La fourniture à l'Ukraine de systèmes d'armes anciens détenus par plusieurs pays d'Europe centrale pouvait être compensée par la livraison d'équipements plus récents susceptibles de remplacer les matériels transférés. La Slovaquie a indiqué la semaine dernière que son pays était prêt à se séparer de 30 T-72M4 CZ si ceux-ci étaient remplacés par des Leopard 2. Les propos tenus par la ministre tchèque de la Défense indiquant que son pays était en négociation avec l'Allemagne pour le remplacement des chars T-72 par des Leopard 1 ou 2 ont suscité une très vive inquiétude dans les milieux de la Défense et provoqué de nombreuses réactions. Ainsi l'ancien chef d'état major général tchèque, au cours d'un entretien à la télévision a souligné le caractère dépassé du Leopard 1 et que cela serait "stupide" et ferait revenir "aux années 60". Les réactions à une possible offre de Leopard 1 par l'Allemagne dont aucune des parties impliquées n'a formellement confirmé ou infirmé l'existence, visent peut être à créer une pression supplémentaire sur les autorités politique tchèques pour tenter d'obtenir des chars d'un niveau satisfaisant. L'ancien CEMA a ainsi estimé que la fourniture de Leopard 2A4 constituerait une solution acceptable permettant d'envisager ensuite leur modernisation. Celle-ci pourrait être similaire à celle des Leopard 2 polonais, dont 142 exemplaires doivent être portés au standard 2PL. Ce nouvel épisode dans le feuilleton du soutien à l'Ukraine illustre les profonds changements que la crise ukrainienne a déjà provoqué sur le marché de l'armement terrestre en Europe, appelé à évoluer dans les mois à venir. Le salon Eurosatory sera certainement le lieu de nombreuses discussions autour de ces transformations et des enjeux qui y sont liés.