sure la tourelle n'observait pas dans la bonne direction et les mesures de sauvegarde n'étaient visiblement pas la préoccupation majeure de l'équipage de ce char isolé !