LA FRANCE VA LIVRER SIX ROBOTS DEMINEURS A L'UKRAINE

La France va livrer à l'Ukraine six systèmes robotisés de déminage développés par Milrem Robotics et les CNIM (Constructions Navales et Industrielles de Méditerranée). Les engins fournis sont basés sur la plateforme THeMIs développée par la firme estonienne sur laquelle est installé le système ROCUS (Route Clearance Unmanned System) conçu par les CNIM. Ces six engins supplémentaires rejoindront les quinze déjà déployés en Ukraine, dont sept équipés du système français livrés dans les premiers mois du conflit. Le système franco-ukrainien n'est pas en service dans l'armée de terre dont les régiments du Génie commencent à recevoir les premiers exemplaires du SDZ (Système de Dépollution de Zone) développé par CEFA. Milrem Robotics est détenu depuis 2023 par le groupe émirien EDGE, les CNIM étant liés depuis 2019 à la firme estonienne par un accord de commercialisation faisant de l'entreprise toulonnaise le fournisseur exclusif des robots Milrem pour la France.

PRESENTATION A DOMICILE

Sous contrôle du groupe émirien EDGE depuis février 2023, la firme estonienne MILREM sera à domicile pour présenter son dernier né, baptisé HAVOC (Ravage en français). La nouvelle plateforme téléopérée est  basée sur un châssis 8x8 animé par une motorisation électrique hybride avec un moteur électrique dans chaque roue. Cette motorisation permet au HAVOC de se déplacer ses 12 tonnes à une vitesse maximale de 110km/h sur route et de 50km/h en tout-terrain malgré un poids annoncé de 12 tonnes à vide et une charge utile maximale de 5 tonnes. Les images publiées par MILREM permettent de voir le HAVOC dans quatre configurations différentes. 

DES THeMIS POUR..... ATTENDRE LES LEOPARDS !

A défaut de fournir des chars, l'Allemagne va livrer à l'Ukraine 14 engins téléopérés THeMIS, développés et produits par Milrem Robotics. La firme estonienne qui a annoncé ce transfert sur son site est associée à Krauss Maffei Wegmann pour configurer ces engins selon les besoins ukrainiens. Sept d'entre eux seront affectés aux évacuations sanitaires ou CASEVAC (Casualties Evacuation), tandis que les sept autres, livrés en 2023 seront équipés par la division Systèmes Industriels des CNIM (Constructions Navales et Industrielles de Méditerranée) de moyens dédiés à l'ouverture d'itinéraire. Ralf Ketzel, CEO de KMW a souligné que ce projet permettait de fournir à l'Ukraine les technologies les plus avancées, le partenariat avec Milrem permettant de livrer ces engins dans les meilleurs délais. De quoi patienter en attendant les chars, réclamés le mois dernier par le nouvel ambassadeur ukrainien en Allemagne. Après avoir rappelé que son pays avait besoin de ces chars (Leopard 2) Oleskii Makeiev a déclaré qu'il avait de bonnes raisons d'espérer qu'une décision serait prochainement prise pour la livraison de Leopard 2 à l'armée ukrainienne.

LES FRANCAIS FONT LE PONT EN POLOGNE

L'appel d'offres lancé par l'armée polonaise en mai 2020 a connu son épilogue aujourd'hui avec l'annonce de la commande à la société française CNIM ( Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée) de PFM (Ponts Flottants Motorisés pour une valeur de 320 millions d'euros. Dans sa dernière version, le PFM peut accueillir des véhicules chenillés de la classe MLC 85 et des véhicules à roues de classe MLC 100. Cette possibilité a séduit l'armée polonaise qui doit "muscler" ses capacités de franchissement pour les rendre compatibles avec les nouveaux équipements de l'armée polonaise, parmi lesquels figureront les M1A2 SEP V3 commandés en juillet dernier, et dont le poids avoisine les 66 tonnes. Selon le directeur de la BU, Xavier Montazel, le succès polonais pourrait en appeler d'autres en Europe et peut être inspirer l'armée de terre.

GDELS ET HANWHA FOURNIRONT LES PONTS DE L'ARMEE SUD COREENNE.

GDELS (General Dynamics European Land Systems) en partenariat avec Hanwha Defense Corporation a été sélectionnée par l'agence de défense DAPA (Defense Acquisition Program Agency) pour fournir à l'armée sud-coréenne 110 véhicules amphibies de franchissement. Le partenariat noué entre la firme américaine et son homologue sud-coréenne ont permis d'adapter le pont M3 produit par GDELS aux spécifications de l'armée sud-coréenne. Ce contrat dont les premières livraisons devraient intervenir en 2027 permet à Séoul de devenir le cinquième client export du pont M3 et le plus gros opérateur de ce type de pont avec 1300 m linéaires de pont. Le pont M3 permet le franchissement continu de véhicules chenillés de plus de 60 tonnes sur une coupure de 100m avec 8 ponts assemblés. En mode discontinu ou ferry, l'assemblage de deux travures permet le franchissement de coupures plus larges par ce même type d'engin, tandis que l'assemblage de trois travures permet de faire franchir deux chars lourds. Le pont américain est le concurrent direct du PFM dont l'armée française perçoit la version F2, tandis que les CNIM (Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée) poursuivent le développement de la version F3 aux performances améliorées.