Il y a 108 ans les premiers tankistes français s'élançaient dans la grisaille humide de Berry au Bac pour ce qui allait devenir le premier engagement de chars d'assaut de l'armée française. Parmi ces hommes convaincus de la puissance de leur machine et animés d'une foi profonde, beaucoup payèrent de leur vie leur participation à cette première tentative de combat blindé à l'instar du Commandant Bossut mortellement atteint durant l'offensive. Se souvenir du 16 avril 1917 est pour les tankistes français l'occasion de se rappeler ce que nous devons à ces hommes qui ont écrit avec leur sang la première page de la longue histoire des chars français, engagés dans tous les conflits depuis plus d'un siècle. Pourtant, cette histoire pourrait s'arrêter dans les prochaines années avec l'acquisition ou peut-être la production en France d'un char étranger, en l’occurrence le Leopard 2. Au-delà de son aspect politique, une telle décision serait aussi un triste pied de nez à l'histoire si on rappelle du peu d'intérêt porté par les Allemands pour ces curieux engins lors de leur apparition dans les armées alliées, il faudra d'ailleurs attendre la fin du conflit pour voir arriver le premier engin allemand, le A7V. Au-delà de la symbolique, cette perspective ne manque pas d'interroger sur la place du char dans l'esprit des décideurs français alors qu'il reste le seul engin capable d'appliquer par la manoeuvre, des feux directs sur l'ennemi. On peut aussi se demander quelle serait la plus value économique de relancer la production d'un char étranger sur notre sol au lieu de privilégier la production d'un char national ? Toutes ces questions doivent être posées à tous ceux qui sont tombés sous le charme du best-seller allemand. Ils ne doivent pas oublier que coopération ne signifie pas renoncement, que plus d'un siècle d'histoire ne s'efface d'un trait de plume et que le génie industriel français nous a donné des chars uniques comme le FT, le B1Bis, l'AMX 13, l'AMX 30 et plus récemment le Leclerc !
Puisse le sacrifice du Commandant Bossut et des gars de l'Artillerie Spéciale nous le rappeler en ce 16 avril 2025.
o7
RépondreSupprimerJ'ai été choqué de "la facilité" avec laquelle ce fut annoncé par le DGA.
Notamment ici quelques jours avant son entretien avec la presse :
"EAS 2025: Allocution de Clôture"
https://www.youtube.com/watch?v=5fHYE1-xa74
(26:25/29:54)
Vous avez parfaitement et au combien raison, ayons au moins une pensée pour eux et pour les autres (Les VCI pour l'infanterie sont encore plus ignorés en France aujourd'hui.), en ces temps dramatique, véritablement, pour nos armées et celle de terre dans sa globalité plus encore actuellement.
RépondreSupprimerLe pire même, et le plus inquiétant, c'est que, malgré les remontées budgétaires, on ne voit toujours rien venir ; à part même ce genre de propositions, toujours plus ubuesques et lamentablement dramatiques.
Ça va vous paraître dingue, mais dans leur histoire, les cavaliers français ont déjà servi sur des blindés conçus et fabriqués à l'étranger. Est ce que ces cavaliers étaient moins courageux et moins efficaces parce qu'ils utilisaient des blindés non français ? Je ne pense pas.
RépondreSupprimerEt en voila un !!!!! ...
SupprimerA la fin et à la sortie de la seconde mondiale, mais on a justement tout fait pour en sortir la plus rapidement possible, à l'époque ; et pas l'inverse comme aujourd'hui.
SupprimerDrôle de soutien de nos armées en tout cas !
SupprimerEt en plus c'est ce qui leur vient immédiatement en tête !!!
Oui tout à fait, je ne l'ignore pas mais dès que notre industrie a pu produire les chars francais sont revenus dans notre armée. L'armée de l'air et la Marine ont connu la d3s périodes similaires.
SupprimerVivement qu'il(s) parte(nt), avec leur européisme stupide (Le fond de l'affaire.).
RépondreSupprimerJe suis partagé sur la question : d'un côté, je comprends parfaitement les enjeux d'indépendance industrielle, de l'autre, acheter sur étagère dans l'environnement proche, pourquoi pas, car le char de bataille, même si j'en demeure à titre personnel un partisan, n'est plus un outil aussi crucial pour l'indépendance nationale que peuvent l'être un Rafale (porteur d'ASMP...) ou un SNLE. Et l'effort de reconstruction de toute la chaine (notamment la boite de transmissions et le GMP, 2 domaines dans lesquels notre industrie nationale n'a jamais su produire des modèles au top) consommerait une ressource financière déjà bien (trop) comptée.
RépondreSupprimerMais, le vrai problème, c'est que ce serait un char allemand, notre pire "partenaire".
Un char belge ou italien ou espagnol, voire sud coréen, m'aurait moins posé de problèmes métaphysiques.
La défense, autonome, stratégique, c'est tout un ensemble, cela ne se partage ou découpe pas en petits moreaux, ou on en a une, la plus complète possible et sans trous "dans la raquette", ou on n'en a pas (Façon ligne Maginot nucléaire par exemple.).
SupprimerC'est aussi, au moins autant, si ce n'est plus, des industries, de défense, tout autant indispensables à cette autonomie stratégique en effet.
Les propos de ce monsieur de la DGA sont honteux et ne peuvent que montrer son ignorance et son mépris pour l histoire, l' industrie et la souveraineté française défendue si clairement tout au long de notre histoire !! Pourquoi avons nous ces incapables au sommet de notre pays juste bons a tout renier d' un trait de plume !!!
RépondreSupprimerC'est un des prismes pris par cette instance depuis quelques années, malheureusement aussi. D'où le Politique...
SupprimerBeaucoup de sentiments mais peu de logique. L armée blindé c est envoyer 4 mecs dans une boîte en métal tataner l ennemi équipé dans une boîte en métal aussi dangereuse. On va arrêter la susceptibilité deux minutes voulez vous. Le propre d un soldat c est de se battre et de gagner. On en veut pas à l équipe de France de porter des maillots allemands et d avoir des godasses américaines tant qu ils plantent des buts et gagne des matchs.Pour info en Afghanistan on a acheté des Buffalo us. On a bourlinguer sur les plages normandes en m4. Il faut se rendre à l évidence, le char lourd c est pas une spécialité française. On ne sait pas faire point. C est pas plus compliqué. Acheter sur etagere préservent les finances, rationalise les achats et permets d être interoperable et du coup de gagner. C est tout ce qui compte. Certains l ont oublié mais le seul leclerc exporté à un moteur mtu de leopard 2 donc merci la gloire. Les anglais en sont au même point. Le canon du challenger est le même que le Leo. Whaou quelle souveraineté. Et ils n ont même pas de remplaçant prévu. Aujourd hui on doit se mettre à l abris. Pince mi est aller acheter un gilet par balle paraclet efficace, pince moi fait le tout des orfèvres et cherche un artisans pour lui faire une côte de maille. C est aussi neuneu que ça.
RépondreSupprimerEt pour certains qui ont des remontées gastrique anti germanique, on a combatu avec des panthers, on a acheter un wiesel pour essai, on a des brigades de l alat franco allemande, l arl 44 avait un moteur allemand. On est aujourd'hui plus proche des allemands sur la construction du monde et de l Europe que des états unis. Et enfin knds est une entreprise franco allemande.
SupprimerQuelques méconnaissances, ne serait ce qu'historiques. La France est une principale nation fabriquant de chars par exemple.
SupprimerEt quelle propagande ! Décidemment la maladie est bien, plus avancée qu'on ne le craignait encore !
L'industrie du char français est morte depuis 20 ans. On ne peut pas tuer ce qui est déjà mort.
RépondreSupprimerQuand on voit que le programme Leclerc emmené par une industrie présente, pour une cible initiale de 800 chars a réussi à se couler, faut pas croire qu'on serait à l'aise pour un programme national de 200 chars. Même pour rénover le Leclerc c'est un parcours du combattant.
C'est bien beau de vouloir mais il faut être un peu lucide et réaliste.
On est nombreux depuis des années à dire quederrière le MGCS, on a une participation française intéressante au vue de notre inexistance actuelle dans l'industrie du char. Que ceux qui veulent la fin du MGCS n'ont pas compris que derrière ce ne sera pas l'émergence d'un char français qui va se faire mais l'achat d'un char allemand. Cette réalité le restera pour les années à venir. Le char n'est plus ce qu'il était dans le passé, il a son rôle à jouer comme tant d'autres éléments d'une armée, mais ce n'est pas lui qui fait la pluie et le beau temps. Ce n'est pas celui qui a le plus de chars qui a la meilleure armée et qui va s'assurer de la victoire tout comme il ne faut pas disposer de chars pour pouvoir s'opposer à des chars adverses.
Refaire un char prendrait à minima 15 ans, entre la remise en état de l'industrie, la recherche et le regain de compétences. Ensuite il faudra aboutir à un prototype qui risque d'accumuler nombre de problèmes qui mettra nombre d'années à se fiabiliser. Puis on va faire de la production de série déjà trop tardivement pour remplacer le Leclerc à temps, on voudra donc produire vite, donc produire avant même d'avoir un produit parfaitement terminé, tout cela sur quelques années. Sans export, on va tout enterrer et on fera le bilan d'un super programme amenant rien de fou au final.
Ce n'est pas pour rien que les nouveaux chars ne se font pas tous les 4 matins. Aux USA on reste encore avec l'Abrams, les allemands au Léopard 2 , les russes ont essayés avec le T-14, que de galères, bien 10 ans de retard alors que sur le papier ils ont l'industrie.
Le char est devenu un produit complexe à réaliser et à rentabiliser pour ce que c'est.
Et ça continue !!!
SupprimerJ'ai l'impression parfois de relire les débats des années 1935 dans l'armée française, ou un Général Inspecteur de la Cavalerie commençait un article par : "Existe-t-il une crise du cheval militaire français ?" où il remettait en cause le remplacement de "l'avoine national" par l'essence, avec l'arrivée de ces horribles "divisions mécaniques" ...
RépondreSupprimerLe char, et plus loin le blindé, est-il encore le futur du champ de bataille ? Il faudrait déjà réussir à répondre à cette équation, mais comme toujours, les prévisions sont difficiles surtout quand elles concernent l'avenir ...
Maintenant, même si le blindé lourd a encore de l'avenir, est-ce que la France doit le développer ? Ou plutôt est-ce que la France peut encore le développer. Soyons aussi réalistes et honnêtes, on a pas en France la capacité comme l'Allemagne de se préparer à 1.000 milliards de déficit en plus, et non, on a tout brulé depuis 30 ans avec nos retraites 5 ans avant tout le monde, avec nos 35h que le monde entier nous envie (enfin c'est ce qu'on croit), avec notre haine des industries et des industriels qu'on a bien fait fuir en les martelant de taxes et de normes ...
Si l'on veut honorer le Commandant Bossut que vaut-il mieux ? Mourir dans des blindés français, mais en nombre insuffisant car le budget de développement a bouffé la version de dépannage, le char du Génie, les équipements de rechange, ... Ou bien survivre et gagner la bataille dans des blindés allemands donc l'économie d'échelle et la gamme étendue nous permettraient ainsi d'avoir un parc complet ...
On aura peut-être pas d'autre solution que de combattre dans des blindés "designed in Germany - made in France..."
Loin de moi l'idée de relativiser tout ça, mais un programme simple et bien construit ça doit être accessible. Si on fait ce qu'on sait faire sans en rajouter des tartines.
SupprimerPour les blindés demain, a tord a raison, si on veut déposer l'infanterie dans les caves du bled d'en face sous l'artillerie et les drones, il faudra 10cm de tole au dessus du compartiment. Il n'y a pas pour le moment de quoi se déplacer plus vite et de façon plus sure.
Comme on a pas la solution pour l'abrasion, il faut une famille de blindé rugueux et relativement consomable.
"si on veut déposer l'infanterie dans les caves du bled d'en face sous l'artillerie et les drones, il faudra 10cm de tole au dessus du compartiment."
SupprimerLà déjà vous avez la mauvaise réflexion de base car vous cherchez à faire comme avant en pensant seulement augmenter la protection pour augmenter la survie. C'est simpliste comme analyse mais ne fera que perpétuer les pertes et laissera toujours l'avantage à celui d'en fac.
Ce qu'il faut toujours, c'est obtenir la supériorité sur l'adversaire pour réduire ses propres pertes. La guerre en Ukraine est le parfait exemple à ne pas suivre, celui où on constate que les 2 forces s'annulent tant l'une n'a pas l'ascendant sur l'autre. Ainsi les pertes deviennent nombreuses et les avancées insignifiantes.
La bonne logique c'est comment retirer à l'adversaire sa capacité à utiliser des drones, à utiliser l'artillerie AVANT d'envoyer des troupes au sol. Des attaques préventives après un gros effort de renseignements, du brouillage, l'exploitation de la nuit, du leurrage etc. Si vous comptez seulement "faire avec" les moyens adverses, vous ne ferez que reproduire ce qu'on voit en Ukraine, une guerre d'attrition.
La guerre a toujours été plus une affaire de talents tactiques et stratégiques qu'elle n'a été une affaire de forces brutes où on se dit que le plus nombreux gagnera. L'échec tactique et stratégique conduit à la guerre d'attrition. Il n'y a pas besoin d'être prêt à faire Verdun quand en face on a réinventé la guerre avec la blitzkrieg. Nous n'avons pas perdu la bataille de France par manque de blindés, d'avions, de munitions ou d'hommes.
@Clairon16 avril 2025 à 14:39,
SupprimerOn a surtout la très fâcheuse impression de revivre l'époque des années 1930 où un certain colonel se faisait mettre au placard et ostracisé par le dogmatisme ambiant pour sa défense d'un corps blindé mécanisé.
La réponse, à l'équation, est oui.
La deuxième réponse est encore oui. C'est justement en investissant (Productivement.), sur l'avenir que l'on s'en sortira, ou pas (Ce qu'on compris les allemands justement.). Pour vendre, et pour vivre, encore faut-il produire comme dirait l'autre ; et investir donc, et y croire au moins un peu...
Pas sur que le Commandant Bossut soit ravi de la situation actuelle, plus encore quand on constate que certains de nos responsables sont près à acheter des chars allemands. Il doit même plutôt se retourner dans sa tombe, comme beaucoup d'autres.
PS : Ce n'est pas 200 chars que nous avons à réacquérir (Pourquoi pas 300 automitrailleuses pendant que vos y êtes ?!!), mais plusieurs centaines voir milliers de blindés capable enfin à nouveau de haute intensité, toutes versions et armements confondus (1500 pour une division à deux brigades, 3000 pour deux.)
Il nous faut un successeur français au LECLERC !!!
RépondreSupprimerhttps://meta-defense.fr/2025/04/15/armee-de-terre-char-allemand-leopard-3/
Ce serait tout de même un échec exceptionnel de parvenir à concevoir et réaliser l'un des (le) meilleur char au monde, pour finir par produire des Léopard 2...
RépondreSupprimerHélas l'idée d'un "Leclerc MK2" semble belle et bien morte, définitivement, il faudra donc, toute honte bue, trouver une solution...
Hélas l'idée d'un "Leclerc MK2" semble belle et bien morte", pour l'instant...
Supprimer