CAMPAGNE DE TIR REUSSIE POUR LE LMM

Thales UK et le Ministère de la Défense britannique ont annoncé la semaine dernière, la réussite des tirs d'essais du LMM (Light Multirole Missile) à partir d'un véhicule léger. Le projectile dont le système de lancement et de guidage sont développés par Thales UK a réussi à détruire un drone et une cible maritime avec deux missiles tirés depuis la même plateforme en moins d'une minute. Au cours de ces essais, l'armée britannique a présenté divers équipements pouvant être utilisés pour le tir du LMM parmi lesquels un lanceur individuel, un trépied ainsi qu'un hélicoptère AW 159 Wildcat pouvant emporter 20 missiles LMM. Le missile également appelé Martlet est destiné à détruire une grande variété d'objectifs comme des drones ariens, des véhicules blindés légers ou encore des drones maritimes. D'un poids de 13 kilos, le LMM peut atteindre une vitesse de Mach 1,5 et engager des objectifs jusqu'à 6 km, grâce à son système de guidage laser. Le LMM aurait été employé par les Forces Armées Ukrainiennes (FAU) en mai 2022 contre un drone russe. Thales a également annoncé la commande de 44 véhicules Bushmaster Protected Mobility Vehicles (PMVs) par le gouvernement australien, qui viennent s'ajouter aux 1300 véhicules produits et exportés dans huit pays.  

UNE FOIS N'EST PAS COUTUME !

Une fois n'est pas coutume, Blablachars a eu envie d'évoquer le nouvel ennemi du char et autres blindés, le drone, ou plutôt les drones. C'est après la consultation de nombreuses sources d'informations et documents traitant du sujet que le blog complètement blindé a pu dégager quelques idées relatives aux différents types de drones et à leur emploi. Au-delà de ces considérations, il est apparu important de souligner que le drone est certes une arme redoutable mais aussi un outil de commandement dont l'utilisation a déjà commencé à modifier profondément le combat. Cette utilisation requiert bien évidemment un environnement adapté, tant en termes de sécurité que de communication, conditions essentielles à une utilisation optimale de ces nouveaux engins. 

COPE CAGE POUR M1 UKRAINIENS

Un mois après l'annonce controversée du retrait par les Ukrainiens des M1 du front en raison de leur trop grande vulnérabilité aux munitions rôdeuses et autres drones, les chars américains ont fait un retour remarqué sur les réseaux sociaux et dans différents médias. C'est par le biais d'un communiqué du conglomérat sidérurgique basé en Ukraine Metinvest Group, que l'on a découvert l'intégration de nouvelles protections sur les M1A1. La firme ukrainienne qui produit également des protections pour les chars T-64 et T-72, est pleinement engagée dans la production d'équipements destinés aux Forces Armées ukrainiennes tels que des éléments de blindage et des shelters blindés. Cette société est donc la première à produire des cope cages pour le char américain M1, dont les firmes américaines pourraient s'inspirer pour proposer un équipement similaire pour les chars de l'armée américaine.

DEUX SYSTEMES SKYNEX POUR UN CLIENT ETRANGER

Rheinmetall a annoncé ce matin sur son site la vente de deux systèmes de défense anti-aérienne Skynex à un client dont l'identité n'a pas été communiquée. Le contrat d'une valeur de 182 millions d'Euros prévoit la livraison de ces deux systèmes au début de l'année 2024. Ces équipements seront montés sur des camions HX développés par RMMV (Rheinmetall Man Military Vehicles), qui sont l'objet du MOU (Mémorandum Of Understanding) d'une valeur de 18 millions d'euros également signé à cette occasion. Le système Skynex est organisé autour d'un module de tir intégrant un canon Oerlikon Mk3 de 35mm, couplé à un télémètre laser, un radar de poursuite et une caméra infrarouge. Il est associé à un module de détection et de surveillance comprenant un radar Oerlikon X-TAR3D et un senseur électro-optique. L'ensemble est dirigé depuis un module de commandement centralisant les données recueillies par le module d'acquisition et déclenchant le tir d'un des canons. Ceux-ci peuvent tirer jusqu'à une cadence de 1000 coups minute la munition programmable Ahead Ammunition, développée par Rheinmetall pour le système.Skynex avait été présenté en novembre 2021 au cours de la dernière édition du " 35mm Air Defence Systems Group. 

LA GUARDIAN 2.0 ADOPTE DES CAPACITES ANTI DRONE

Après Aselsan, il y a quelques jours c'est au tour de la société espagnole Escribano de dévoiler son système anti-drone basé sur la RWS Guardian 2.0. Pour augmenter son efficacité contre les engins sans pilote, la RWS espagnole intègre un lance-grenades automatique Mk 19 de 40mm. Pour permettre le tir des munitions HEDP (High Explosive Dual-Purpose) programmables et dotées de la capacité airburst, le lance-grenades d'origine américaine reçoit un module MPU développé par la firme norvégienne Nammo, dont la filiale espagnole Nammo Palencia collabore avec Escribano sur ce projet. Ce module, présenté comme peu couteux par ses concepteurs permet de programmer des munitions airburst sans recourir à une conduite de tir ou un système similaire. Adaptable sur la majorité des lance-grenades, le MPU permet de diminuer le cout d'utilisation des munitions airburst en évitant le recours à des systèmes de conduite de tir. A côté de ce système, la société espagnole propose également le montage d'une mitrailleuse de 7,62x51mm M134D Gatling (connue par certains opérateurs français) de la société américaine Dillon Aero, dont la cadence de tir maximale peut atteindre 3000 coups par minute, soit 50 coups par seconde ! 

Après l'ajout d'une capacité antichar avec l'intégration de missiles (EOS R600MC) ou d'une capacité soft kill (Hornet), les RWS adoptent également des capacités antidrones grâce à l'adaptation de munitions ou de systèmes. Pouvant être montées sur une grande variété de véhicules, des RWS dotées de cette capacité constitueraient un atout important dans la lutte contre les drones au sein d'un convoi. Peut-être une affaire à suivre côté français...

UN MONTAGE INEDIT

La firme norvégienne Nammo a publié aujourd'hui une vidéo d'un concept associant un lance-roquettes M72 à un drone. Ce montage permet de disposer d'un armement antichar pouvant être mis en oeuvre à distance contre des objectifs blindés. Alors que la plupart des modèles possèdent une portée maximale de 350m, la solution proposée par Nammo affiche un rayon d'action de 3 à 4 kilomètres, qui peut être portée à 50 km par l'utilisation d'un signal renforcé. Avec un tel montage, la firme norvégienne permet au projectile du M72 d'attaquer sa cible par le toit comme les missiles les plus modernes. Ce système "low-cost" qui n'emploie aucune technologie de type GPS peut également être employé au sein d'essaims constitués de plusieurs drones. L'arme embarquée est le lance roquettes M72 de 66mm dont les différentes versions peuvent percer un minimum de 450mm d'acier. Également connu sous le nom de LAW (Light Antitank Weapon), le M72 a été produit aux Etats-Unis entre 1963 et 1983, il est aujourd'hui fabriqué par Nammo Raufoss AS en Norvège et sa filiale américaine Nammo Talley, Inc en Arizona.
Ce type de montage, véritable IED volant, qui associe une arme antichar "bon marché" à un drone commercial est appelé à se généraliser y compris sur des théâtres excentrés et de moindre intensité, sur lesquels il peut constituer une réelle menace pour des véhicules faiblement blindés et non protégées. 

L'ARMEE CHINOISE TESTE DES DRONES LOW COST

Alors que beaucoup de préoccupent de l'avenir des blindés en regardant les images des affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la vidéo diffusée aujourd'hui devraient plutôt inciter ces observateurs à se pencher sur le sort des fantassins non protégés ou n'évoluant pas sous blindage. Les images  illustrent les recherches menées par l'armée chinoise pour développer des drones kamikazes "low cost" dont la portée maximum serait de 300 kilomètres. Les appareils mesurant environ 1,20m et pesant 9 kg seraient contrôlés à l'aide d'une tablette et capables de voler à une vitesse de 150 km/h durant deux heures. Selon un responsable militaire chinois, le développement de ces engins reste à un stade peu avancé et de nombreux problèmes techniques doivent être encore résolus, particulièrement dans le domaine des communications et de l'intelligence artificielle qui semble manquer de réactivité. Ces appareils qui peuvent être lancés depuis une plateforme terrestre ou aérienne sont le fruit d'une coopération entre l'armée et la recherche civile.

BOXER ANTI DRONE

Hensoldt vient de dévoiler son nouveau radar de troisième génération, Spexer 2000. Cet équipement utilise une antenne fixe AESA (Active Electronically Scanned Antenna) assurant une veille sur une secteur de 120° et offre une capacité de lutte antidrone. Cette caractéristique lui a valu d'être sélectionné par la Bundeswehr pour le programme “Qualifizierte Fliegerabwehr”. Le radar devrait être intégré dans une RWS Protector de Kongsberg comprenant également un lance-grenades de 40mm pouvant tirer des munitions airburst comme l'ont démontré les essais conduits en Norvège.  L'ensemble devrait être installé sur un véhicule Boxer, dont 10 exemplaires devraient être acquis par la Bundeswehr afin d'équiper les éléments allemands de la NATO's Very High Readiness Joint Task Force (VHRJTF) en 2023, pour laquelle l'Allemagne est nation cadre.