
Les récentes annonces publiées ces dernières semaines relatives à la sélection par plusieurs armées d'obusiers automoteurs de 155mm ont suscité de nombreuses interrogations parmi les observateurs. La récente adoption par l'armée britannique du RCH 155, fruit d'une collaboration entre Rheinmetall et KNDS Allemagne ne semble pas échapper à cette règle. On a appris que pour adopter cet équipement, le Royaume-Uni avait contourné les règles de mise en concurrence pour privilégier un partenariat, comme l'illustre l'annonce conjointe faite par le Premier ministre britannique et le Chancelier allemand. A cette occasion, Rishi Sunak a précisé qu'il s'agissait d'une "première étape" dans la collaboration entre les deux pays. Cette démarche n'est pas au goût du géant sud-coréen, Hanwha qui proposait à la Royal Artillery le K9 Thunder, comptant sur une véritable compétition pour imposer son obusier. Par la voix de Simon Humphrey, vice-président du développement des entreprises et de la stratégie, Hanwha Aerospace a manifesté sa déception en indiquant que l'impossibilité " d'amener le
K9A2 à la ligne de départ d'un processus de mise en concurrence est
profondément décourageante. En effet, le lancement d’un tel processus aurait été le moyen le plus sûr de garantir réellement que nous équiperions nos soldats d’une capacité de survie et de létalité
optimales pour l’avenir". Au-delà de l'absence de preuve, la décision britannique semble être le résultat de tractations entre les deux pays déjà intimement liés par des programmes structurants comme le Boxer ou encore la modernisation du Challenger 2. Ces doutes sont amplifiées par la réelle différence pouvant exister entre le RCH 155 et le K9, les années qui viennent permettront de connaître avec plus de précisions les performances réelles de l'obusier allemand et de savoir s'il constitue effectivement le meilleur choix pour l'armée britannique.