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A la suite de l'appel d'offres lancé en novembre 2019, l'armée allemande a choisi de commander 44 engins du génie Kodiak, pour remplacer les Dachs 2A1 en service depuis 1989. La fabrication de ces engins s'effectuera à partir de 44 châssis de Leopard 2 A4 mis à disposition de Rheinmetall par l'armée allemande. Le Kodiak a été développé au début des années 2000 en coopération avec Ruag pour répondre à un besoin de l'armée suisse. Outre les outils dédiés aux missions Génie, le Kodiak peut être équipé d'une charrue de déminage développée par Pearson Engineering capable de déminer sur une profondeur maximale de 30cm associée à d'un système de balisage. Le Kodiak partage avec le Leopard 2 un grand nombre de composants dont le moteur MTU de 1500cv, ce qui le rend particulièrement attractif pour les armées utilisant le char allemand. Depuis sa mise en service, le Kodiak a été construit à plus de 40 exemplaires et vendu aux Pays Bas, à la Suisse, à la Suède ainsi qu'à Singapour. Comme le char de dépannage Büffel, le poseur de pont Leguan, le Kodiak appartient à la famille des engins blindés développés à partir du Leopard 2, en service au sein de la Bundeswehr.
Le tropisme centre Europe que l'on prête volontiers à l'Allemagne n'empêche pas Berlin d'acquérir et de moderniser ses engins blindés, comme le montre le marché de 44 Kodiak, ou encore l'intégration du Trophy sur le Leopard 2. Côté français, il semble que le tropisme expéditionnaire affiché par nombre de responsables français empêche depuis plus de trente ans toute acquisition de matériel réputé inapte aux guerres lointaines. Cette "logique" contraint l'Arme du Génie à utiliser l'Engin Blindé du Génie en service depuis 1989, revalorisé une première fois en 2012 et dont le premier exemplaire de la nouvelle version baptisée Vulcain a été livré en octobre dernier.