QUELQUES CHIFFRES INTERESSANTS

La Direction technologique et logistique de l'armée israélienne a publié ces derniers jours de nouvelles données relatives aux opérations menées par Tsahal dans la bande de Gaza et au Sud-Liban. Parmi les nombreux éléments communiqués, Blablachars s'est particulièrement intéressé aux chiffres concernant les véhicules blindés et les chars. On apprend que 90% des engins atteints par des projectiles antichars ou des Engins Explosifs Improvisés (EEI) de forte puissance ont été réparés et remis en service. Le délai moyen pour la réparation des engins est de 20 jours selon les services de maintenance de l'armée israélienne, même si les plus endommagés ont nécessité des durées d'immobilisation supérieures aux 20 jours mentionnés. 90% des problèmes mineurs ayant affecté les engins blindés de Tsahal ont tous été réglés sur la zone des opérations dans des bases d'opérations avancées ou dans des centres logistiques dédiés, sans qu'il soit nécessaire de procéder à leur évacuation. Enfin on apprend que la capacité opérationnelle  est de 88% pour les engins blindés engagés à Gaza et au Sud-Liban et pour certains depuis quatorze mois. 

VOUS AVEZ DIT SUBSTITUTION ?

Confrontée à la fin prochaine des ERC90 Sagaie, retirés du service opérationnel en 2022 et aujourd'hui employés pour la formation des stagiaires, l'armée de terre réfléchit au remplacement de cet engin qui a été engagés dans la presque totalité des opérations françaises en Afrique et  qui fut le premier engin déployé par la France en 1990 dans le Golfe persique. Le futur engin de substitution de la Cavalerie blindée pourrait s'inspirer de celui employé par une armée dont l'expertise blindée n'est que peu contestable. Pour la formation de ses équipages, Tsahal emploie des Hummer visuellement modifiés qui peuvent être utilisés comme véhicules de substitution mais aussi comme plastron. Comme on peut le voir sur les images, l'équipement de ces engins semble comporter de nombreux éléments destinés à augmenter le réalisme nécessaire à la mise en situation des équipages. La définition de l'engin de substitution destiné à remplace la Sagaie pourrait s'inspirer de cet exemple avec l'utilisation d'un plate-forme existante supportant une tourelle factice, mais dont la configuration pourrait s'inspirer de celle du Jaguar.

DES NOUVELLESDU CORPS BLINDE ISRAELIEN

Engagé depuis les premières heures de l'opération israélienne dans la Bande de Gaza, démontrent au quotidien leur utilité et la pertinence de disposer d'un appui mobile, puissant et protégé pour les opérations en zone urbaine. Derrière le succès représenté par l'élimination de Yayha Sinwar des événements plus légers mais aussi plus douloureux constituent le quotidien des unités blindées israéliennes. Blablachars a eu envie de vous faire partager ces instants et de vous apporter quelques précisions sur l'opération menée à Rafah. 

DES NOUVELLES DE L'EITAN

Les opérations de Tsahal dans la bande de gaza ont mis en relief les moyens blindés mécanisées des forces de défense israéliennes, massivement engagés dans les différentes phases du conflit. Si ces engins ont déjà tous connu l'épreuve du feu, il n'en est pas de même pour l'Eitan qui a connu à Gaza son premier engagement, ayant été mis en service en 2023. Le blindé israélien a ainsi utilisé dans plusieurs opérations, telles que les évacuation sanitaires,  le transport de VIP, de journalistes ou encore la libération de deux otages en février dernier. Après ces mois d'engagement, Oren Giber responsable au sein du Mantak (Merkava Tank Office) de la production des véhicules blindés de Tsahal a indiqué que l'Eitan avait parcouru 35000 kilomètres durant les opérations dans la Bande de Gaza, sans rencontrer le moindre problème. La mise en service récente de l'Eitan n'empêche pas son évolution comme le montrent les derniers engins livrés à l'armée israélienne, équipés du système de protection active Iron Fist. Remplaçant du vénérable M113 au sein de Tsahal, l'utilisation de l'Eitan, dont une version tourellée pourrait voir le jour prochainement illustre la complémentarité des moyens chenillés et à roues, indispensable à la réussite des engagements. 

RENFORCEMENT BLINDE

Après le 22 février 2022, plusieurs pays européens ont choisi de muscler leur composante blindée mécanisée en lançant des programmes (souvent ambitieux) de modernisation ou d'acquisition d'engins blindés, parmi lesquels l'achat de chars modernes figure en bonne place dans les différents processus en cours ou à venir. Cet engouement pour la "chose blindée" étant basée sur l'observation du conflit ukrainien et de la place tenue par les différents engins dans les opérations. Loin d'une Europe confrontée au retour de la guerre de haute intensité, un autre pays a également fait le choix de muscler sa composante blindée pour répondre aux menaces actuelles et futures. 

LE MERKAVA V ADMIS AU SERVICE OPERATIONNEL

Tsahal a annoncé avoir activé la première unité de Merkava V, dont les premiers exemplaires avaient été reçus en septembre dernier par le 52ème Bataillon blindé. Les nouveaux chars devraient rejoindre les engins de la 401ème Brigade blindée à laquelle appartient ce bataillon et qui est engagée dans la bande de Gaza depuis les premiers jours de l'offensive israélienne. Contrairement au processus en vigueur dans de nombreuses armées durant lequel le char doit franchir plusieurs étapes avant d'être admis au service opérationnel, l'armée israélienne a choisi de déployer le char et d'effectuer les ajustements nécessaires au fur et à mesure de son engagement. 

ISRAEL ANNULE L'EXPORTATION DES MERKAVA

Selon plusieurs médias israéliens, l'état hébreu aurait décidé de mettre fin au projet d'exportation de Merkava. En dépit du stade avancé de ce projet, l'accord prévoyant la livraison de plusieurs exemplaires de Merkava II et III a des armées étrangères, a été annulé par le gouvernement israélien. Cette décision du Général Eyal Zamir, directeur général du ministère de la défense  vraisemblablement prise avant le déclenchement des opérations terrestres dans la bande de Gaza, trouve aujourd'hui sa pleine justification au regard de l'importance du Merkava dans les opérations actuelles et du rôle que le char israélien pourrait jouer en cas de dégradation de la situation sur la frontière israélo-libanaise, nécessitant l'engagement d'éléments blindés.  

COOPERATION INTERARMEES POUR LA PRISE DU PORT DE GAZA

L'armée israélienne a diffusé ces dernières heures des images de la prise de "contrôle opérationnel" du port de Gaza situé à un moins d'un kilomètre à l'ouest de l’Hôpital Al Shifa et contrôlé jusque là par l'organisation terroriste, qui utilisait les différentes infrastructures pour l’entraînement de sa composante navale. Cette opération qui s'intègre dans la conquête de la zone littorale de la bande de Gaza, a été menée par une force interarmées, composée d'éléments blindés et des forces spéciales de la Marine. La 188ème Brigade blindée appartenant à la 36ème Division et la Shayetet 13, l'unité de forces spéciales de la marine israélienne ont été engagées dans cette opération qui a permis la destruction de dix tunnels et des principales installations portuaires. Dix terroristes du Hamas auraient également été tués dans les combats. L'armée israélienne poursuit son offensive au nord de la bande de Gaza en direction de Beit Hanoun et de Beit Lahia / Jabaliya, au cours de laquelle la 14ème Brigade blindée de réserve a investi un site d'entrainement du Hamas à Falestin. 

QUAND LA SECURITE PERMET D'EVITER LE PIRE !

Aujourd'hui plusieurs vidéos d'un Merkava 3 ratant son embarquement sur une porte chars ont circulé sur différents réseaux sociaux. Au-delà de l'aspect tragi-comique de la scéne diffusée, celle-si permet quand même de tirer quelques petits enseignements bien connus des équipages de chars. L'embarquement d'un blindé de plus de 40 tonnes sur une plate-forme aux dimensions adaptées n'est pas un sport de masse, c'est une opération réservée à des équipages formés et entrainés, qui appliquent des règles strictes de sécurité. Ainsi sur la première séquence on voit que le guideur s'est positionné sur la partie haute de la plateforme avant de ne pas avoir à changer de position pendant le guidage, et surtout pour être vu par le pilote tout au long de la manoeuvre. On note également sur cette séquence, que le personnel assistant à la manoeuvre est resté à bonne distance de la plateforme. La seconde séquence permet de mesurer l'angle pris par le char lors de la montée sur la plateforme, justifiant le positionnement du guideur. Enfin, on note en fin de séquence l'utilité de la porte arrière équipant ce char, qui facilite grandement l'accès à l'intérieur du char. Sans cet équipement, la récupération du pilote aurait plus longue et plus délicate. Alors même si cet embarquement est raté, provoquant quelques réactions amusées, il permet de tirer des enseignements concrets et de souligner l'importance des règles de sécurité, qui ont certainement permis d'éviter le pire.

FOCUS SUR LE METIER D'INSTRUCTEUR SIMULATION AU SEIN DE TSAHAL !

Une vidéo publiée par l'armée israélienne (Israel Defense Forces) présente le métier d'instructeur simulation au sein du Corps Blindé israélien. Les blindés constituent un élément essentiel des forces israéliennes ils ont été engagés dans toutes les opérations de Tsahal. Le Corps blindé mécanisé est composé de trois brigades régulières (401è, 77 et 188è) composées chacune de trois bataillons auxquelles s'ajoute une brigade d'entrainement(460è). A retenir dans cette vidéo, l'utilisation d'un système de simulation embarquée, la présence du centre d'entrainement dans une enceinte dédiée d'un camp plus vaste, l'installation des stations dans des conteneurs et la relative rusticité de l'ensemble néanmoins parfaitement adapté aux besoins de l'instruction. 

LA FAMILLE NAMER S'AGRANDIT

En moins d'une semaine Internet a montré deux versions inédites du Namer israélien. L'engin dérivé du Merkava 4 est essentiellement en service au sein des unités d'infanterie et de génie ; une version VCI dotée de la tourelle équipant également le VCI Eitan fut dévoilée en juillet 2017, une vidéo apparue sur les réseaux sociaux montrant le tir de 2 missiles antichar Spike par l'engin. Aujourd'hui les deux versions sont moins lourdement armées mais toujours autant protégées.