L'armée américaine a accordé au début du mois un contrat à GDLS (General Dynamics Land Systems) pour débuter les travaux préliminaires de développement du futur M1E3. Selon le Général NORMAN, ce contrat permettra de renforcer la coopération entre l'armée américaine et GDLS pour définir le cahier des charges du futur engin, dont le développement s'inscrit dans le processus de modernisation des véhicules de combat de l'US Army. Ce contrat vise également à aligner le calendrier du programme M1E3 avec celui du XM 30, destiné à remplacer le Bradley, afin d'envisager une mise en service simultanée des deux engins au sein des unités blindées. Le général NORMAN reconnaît que l'atteinte de cet objectif reste liée à la maturité des technologies envisagées ainsi aux contraintes budgétaires. Le calendrier du programme XM 30 prévoit une mise en service du futur engin en 2028. Les années qui restent seront mises à profit pour définir les capacités et les configurations envisagées pour le futur char selon un calendrier qui devrait être précisé à l'automne. Le lancement "officiel" du M1E3 met un terme définitif au développement du M1 A2 SEPV4, jugé inadapté aux nouvelles exigences de l'armée américaine. Parmi les technologies envisagées pour le M1E3, figurent le chargement automatique, une tourelle téléopérée, une motorisation innovante et des systèmes de protection active, avec un poids n’excédant pas 60 tonnes, largement inférieur aux 73 tonnes des versions actuelles du char. Toutes ces modifications seront intégrées dans un démonstrateur technologique visant à valider les différentes propositions. La mobilité devrait être confiée à une motorisation hybride, combinant discrétion et réduction de l'empreinte logistique, grâce à une consommation réduite. Dans le domaine de la protection active, le recours à un système hard-kill, éventuellement américain, sera incontournable pour le futur char. Avec ce contrat, l'armée américaine s'engage dans la modernisation de son segment de décision rejoignant une écrasante majorité de pays, convaincus de la pertinence et de l'utilité de cet engin dans les futurs engagements, tandis que la France s'enferme dans une démarche mortifère, annonciatrice d'une future rupture capacitaire et d'une perte de compétences industrielles, résultant d'une obstination culturelle et doctrinale devenant de plus en plus difficile à défendre, justifier et surtout à comprendre.