CENTAURE ET GRIFFON SONT DANS UN BATEAU !

C'est à bord d'un CTM (Chaland de Transport de Matériels) que le Centaure de la Gendarmerie Nationale a rencontré son "cousin" Griffon de l'armée de terre. Le premier aux mains des équipages du GBGM (Groupement Blindé de la Gendarmerie Nationale) effectuait des essais d'embarquement et de débarquement sur différents bâtiments de la Marine Nationale, tandis que le second permettait à des détachements de la 9ème BIMa (Brigade d'Infanterie de Marine) de se familiariser et de se qualifier aux manœuvres amphibies. A cette occasion les deux engins ont embarqué sur des CTM mais aussi des EDA-R (Engin de Débarquement Amphibie-Rapide) mais aussi sur le PHA (Porte Hélicoptères d'Assaut) Tonnerre. Une bonne séquence d'amarinage pour les équipages de l'armée de terre et de la Gendarmerie Nationale qui a probablement contribué à renforcer la coopération entre ces deux entités militaires, préalable indispensable avant leur engagement estival pour la sécurisation des jeux Olympiques. Cette séquence a également permis de constater qu'en dépit de leurs spécificités et de leurs missions respectives, les deux engins présentent de nombreuses similitudes en termes de gabarit et d'encombrement, comme le VBRG (Véhicule à Roues de la Gendarmerie Nationale) et le VAB (Véhicule de l'Avant Blindé) il y  a un peu plus de quarante ans !

PREMIER DEPLOIEMENT OPERATIONNEL DU ZAHA

L'exercice Sea Wolf-1 2024 a été le théâtre du premier déploiement opérationnel du nouvel engin amphibie turc. Développé par FNSS  partir de 2017 en réponse à une  demande de la marine turque, le Zaha a commencé à équiper cette dernière à partir de 2023. Quelques semaines après ces premières livraisons, l'amphibie turc a été choisi pour équiper la marine indonésienne, Jakarta ayant opté pour la fabrication sous licence du Zaha. Pour sa première sortie le Zırhlı Amfibi Hücum Araçları (ZAHA) a participé à l'exercice Sea Wolf-1 2024 qui se déroulait entre la Méditerranée orientale, la mer Egée et la mer Noire au cours duquel la Turquie a déployé de nombreux moyens et a fait la démonstration des capacités d'action de sa composante navale et des moyens qui la composent. La marine turque a commandé 27 Zaha qui peuvent être mis en œuvre à partir du TCG Anadolu, livré en avril dernier. 

 

ET EN PLUS IL FLOTTE !

Le VCI (Véhicule de Combat d'Infanterie) polonais, le Borsuk développé par la firme HSW (Huta Stalowa Wola) appartenant au groupe PGZ (Polska Grupa Zbrojeniowa a fait l'objet d'un teasing destiné à annoncer une démonstration devant se dérouler le 6 décembre prochain. Sur la courte vidéo diffusée par le groupe polonais, on peut découvrir l'engin se déplaçant sur terre mais aussi sur l'eau. Le Borsuk (comme son nom ne l'indique pas) semble parfaitement à l'aise dans le milieu aquatique, nous gratifiant de quelques évolutions et de séquences de tir réalisées depuis un plan d'eau. Cette séquence nous rappelle, qu'en France le sujet de l'amphibie a été totalement abandonné depuis de longues années tant dans la doctrine que dans la conception des engins. Cette dernière qui semble avoir été dictée par l'unique exigence de pouvoir embarquer à bord d'un A400M a conduit à l'adoption de solutions de compromis en termes de puissance de feu, de protection et de mobilité, sacrifiant un certain nombre de capacités essentielles sur l'autel e la projection et de l'intervention. L'heure est venue de se souvenir qu'en Europe la probabilité de rencontrer un cours d'eau reste infiniment plus élevée que celle de croiser un A400M !

DEMARRAGE TRAGIQUE DES ESSAIS DU KAAV II

Les essais du futur engin amphibie sud-coréen, le KAAV II (Korean Amphibious Assault Vehicle) ont pris un tour tragique avec le naufrage d'un prototype. Selon les autorités sud-coréennes, l'accident s'est produit hie après-midi à 15h00 à proximité des la base de la 1ère Division de Marines, stationnée à Nam-Gu sur la côte orientale de la péninsule sud-coréenne. La nature de l'engin impliqué dans l'accident a été confirmée en fin de journée, ainsi que le décès de deux employés civils de l'industrie de défense. L'accident est survenu au premier jour de la campagne d'essais du KAAV II dans le cadre de son développement par Hanwha et la Defense Development Agency. Les causes du naufrage qui sont pour l'heure, inconnues font l'objet d'une enquête menée par les autorités sud-coréennes et les industriels impliqués dans la conception de l'engin. Cet accident et ses conséquences impacteront certainement le développement du KAAV II dont 200 exemplaires doivent être acquis par les forces sud-coréennes en remplacement du KAAV.

PROJET AMPHIBIE JAPONAIS

Confirmant les annonces faites en janvier dernier, le Japon a dévoilé ces derniers jours un projet de véhicule amphibie, destiné à remplacer les AAV-7 actuellement en service des Forces Terrestres d'Auto-Défense. Ce futur engin est développé dans le cadre du programme FAT-R (Future Amphibious Technology-Research) visant à remplacer les AAV-7 actuellement utilisés par l'ARDB (Amphibious Rapid Deployment Brigade) créée en 2018.  Ce nouvel engin devrait être décliné en deux versions, une première sera représentée par un véhicule téléguidé par un opérateur distant tandis que la seconde pourra suivre de façon autonome un véhicule habité. Le programme doté d'un budget de 143.5 millions de dollars pour l'année 2024, prévoit une phase de développement du véhicule entre 2024 et 2026, la réalisation des premiers essais techniques en 2027, avant l'achèvement de la plateforme prévu en 2028. Le développement de ce futur véhicule amphibie répond à la volonté de Tokyo de renforcer ses capacités de défense ou de reprise des iles Nanseï, situées au sud-ouest de l'archipel, dont le contrôle par le Japon est contesté par la Chine. 

Plusieurs pays de l'espace méditerranéen parmi lesquels la Turquie, l'Espagne et l'Italie ou dans l'Indo-Pacifique tels que la Corée du Sud, l'Indonésie, le Japon et bien sur la Chine sans oublier les Etats-Unis, ont décidé de développer ou de moderniser leur composante amphibie. Avec le deuxième domaine maritime mondial et de nombreuses implantations ultramarines, on peut s'interroger sur l'absence d'une composante similaire dans l'armée de terre qui ne dispose à ce jour d'aucun moyen amphibie dédié pour conduire une opération amphibie, dont l’exécution repose aujourd'hui sur le débarquement (ou le plageage) des engins terrestres. 

LE KAAV-II SUD COREEN PRESENTE A MADEX 2023

Le salon MADEX (International Maritime Defense Industry Exhibition) qui s'est tenu la semaine dernière à Busan en Corée du Sud a permis de découvrir une maquette à l'échelle du futur véhicule amphibie de l'armée sud-coréenne. Les caractéristiques du KAAV-II présentées en regard de celle du KAAV permettaient de constater que si le KAAV-II a conservé des dimensions similaires à celles de son prédécesseur, le nouveau venu s'est alourdi de 12 tonnes. Les informations visibles sur le stand d'Hanwha le concepteur du véhicule permettaient également de voir que le KAAV-II était doté d'un armement plus conséquent, avec la mention d'une tourelle téléopérée armée d'un canon de 40mm CTA, en lieu et place de la mitrailleuse K6 de 12.7mm. Celui-ci développé par la firme sud-coréenne est intégrée à plusieurs projets comme le programme CIWS-II de défense rapprochée des futurs bâtiments de la marine sud-coréenne. 

LA MARINE TURQUE RECOIT SES PREMIERS MAV "ZAHA"

Après l'annonce de la livraison prochaine du "nouveau char Altay", la brigade d'infanterie de marine appartenant aux forces navales  a reçu ces derniers jours les premiers exemplaires des 27  MAV (Marine Assaut Vehicle) commandés par l'armée turque. Développé par FNSS, le ZAHA (Zırhlı Amfibi Hücum Araci) qui offre selon son constructeur des performances équivalentes sur la terre et sur l'eau est équipé de la tourelle téléopérée CAKA. Également développée par FNSS cette tourelle est armée d'un lance-grenades automatique de 40mm et d'une mitrailleuse de 12,7mm. Stabilisée électriquement, elle est équipée d'un télémètre laser, d'un système de suivi semi automatique des objectifs et d'une caméra thermique. Sur les 27 engins commandés par l'armée turque, 23 devraient être en configuration transport de troupes, 2 en véhicules de commandement et 2 en engins de dépannage. Le ZAHA est également fabriqué sous licence en Indonésie. La Turquie qui annonce clairement ses ambitions en mer Égée prévoit d'opérer ses MAV à partir du futur navire d'assaut Anadolu dont les essais à la mer ont débuté en juin dernier.

LE ZHUHAI AIR SHOW, PLUS QU'UN SALON ?

Les informations sur les préparatifs du Zhuhai Air Show permettent de se faire une idée plus précise des engins qui devraient être exposés par les industriels chinois au cours de ce salon. Bien que parcellaires, les informations qui commencent à filtrer semblent indiquer que la Chine est engagée dans l'augmentation des capacités de ses forces armées. Dans le domaine terrestre, les opérations amphibies et le développement d'engins téléopérés semblent être au centre des préoccupations de l'Armée Populaire de Libération et du message que les autorités chinoises veulent envoyer à l'occasion de ce salon. 

LE MAV TURC FRANCHIT LA DERNIERE ETAPE DE SON DEVELOPPEMENT

Le développement du véhicule amphibie ZAHA (Zırhlı Amfibi Hücum Araci) connu sous le nom anglais de MAV (Marine Assault Vehicle) a atteint ces derniers jours sa phase finale. Une peu plus d'un an après les premiers des tests en mer en aout 2020, le ZAHA a démontré au cours d'une série d'évaluations ses aptitudes à la navigation et aux opérations amphibies. Les images diffusées par la firme turque permettent de voir le MAV en évolution au cours de tests de navigation et de fiabilité qui ont accompagné des évaluations portant sur la fiabilité de l'engin amphibie. Le ZAHA doit être mis en oeuvre par les unités d'infanterie de marine turque depuis le navire d'assaut amphibie TCG Anadolu dans le cadre d'opérations amphibies. Le programme dont le développement a débuté en 2017 prévoit la livraison de 27 engins, dont 23 en version transport de troupe armés d'un lance grenades de 40mm, deux véhicules de commandement et deux engins de dépannage.

LA COREE DU SUD DEVELOPPE SON FUTUR VEHICULE AMPHIBIE

La Corée du Sud a annoncé le développement par l'industrie de défense du pays d'un véhicule d'assaut amphibie destiné au Marines sud-coréens. Ce projet dont le cout est estimé à 1,77 milliards de dollars par la DAPA (Defense Acquisition Program Administration) permettra le remplacement à partir de 2036 des AAV 7 utilisés par l'infanterie de marine du pays. Le programme devrait également contribuer au renforcement des capacités de défense contre les raids amphibies et les tirs d'artillerie côtière tout en sécurisant les technologies essentielles dans ces domaines. La Corée du Sud utilise aujourd'hui 170 véhicules de type AAV7 déclinés en version commandement, transport de troupes et dépannage. Ces véhicules sont construits sous licence par Hanwha à partir de l'AAV7A1 développé par BAE Systems. Le KAAV (Korean Amphibious Assault Vehicle) sera plus mobile et offrira une meilleure protection et devrait être armé d'une RCWS (Remote Controlled Weapon Station) dont le développement devrait attribué à Hanwha. Cet équipement devrait recevoir un lance-grenades automatique de 40mm et une mitrailleuse de 12,7mm.

Ce programme de renouvellement de la flotte de véhicules dédiés aux opérations amphibies, permettra à la Corée du Sud de disposer d'engins performants et d'augmenter ses capacités dans ce domaine. A contrario, les unités amphibies françaises dépourvues de tout véhicule spécifique ne peuvent que s'entrainer à la mise à terre d'engins ne possédant aucune aptitude spécifique au combat amphibie, ou à la conduite d'actions aéromobiles. Cette dernière capacité est l'objet de l'exercice Cormoran 2021 qui se déroule en ce moment en Méditerranée et met en oeuvre 2 PHA (Porte Hélicoptères Amphibies) et 24 hélicoptères. Le renouvellement des véhicules du segment médian dans le cadre du programme Scorpion aurait pu fournir l'occasion de développer un engin dédié aux opérations amphibies et capable de participer à des opérations de débarquement sur des rivages hostiles. Une telle initiative aurait-elle été iconoclaste pour le pays qui possède le second domaine maritime mondial ?

CAR FERRY CIVILS ET OPERATIONS AMPHIBIES

Si l'utilisation par l'armée chinoise de navires marchands civils pour transporter des véhicules militaires  n'a rien d'inhabituel, la dernière participation du car ferry civil Bang Chui Dao à un exercice amphibie a cependant révélé un changement de mode opératoire dans l'utilisation de ces navires. Alors que le rôle de ces navires se limitait au transport d'engins entre deux ports d'infrastructures, les images diffusées par les médias chinois ont permis de constater que la rampe d'accès de ce ferry avait été modifiée pour permettre le débarquement et la récupération en pleine mer  d'engins de type ZBD et ZTD 05. Construit en 1995, ce navire de 15 560 tonnes peut embarquer 1200 passagers et offre une capacité d'emport de plus de 800 mètres linéaires, permettant de transporter un bataillon d'infanterie mécanisé et ses moyens amphibies. Bien que pour le moment limitée à une utilisation sur mer calme, la modification de la rampe d'accès permet d'envisager la conversion rapide de navires civils existants en bâtiment de soutien d'une opération amphibie. 

PREMIER EXERCICE AMPHIBIE POUR LES M1 AUSTRALIENS.

L'armée australienne a mené ces derniers jours un exercice amphibie de grande ampleur qui a constitué une première pour les chars M1. L'exercice Sea Explorer qui a mobilisé plus de 1800 soldats, a permis la mise à terre de plusieurs engins blindés dont des chars M1 de la 1ère Division blindée. C'était la première fois que l'armée australienne engageait ses chars dans un exercice de ce type et dans des opérations de débarquement dans un cadre tactique. Ces opérations font suite à un premier essai réalisé en 2019 avec l'embarquement d'un M1 a bord du HMAS Canberra et son transit vers la côte à bord d'un LCM-1E. Sea Explorer est la seconde activité majeure d'une suite de manœuvres amphibies baptisée Sea Series, il devrait être suivi dès le mois prochain de l'exercice Sea Raider qui comprendra des phases de débarquement ainsi que des actions terrestres dans le cadre de l'exercice Talisman Sabre. L'arrivée prochaine des M1A2SEPV3 devrait imposer à la Marine australienne de redimensionner les capacités de ses engins de débarquement pour les adapter au poids du nouvel arrivant. 

Comme la Chine dont l'infanterie de marine est en cours d'équipement avec un char léger, l'Australie développe ses savoir faire dans le domaine amphibie pour permettre à ses forces de bénéficier des capacités des chars de bataille dans les opérations amphibies.

LIVRAISONS CHINOISES EN THAILANDE

La Thaïlande a réceptionné ces derniers jours les trois engins amphibies VN-16 commandés en Septembre à la firme chinoise Norinco. Le VN-16 est la version export du ZTD-05 qui équipe les unités du corps des marines chinois, PLANMC (People's Liberation Army Navy Marine Corps). Cet assault gun amphibie d'un poids de 26,5 tonnes est capable de naviguer à une vitesse de 25km/h grâce à son moteur d'une puissance de 1200cv. Il est armé d'un canon de 105mm pouvant tirer l'ensemble des munitions disponibles, APSFDS, HE, Fragmentation et HEAT ainsi qu'un missile antichar à guidage laser développé localement à partir du système russe 9M117 Bastion. Cet armement principal est complété par une mitrailleuse de 12.7mm et une de 7.62mm. Le montant du contrat estimé à 12.6 millions de dollars pour trois engins, indique que contrairement à une idée reçue, la Chine ne vend pas toujours ses équipements à bas prix.  Cette nouvelle livraison confirme le réarment entrepris par les pays du sud-est asiatique, et l'effort mis sur les moyens blindés.

LA FRANCE DEBARQUE AU MALAMIKO !

Le PHA (Porte Hélicoptères Amphibie) Dixmude a appareillé hier de Toulon pour l'exercice SKRENVIL 21 qui se déroulera en Méditerranée, entre Corse et continent. Le scénario retenu est celui du débarquement d'un SGTIA (Sous Groupement Tactique InterArmes) de la 6ème BLB (Brigade Légère Blindée) sur les rivages d'un pays en crise, le Malamiko. Le navire embraque pour l'occasion 210 militaires de la 6ème BLB formant le SGTIA ainsi que 60 militaires du 5ème Régiment d'Hélicoptères de Combat formant le sous groupement aéromobile. Cet exercice permet aux unités concernées de se préparer à leur prise d'alerte pour l’ENU (Échelon National d'Urgence) amphibie. On peut toutefois regretter l'absence d'éléments blindés dans cet exercice qui n'est pas sans rappeler l'exercice MedXL dans les années 90. Cet exercice avait permis de valider les procédures relatives à l'embarquement et au débarquement d'un SGTIA blindé Leclerc avant la Mise en Service Opérationnel du char.