UN NOUVEL APS CHINOIS

Dans la lutte millénaire entre la lance et la cuirasse ramenée à celle du char contre les drones et autres munitions rôdeuses, l'avantage pourrait revenir à la défense avec les progrès réalisé dans ce domaine par la Chine. Cette dernière à dévoilé il y a quelques jours un nouveau système de protection active ou APS (Active Protection System) le GL-6 qui pourrait se distinguer de ses prédécesseurs par sa capacité à éliminer les nouvelles menaces. Le GL-6  serait une évolution du GL-5 qui était capable selon NORINCO de détruire des projectiles antichars comme les missiles et les roquettes à une distance de 100m sur 360° en gisement et sur 20° en site. Le GL-5 a été développé pour équiper les chars chinois, VT-4 et VT-5. Le GL-6 se distinguerait du modèle précédent par l'utilisation d'une combinaison de capteurs dans laquelle on trouverait des capteurs optiques, infrarouges et radars permettant d'augmenter la distance de et l'efficacité de la détection. Les informations fournies par les capteurs seraient analysées de façon continue et en temps réel pour adapter la réaction du système aux menaces détectées. L'autre innovation représentée par le GL-6 serait sa capacité à traiter de façon simultanée plusieurs menaces provenant de directions différentes, cette capacité permettrait d'envisager une utilisation possible du système contre des drones, les images de la démonstration ne confirment pas formellement ce dernier point. En dépit de cette incertitude, le développement du GL-6 confirme l'intérêt de la Chine pour la protection de ses engins blindés qui pourrait être complétées par l'intégration de nouvelles capacités comme le brouillage électronique ou la mise au point de munitions à effet cinétique. Le GL-6 pourrait donner à la Chine un avantage important dans le domaine de la protection des engins blindés, une évolution désormais incontournable !

LE VT 4 ADOPTE DE NOUVEAUX EQUIPEMENTS

Le char chinois VT4A1 que l'on avait découvert à l'occasion de l'édition 2022 du Zuhai Air Show revient cette année doté de plusieurs nouveautés, destinées à protéger le char contre les nouvelles menaces. Si le blindage réactif FY2E "dual defense" ne semble pas avoir subi de modifications majeures dans sa conception, le système de protection active efficace jusque là contre les projectiles antichars a élargi son champ d'action avec l'ajout d'un dispositif de guerre électronique destiné à lutter contre les drones. Autre ajout majeur sur la version 2024 du char chinois, un drone à décollage et atterrissage vertical doté de deux rotors contrarotatifs équipés de pales repliables. La taille réduite de l'engin permet son stockage et son lancement à partir d'un compartiment dédié à bord du char. L'engin dont aucune caractéristique n'a été dévoilée est probablement destiné à augmenter les capacités d'observation du char ainsi que l'acquisition d'objectifs au-delà de l'horizon. Le VT-4 connu également sous le nom de MBT-3000 est destiné à l'exportation, marché sur lequel le char chinois a déjà séduit trois clients,  le Nigeria, le Pakistan et la Thaïlande. Le VT-4 est armé d'un canon de 125mm, mu par un moteur de 1200 ch pour un poids de 52 tonnes, même si la version A1 devrait être légèrement plus lourde. Le VT-4 aurait été proposé au Pérou et au Brésil et aurait évalué avec succès par l'armée algérienne. 

TROISIEME CLIENT AFRICAIN POUR LE VN-22 DE NORINCO

L'armée burkinabé a reçu dans le courant du mois d'octobre plusieurs véhicules VN-22 fabriqués par la firme chinoise NORINCO. Au moins véhicules sont arrivés ai port de Tema, tous armés d'une tourelle intégrant un canon de 30mm. Le Burkina est le troisième utilisateur africain du VN-22, après le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Le 6x6 de NORINCO peut être décliné en plusieurs versions incorporant différents armements parmi lesquels un canon de 105mm ou encore des missiles antichars HJ-12. Les VN-22 s'ajoutent aux équipements déjà reçus en provenance de Chine, parmi lesquels des véhicules WMA 301 en version appui feu, armés d'un canon de 105mm et des mortiers automoteurs CS/SM1 de 81mm montés sur châssis Dongfeng. La livraison du mois d'octobre comprenait également des mortiers de 60mm WW90, des munitions ainsi que des roquettes pour RPG. Le plan d'équipement stratégique décidé par le Burkina Faso prévoit la livraison de quatre lots d'équipements en provenance de Chine dans les prochains mois.

CARTON PLEIN POUR LE VT-4 EN ALGERIE

Plusieurs informations ont relaté le succès des évaluations du char chinois VT-4 par l'armée algérienne. Selon plusieurs médias, l'engin aurait effectué un  parcours de 500 km sans souffrir de la moindre panne et effectué des tirs à longue distance avec 100% de coups au but. Ces performances auraient été très appréciées par les différents responsables de l'armée algérienne. L'évaluation du char chinois par cette dernière fait suite à une longue série d'acquisition d'Alger auprès des industriels chinois qui ont déjà fourni des drones CH-4 et WJ-700, des missiles antichars HJ-12, des systèmes guerre électronique CHL-906 ainsi que lance-roquettes WM-80 et obusiers PLZ-45. La mobilisation des ressources et des moyens russes dans le conflit ukrainien empêche Moscou de répondre favorablement aux demandes formulées par Alger qui cherche depuis deux ans à acquérir des chars supplémentaires. Doté d'une bonne mobilité illustré par un rapport poids puissance de 23 ch/t; d'une puissance de feu importante grâce à son chargement automatique et son canon de 125mm et d'une survivabilité reposant sur un blindage réactif et  un système de protection active (seulement sur le VT-4A1 évalué par Alger), le char chinois pourrait se révéler précieux dans la défense de la frontière sud du pays et son éventuel engagement au nord du Mali, où la présence des miliciens de Wagner irrite fortement Alger. De façon plus globale, un succès chinois en Algérie placerait le VT-4 dans les meilleures conditions pour devenir le remplaçant du T-90 sur les marchés export.

CONSULTATION BRESILIENNE

Le Brésil poursuit la modernisation de ses forces terrestres, concrétisée par l'acquisition de 98 Centauro II décidée en novembre 2022 et plus récemment par la sélection de l'obusier israélien ATMOS dont 36 exemplaires devraient équiper les unités d'artillerie d'ici 2030. C'est désormais au tour des chars et VCI (Véhicule de Combat d'Infanterie) d'être au centre des préoccupations de l'état-major brésilien avec l'annonce de l'organisation de consultations publiques. Celles-ci se tiendront entre le 1er août et le 1er novembre 2024 et auront pour but de définir les contours des futurs chars et VCI destinés à remplacer les engins actuellement en service. Le nombre d'engins à acquérir pourrait être de 65 chars modernes et de 78 VCI. Les candidats potentiels pourraient être la firme chinoise NORINCO qui pourrait proposer le VT-4 qu'une délégation brésilienne a pu découvrir en mai 2023 au cours d'une visite en Chine et un VCI qui pourrait être le VN-17, le VN-20 ou le plus lourd VN-50. BAE Systems pourrait proposer le CV90 déclinable en version VCI et char léger avec le CV90120, l'engin suédois a été présenté en août dernier à l'armée brésilienne. Fort du succès de l'ATMOS, Elbit Systems associé à un constructeur (GDELS) pourrait également proposer sa tourelle Sabrah déjà choisie par les Philippines pour l'armement de son char léger et des Pandur 8x8. La firme italienne Leonardo pourrait proposer un engin basé sur sa tourelle HitFact MkII (identique à celle du Centauro II) que l'on a pu découvrir installée sur le Lynx de Rheinmetall au cours du dernier salon Eurosatory. Le récent rapprochement entre la firme de Düsseldorf et Leonardo pourrait favoriser la candidature d'un engin germano-italien déclinable en version VCI et char léger. Enfin, la Turquie a l'offensive en Amérique du Sud pourrait également être consultée avec le char léger Kaplan basé sur une châssis FNSS et une tourelle 3105 de John Cockerill ou le Tulpar d'Otokar que l'on a pu voir au World Defense Show équipé d'une tourelle HitFact MkII de Leonardo. La consultation publique pourrait déboucher sur un appel d'offres qui permettra d'identifier de façon plus précise les candidats et les solutions proposées à l'armée brésilienne. 

LIVRAISONS ESTIVALES A LA MAURITANIE

A son tour la Mauritanie choisit la Chine pour renforcer ses forces armées, comme en atteste la dernière livraison en provenance de Pékin. Les images de ces matériels, diffusées à l'occasion de la visite du Président Ould Cheikh al Ghazouani sur une base militaire ont permis de découvrir différents matériels parmi lesquels des WMA 301, version armée d'un canon de 105mm du WZ 551, ainsi que des systèmes de défense aérienne à courte portée Yitian-L, montés sur des véhicules Dongfang Menshi. A ces équipements produits par Norinco s'ajoutent des drones MALE Harbin BZK-005E, ainsi que 15 véhicules blindés Calidus MCAV-20 produits aux Émirats Arabes Unis. Placée dans un environnement stratégique complexe, la Mauritanie souhaite préserver sa souveraineté en dotant ses forces armées de matériels modernes capables de s'opposer aux velléités de ses voisins ou des différents groupes armés présents dans la région. Avec cette nouvelle livraison, la Chine poursuit son expansion commerciale et stratégique sur le continent africain, sur lequel les fournisseurs traditionnels voient leur place se réduire. 

COMME UN AIR DE VT-4

Selon le service de relations publiques de l'armée pakistanaise  "Pakistan Armed Forces Inter-Services Public Relations (ISPR) L'entreprise nationale Heavy Industries Taxila (HIT) a dévoilé la semaine dernière le Haider ( qui signifie le Lion en Ourdou)  un char "made in Pakistan." L'engin "fortement inspiré" du VT-4 chinois dont le Pakistan a commandé 240 exemplaires a été développé en coopération avec la firme chinoise NORINCO et possède des caractéristiques similaires à celles du VT-4. Doté d'un canon de 125mm à âme lisse, le Haider peut tirer toute la gamme de munitions ainsi que des missiles antichars. Cet armement principal alimenté par un système de chargement automatique est complété par une Remote Operated Weapon Station (ROWS) armée d'une mitrailleuse de 12,7mm et par une mitrailleuse coaxiale de 7,62mm. Le chef et le tireur sont dotés de viseurs stabilisés, disposant d'une voie thermique et de la capacité hunter/killer. L'engin est mû par un moteur diesel de 1200 ch qui lui permet d'atteindre la vitesse maximale de 70 km/h et affiche une autonomie de 500 km. La protection est basé sur une combinaison de blindage acier et composite ainsi que par la présence d'un détecteur d'alerte laser capable de différencier les différentes émissions comme les celles provenant de télémètres ou de désignateurs. Toujours au chapitre de la protection, le Haider reçoit un blindage réactif de type ERA destiné à protéger la tourelle et le châssis. Au final, rien de bien révolutionnaire dans cet engin qui concrétise à la fois les efforts de modernisation des blindés de l'armée pakistanaise ainsi que la (relative) auto-suffisance du Pakistan pour la production de ce type d'engin. 

LE TUEUR DE DRONES CHINOIS

Des clichés publiés il y a quelques jours ont permis de voir en action le véhicule de défense sol-air à courte portée de l'Armée Populaire de Libération. Le Type 625E dont on a pu découvrir la version export à l'occasion du Zuhai Air Show est le fruit d'un développement conjoint mené par CSGC (China South Industries Group Corporation) et Norinco. Cet engin basé sur un châssis proche de celui du ZBL-08 est armé d'un canon de Type Gatling, vraisemblablement d'un calibre de 25mm et de huit missiles sol-air à courte portée FB-10. Cette famille de missiles conçue par la firme chinoise ALIT (Aerospace Long March International) permet d'engager des objectifs à une portée maximale de 10 km et à des altitudes comprises entre 15 et 5000m. Outre les moyens électro-optiques, le Type 625E embarque un radar de type inconnu permettant la détection et le suivi de différents aéronefs comme les drones, les hélicoptères ou encore les missiles de croisière. La mission de lutte contre les essaims de drones reste la raison d'être du canon de type Gatling dont la puissance de feu et la cadence de tir peuvent également se révéler utiles en tir direct.

LE PETIT NOUVEAU DE NORINCO

Le Nouvel An chinois dont les festivités ont débuté il y a quelques jours a été l'occasion pour Norinco de diffuser une vidéo promotionnelle. Les images filmées sur différents sites du constructeur chinois mettent en avant les productions maison parmi lesquelles un obusier automoteur de 155mm. A partir de 6'20'' on découvre un engin présentant d'évidentes similitudes avec l'Archer suédois. L'obusier (baptisé par certains observateurs SH-16) dont on ne connait aucune performance est présenté aux côtés d'autres matériels de la gamme artillerie conçus par l'industriel chinois. L'autre obusier de 155mm visible sur les images est le PCL-181 moins protégé que le nouveau venu et déjà en service dans l'APL, ainsi qu'un camion de ravitaillement, basé sur un châssis Taian GM's 6X6, comme le PCL-181. L'obusier de 155mm est monté sur un châssis différent, probablement un WS 2300 également doté de six roues motrices et en service au sein de l'APL depuis 1999. Les séquences dynamiques de la vidéo permettent de voir l'obusier effectuer des tir à différentes hausses et dans différentes configurations. Ce nouveau venu dans la gamme de l'industriel chinois, dont la mise en service au sein de l'Armée Populaire de Libération (APL) n'a pas été confirmée, pourrait cependant être rapidement proposé à l'exportation par NORINCO, absent de ce segment sur lequel s'affronte déjà de nombreux engins, tels que l'Archer britannique ou le Caesar français. 

TRAME ANTICHAR CHINOISE

Les efforts de modernisation de l'Armée Populaire de Libération que Blablachars a évoqué à plusieurs reprises se traduisent depuis plusieurs années par le développement et la mise en service de nouveaux équipements et véhicules. A côté de ces nouveautés et en attendant le futur char de nouvelle génération, l'APL a également modernisé sa composante antichar avec la mise en service d'armements modernes, qui peuvent être montés sur des véhicules ou servis par des fantassins débarqués. Les armements décrits ci-dessous possèdent tous une capacité d'attaque par le haut ainsi qu'une capacité tire et oublie,

DEUXIEME SUCCES AFRICAIN POUR LE VN22B

Après le Sénégal, c'est au tour de la Côte d'Ivoire de se doter de blindés Made In China avec l'arrivée cette semaine de plusieurs VN22B. Une vidéo diffusée sur le réseau social chinois Weibo et reprise par plusieurs observateurs permet de voir un convoi de six engins de ce type, probablement en cours de transfert entre le port d'Abidjan et leur lieu de stationnement. Le VN22B est un 6x6 de nouvelle génération, dévoilé lors de l'édition 2021 du Zuhai Air Show, armé d'un canon de 105mm, le rendant apte à des missions d'appui au profit de l'infanterie ou de destruction d'objectifs faiblement blindés. Cette nouvelle livraison dont on ignore si elle sera suivie par d'autres arrivées, illustre l'influence croissante de la Chine dans la région. La Côte d'Ivoire devient le second client export du blindé produit par NORINCO.

OPPOSITION INEDITE EN COLOMBIE !

La rupture des relations diplomatiques entre la Colombie et Israël a contraint les industriels israéliens à se retirer de plusieurs projets de modernisation des forces armées colombiennes. Parmi ceux-ci, celui de densification et de la modernisation de la composante blindée devrait donner lieu à une compétition plutôt inédite mais que l'on, pourrait retrouver dans les années à venir. En effet, les deux seuls compétiteurs connus ayant officiellement présenté des offres sont le chinois NORINCO et le sud-coréen Hyundai Rotem. Les deux firmes asiatiques ont choisi de répondre aux demandes colombiennes avec des projets radicalement différents. La société propose à Bogota d'acquérir 44 VT-4, volume qui permettrait aux forces armées colombiennes de constituer un bataillon blindé. Le char  chinois figurait en bonne place sur le stand de NORINCO aux côtés du char léger Type 15, de l'Assault Gun ZTL-11 et du VCI VN-22, au salon Expodefensa qui s'est tenu à Bogota du 8 au 13 décembre dernier. De son côté Hyundai Rotem propose à la Colombie des chars de seconde main K1A1 issus des stocks de l'armée sud-coréenne, cette offre permettant probablement à l'industriel sud-coréen de rester dans l'enveloppe financière qui pourrait être allouée à ce projet. Cette compétition inédite entre deux fournisseurs asiatiques que tout oppose pourrait cependant être arbitrée par une offre américaine portant également sur des matériels de seconde main assortie de sérieux arguments politiques, sans lesquels aucune vente d'armement lourd ne saurait être envisagée. 

PRECISIONS SUR LE PARC BLINDE DE LA GENDARMERIE SENEGALAISE

Blablachars qui s'est fait l'écho il y a quelques jours de l'acquisition de blindés chinois par la gendarmerie nationale sénégalaise, apporte aujourd'hui quelques précisions sur la composition exacte du parc blindé de la Gendarmerie sénégalaise. Lors de l'inauguration de l'état-major du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, cette dernière a présenté aux côtés des VN-22 chinois un certain nombre d'engins acquis ces dernières années. Parmi ces derniers figuraient des véhicules turcs Cobra II d'Otokar et Ejder Yalcin de Nurol Machina. Les autres engins présentés par la Gendarmerie sénégalaise permettait de voir des CS/VN3C produit par Norinco, un Bastion d'Arquus ainsi que des RAM Mk3 israéliens, des BATT (Ballistic Armored Tactical Transport) produits par Tactical Armored Group, des Dozor-B ou Oncilla coproduits par la firme polonaise Mista et la société chypriote Lacenaire. Cet inventaire était complété par des MRAP (Mine Resistant Ambush Protected) Puma M26. La part croissante des véhicules chinois dans la composition de la flotte de la Gendarmerie sénégalaise confirme la présence effective dans le pays de la société NORINCO ainsi que son expansion dans la région, après ses premiers succès en Algérie, au Nigeria et en Angola. L'homme d'affaires Thierno BA, proche du président sénégalais Macky Sall serait un des acteurs clés de cette expansion et aurait "supervisé" les dernières acquisitions réalisées par la Gendarmerie sénégalaise auprès de la firme chinoise. 

DES BLINDES CHINOIS POUR LA GENDARMERIE NATIONALE SENEGALAISE

La Gendarmerie Nationale sénégalaise compte depuis quelques jours un nouveau véhicule au sein de sa flotte dont elle a reçu un nombre inconnu d'exemplaires.  Le nouveau venu de fabrication chinoise est dérivé du VN-22B que le public a pu découvrir pour la première fois à l'occasion du Zuhaï Air Show en 2021. Parmi les nombreux équipements pouvant être montés sur ce châssis 6x6 produit par Norinco, la Gendarmerie sénégalaise a choisi de doter ses engins d'une tourelle armée d'un canon de 105mm capable de tirer l'ensemble des munitions OTAN. Avant ce succès à l'export, l'engin chinois avait été proposé sans succès à l'Argentine en réponse à l'appel d'offres pour la modernisation du parc blindé et aurait également été engagé dans plusieurs évaluations au Moyen Orient.

NOUVELLE LIVRAISON CHINOISE POUR LE MALI

Après une livraison en avril dernier, l'armée malienne a reçu ces derniers jours un nouveau lot de véhicules en provenance de Chine et plus précisément de la firme NORINCO. Les engins aperçus dans le port de Conakry en Guinée au moment de leur débarquement sont des VN2C, produits par NORINCO sur la base du WZ-551. Les exemplaires reçus semblent être dans une configuration similaire à celle des six véhicules reçus en décembre 2021 qui étaient équipés d'une tourelle armée d'un canon de moyen calibre. Cette nouvelle livraison comprenait également des MRAP légers VP11 4X4 ainsi que des Lynx CS/VP11 ATV (All Terrain Vehicles), que l'on peut apercevoir sur les photos. Ci-dessous quelques photos de cette livraison prises dans le port de Conakry.

ACQUISITIONS AFRICAINES

C'est vers la Chine que se sont tournés le Mali et le Sénégal pour compléter l'équipement de leurs forces terrestres avec l'acquisition de véhicules blindés légers et de MRAP. Bien que Bamako n'ai fourni aucune indication sur la quantité d'engins acquis, une longue vidéo (5 min) permet de voir l'imposant convoi acheminant des MRAP légers VP11 4X4 ainsi que des Lynx CS/VP11 ATV (All Terrain Vehicles). La livraison de engins, tous deux produits par la firme chinoise NORINCO constituent, selon les déclarations officielles, une étape majeure dans la lutte menée contre les mouvements jihadistes, dans laquelle ils vont rejoindre les véhicules précédemment livrés. Un peu plus à l’Ouest, le Sénégal a également choisi des engins chinois pour moderniser une partie de ses forces avec l'acquisition d'un nombre inconnu de CS/VN-3C 4x4 destinés à équiper des unités d'infanterie aéroportée. Les véhicules livrés au Sénégal sont armés d'un canon de 30mm et d'une mitrailleuse de 7.62mm, apportant une puissance de feu supplémentaire aux troupes sénégalaises dans les opérations qu'elle conduit contre les combattants du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance. Le Sénégal a également reçu des MRAP Puma M36 produits par la firme OTT Technologies basée en Afrique du Sud et déjà en service au Mali.

BIENTOT DES BLINDES CHINOIS DANS LE GOLFE PERSIQUE ?

Le méga contrat de 4 milliards de dollars signé par l'Arabie saoudite au cours du Zhuhai Air Show pourrait servir de tremplin à une offensive commerciale chinoise au Moyen Orient dans le domaine des véhicules terrestres. Fournissant déjà un certain nombre d'équipements comme les drones, les industriels chinois semblent désormais désireux de profiter de leur présence pour promouvoir leurs matériels terrestres et répondre à l'intérêt exprimé par plusieurs pays de la région dans ce domaine. Au-delà des brochures de présentation de la firme NORINCO traduites en arabe, on a pu découvrir des images d'une version sable du VCI chinois VN-20 dont le développement aurait pu être initié en réponse à une demande des Emirats Arabes Unis. Cette possible réorientation des politiques d'achats des pays de la région serait la traduction du refroidissement des relations entre les capitales du Golfe et l’administration Biden, de l'affaiblissement des capacités d'exportation russes en raison du conflit ukrainien et de l'impuissance européenne dans le domaine des blindés et des armements terrestres de nouvelle génération. Seule la Corée du Sud pourrait être de taille à affronter une concurrence chinoise dans la région sous les yeux des fournisseurs historiques, qui pourraient se voir condamner à un rôle de figurant dans les prochaines années. Plusieurs pays de a région disposent de flottes de chars et de VCI déjà anciennes dont le remplacement et/ou la modernisation pourrait offrir de réelles possibilités aux industries de défense asiatiques.

PREPARATIFS CHINOIS

Les préparatifs du Zhuhaï Air Show qui doit se dérouler du 8 au  novembre prochain permettent de découvrir plusieurs des engins devant être exposés au cours du salon. Les constructeurs chinois présentent évidemment les versions export de leur production pour tenter de séduire de nouveaux clients ou accroitre leur part de marché dans des zones comme l'Afrique ou l'Amérique. Que ce soit par le biais des appels d'offres ou par celui d'accords accords intergouvernementaux, la Chine s'est imposée comme un exportateur majeur d'armement dont les entreprises sont largement soutenues par les achats de l'Armée Populaire de Libération. Blablachars vous propose un petit tour dans les préparatifs du salon chinois.

UN NOUVEAU VCI CHINOIS ?

Le (presque) inconnu d'IDEX serait-il passé du stade de la maquette à celui de la réalité. C'est en tous cas ce que les images publiées aujourd'hui laissent penser avec les photos de ce qui pourrait être un nouveau VCI lourd ou HIFV (Heavy Infantry Fighting Vehicle). NORINCO a présenté à plusieurs reprises des maquettes d'un engin conçu sur la base d'un châssis de VT-4, doté d'une tourelle similaire à celle du BMP3, armée d'un canon de 100mm couplé à un canon de 30mm. Dénommé VN-50 (et par certains VN20) depuis sa première apparition au salon IDEX 2019, cet engin pourrait prendre place dans la gamme export de Norinco à côté du VN-17 développé sur la base du VT-5 et présenté pour la première fois en 2018. Ce VCI d'un poids voisin de 30 tonnes est armé d'un canon de 30mm et de deux lance missiles antichars HJ-12 et protégé par un système de protection active. Le nouvel engin semble également armé d'un canon de moyen calibre et de missiles antichars, visiblement stockés dans un conteneur de stockage et de lancement implanté sur le côté de la tourelle. La protection de l'engin est probablement assurée par un système de protection active ainsi que par du blindage réactif placé sur le glacis avant et sur les flancs du châssis. Les deux mitrailleuses montées sur l'arrière du compartiment fantassin, visibles sur les maquettes ne semblent pas être installées sur le nouvel engin. Quelque soit la dénomination retenue et les équipements disponibles, ce nouvel engin que l'on verra peut être au Zhuhaï Air Show qui se tiendra du 08 au 13 novembre prochain, confirme la volonté de la Chine de se doter d'un VCI lourd et de le proposer à l'exportation. 

APPEL D'OFFRES BRESILIEN SUITE ET PAS FIN !

L'armée brésilienne a rendu hier un premier "verdict"  pour l'appel d'offres VBC CAV-MSR 8x8 en annonçant le nom des deux engins non retenus pour la phase suivante du projet. Sans surprise le premier d'entre eux est le Kestrel indien dont on ne connaissait pas exactement la nature de l'armement et l'origine de la tourelle proposés pour cet appel d'offres. Le second engin éliminé est un peu plu surprenant dans la mesure où la tourelle équipant cet engin avait déjà gagné un appel d'offres. Ce succès n'a pas été suffisant pour l'armée brésilienne qui n' donc pas retenu l'Eitan armée de la tourelle Sabrah. Restent donc en lice, le ST-1 proposé par le chinois Norinco, le Centauro II du consortium CIO et le LAV 700 de GDLS armé d'une tourelle 3105 de John Cockerill. Ces deux dernières sociétés proposent également à l'armée brésilienne une solution de modernisation des Leopard I avec le montage d'une tourelle Hitfact pour CIO et d'une tourelle 3105 pour John Cockerill Defense. Toutes deux pourvues d'un système de chargement automatique, ces deux tourelles se distinguent par la possibilité offerte d'intégrer sur la tourelle italienne un canon de 105mm ou de 120mm, la tourelle belge ne pouvant accueillir qu'un canon de 105mm. En outre, Oto Melara propose de produire la tourelle Hitfact au Brésil, où la firme italienne dispose déjà du site de production des Guarani équipant l'armée brésilienne. Il est fort probable que l'industriel choisi pour fournir le remplaçant du Cascavel se verra également confier la modernisation des Leopard 1 brésiliens, ce qui permettrait à l'armée brésilienne de disposer d'une tourelle unique pour ces deux engins. Verdict final attendu fin novembre, à moins que les élections ne viennent bousculer ce calendrier !