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mercredi 19 avril 2023

VOUS AVEZ DIT CHAR LOURD ?

A l'heure où le char revient en force sur le champ de bataille et des projets d'acquisition et / ou de rénovation sont initiés dans de nombreuses armées, la question de la mobilité de ces engins revêt une importance croissante. Si cette caractéristique qui permet aux chars de se déplacer sur une grande variété de terrains et dans les conditions les plus diverses n'est pas remise en cause durant les phases d'engagement, elle est cependant sérieusement menacée par la prise de poids des engins actuels. Le risque est particulièrement important dans les phases de déploiement et d'acheminement qui nécessitent des moyens de transport de plus en plus lourds dont le déplacement se heurte aux limites de nombreuses infrastructures routières et ferroviaires. Blablachars a voulu revenir sur ce sujet capital pour l'avenir des chars au moment où les premiers projets et démonstrateurs qui commencent à apparaitre dans le paysage blindé, semblent amorcer une évolution nécessaire.

L'étude du tableau ci-dessous permet de formuler trois observations relatives au phénomène d'augmentation du poids observé depuis plusieurs années sur les chars en service. D'une façon générale, on constate que le poids de l'ensemble des engins présentés s'étale sur une vingtaine de tonnes entre le char le plus "léger", le Leopard 2A4 et le plus lourd, le Challenger 2 TES (Theatre Entry Standard). Au-delà de cette généralité, la première observation que l'on peut formuler est la suivante.

 

La prise de poids la plus visible est à mettre au crédit des chars de deuxième génération, "handicapés" par leurs modernisations successives. Si ces dernières ont permis de conserver voire d'améliorer les performances des engins concernés par l'intégration de nouveaux équipements, elles se  sont généralement accompagnées d'une prise de poids conséquente. C'est le domaine de la protection qui impacte le plus le poids des chars avec la mise en place de blindage additionnel ou de systèmes de protection active. L'exemple le plus visible dans ce domaine est celui du M1A2 sur lequel l'installation du Trophy a entrainé une augmentation de poids de 2.3 tonnes pour le seul système, augmenté sur le M1A2SEPV2 de 1.6 tonne de lest permettant de corriger le défaut de centrage de la tourelle provoqué par l'installation du système sur l'arrière de cette dernière. Il est probable que le Leopard 2A8 sera confronté au même problème, en raison de l'adoption du Trophy. le recours à la mise en place de kit de prédisposition sur un certain nombre de chars permet de réaliser des économies mais aussi de conserver le poids du char dans une enveloppe compatible avec les règles de déplacement en temps de paix.  Le Challenger 3 annoncé à 65 tonnes pourrait également voir son poids augmenter avec l'adoption du Trophy. A noter que les deux fabricants israéliens (Rafael et Elbit Systems) ont rapidement pris la mesure des difficultés représentées par l'intégration de leur système sur des chars lourds, en proposant des versions medium et light. En dépit de ces différents "artifices" il apparait évident que après la conception initiale du char présente de réels inconvénients en matière de mobilité. 

Leopard 2A8

La seconde observation, étroitement liée à la précédente est le poids contenu des chars de 3ème génération dont les représentants les plus emblématiques sont le Leclerc et le K2 sud-coréen. Cette performance est obtenue grâce à une conception plus récente ayant permis l'utilisation de composants d'un format moindre que ceux utilisés par les chars de la génération précédente. En outre ces deux chars sont servis par un équipage de trois hommes, entrainant une réduction du volume de tourelle et donc de son poids. A noter qu'en dépit d'un poids contenu, le K2 sud-coréen embarque de façon native, un système de protection active, le KAPS (Korean Active Protection System) développé par l'Agence de Développement de Défense sud-coréenne (South Korean Defence Development Agency) pour les besoins de l'armée nationale. Le système comprend trois antennes radar travaillant de façon coordonnée, des capteurs infrarouges, un calculateur et un éjecteur de munitions. Le KAPS détecte les projectiles antichars à une distance de 150 mètres, permettant l'élaboration d'une solution de tir en 0.2-0.3 secondes, afin de lancer une des munitions de 70mm à une vitesse voisine de Mach 2. Le développement du système débuté en 2006 a couté plus de 36 millions de dollars, pour un prix avoisinant le million de dollars par système. 

La troisième particularité de ce tableau est constituée par la présence des trois démonstrateurs connus, à savoir l'Abrams X, le KF-51 et bien sur l'E-MBT. Le poids de ces trois engins traduit la volonté des industriels de mener une réelle chasse aux kilos pour présenter des plates-formes au poids contenu. Pour ne pas franchir la barre des 50 tonnes, les concepteurs de l'Abrams X n'ont pas hésité à utiliser des solutions connues que Blablachars a déjà évoquées. A la différence de leur concurrent américain, les deux démonstrateurs européens n'ont pas sacrifié un membre d'équipage dans la chasse au kilos. En effet, en dépit de leur poids contenu les deux chars européens offrent la possibilité d'embarquer un membre d'équipage supplémentaire, pouvant tenir des fonctions annexes ou celles d'opérateur des différents systèmes. A la différence de ses concurrents européens, l'Abrams X fait le choix d'une tourelle téléopérée depuis le châssis, premier char (en dehors de l'énigmatique T-14 russe) à adopter une telle architecture, qui préfigure vraisemblablement celle des chars de la prochaine génération. 
 

Enfin comment ne pas évoquer le M1 dont la prise de poids au gré de ses évolutions est représentée dans le tableau ci-dessous. Avec un poids initial de 56,2 tonnes dans sa première version, le M1A2 SEP V3 équipé du Trophy qui affiche désormais un poids proche de 70 tonnes, confirme l'augmentation de plus de 15 tonnes du char américain en 40 années d'évolution. Cette barre est allégrement franchie par le char américain quand il est équipé du kit FP (Force Protection) comprenant les briques ARAT (Abrams Reactive Armor Tiles) et d'un plancher renforcé, l'ensemble portant le poids de l'engin à 72.5 tonnes. Le déplacement d'un engin de ce gabarit ne va pas sans poser de problèmes au regard des nombreuses limites de poids existant sur les infrastructures routières, particulièrement en Europe. Le transport de ce char sur un engin dédié est également une question délicate puisque selon les configurations du char transporté, l'ensemble constitué atteint un poids total compris entre 116 et 127 tonnes. 

 

Les observations formulées ci-dessus permettent de voir que les chars de 3ème génération confirme la pertinence de l’intégration native des différentes solutions. Les différents démonstrateurs ouvrent la voie à une tendance qui devrait aller en s'affirmant, à savoir la réduction du poids des futurs engins. Les premières orientations sur le MGCS visent à maintenir le futur système en dessous de la barre des  60 tonnes. Dans ce paysage (comme dans beaucoup d'autres !), le Leclerc occupe une place particulière avec un poids lui permettant d'envisager une réelle modernisation sans compromettre sa mobilité exceptionnelle. S'il fallait un argument supplémentaire pour illustrer le potentiel du char français et ses possibilités de modernisation, ce pourrait être celui du poids, tant le potentiel offert par le Leclerc dans ce domaine, lui permet de surclasser l'ensemble des chars en service.

31 commentaires:

  1. Synthèse : Le poids du système “Char” est rattaché :

    1 ] Aux caractéristiques de son système de propulsion : le moteur _ Rendement (énergie consommée / poids), dimensions, . Pour un moteur à piston : le pouvoir calorifique interne du carburant. Les motoristes sont arrivées aux optimums : par exemple les ordres de grandeur du MTU Léopard : 3 T = 1500 CV _ 1,5 x 1 x 1 m + BV = 1,2x0,7x0,7 m.

    2 ] Ses conditions d’emplois définies par l’utilisateur _ fixe l’architecture système « char ».

    3 ] Aux poids des sous-systèmes intégrés constituant ledit « char » : le principal contributeur est aujourd’hui le système de protection (+- 60%)

    Conclusion :
    La fourchette de poids des [50T-60T] serait l’optimum du moment des systèmes « Char ». Demain, les utilisateurs changeront leurs besoins au regard de l’évolution des conditions d'emploi et des coûts de possession d'un tel système.




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    1. Le poids du char est-il un sujet grossophobe ? Vous avez 4 heures...

      La mobilité militaire en Europe va profiter aux entreprises américaines et peut être même turques...
      https://blablachars.blogspot.com/2020/03/la-mobilite-militaire-europeenne-menacee.html

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    2. Bonsoir, Monsieur
      Vous m'avez posé un sujet compliqué qui pourrait donner de nombreuse réponses. N'ayant que 4 heure, j'ai demandé à mon ami CharGpt de me proposer une réponse de tankiste.
      Le résultat est intéressant. Le terme "Phobe" semble pivot pour sa pensé. Je vous laisse réfléchir...et je cherche le bon sens du tankiste !
      Concernant votre lien de Blablachar 2020, la poste nous informe sur une des nombreuses dérives juridico-industriel de nos organisations abreuvées par nos impôts .
      Concernant ma synthèse de ce matin :
      Je n'ai pas entrouvert le sujet concernant le gestion de l'énergie du Système "char".

      Signé :
      Saucisses Cartouches (le minimum pour le combat)

      Réponse de mon ami CharGpt : (pour les courageux)
      Le poids du char peut être un sujet sensible pour certaines personnes qui ont des problèmes de poids ou qui ont été victimes de discrimination en raison de leur poids. Cependant, il est important de faire la distinction entre les discussions sur le poids dans un contexte médical ou de santé et les comportements grossophobes.

      Dans un contexte médical, il peut être nécessaire de discuter du poids d'une personne pour évaluer sa santé et ses besoins en matière de traitement. Cependant, il est important de faire preuve de sensibilité et de respect en abordant ce sujet, et de ne pas stigmatiser les personnes en surpoids.

      En revanche, la grossophobie se réfère à des attitudes et des comportements discriminatoires envers les personnes en surpoids. Cela peut inclure des insultes, des préjugés, des stéréotypes et des discriminations dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, de la santé et d'autres domaines de la vie.

      Il est important de reconnaître que la grossophobie est préjudiciable et injuste, et de promouvoir la tolérance, la compréhension et l'inclusion de toutes les personnes, indépendamment de leur taille ou de leur poids. Cela peut inclure des efforts pour éduquer les gens sur la diversité corporelle et pour célébrer la beauté et la valeur de toutes les tailles et formes de corps.

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    3. Merci, j'ai beaucoup riz.

      Chang de Taïwan.

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  2. Le poids de la tourelle teleoperee de l'Abrams X serait inférieure d'une dizaine de tonnes au poids d'une tourelle habitée ( source DSI) et son nouveau canon de 120mm pèserait moitié moins que son prédécesseur.

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  3. D'où, tout l'intérêt d'avoir des chars de nouvelle génération remplacés régulièrement et intégrant les dernières évolutions en terme de blindage. Un blindage qui peut représenter largement plus de la moitié du poids d'un char lourd.
    Des techniques, matériaux, composition, et procédés, de blindage, qui ne cessent de progresser à chaque décennie :
    Ainsi depuis la dernière génération de char d'il y a trente ans, on a gagné plus plus du double d'efficacité (plutôt deux fois et demi même.), avec des blindages plus légers à performances égales, ou plus performants tout court, ou un mixte des deux.
    Ce qu'intègrent évidemment les nouveaux chars de conception les plus récentes, K2, KF51, et Armatta14.
    Où l'on retrouvent les 50 % de gain de poids de blindage et la quinzaine de tonnes de différence, à performances de dernières évolutions égales.
    Ce qui permet également le retours à des dimensions “contenues”.
    Les chars plus anciens prenant surtout du poids à cause de leur blindage additionnel, qui comme leur nom l'indique, et malgré qu'ils intègrent les nouvelles évolutions en matière de blindage, sont des sur-blindages rapportés sur des blindages initiaux pré existants, largement dépassés...

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    1. Erratum : Lire 50 %, et plutôt 75 %, de performances en plus, à poids égal, depuis trente ans ; et donc 40 % de poids de blindage (50 % par rapport aux premières versions des Léopard2 et Abrams d'il y a quarante ans.), plus des dimensions réajustées (= moins de blindage.) de gagnable malgré tout.

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  4. J’avais une question de nul…c’est vachement fragile aussi un char non ? Fragilité et fiabilité mécaniques en raison du poids et des contraintes mécaniques, chenilles fragiles aussi, empreinte logistique lourde, fragilité de l’optronique ? Moi ça me parait être des colosses aux pieds d’argiles…les Russes n’ont ils pas raison de privilégier des MBT beaucoup moins sophistiqués plus rustiques plus fiables…Après tout qu’ils se sont confrontés massivement à des chars occidentaux leur approche a été la plus pertinente je caricature mais la masse de T34 a eu raison des trop peu nombreux et moins fiables Panther et Tigres…?!

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    1. J'ai l'impression de lire et relire ces gens qui cherchent à vouloir se rassurer sur l'armée russe.
      Non les russes n'ont pas "choisis" d'avoir des des blindés moins sophistiqués que les occidentaux afin d'avoir de la masse.
      Bien au contraire, les russes ont toujours cherchés à avoir le char le plus avancé par lequel ensuite l'occident amenait sa/ses "réponse(s)".
      La réalité, c'est que depuis les années 90, les russes ont fait un surplace en laissant se creuser un gap technologique avec l'occident qu'ils peinent à rattraper. Il y a 10 ans, ils ont sortis le T-14 afin de surclasser l'occident, aucunement moins sophistiqués ou moins coûteux pour faire de la masse.
      Si les russes utilisent aujourd'hui massivement de vieux chars qui vont nous sembler moins sophistiqués que ce que nous sortons en occident depuis des années, cela ne résulte pas d'un choix, mais c'est juste qu'ils ont un retard de modernisation, si on laisserait s'exprimer les volontés des russes, ils chercheraient à avoir le meilleur avion, le meilleur char, le meilleur missile, tous plus "évolués" que ce qu'on a chez nous. Mais les russes constatent que tout cela est très onéreux, compliqués, qu'il faut du temps et ils se résignent à faire durer l'ancien, mais ce n'est pas un choix rationnel, doctrinal pour pouvoir avoir de la masse dans la même idée que le T-34 dans la 2e guerre mondiale.

      Donc non, la Russie ni aucun autre pays aujourd'hui ne mise sur des matériels peu sophistiqués qu'ils viendraient produire en masse dans une guerre. Toute cette idée est largement entretenue sur internet par des gens qui veulent croire encore et toujours que l'armée russe va se battre à 10 contre 1 et qu'en cas de guerre elle pourrait produire bien plus vite et facilement des équipements que nous ne le pourrions, que donc à terme elle finirait à le gagner.
      Il n'existe pas deux modèles différents entre un occident qui feraient que des choses compliquées en petit nombre et un modèle russe qui ferait simple en très grande quantité.

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    2. Par principe tout ce qui dépasse des blindages (canon, antenne, radar, optique, etc...) offre des fragilités parfois rédhibitoires.
      De même, en fonction de son exposition et la position de la tourelle, le blindage n'est pas uniforme tout en offrant parfois des failles "shoot trap".
      Faire un antagonisme qualité Vs nombre n'est pas forcément exacte. Toutefois disposer du nombre implique d'avoir les moyens humains motivés et logistiques nécessaires. L'emploi doit tenir compte du niveau de la qualité par rapport à la menace.
      Le théâtre de l'Ukraine est démonstratif mais pas forcément représentatif de tous les conflits.

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    3. https://www.lopinion.fr/secret-defense/marc-chassillan-dans-les-guerres-actuelles-il-y-a-des-chars-partout

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  5. Bonjour,
    question naive de nul:le leclerc XLR avec 63T commence à être assez lourd, pas très loin de certaine version du M1 et du léopard (plus que le A6, et si on intègre plus tard un hard kill on doit être proche des A7 et A8), et même plus que l'EMBT qui intègre un hard kill. Y'a t'il des choses qui manque sur l'EMBT pour qu'il soit fonctionnel et non juste un démonstrateur? est-ce que le Leclerc XLR est mieux protégé (hors hard kill) que l'EMBT ou que les A7/A8? Sinon l'avantage de la 3ème génération n'apparait pas flagrant (63T plus environ 2T pour le hard kill d'après les exemple de l'article, on arrive au poid du A8).
    Sinon que vaut la simple protection du leclerc XXI par rapport au EMBT/A6/SEPV1 car pour le coup en effet il est sensiblement moins lourd

    Kaiox

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    1. "Question naïve de nul" (?) mais qui est très difficile pour y répondre objectivement. Je n'y mettrai pas ma tête à couper ni un ongle d'ailleurs.

      La meilleure réponse serait de placer tous ces chars en état opérationnel, sous divers angles, sur un champs de tir avec des "équipages" de test et de tirer dessus avec moult moyens d'agression.
      Là, la réponse serait factuelle dans ce contexte. :)

      On peut s'imaginer que les engins les plus modernes et récents avec un dispositif hard kill seraient les mieux protégés, théoriquement.
      Dans "la verte", en fonction des équipages, du nombre et tactiques, la réalité serait sans doute différente avec la rugosité du terrain et les affres des combats, sachant que rien n'est indestructible ou non-neutralisable...
      Le sujet de Blablachars sur la collision entre deux chars en apporte une démonstration, si ce n'est pas un fake (humour). ;)

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  6. Sujet très intéressant et transverse avec beaucoup d'autres. Merci pour cet article, il pousse à la réflexion, même si vous prêchez un convaincu...!

    La masse d'un "char" est la résultante d'un concept, d'un emploi, de moyens techniques et financiers. La géostratégie, le contexte politique et la menace... sont aussi dimensionnantes.
    Pour autant, et sans vouloir poser des taquets définitifs, l'augmentation des masses n'est pas un cercle vertueux pour le char lui-même et surtout pour son environment opérationnel indispensable (appui, logistique, infrastructure, etc...) ainsi que pour son interdépendance interarmes.
    La masse permet "d'encaisser" structurellement l'énergies de l'agression mais le dilemme demeure avec un dimensionnement raisonnable.

    La structure primaire (chaudron), blindage lui-même, permet l'emport de blindages divers, modulaires, voire amovibles, ainsi que la "rigidité" nécessaire pour l'usage des armes (tourelle, canon, stabilisation et précision) ainsi que la mobilité.

    L'évolution des techniques permet un allègement des structures et des blindages (passif composite, réactif) ou autorise l'emport de blindage actif. Le hard kill se rajoutant à l'ensemble du "bouclier".
    Bref, l'allègement est très relatif, d'autant que le "glaive" se renforce avec des effets tous azimuts, élévations et modes !

    La mode du téléopéré, voire de la tourelle plate pénétrante, peut autoriser une meilleure protection de l'équipage dans la caisse, à condition de ne pas en augmenter le nombre et en résolvant les sujétions de l'architecture.

    Le Leclerc est bien né, équilibré, et en avance sur les concepts de l'époque. Sa genèse correspond à une menace définie avec une bonne évaluation des architectures envisageables techniquement. Son "échec" est politique et commerciale. Sa masse correspond à son emploi avec une marge d'évolution. Sa longévité sera toutefois limitée par les obsolescences et en particulier sa motorisation. Il faudra être imaginatif pour faire mieux.

    Pour l'avenir, en plus des principes: Mobilité, Feu, Protection et Connectivité il faudra rajouter Évolutivité, Qualité, Nombre avec Coûts d'achat et de possession. Le tout pour un emploi qui évoluera aussi.

    Le prochain sera-t-il frâânnçais ? Ça c'est un autre sujet...! :)

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    1. Dans une guerre atroce et cruelle, il ne faut pas compter sur des infrastructures civiles intactes...
      https://mars-attaque.blogspot.com/2021/05/franchissement-genie-armee-de-terre-syfral-ponts-lpm-programme.html

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    2. Effectivement, il est toujours bon de le rappeler, ainsi que pour les coupures sèches. Tout comme les munitions, un stock de travures supplémentaires, voire de systèmes de pose simplifiés, restent nécessaires. De même, les ponts Bailey sont indispensables.
      Comme il est dit dans l'article, les ensembles routiers porte-chars deviennent très lourds. Cela ne facilite pas les déplacements, y compris en temps de paix.

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  7. Le recul des 120mm impose une masse minimale, les chars russe qui sont plus légers perdent du temps pour ce restabiliser après un tir de leurs 125mm, l'arrivée de 130 ou 140mm ne va pas dans le sens de l'allègement des chars
    Penandreff

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    1. (Blindax au régime)

      Heureusement il y a les poivrières... 🤧

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    2. Oui, 18T pour le 120 FER de Giat...

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  8. Tout cela me rappelle le débat sur l'augmentation de la masse des cuirassés entre les deux guerres, qui a débouché sur le Traité de Washington qui a fixé le plafond de 35.000 tonnes de "déplacement standard", traité allègrement transgressé par les Allemands (Bismarck et Tirpitz), les Japonais (Yamato), puis les Àmericains eux-mêmes (classe Iowa, qui a terminé en faisant de l'appui feu au Vietnam et pendant la première guerre du Golfe). Les avions et les porte-avions ont vite mis tout le monde d'accord: attaques aériennes de Tarente, de Pearl Harbour, avaries fatales du Bismarck, destruction du Repulse et du Prince of Wales, etc.

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    1. Une analogie avec le carnage généré par les munitions rodeuses et les missiles top-attack

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    2. Au début de la Guerre du Pacifique les Japonais avaient aussi des avions et des porte-avions. L'usage qui en a été fait, en fonction de la doctrine et du renseignement qu'ils avaient, leur a été fatal. Parfois le destin, le grain de sable ou une idée de génie s'insinuent dans les événements.

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    3. Connaître les plans de l'ennemi ne suffit pas, il faut bien admettre que la chance est importante lorsque les matériels militaires sont à peu près équivalents:
      https://les-avions-de-legende.e-monsite.com/pages/les-batailles-aeriennes/le-front-pacifique/la-bataille-de-midway.html

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  9. Kamelot, nostalgique des cuirassés?

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    1. Non, plutôt des sous-marins à vapeur... :)

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  10. @ Anonyme20 avril 2023 à 13:08
    Le rapport avec la seconde guerre mondiale au moment où certains redécouvrent complètement (et encore que très partiel, leur "réveil".), ce qu'est une vraie guerre, entre production d'armes "miraculeuses", à la nazi déments, et production industrielle de masse, des russes, mais aussi surtout des américains, à l'époque (où la masse de Sherman a similairement eu raison des trop peu nombreux Panther et Tigre.), est évident.
    Même s'il est vrai également que dans leurs dernières productions, T14 et aéronautiques Su57 notamment, les russes ont tendance à vouloir rejoindre les standards occidentaux de la "modernité".

    Cependant s'il existe en effet deux modèles, ce sont plus ceux des dividendes de la paix, presque artisanal, toujours plus échantillonnaire (187 F22, 20 B2, on imagine au niveau de la France (divisez par 15 environ.) ; même avec un SCAF communalisé ( = 12, pour l'AA et l'aéronavale, ?) par exemple.) ; et celui équilibré d'une production industrielle rationalisée (Rafale, par exemple.), adapté à nos besoins réels, et non fantasmés "du futur" et autre course technologique à outrance à l'armement...
    Les chars lourds, adaptés, versus des automitrailleuses démentielles, en font évidemment partie.

    Le modèle qu'il nous faudrait désormais assez urgemment retrouver aujourd'hui, si on ne veut pas continuer à être toujours moins efficace, et toujours moins défendu et armé, face aux défis actuels et futurs proches, malgré (ou à cause ? !!!) des considérables ré-augmentations de budget...
    "Réveil" !!?

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  11. Pour la période de la prochaine LPM, il s'agit de remettre en marche notre Défense, compléter et assurer l'existant tout en bouchant les lacunes conceptuelles et matérielles face aux nouvelles menaces techniques et géographiques. De plus, l'assistance légitime apportée à l'Ukraine et l'inflation auront des conséquences sur les budgets et la création de nouveaux points de conflit, en Afrique par exemple .

    L'anticipation et la préparation de l'avenir demandent des moyens matériels et humains conséquents et divers en fonction des conflits prévisibles ou inattendus avec un contexte planétaire évolutif. Le spectre est très large avec des emprises territoriales Françaises et des intérêts qui le sont tout autant.

    Aller au-delà demanderait une augmentation des budgets substantielle avec une économie et un contexte politique fébrile (?!). Un voeux pieux...
    Une réorientation des budgets de l'État et l'augmentation des prélèvements est théoriquement possible. Encore faut-il quelles soient décidées politiquement et acceptées socialement par le plus grand nombre. Bon courage, il faudra de la pédagogie et de la persuasion !

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    1. Non.
      Il faut juste, urgemment, changer de modèle.
      Mais en effet il faudra beaucoup de pédagogie, pour changer les esprits (! On est en effet plus dans la croyance, que dans le réalisme.), ou le réel s'en chargera pour nous ; mais il sera alors peut être trop tard, encore...

      PS : Je ne vois pas où et comment, vous arrivez à voir une LPM "qui répare“ et ”qui complète"(belle reprise des éléments de langage officiels !!) (un "veux pieux" sans doute, ou une incantation à la lune ?), avec 40 %, de commandes, et de capacités in fine, en moins ? !

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    2. Il faut REINDUSTRIALISER en effet si on veut réellement sortir du marasme économique, dans lequel on est en train de "gentiment" nous installer, par idéologie ("européiste".).
      Et relancer la production industrielle nationale d'équipements militaires en quantités suffisantes, (car aux justes niveaux techniques modernes actuels ...), en est en effet un moyen privilégié, et à privilégier, pour "s'en sortir"..
      Faut-il rappeler que l'industrie (la varie;) est le domaine qui rapporte le plus sur investissement également ?
      Un peu de réalisme SVP, et de concret, vous qui me reprochez si facilement, mes "listes au père noël" !!!

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  12. Pour info:

    https://www.asafrance.fr/item/lpm-l-intention-de-l-armee-de-terre-se-precise.html

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  13. L'Armata est de sortie avec des armements pour tirer de loin... avec le missile URS 3UBK2 de 8 km de portée estimée, un gadget... (?)
    NLOS, Polynege et Katana n'ont qu'à bien se tenir. :)

    https://www.opex360.com/2023/04/25/le-nouveau-char-russe-t-14-armata-aurait-ete-engage-en-ukraine/

    https://www.forcesoperations.com/amp/dsei-2021-de-nouvelles-munitions-nexter-pour-les-chars-daujourdhui-et-de-demain/

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