EN ATTENDANT L'ARRIVEE DE L'AJAX......

Le ministère britannique de la Défense a confirmé aujourd'hui la possibilité d'utiliser le Warrior dans des missions de reconnaissance en attendant la mise en service de l'Ajax prévu pour ce rôle. Répondant à la question d'un parlementaire sur le remplacement du CVRT Scimitar que le ministre de la Défense a confirmé que ses services étaient en train de prendre des mesures pour le développement de l'utilisation du Boxer et l'utilisation du Warrior comme véhicule de reconnaissance, dont le programme de modernisation annulé en mars dernier, aurait couté plus de 430 millions de Livres. Jeremy Quin avait écarté il y a quelques jours l'hypothèse d'achat d'un véhicule de remplacement à l'Ajax en dépit des difficultés rencontrées dans son développement. Le  Warrior risque donc de rester encore quelques années en service dans les unités de reconnaissance britanniques en dépit d'une mise en service de l'Ajax programmée pour 2023. Le Warrior est un véhicule de combat d'infanterie mis en service à partir de 1988 dont les performances sont aujourd'hui largement dépassées dans les domaines de l'armement et de la protection. Il constitue une piètre alternative à l'Ajax empêtré dans ses difficultés techniques et les révélations sur la gestion calamiteuse du programme par les différents responsables civils et militaires impliqués. Entre la modernisation d'un nombre quasi symbolique (148 chars sur 227 en service) opérationnels à partir de 2030 et un futur véhicule de reconnaissance qui  accumule les retards et les dérives budgétaires, le Royal Armoured Corps traverse une des crises les plus sérieuses de son histoire, dont les effets se feront sentir pendant de longues années.

LE SORT DES BLINDES BRITANNIQUES CONFIRME

Le document intitulé Defence Command Paper publié ce jour, présente le format et l'équipement des forces armées britanniques pour les prochaines années conformément aux conclusions de la revue intégrée publiées la semaine dernière. Les éléments contenus dans ce document ont également été communiqués aujourd'hui au Parlement britannique par le Secrétaire d’État à la Défense, Ben Wallace. 

LE CHALLENGER 2 ET WARRIOR SUR LA SELLETTE

La tenue du salon Idex 2021 a quelque peu occulté un actualité blindée un peu sombre en provenance d'outre Manche. Comme blablachars l'évoquait en aout dernier, les blindés de sa Gracieuse Majesté devaient se préparer à servir de variable d'ajustement dans le cadre de la revue intégrée menée depuis plusieurs mois. En dépit des déclaration du Premier Ministre, cette revue a suscité de nombreuses interrogations et inquiétudes sur le futur des grands programmes dans de domaine à savoir l'Ajax, le Challenger 2 LEP (Life Extension Program) et le Warrior CSP (Capability Sustainment Program). En janvier, les décisions relatives à ces deux derniers programmes avaient déjà été retardées pour permettre leur intégration dans les conclusions de la revue. Il y a quelques jours le Times a confirmé les difficultés que pourraient rencontrer ces deux programmes dans les mois à venir. Le programme LEP ne concernerait que 150 chars Challenger 2 (sur un total de 227 en service) tandis que le Warrior CSP serait tout simplement abandonné au profit de l'achat de 500 véhicules de combat supplémentaires en avance de phase. La modernisation décidée pour les CR2 dont on ne connait pas les modalités est estimée à 1.2 milliards de Livres Sterling, alors que le remplacement des Warriors CSP devrait se faire par des Boxers(peut être en version CRV) et entrainer une réduction significative des commandes de canons de 40mm CTA par l'armée britannique.

LES BLINDES BRITANNIQUES DANS LA TOURMENTE ?

Même si rien n'est encore formellement décidé, l'avenir des blindés dans l'armée britannique est sérieusement remis en question. L'abandon de la revalorisation des 227 Challenger 2 et des 338 Warrior "obsolètes" permettrait le financement d'autres secteurs comme l'acquisition de capacités cyber, l'espace ou les technologies innovantes. Si ces intentions devaient être confirmées, le Royaume Uni serait privé d'une partie importante de ses capacités terrestres, rendant inenvisageable toute action de haute intensité ou participation à une coalition. Après les Marines américains, le char pourrait également faire les frais d'un rééquilibrage des priorités au profit des nouveaux domaines d'affrontement potentiel. Une telle décision priverait le Royaume-Uni de ses capacités d'intervention en haute intensité, ainsi que de toute contribution à une éventuelle coalition ou action de ce type, comme les mesures de renforcement de la présence de l'Otan dans les pays baltes.

UN MISSILE ANTICHAR POUR LE CHALLENGER 2 LEP ?

Durant son audition le 7 juillet devant la commission de défense de la Chambre des Communes, le Chef d’État-Major des Armées répondant à une question d'un parlementaire a précisé quelques exigences du programme LEP (Life Extension Program) du Challenger 2. Sir Nick Carter a mentionné l'examen par l'armée britannique de la capacité de tir missile par le canon du futur Challenger2 LEP.